Liban: le vide présidentiel persiste après une septième élection

Le Parlement libanais est divisé entre les partisans du mouvement Hezbollah, soutenu par l'Iran, et ses opposants, qui ne disposent pas d'une majorité écrasante. (Photo: AFP/Archives).
Le Parlement libanais est divisé entre les partisans du mouvement Hezbollah, soutenu par l'Iran, et ses opposants, qui ne disposent pas d'une majorité écrasante. (Photo: AFP/Archives).
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Liban: le vide présidentiel persiste après une septième élection

  • Le député Michel Moawad a obtenu le soutien de quarante-deux députés, mais son score est loin de la majorité requise
  • Les députés du Hezbollah et leurs alliés ont quitté la salle plénière avant le début de la deuxième session pour s'assurer de l’échec du quorum

BEYROUTH: Jeudi dernier, et pour la septième fois, les députés libanais ont été incapables d’élire un successeur à l'ancien président Michel Aoun.

Le député Michel Moawad a obtenu le soutien de quarante-deux députés, mais son score est loin de la majorité requise et il a été dépassé par le nombre de bulletins nuls déposés par les députés pro-Hezbollah.

Une nouvelle session parlementaire a été fixée jeudi prochain dans le but d’élire le président.

Moawad a obtenu deux nouvelles voix venues des députés du Bloc du changement et de la réforme, celles de Najat Saliba et de Mark Daou. Il a déclaré que son soutien ne cessait de croître et a appelé les partis de l'opposition à jeter des ponts entre eux.

Un député du Hezbollah a suggéré le nom du général Joseph Aoun, commandant des forces armées, pour la présidence, mais sa candidature nécessite un amendement constitutionnel.

Le député Sajih Attieh avait demandé la formation d'une commission parlementaire mixte qui établirait une feuille de route afin de sortir de l'impasse.

Le député Adib Abdel Masih a prévenu que des déposants qui campaient à proximité du Parlement l'avaient menacé, et il a ajouté: «Soit vous élisez un président et vous œuvrez à nous rendre notre argent, soit du sang sera versé dans le pays. Je considère cela comme une menace pour la paix civile.»

Après la séance, le député Ali Hassan Khalil, l'assistant politique du président du Parlement, Nabih Berri, au sein du mouvement Amal, a souligné la nécessité de trouver une formule pour sortir de l'impasse.

Il a ajouté que «sortir de la session et perdre le quorum pour la deuxième session est l'une des méthodes pour exprimer une opinion; le bulletin blanc confirme notre insistance à ne pas remettre en cause un autre élément».

Le député du Hezbollah Ali Ammar a souligné la nécessité du dialogue. Il a signalé que le général Aoun a présenté «un bon exemple dans sa gestion de l'institution militaire» et qu’il «a été capable, par sa direction de l'armée, de protéger la paix civile».

Député du parti Kataëb, Samy Gemayel a qualifié les derniers développements de «jeu de mauvais goût» et a appelé à l'élection d'un président lors des prochaines sessions de vote.

Entre-temps, deux députés nouvellement élus, dont Ramy Finge, du bloc de Changement, ont perdu leurs sièges après une procédure d'appel devant le Conseil constitutionnel.

Finge, un activiste qui s'était engagé à lutter contre la corruption, a vu son siège sunnite à Tripoli révoqué par le Conseil et rendu au député Faisal Karami, son opposant de longue date. Ce dernier a déclaré qu'il ne serait pas possible d'élire un nouveau président sans consensus ni dialogue.

Le Conseil constitutionnel a également accepté le recours soumis par le candidat Haïdar Assef Nasser pour le siège alaouite à Tripoli du député Firas al-Salloum.

Les députés du Hezbollah et leurs alliés ont quitté la salle plénière avant le début de la deuxième session pour s'assurer de l’échec du quorum.

Cent dix députés ont participé à la session du Parlement, qui compte cent vingt-huit membres.

Cinquante bulletins blancs qui appartiennent à des députés du Courant patriotique libre, du Hezbollah, du mouvement Amal ainsi qu’à des députés indépendants alliés au Hezbollah ont été déposés.

Quatre-vingts députés sunnites et du bloc du Changement, qui ne se sont pas encore décidés à voter pour Moawad, ont déposé des papiers sur lesquels était inscrit «Nouveau Liban».

L'universitaire Issam Khalifeh a reçu six voix, dont cinq de députés indépendants, tandis que Ziad Baroud a obtenu deux voix, dont une du vice-président du Parlement, Elias Bou Saab.

L'urne contenait également un bulletin qui portait le nom de Badri Daher, directeur général des douanes, qui a été arrêté dans le cadre d’une affaire en relation avec l'explosion du port de Beyrouth. Il est affilié au Courant patriotique libre.

Un autre bulletin portait le nom de Salvador Allende, président marxiste du Chili de 1970 à 1973.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.