Musique: Souad Massi, Amel Brahim-Djelloul, l'Algérie chevillée au coeur

«L'Algérie, elle est dans mon coeur, dans ma tête, dans mon sang», martèle Souad Massi (Photo, AFP).
«L'Algérie, elle est dans mon coeur, dans ma tête, dans mon sang», martèle Souad Massi (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Musique: Souad Massi, Amel Brahim-Djelloul, l'Algérie chevillée au coeur

  • Ces chanteuses au destin commun ont depuis construit leur vie en France
  • Mais avec toujours l'Algérie au coeur

PARIS: Amel Brahim-Djelloul et Souad Massi habitent en France. La première sur les hauteurs de Lyon (sud-est), la seconde à Paris. Ces deux chanteuses de la même génération ont quitté l'Algérie il y a près d'un quart de siècle, mais l'Algérie ne les a jamais quittées.

Ni exilées, ni réfugiées, elles ont choisi un jour la France, parce qu'elle leur ouvrait des perspectives de carrière à une époque, la fin de la décennie noire, où leur avenir professionnel semblait bouché dans un Alger miné par la guerre civile et les attentats.

"Je faisais souvent des cauchemars, mais c’est le chant qui m’a fait quitter l’Algérie, pas le terrorisme", déclare à l'AFP Amel Brahim-Djelloul, chanteuse lyrique qui se consacre aussi régulièrement aux chants traditionnels du monde méditerranéen.

Cette musicienne de 47 ans s'est épanouie dans la musique au sein d'une famille de mélomanes dans le quartier de Télemly au coeur d'Alger.

"Je suis Algéroise, mon papa vient de Miliana -- à une centaine de kilomètres à l'ouest d'Alger--, je fais partie des Algériens arabisés", qui n'ont pas conservé la langue berbère, explique-t-elle.

Son grand-père, musicien amateur, familiarisé avec la musique savante, encourage son père à l'envoyer au Conservatoire et l'orienter vers le classique, qui s'apprend par la lecture. "Le reste, ils l'auront dans l'oreille de toute façon, c'est leur culture et ils sont plongés dedans", estime-t-il.

Amel Brahim-Djelloul débute par le violon, puis bifurque vers le chant. Lors d'un stage à Nice, dans le sud-ouest de la France, sa professeure la remarque et lui offre l'opportunité de passer le concours d'entrée au Conservatoire de Paris. Elle la saisira.

"J'étais déjà une jeune adulte, j'avais fait une partie de mes études à Alger et même été professeure de musique dans un lycée", se souvient-elle.

«Je n'ai pas fui mon pays»

Lorsqu'elle traverse la Méditerranée pour son premier concert en France, Souad Massi a déjà vingt-six ans. Et une certaine réputation à Alger où elle a joué dans des groupes de hard rock, de chaâbi et de flamenco.

Elle aussi a grandi dans le coeur de la capitale algérienne, dans une famille kabyle, à Bab-el-Oued puis Saint-Eugène non loin, avec de fréquents séjours en Kabylie.

Ces chanteuses au destin commun ont depuis construit leur vie en France. Mais avec toujours l'Algérie au coeur.

"Je n'ai pas fui mon pays", insiste Amel Brahim-Djelloul. "L'Algérie, elle est en moi", souligne Souad Massi, qui n'y est plus retournée depuis bientôt quatre ans.

Quoi de mieux que leur art pour maintenir ce lien très fort?

Amel Brahim-Djelloul, depuis 2008, mène de front carrières de chanteuse lyrique et de musique traditionnelle (arabo-andalou, châabi...).

"Je me sens extrêmement riche de cette double culture", dit-elle.

Son dernier album, "Les Chemins qui montent", paru mi-octobre et qu'elle défendra en concert dans trois villes en France en novembre en attendant d'autres dates en 2023, est consacré à la chanson kabyle. Une première.

"J'ai toujours adoré ce répertoire. Les chansons d'Idir, Djamel Allam, Aït Menguellet, étaient dans mon oreille, on écoutait beaucoup ces chanteurs avec mon père", se souvient-elle.

Sa voix de soprano chaude et colorée se pose sans forcer sur ces morceaux. L'ensemble, avec des arrangements très purs et la présence des cordes, sonne parfois baroque. "Ce sont des chants très ornementés, comme ceux du baroque", confirme-t-elle.

Le dixième disque de Souad Massi, chanteuse, aussi guitariste, entre folk, chanson et world music au succès désormais international, paru mi-octobre, s'intitule "Sequana", du nom d'une déesse gauloise.

Il s'aventure du côté de la bossa, du Sahel, du mandingue, de la chanson française... On y retrouve aussi la rockeuse que fut plus jeune cette nouvelle "quinqua". Produit par Justin Adams, ex-producteur pour Rachid Taha, il prend parfois une dimension pop-rock très orchestré.

Mais une mandole, une derbouka, les inflexions de la langue --9 des 11 chansons sont interprétées en algérien--, ramènent immanquablement à ses origines.

"L'Algérie, elle est dans mon coeur, dans ma tête, dans mon sang", martèle Souad Massi. Sa tournée en France, Suisse et Belgique, passera par la Salle Pleyel à Paris le 3 février.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com