Des femmes et mères de soldats demandent des comptes, Poutine assure partager leur douleur

Le président russe Vladimir Poutine (à droite) rencontre des soldats lors d'une visite dans un centre d'entraînement militaire du district militaire occidental pour les réservistes mobilisés, à l'extérieur de la ville de Riazan, le 20 octobre 2022. (AFP).
Le président russe Vladimir Poutine (à droite) rencontre des soldats lors d'une visite dans un centre d'entraînement militaire du district militaire occidental pour les réservistes mobilisés, à l'extérieur de la ville de Riazan, le 20 octobre 2022. (AFP).
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Des femmes et mères de soldats demandent des comptes, Poutine assure partager leur douleur

  • "Vladimir Vladimirovitch, réponds à nos questions!", lance cette femme qui veut s'assurer que son fils de 20 ans ne sera pas envoyé illégalement au front ou à la frontière avec l'Ukraine
  • Je veux que vous sachiez que moi, personnellement, tous les dirigeants du pays, nous partageons cette douleur. Nous savons que rien ne peut remplacer la perte d'un fils", a déclaré M. Poutine, la mine grave

MOSCOU: Depuis des semaines, leurs vidéos inondent l'internet russophone: des mères et des femmes de soldats russes mobilisés pour combattre en Ukraine se réunissent à travers la Russie et exigent le respect des promesses du président Vladimir Poutine.

Le Kremlin, après avoir ordonné une mobilisation partielle en septembre, avait assuré que les centaines de milliers d'enrôlés suivraient un entraînement solide, recevraient un bon équipement et ne seraient pas envoyés en première ligne.

Mais de nombreuses violations ont été recensées: mort au front de mobilisés; mobilisation d'hommes inaptes, de pères de familles nombreuses ou trop âgés; absence d'équipement adéquat et de formation militaire pour nombre d'appelés.

Cette mobilisation désordonnée, qui a poussé le pouvoir à admettre des "erreurs", a répandu l'inquiétude parmi les proches des soldats envoyés en Ukraine.

Cette inquiétude, qui risque de dégénérer en grogne, place le Kremlin dans une situation délicate: si les autorités répriment de façon implacable toute remise en cause de l'offensive en Ukraine, la parole des femmes de soldats est sacrée et les emprisonner choquerait en Russie.

Signe que le pouvoir prend cela au sérieux, M. Poutine doit pour la première fois rencontrer vendredi des mères de militaires envoyés en Ukraine. Mais certains proches anticipent déjà une réunion soigneusement chorégraphiée, sans discussion sur le fond.

M. Poutine va rencontrer "des mères sorties de sa manche, qui vont poser les questions adéquates et le remercier, comme à chaque fois", regrette Olga Tsoukanova, mère d'un jeune homme qui fait son service militaire.

"Vladimir Vladimirovitch, réponds à nos questions!", lance cette femme qui veut s'assurer que son fils de 20 ans ne sera pas envoyé illégalement au front ou à la frontière avec l'Ukraine, où les obus tombent aussi.

Elle est venue spécialement à Moscou depuis la ville de Samara, à 900 km à l'est, dans l'espoir d'être reçue au Kremlin. En vain. "J'imagine qu'ils ont peur qu'on pose des questions embarrassantes. Mais il faut régler le problème!".

 

Poutine assure «  partager la douleur  » des mères de soldats russes tués en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi, lors d'une rencontre avec des mères de soldats déployés en Ukraine, "partager la douleur" de celles qui ont perdu leurs fils, en les appelant à ne pas croire les "mensonges" sur l'opération militaire.

"Je veux que vous sachiez que moi, personnellement, tous les dirigeants du pays, nous partageons cette douleur. Nous savons que rien ne peut remplacer la perte d'un fils", a déclaré M. Poutine, la mine grave.

Il a ajouté que la fête des mères, célébrée dimanche en Russie, serait marquée cette année par "un sentiment d'anxiété et d'inquiétude", chez les femmes concernées, dont "les pensées seront avec leurs garçons".

Il s'exprimait devant des femmes présentées par le Kremlin comme des mères de soldats combattant en Ukraine, réunies autour d'une table dans la résidence de M. Poutine à Novo-Ogarevo, près de Moscou. La plupart d'entre elles affichaient un visage fermé.

M. Poutine et les autorités russes ne font que rarement référence aux pertes subies en Ukraine par Moscou.

Cette rencontre avec des mères de soldats, inédite depuis le début de l'offensive, arrive aussi après des semaines de critiques publiées sur les réseaux sociaux par des proches d'hommes mobilisés au début de l'automne pour combattre en Ukraine.

Nombre de femmes et de mères d'hommes appelés sous les drapeaux ont accusé les autorités de n'avoir pas suffisamment entraîné ou équipé leurs proches avant de les envoyer au front.

"La vie est plus compliquée que ce qu'on voit à la télé ou sur Internet, où on ne peut faire confiance à rien. Il y a beaucoup de fausses informations, des tromperies, des mensonges", a déclaré M. Poutine devant les mères de soldats.

"Cela a toujours été le cas, mais en prenant en compte les technologies modernes, cela est devenu encore plus notable et efficace", a-t-il ajouté, dénonçant des "attaques informationnelles".

Cette mise au point fait écho à des lois votées après le début de l'offensive en Ukraine qui punissent de lourdes peines de prison les personnes accusées de diffuser de "fausses informations" sur l'armée ou de la "discréditer".

Demander des comptes 

Le président russe sait combien le sujet des proches de soldats est sensible.

En août 2000, lors du naufrage du sous-marin russe Koursk qui a causé la mort de ses 118 membres d'équipage, il avait été vivement critiqué, accusé d'avoir tardé à réagir. Puis il avait donné un premier tour de vis aux médias.

Lors des deux guerres de Tchétchénie, un mouvement de mères de soldats avait aussi embarrassé le pouvoir et renforcé un sentiment de mécontentement à travers la société russe.

Cette fois, face à un climat de répression accru, les protestations de femmes et de mères de soldats ne remettent pas frontalement en cause l'offensive en Ukraine, mais certaines dénoncent les conditions dans lesquelles leurs proches y sont envoyés.

Et leur statut de mères et d'épouses d'hommes mobilisés, partis servir la patrie, leur donne une légitimité et une forme de protection face aux persécutions, le pouvoir ne pouvant pas les considérer comme des opposantes ordinaires.

Dans la société russe, "il y a le sentiment inconscient que les femmes ont le droit" de demander des comptes au pouvoir, note Alexeï Levinson, sociologue au centre indépendant Levada.

Ces femmes "demandent que l'Etat remplisse sa fonction de +père collectif+ des mobilisés", ajoute-t-il. "Quand l'Etat ou le commandant militaire ne remplissent pas leurs fonctions, les femmes font des réclamations".

Pour l'heure, le mouvement est disparate, peu coordonné. Les appels de proches en détresse sont diffusés sur les réseaux sociaux, où des collectifs informels s'agglomèrent autour de figures de proue.

C'est le cas d'Olga Tsoukanova qui milite aussi parallèlement pour une opposante controversée, Svetlana Peounova, recherchée en Russie et accusée de promouvoir des théories du complot.

Dans un climat de répression exacerbé, d'autres femmes craignent quand même de s'attirer des problèmes ou d'aggraver la situation de leurs proches en parlant à la presse, en particulier étrangère.

"Nous avons envoyé des lettres officielles aux autorités", écrit à l'AFP l'une d'elles, sous couvert d'anonymat. "Ce ne sont pas les journalistes qui vont sortir nos hommes des tranchées et on ne veut pas leur causer encore plus de problèmes."


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.