Les Kurdes, peuple sans Etat bombardé par l'Iran et la Turquie

La police d'Ankara arrête des membres du Parti démocratique des peuples lors d'une manifestation contre les frappes turques dans les régions du nord de l'Irak et de la Syrie (Photo, AFP).
La police d'Ankara arrête des membres du Parti démocratique des peuples lors d'une manifestation contre les frappes turques dans les régions du nord de l'Irak et de la Syrie (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 novembre 2022

Les Kurdes, peuple sans Etat bombardé par l'Iran et la Turquie

  • Peuple d'origine indo-européenne, les Kurdes descendent des Mèdes de l'ancienne Perse, qui fondèrent un empire au VIIe siècle avant J.C
  • Revendiquant la création d'un Kurdistan unifié, les Kurdes sont perçus comme une menace pour l'intégrité territoriale des pays où ils sont installés

PARIS: Peuple sans Etat, les Kurdes, une minorité dont le nombre est estimé entre 25 et 35 millions de personnes, sont principalement présents en Turquie, en Irak, en Syrie et en Iran.

Des frappes aériennes menées par la Turquie visent actuellement des combattants kurdes dans leurs fiefs du nord de l'Irak et de la Syrie, après un attentat le 13 novembre à Istanbul, attribué par Ankara à des groupes kurdes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan menace également de lancer une opération terrestre dans le nord de la Syrie.

L'Iran bombarde également l'opposition kurde iranienne installée dans le nord de l'Irak, en l'accusant d'encourager les manifestations qui secouent la République islamique depuis la mort mi-septembre de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini.

Divisés entre quatre pays

Peuple d'origine indo-européenne, les Kurdes descendent des Mèdes de l'ancienne Perse, qui fondèrent un empire au VIIe siècle avant J.C.

En majorité musulmans sunnites, avec des minorités non musulmanes et des formations politiques souvent laïques, les Kurdes sont établis sur près d'un demi-million de kilomètres carrés.

Leur nombre total varie selon les sources de 25 à 35 millions de personnes. Le plus grand nombre vit en Turquie (environ 20% de la population). En Irak, les Kurdes représentent 15 à 20% de la population, en Syrie 15% et en Iran environ 10%.

Installés dans des zones à l'intérieur des terres, ils ont su préserver leurs dialectes, leurs traditions et un mode d'organisation largement clanique.

D'importantes communautés kurdes vivent aussi en Azerbaïdjan, en Arménie ou au Liban ainsi qu'en Europe, notamment en Allemagne.

Éphémère espoir d'Etat

L'effondrement de l'Empire ottoman à l'issue de la Première Guerre mondiale avait ouvert la voie à la création d'un Etat kurde, prévue par le traité de Sèvres en 1920, situé dans l'est de l'Anatolie et dans la province de Mossoul.

Mais après la victoire de Mustafa Kemal en Turquie, les Alliés sont revenus sur leur décision et, en 1923, le traité de Lausanne a consacré la domination de la Turquie, de l'Iran, de la Grande-Bretagne (pour l'Irak) et de la France (pour la Syrie) sur les populations kurdes.

Lutte antidjihadiste

En Syrie, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) a été dès 2014 l'une des principales forces combattant le groupe djihadiste Etat islamique (EI) avec l'appui aérien de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Début 2015, les forces kurdes soutenues par la coalition chassent l'EI de Kobané, proche de la frontière turque.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de 25 000 Kurdes et 5 000 Arabes, sont créées en octobre. Dominées par les YPG, elles reçoivent une aide conséquente de Washington.

Les FDS vont chasser l'EI de son fief de Raqa, puis s'emparer en mars 2019 de son ultime bastion syrien, Baghouz.

En Irak, les combattants kurdes peshmergas ont également pris part à la lutte contre les djihadistes.

Conflits avec les pouvoirs centraux

Revendiquant la création d'un Kurdistan unifié, les Kurdes sont perçus comme une menace pour l'intégrité territoriale des pays où ils sont installés.

- En Syrie, les Kurdes, qui ont souffert de décennies de marginalisation et d'oppression du régime, adoptent au début du conflit en 2011 une position de "neutralité" envers le pouvoir et la rébellion.

En 2016, ils proclament la création d'une vaste "région fédérale" dans le Nord, composée de trois cantons, s'attirant l'inimitié des forces de l'opposition et l'hostilité de la Turquie voisine.

- En Turquie, le conflit entre le gouvernement et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a repris à l'été 2015, faisant voler en éclats les espoirs d'une résolution de cette crise qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984.

Ankara a déjà mené trois offensives d'envergure en Syrie:  en 2016 et début 2018 pour repousser de sa frontière les djihadistes de l'EI et les combattants des YPG, puis en 2019 contre les forces kurdes dans le nord-est.

- En Irak, les Kurdes persécutés sous Saddam Hussein se soulèvent en 1991 après la défaite de Bagdad au Koweït et instaurent une autonomie de fait. Le Kurdistan irakien se constitue en région autonome selon les termes de la Constitution de 2005, qui instaure une République fédérale.

En 2017, les Kurdes votent pour la sécession, contre l'avis de Bagdad et de la communauté internationale. En représailles, le pouvoir central envoie ses blindés reprendre les zones disputées.

- En Iran, un soulèvement kurde durement réprimé a suivi la révolution islamique de 1979. Le pays affronte depuis des activistes kurdes, qui utilisent des bases situées dans le Kurdistan irakien pour perpétrer des attaques dans le pays.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.