La grippe se profile en France, dans un contexte déjà difficile

Un employé montre le vaccin contre la grippe "Vaxigrip Tetra" au laboratoire d'une société pharmaceutique française Sanofi à Val-de-Reuil, dans le nord-est de la France, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
Un employé montre le vaccin contre la grippe "Vaxigrip Tetra" au laboratoire d'une société pharmaceutique française Sanofi à Val-de-Reuil, dans le nord-est de la France, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

La grippe se profile en France, dans un contexte déjà difficile

  • La semaine dernière a été marquée par une « augmentation de l'ensemble des indicateurs de la grippe», a résumé dans un bilan hebdomadaire l'agence Santé publique France
  • L'épidémie de grippe saisonnière interviendrait bien plus tôt qu'en 2021/2022, où elle s'était avérée particulièrement tardive

PARIS: La France métropolitaine est de plus en plus menacée par la grippe saisonnière, ont signalé mercredi les autorités sanitaires, l'épidémie s'annonçant précoce dans un contexte sanitaire déjà rendu difficile par une Covid persistante et une flambée de bronchiolite.

La semaine dernière a été marquée par une "augmentation de l'ensemble des indicateurs de la grippe", a résumé dans un bilan hebdomadaire l'agence Santé publique France. Cette tendance a concerné toutes les classes d’âge, tout en étant plus marquée chez les moins de 15 ans.

En métropole, cinq régions sont désormais en phase "pré-épidémique": le Centre-Val de Loire, les Hauts-de-France, l'Île-de-France et la Normandie rejoignent la Bretagne, déjà dans cette situation depuis deux semaines.

Outre-mer, l'épidémie est déjà déclarée à Martinique, Mayotte et la Réunion. Si les virus grippaux circulent fréquemment en octobre-novembre à La Réunion, c'est "atypique" à cette période aux Antilles et à Mayotte, relève Santé publique France.

Dans l'absolu, le nombre de cas est encore faible en métropole et n'est pas de nature à mettre immédiatement le système de soins en difficulté.

Mais leur augmentation est forte: les consultations pour syndrome grippal ont ainsi bondi de deux tiers par rapport à la semaine précédente, et le nombre de passages aux urgences pour grippe ou symptômes grippaux de 39%.

Cela donne probablement le signal de départ de l'épidémie, à un moment plus précoce que ce qui a généralement été observé les années précédentes.

L'épidémie de grippe saisonnière interviendrait notamment bien plus tôt qu'en 2021/2022, où elle s'était avérée particulièrement tardive.

Or, le système de soin est déjà confronté à une épidémie de bronchiolite chez les bébés, d'une ampleur sans précédent depuis de nombreuses années, et à la pression persistante de la Covid, pour lequel les hospitalisations ont rebondi ces derniers jours.

Cette situation de triple épidémie s'est déjà installée aux Etats-Unis, où les hospitalisations liées à la grippe ont atteint leur plus haut niveau depuis une décennie.

"Dans ce contexte, il est vivement recommandé aux personnes à risque et aux professionnels de santé de se faire vacciner sans délai contre la grippe saisonnière", a réaffirmé Santé publique France.

La campagne de vaccination contre la grippe, qui concerne notamment les plus de 65 ans, est lancée depuis un gros mois.

Mais elle ne décolle pas. Les principaux syndicats de pharmaciens ont alerté cette semaine sur un retard élevé par rapport à l'an dernier.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.