Deux explosions à Jérusalem: un mort et dix-huit blessés

La police israélienne des frontières passe devant un bus détruit par des explosions à Jérusalem, le 23 novembre dernier. (Reuters)
La police israélienne des frontières passe devant un bus détruit par des explosions à Jérusalem, le 23 novembre dernier. (Reuters)
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Publié le Jeudi 24 novembre 2022

Deux explosions à Jérusalem: un mort et dix-huit blessés

  • La police a imputé la déflagration initiale, à une heure de pointe le matin, à un dispositif explosif de circonstance placé dans une gare routière près de la sortie de la ville
  • La seconde – environ trente minutes plus tard – a eu lieu à un arrêt de bus situé près d’une colonie, à l’est de la ville

RAMALLAH: Mercredi, deux bombes ont explosé dans des arrêts de bus situés à la périphérie de Jérusalem, tuant un garçon israélien de 16 ans et blessant au moins dix-huit autres personnes.

La police a imputé la déflagration initiale, le matin à une heure de pointe, à un dispositif explosif de circonstance placé dans une gare routière près de la sortie de la ville. La seconde – environ trente minutes plus tard – a eu lieu à un arrêt de bus situé près d’une colonie, à l’est de la ville.

Selon la police, la première déflagration a été causée par un engin explosif placé à l’intérieur d’une valise, alors que la gare routière était bondée de passagers et de soldats.

La zone a été interdite d’accès après les explosions et la police déployée dans toute la ville. Les entrées principales de Jérusalem ont été fermées et une chasse à l’homme a été lancée pour tenter de retrouver les auteurs. La police n’avait reçu aucun avertissement au sujet de ces attaques.

Les services de sécurité israéliens ont déclaré qu’ils n’avaient aucune idée de l’identité des personnes impliquées dans ces attentats à la bombe. Des sources ont cependant déclaré que l’opération avait été menée par les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, la branche armée du mouvement Fatah.

Les services de sécurité pensent que les responsables étaient munis de cartes d’identité israéliennes bleues, qui leur auraient permis d’entrer dans Jérusalem-Ouest.

L’homme politique ultranationaliste israélien Itamar Ben-Gvir, l’un des partenaires probables de la coalition de Benjamin Netanyahou, exige une action ferme. Il suggère que les forces de sécurité aillent «de maison en maison à la recherche d’armes» et explique vouloir «restaurer notre pouvoir de dissuasion».

Jusqu’à présent, aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité des attaques.

Le porte-parole du Hamas, Abdelatif al-Qanou, affirme que l’organisation «salue les attaques qui constituent une sorte de riposte continue à la prise d’assaut de la mosquée Al-Aqsa, à sa judaïsation et aux tentatives pour la diviser».

«C’est le résultat des crimes de l’occupation et des colons contre notre peuple et Al-Aqsa. Davantage d’opérations héroïques viendront contrer le terrorisme israélien à travers divers moyens et dans différentes régions», ajoute-t-il.

M. Al-Qanou soutient que l’occupation israélienne «récolte désormais le prix de ses crimes et de ses agressions contre notre peuple et la mosquée Al-Aqsa. Nous avons, à plusieurs reprises, mis en garde contre de telles attaques. La colère d’Al-Aqsa va exploser et se répandre dans toutes les régions.»

Tariq Ezzedine, porte-parole du mouvement du Djihad islamique, souligne que l’attaque envoie un message clair aux dirigeants et aux colons israéliens: «Toutes les politiques criminelles de votre gouvernement ne vous protégeront pas des coups de la résistance du peuple palestinien.»

Trente Israéliens auraient été tués par des Palestiniens depuis le début de l’année, tandis que l’armée israélienne a tué cent quarante-huit Palestiniens en Cisjordanie et cinquante-deux dans la bande de Gaza.

Les tensions sont vives dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie, qui a connu un déploiement massif de la police après que des hommes armés de la brigade de Jénine se sont emparés du corps d’un jeune Druze de Haïfa décédé mardi soir dans un accident de la route.

Ils ont exigé d’échanger son corps contre ceux de Palestiniens tués par l’armée israélienne et que cette dernière détient toujours.

Tiran Fero, un Druze israélien, a été victime d’un «grave accident de la route» au nord de la Cisjordanie, annonce l'armée israélienne.

Selon un responsable de la sécurité israélienne, un tel échange n’aura pas lieu.

Le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, déclare: «Si le corps de Tiran n’est pas restitué, les ravisseurs paieront un lourd tribut.»

Des sources de l’ONU confirment à Arab News que l’envoyé de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, et l’Autorité palestinienne tentent de désamorcer la situation. Cependant, aucun progrès n’a été constaté dans les efforts pour récupérer le corps de Tiran Fero.

L’ancien ministre israélien Ayoub Kara indique qu’il a engagé des pourparlers avec des responsables des États du Golfe pour faire pression sur l’Autorité palestinienne afin qu'elle restitue rapidement le corps.

Des sources militaires israéliennes disent que l’armée se prépare à la possibilité de prendre d’assaut le camp de Jénine pour récupérer le corps.

Pendant ce temps, le ministère palestinien de la Santé a annoncé la mort d’Ahmed Shehadeh, 16 ans. Mardi soir dernier, une balle tirée par des soldats israéliens lui a transpercé le cœur lors de la prise de Naplouse.

Un grand nombre de forces, accompagnées d’un bulldozer, ont pris d’assaut la zone orientale de Naplouse en prévision d’une visite des colons au tombeau de Joseph. Cela a conduit à de violents affrontements au cours desquels les forces israéliennes ont ouvert le feu et utilisé des grenades assourdissantes ainsi que du gaz lacrymogène contre les manifestants palestiniens. Trois personnes ont été blessées.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné le meurtre du jeune Shehadeh. Il constitue selon lui le prolongement d’une série d’exécutions extrajudiciaires qui font partie intégrante des intentions israéliennes de prendre des enfants palestiniens pour cible.

Eyal Alima, un analyste militaire israélien, déclare à Arab News que l’attentat de Jérusalem témoigne de l’échec des services de sécurité israéliens à anticiper une telle attaque ou à l’empêcher.

«Je ne pense pas que cela marque le retour des bombardements à grande échelle, comme cela a été le cas lors de la deuxième intifada, parce que l’armée israélienne contrôle le territoire en Cisjordanie et à Jérusalem. Il n’y a pas de structure militaire forte qui permettrait aux organisations palestiniennes de fabriquer des bombes et d’envoyer des bombardiers en Israël.»

Pour Eyal Alima, la situation en Cisjordanie risque de connaître une violence accrue, surtout si l’armée israélienne lance une opération militaire dans le camp de Jénine pour récupérer le corps du jeune druze.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.