Twitter ou le défi de se passer de la pub

Twitter comptait quelque 230 millions d'utilisateurs actifs au quotidien en juin dernier. Elon Musk ne cesse de se féliciter de la croissance du nombre d'usagers depuis qu'il est aux manettes. (AFP).
Twitter comptait quelque 230 millions d'utilisateurs actifs au quotidien en juin dernier. Elon Musk ne cesse de se féliciter de la croissance du nombre d'usagers depuis qu'il est aux manettes. (AFP).
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Twitter ou le défi de se passer de la pub

  • La situation était déjà particulièrement épineuse pour Twitter, qui dépend à 90% de la pub pour son chiffre d'affaires, mais dont les annonceurs peuvent plus facilement se passer que de ses voisins
  • Elle est devenue catastrophique depuis son rachat par le patron de Tesla fin octobre

SAN FRANCISCO : Elon Musk veut diversifier les sources de revenus de Twitter au-delà de la publicité, mais aucun réseau social grand public n'a encore jamais réussi à se passer des annonceurs.

"Facebook a tout simplement fixé le modèle économique", note Jasmine Enberg du cabinet Insider Intelligence: le service, gratuit, se rémunère grâce à la vente d'espaces publicitaires.

Ce modèle s'est révélé particulièrement lucratif pour Meta (Facebook, Instagram) et Google (moteur de recherche, YouTube), capables de personnaliser finement les annonces à très grande échelle.

Mais "ce n'est pas la seule voie", tempère l'analyste.

Face aux coupes budgétaires des annonceurs affectés par l'inflation et à la régulation croissante de la collecte de données personnelles, "toutes les plateformes explorent d'autres méthodes".

La situation était déjà particulièrement épineuse pour Twitter, qui dépend à 90% de la pub pour son chiffre d'affaires, mais dont les annonceurs peuvent plus facilement se passer que de ses voisins.

Elle est devenue catastrophique depuis son rachat par le patron de Tesla fin octobre.

D'après l'ONG Media Matters, la moitié des 100 principaux annonceurs de Twitter ont annoncé suspendre ou "ont apparemment suspendu" leurs dépenses sur le réseau social.

Ils craignent d'être adossés à des contenus de plus en plus toxiques, car le nouveau propriétaire, grand amateur de provocations, prône une modération plus laxiste.

Elon Musk "n'a pas compris que Twitter était une marque en soi. La plateforme avait du cachet. Maintenant les entreprises ne veulent plus y être associées", remarque Sarah Roberts, spécialiste des réseaux sociaux à l'université UCLA.

Taxer les utilisateurs

Les plateformes testent deux types de solutions: faire payer les utilisateurs et/ou les créateurs de contenus.

Reddit, une plateforme de forums, a ainsi un modèle hybride avec de la publicité, un abonnement payant et des jetons qui donnent accès à des privilèges.

Mais "il est toujours compliqué de demander de l'argent pour quelque chose qui était gratuit", résume Carolina Milanesi de Creative Strategies, "à moins d'apporter quelque chose de nouveau".

Twitter propose depuis l'année dernière un abonnement payant à des fonctionnalités supplémentaires.

Elon Musk a voulu augmenter son prix à 8 dollars par mois - l'équivalent des offres les moins chères pour Disney+ et Netflix - et inclure l'authentification du compte.

Mais le lancement partiel a été chaotique, et a suscité l'irruption de tellement de faux comptes qu'il a fini par le reporter sine die.

"L'idée n'est pas mauvaise en soi, mais il n'a pas trouvé le bon niveau de prix", estime Jasmine Enberg.

"Les avantages risquent de ne pas être assez attractifs pour que suffisamment de personnes souscrivent. Et la vérification des comptes sert à garantir l'intégrité des conversations, elle ne devrait pas être payante".

Les abonnés à "Blue Verified" - sans doute les utilisateurs les plus actifs du réseau - seront en outre deux fois moins exposés à la publicité, ce qui va "diminuer la qualité et la taille de l'audience" pour les annonceurs, considère-t-elle.

Des plateformes plus récentes essaient de se passer complètement de la pub, sans garantie de rentabilité sur le long terme.

Sur Discord, un réseau social de discussions en direct, les utilisateurs peuvent s'abonner pour avoir accès à plus d'émoticônes, notamment.

La toute jeune plateforme BeReal, qui connaît un succès fulgurant, espère elle aussi échapper aux marques avec des achats dans l'application, selon le Financial Times.

Taxer les influenceurs

Twitter comptait quelque 230 millions d'utilisateurs actifs au quotidien en juin dernier. Elon Musk ne cesse de se féliciter de la croissance du nombre d'usagers depuis qu'il est aux manettes.

Mais elle ne se traduira pas nécessairement en dollars.

Snapchat, qui a aussi lancé en juin une version payante de son application, a de plus en plus d'utilisateurs, qui lui rapportent de moins en moins.

Face à cette réalité, les plateformes se disputent les faveurs des créateurs de contenus, pour attirer et conserver de l'audience, mais aussi pour prélever des commissions sur leurs revenus ou leur faire payer la promotion de leurs messages et vidéos.

"Cela représente une énorme opportunité pour Twitter, qui a beaucoup de célébrités, de personnalités politiques et de journalistes avec qui l'entreprise pourrait conclure des partenariats fructueux pour les deux parties", note Jasmine Enberg.

Le réseau des gazouillis propose déjà des outils de promotion, mais ils sont "chers et pas très efficaces", juge Carolina Milanesi.

Suivant le même principe que les magasins d'applications d'Apple et Google sur les smartphones, qui prélèvent un pourcentage des recettes, il faut être en mesure de justifier ces commissions en investissant dans "des services qui créent vraiment de la valeur", insiste-t-elle.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com