Brexit: Hammond lie un accord au sort des services financiers

Londres entend négocier un accord avec l'UE qui ne serait comparable à aucun autre et ce "dans notre intérêt mutuel", note M. Hammond. (Photo, AFP)
Londres entend négocier un accord avec l'UE qui ne serait comparable à aucun autre et ce "dans notre intérêt mutuel", note M. Hammond. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Brexit: Hammond lie un accord au sort des services financiers

  • « Un accord de libre-échange ne sera possible que s'il est juste et équilibré au vu des intérêts des deux parties», a lancé M. Hammond lors d'un discours au centre financier de Canary Wharf
  • Le gouvernement britannique défend une vision en contradiction avec celle de Bruxelles, qui exclut à ce stade d'intégrer les services financiers

LONDRES: Le ministre britannique des Finances Philip Hammond a prévenu mercredi que les services financiers devraient faire partie de l'accord de libre-échange négocié avec l'UE pour être acceptable à Londres.

"Un accord de libre-échange ne sera possible que s'il est juste et équilibré au vu des intérêts des deux parties", a lancé M. Hammond lors d'un discours au centre financier de Canary Wharf dans la capitale britannique.

"Et au vu de l'organisation de l'économie britannique et de nos échanges avec les 27 pays de l'UE, il est difficile de voir comment un accord qui n'inclurait pas les services pourrait apparaître comme juste et équilibré", a-t-il prévenu.

M. Hammond enfonce le clou alors que ce principe a été énoncé dans ses grandes lignes vendredi par la Première ministre britannique Theresa May.

Le gouvernement britannique défend une vision en contradiction avec celle de Bruxelles, qui exclut à ce stade d'intégrer les services financiers.

Dans un document publié mercredi et dressant les lignes directrices de la future relation, l'UE a indiqué qu'un accord pourrait couvrir tous les biens et sans droits de douane, mais sans référence directe aux services financiers, secteur vital pour l'économie britannique.

La veille, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire avait clairement dit que "les services financiers ne peuvent être inclus dans un accord de libre-échange pour de nombreuses raisons, liées à la stabilité et aux questions de supervision car les services financiers répondent à des règles très spécifiques".

"Je ne minimise pas les défis. Je reconnais qu'il y aura de nombreuses inquiétudes légitimes", quant au cadre réglementaire ou à la stabilité financière, a concédé le ministre britannique, alors que les négociations sur le sujet s'annoncent particulièrement difficiles.

Interrogé après son discours sur la publication de l'UE, M. Hammond a affirmé "ne pas être surpris du tout que ce qu'ils ont exposé ce matin soit une position très dure". "C'est ce que tout négociateur compétent, doué et expérimenté ferait", selon lui.

Intérêt mutuel

Londres entend négocier un accord avec l'UE qui ne serait comparable à aucun autre et ce "dans notre intérêt mutuel", note M. Hammond.

"Il est temps de répondre aux sceptiques qui disent qu'un accord commercial incluant les services financiers ne peut pas être conclu parce que cela n'a jamais été fait avant. Je leur dis que chaque accord commercial que l'UE a conclu est unique", ajoute-t-il.

Le ministre n'a en revanche pas exclu de discuter de régimes d'équivalences à condition qu'ils soient le fruit d'un accord mutuel et d'analyse objective. Les équivalences sont des exemptions conférées par la Commission européenne pour permettre à des entreprises financières de pays non membres de l'UE de commercer au sein de l'Union depuis leur propre pays.

Les milieux financiers britanniques déplorent toutefois que ces équivalences soient strictement encadrées et révocables.

Les enjeux sont considérables pour le Royaume-Uni compte tenu du rayonnement international de la City, même si le pays a reconnu que les sociétés financières basées à Londres vont, avec la sortie du marché unique, perdre le droit au passeport financier européen qui leur permet de proposer leurs services sans entrave depuis le Royaume-Uni et dans n'importe quel autre pays de l'UE.

M. Hammond a mis en exergue le fait que le reste de l'UE dépendait lourdement des services financiers proposés par la City de Londres, un "écosystème impossible à copier" de talents et d'expériences mis au service non seulement du Royaume-Uni mais du reste de l'Union européenne.

Les services financiers britanniques "ne sont pas seulement un atout britannique mais européen aussi", a dit le ministre, dont le discours a largement convaincu les milieux économiques et financiers qui souhaitent conserver les relations les plus étroites possibles avec le continent.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Short Url
  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Short Url
  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Short Url
  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.