Au Liban, l'initiative Basecamp ouvre la voie aux initiatives citoyennes dans les zones précaires

De tout le Liban, des volontaires ont afflué pour soutenir le Basecamp, une initiative qui offre tout : de la livraison de nourriture à la collecte des ordures, et des visites à domicile pour le soutien psychologique. (Photo/fournie)
De tout le Liban, des volontaires ont afflué pour soutenir le Basecamp, une initiative qui offre tout : de la livraison de nourriture à la collecte des ordures, et des visites à domicile pour le soutien psychologique. (Photo/fournie)
Jusqu'à ce jour, Baytna Baytak a réhabilité 225 maisons, dont 127 sont en cours de rénovation et 132 autres attendent un financement. (Photo/fournie)
Jusqu'à ce jour, Baytna Baytak a réhabilité 225 maisons, dont 127 sont en cours de rénovation et 132 autres attendent un financement. (Photo/fournie)
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Publié le Dimanche 15 novembre 2020

Au Liban, l'initiative Basecamp ouvre la voie aux initiatives citoyennes dans les zones précaires

  • Cette initiative a été créée par des personnes qui se sont rencontrées pendant les manifestations en octobre 2019 pour proposer un secours humanitaire
  • Outre l'aide matérielle, les volontaires apportent leur soutien en matière de santé mentale aux habitants traumatisés par l'explosion du port de Beyrouth

BEYROUTH : De tout le Liban, des volontaires ont afflué pour soutenir le Basecamp, une initiative qui offre tout : de la livraison de nourriture à la collecte des ordures, et des visites à domicile pour le soutien psychologique.

Sous le slogan « Ensemble, nous sommes plus forts ; le vrai gouvernement, c’est nous », Basecamp réunit Embrace (la ligne téléphonique nationale pour la santé mentale), le projet de logement Baytna Baytak, le mouvement de justice sociale Minteshreen et l'organisation citoyenne Muwatin Lebnene.

« Nous avons eu l'idée de fournir un logement alternatif aux héros du corps médical et aux membres de la Croix-Rouge qui étaient en contact avec les personnes infectées par la Covid-19 », explique Bouchra Boustany, de l'association Baytna Baytak.

« Cette initiative a été initiée par des personnes qui se sont rencontrées pendant la révolution (en octobre 2019), et nous avons proposé un logement alternatif à 450 personnes ».

Dans le sillage de l'explosion du port de Beyrouth survenue le 4 août dernier, les lignes téléphoniques d'urgence recevaient de nouveau des appels et des volontaires étaient à nouveau dans les rues pour venir en aide aux personnes sinistrées.

Sous le slogan « Ensemble, nous sommes plus forts ; le vrai gouvernement c’est nous », le Basecamp réunit les efforts de plusieurs volontaires libanais. (Fournie)

Sous le slogan « Ensemble, nous sommes plus forts ; le vrai gouvernement c’est nous », le Basecamp réunit les efforts de plusieurs volontaires libanais. (Fournie)

« Le téléphone s’est mis à sonner. J'ai vite compris que les gens ne voulaient pas quitter leur maison du fait qu'ils étaient pour la plupart âgés, et la plupart d'entre eux vivent à Beyrouth depuis longtemps », raconte Boustany. « Nous assurons à présent un logement alternatif à environ 20 % des demandeurs, tandis que 80 % d'entre eux ne demandent que des travaux de réparation ».

À ce jour, Baytna Baytak a réhabilité 225 maisons, dont 127 sont en cours de réparation et 132 autres attendent de recevoir un financement. « Notre mission est ardue en raison de la pandémie de Covid-19 qui prend de l'ampleur. Nous recevons donc désormais des appels de héros du corps médical. Nous espérons atteindre 1 000 maisons dans la seule ville de Beyrouth », précise Boustany.

La priorité est d’aider ceux qui vivent seuls. « Ces personnes vivent dans la souffrance psychologique, voire même physique.  Elles sont dévastées. Mon action entre dans le cadre d'une thérapie - nous ne pouvons pas les abandonner. C'est une véritable lutte parce que nous avons perdu tout espoir de voir la situation s'améliorer ».

Samer Makarem, stratégiste au sein de l'ONG Minteshreen, présente le mouvement comme une réponse de portée nationale. « Nous avons été témoins de bien des situations et des gens qui essayaient de se débrouiller seuls. Il s’est avéré que le pays avait vraiment besoin d'unité et que nous devions tous unir nos compétences. Nous avions lancé une initiative du « colis alimentaire » avant l'explosion, et nous étions très actifs sur le plan social ».

 

FASTFACT

Basecamp réunit les ONG Embrace , Baytna Baytak, Minteshreen et Muwatin Lebnene

Minteshreen entend former un organe politique qui conduira à un véritable changement politique dont le pays a désespérément besoin, selon Makarem. À la suite de l'explosion, l'organisation a entrepris des opérations de cartographie à travers la ville de Beyrouth pour pouvoir diriger les bonnes personnes vers les bons endroits.

« Il était très pénible de voir nos voisins et compatriotes faisant la queue pour obtenir des colis alimentaires », affirme Makarem. « Personne d'entre nous n'est entraîné aux opérations de secours et d'urgence ; nous ne sommes que des Libanais qui aiment leur pays. Nous avons senti que c'était la bonne chose à faire ».

« Nous avons subi un traumatisme et un stress émotionnel, et c'est malheureusement un sentiment très morose, mais le Basecamp a été une belle expérience ».

Muwatin Lebnene est une autre organisation qui a été créée pendant la révolution en vue de collecter et recycler les ordures. Elle est devenue par la suite un mouvement de devoir civique productif.

« A la suite de l'explosion, nous avons senti que nous devions être présents sur place », explique Peter Mouraccadé, membre de Muwatin Lebnene. « (Dès le deuxième jour qui a suivi l'explosion), des centaines de volontaires sont venus apporter toute l'aide possible. C'était le désordre et le chaos ».

Le Basecamp a été créé pour faciliter le recours à toutes les ressources offertes et pour coordonner les activités, notamment la cartographie des quartiers de Beyrouth.

« Nous avons visité 3 000 maisons en nous assurant que toutes les données étaient vérifiées dans le périmètre de l'explosion », explique M. Mouraccadé, également directeur général de l'application de livraison Toters et l'ancien PDG du Marathon de Beyrouth. « Nous avons également veillé à pouvoir recycler le verre brisé - la quantité de verre triée est estimée à 80 tonnes métriques (88 tonnes américaines) et avons également procuré un abri à ceux qui n'avaient plus de toit ».

Basecamp s'est installé dans des locaux plus spacieux à Gemmayzé pour fournir une solution intégrée. « Nous disposons à présent d'un énorme entrepôt, d'un centre médical, d'un poste d'ingénieurs consacré également à la préservation du patrimoine, et d'une aide psychologique présente (qui peut être envoyée à domicile si nécessaire) », précise M. Mouraccadé.

« Nous avons participé à la reconstruction de près de 500 maisons et fourni de la nourriture à 2 000 foyers. Ce nombre ne cesse de croître chaque jour grâce à l'aide de la société civile, des ONG, de la diaspora libanaise et de l'aide internationale ».

 

Ce rapport est publié par Arab News en tant que partenaire du Middle East Exchange, qui a été lancé par les initiatives mondiales de Mohammed ben Rashid Al Maktoum pour refléter la vision du Premier ministre des Émirats arabes unis et souverain de Dubaï afin d'explorer la possibilité de changer le statut de la région arabe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.