A Belgrade, des Russes opposés à Poutine prêts à une longue vie d'exil

A mural depicting Russia's para military mercenaries 'Wagner Group' reading : "Wagner Group - Russian knights" on a building's wall in Belgrade, on November 17, 2022. (AFP).
A mural depicting Russia's para military mercenaries 'Wagner Group' reading : "Wagner Group - Russian knights" on a building's wall in Belgrade, on November 17, 2022. (AFP).
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Publié le Jeudi 24 novembre 2022

A Belgrade, des Russes opposés à Poutine prêts à une longue vie d'exil

  • Le nombre des Russes ayant décidé de rester en Serbie n'est pas connu mais près de 3.000 entreprises russes s'y sont enregistrées depuis février
  • Les Russes sont accueillis à bras ouverts en Serbie qui entretient depuis des siècles des liens culturels et historiques forts avec leur pays

BELGRADE: La joyeuse clameur d'enfants russes de tous âges résonne dans un appartement de Belgrade. Avec fierté, ils crient à tue-tête les nouveaux mots serbes que leur enseignante vient de leur apprendre.

Leurs parents, qui ont en commun d'avoir fui la Russie après son invasion de l'Ukraine, se préparent à rester un bon moment en Serbie.

Après avoir accueilli voici plus d'un siècle des milliers de Russes ayant fui la révolution bolchévique, ce pays des Balkans est à nouveau une terre d'asile pour ceux qui fuient cette fois la répression, l'incertitude et la possibilité très réelle de devoir participer à une guerre dont ils ne veulent pas.

Maria Nefiodova, la maman d'Artemii, 10 ans, qui parle déjà couramment le serbe après neuf mois à Belgrade, a fait ses bagages dès les premiers tirs d'artillerie en Ukraine.

"Le 24 février, tout a changé, notre monde a marché sur la tête", raconte-t-elle à l'AFP.

"Bien sûr, pas de la manière dont il a changé pour la partie directement affectée, mais notre monde s'est aussi effondré".

Selon les médias gouvernementaux, depuis le début de ce conflit, plus de 100.000 Russes ont débarqué en Serbie, l'une des rares portes de sortie dans un espace aérien européen qui leur est presque complètement fermé.

Le président serbe Aleksandar Vucic a comparé son pays à "Casablanca", une allusion au film de 1942 dépeignant la ville marocaine du même nom remplie de réfugiés de guerre et d'espions.

A bras ouverts

Le nombre des Russes ayant décidé de rester en Serbie n'est pas connu mais près de 3.000 entreprises russes s'y sont enregistrées depuis février, selon la chambre de commerce serbe.

Les Russes sont accueillis à bras ouverts en Serbie qui entretient depuis des siècles des liens culturels et historiques forts avec leur pays, dont la population est aussi en majorité slave et orthodoxe.

"Je veux rester ici", explique à l'AFP Anna Tcherepanova, arrivée de Moscou avec ses deux enfants et dont l'appartement belgradois sert d'école de langue informelle.

"Les enfants aiment vivre ici. S'ils ne se sentaient pas bien, j'envisagerais de partir pour un autre pays".

Mais l'amour des Serbes pour le "grand frère russe" signifie souvent soutenir le Kremlin, ce qui peut être gênant pour des migrants opposés à leur président Vladimir Poutine.

Des T-shirts à l'effigie du maître du Kremlin sont vendus dans les rues touristiques de Belgrade et la lettre Z, symbole de l'offensive russe en Ukraine, a été peinte sur les murs de la ville.

La Serbie candidate à l'Union européenne fait un délicat numéro d'équilibriste entre Est et Ouest, condamnant à l'ONU l'invasion, mais refusant de s'aligner sur les sanctions occidentales contre Moscou.

Les Russes vivant en Serbie n'hésitent pas quant à eux à dénoncer le Kremlin, un groupe uni sur une plateforme en ligne majoritairement constitué de Russes ayant par exemple organisé de nombreuses manifestations contre le conflit.

Le simple fait de pouvoir dire leur colère sans avoir peur de finir en prison est une révélation pour beaucoup d'entre eux.

« Faire de bonnes choses »

"Les Russes sont super contents de pouvoir marcher au milieu de la rue, scander des slogans et même insulter Poutine et la guerre", dit à l'AFP Sacha Sereguina, une architecte russe de 34 ans qui vit en Serbie depuis plus de dix ans.

"Certains ont raconté qu'ils étaient constamment sur leurs gardes pour voir si la police allait surgir de nulle part et les arrêter".

De grandes entreprises russes de la haute technologie comme Yandex, Luxoft et Wargaming ont ouvert de nouveaux locaux en Serbie ou agrandi des structures existantes. Elles ont fait venir des salariés russes, mais aussi embauché des Serbes.

Comme toutes les nations des Balkans, la Serbie subit l'exode de ses forces vives et des experts jugent que l'afflux de Russes pourrait faire le plus grand bien à l'économie de ce pays de moins de sept millions d'habitants.

"Les gens éduqués cessent de partir quand le nombre des emplois bien payés commence à augmenter", déclare à l'AFP Danica Popovic, professeur d'économie à l'université de Belgrade.

"Si ces entreprises de la tech commencent à employer des ingénieurs serbes, ce qu'elles feront probablement car cela coûte moins cher, on a une chance de réduire l'émigration".

Certains se plaignent cependant du fait que les loyers ont doublé dans des grandes villes comme Belgrade et Novi Sad depuis l'arrivée massive de Russes appartenant en grande partie à la classe moyenne, dont les revenus dépassent largement ceux des Serbes - le salaire moyen en Serbie est de 640 euros.

Mais tous les Russes ne sont pas des as de l'informatique.

Aleksei Novikov, un homme d'affaires de 42 ans qui a fui en Serbie de peur d'être mobilisé, a récemment ouvert le premier bar à cidre de la capitale.

"En Russie, les affaires sont un peu plus avancées alors je vois des opportunités pour apporter quelque chose de nouveau à la Serbie", dit-il à l'AFP.

"De nombreux Russes sont récemment arrivés et j'espère qu'on ne sera pas un problème pour les Serbes, que nous nous intégrerons dans la société et ferons de bonnes choses pour que la vie soit meilleure pour tout le monde".


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.