Attentats de 2016 à Bruxelles: coup d'envoi du procès mercredi

Un croquis d'audience réalisé le 12 septembre 2022 montre l'accusé Salah Abdeslam lors de l'ouverture de l'audience préliminaire du procès des suspects des attentats djihadistes de mars 2016, à Bruxelles. (Photo de Benoit PEYRUCQ / AFP)
Un croquis d'audience réalisé le 12 septembre 2022 montre l'accusé Salah Abdeslam lors de l'ouverture de l'audience préliminaire du procès des suspects des attentats djihadistes de mars 2016, à Bruxelles. (Photo de Benoit PEYRUCQ / AFP)
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Publié le Lundi 28 novembre 2022

Attentats de 2016 à Bruxelles: coup d'envoi du procès mercredi

  • Il s'agit d'un nouveau procès pour Salah Abdeslam, condamné en juin en France à la perpétuité incompressible pour sa participation à la préparation des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et Saint-Denis)
  • En mars 2016, la même cellule jihadiste --repliée en Belgique où elle s'était en partie constituée en septembre-octobre 2015-- avait perpétré des attentats-suicides à Bruxelles, également revendiqués par le groupe Etat islamique

BRUXELLES: Trente-deux morts et des centaines de personnes marquées à vie. Le procès des attentats jihadistes de 2016 à Bruxelles s'ouvre mercredi dans la capitale belge avec le tirage au sort des jurés.

Il s'agit d'un nouveau procès pour Salah Abdeslam, condamné en juin en France à la perpétuité incompressible pour sa participation à la préparation des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et Saint-Denis).

En mars 2016, la même cellule jihadiste --repliée en Belgique où elle s'était en partie constituée en septembre-octobre 2015-- avait perpétré des attentats-suicides à Bruxelles, également revendiqués par le groupe Etat islamique (EI).

A Bruxelles le 22 mars 2016, une journée d'horreur et de chaos

Bruxelles, 22 mars 2016. Ce matin de printemps, trois kamikazes se font exploser en pleine heure d'affluence à l'aéroport et dans le métro de la capitale européenne. Bilan: 32 morts, plus de 340 blessés.

Quatre jours après l'arrestation spectaculaire à Bruxelles de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos parisiens du 13 novembre 2015 (130 morts), des jihadistes de la même cellule viennent de commettre les pires attentats de l'histoire de la Belgique.

Valises bourrées d'explosifs

Peu avant 08H00, trois d'entre eux sont arrivés en taxi à l'aéroport international de Bruxelles- Zaventem.

Dans le hall des départs, des centaines de personnes se trouvent aux comptoirs d'enregistrement. Les images de vidéosurveillance, qui feront le tour du monde, montrent les trois individus côte à côte, poussant des chariots sur lesquels sont posés leurs bagages. A l'intérieur, des explosifs.

L'un d'eux, portant lunettes de vue sous un chapeau noir, dépose un grand sac avant de quitter l'aérogare. Il s'agit de Mohamed Abrini, l'"homme au chapeau", qui sera arrêté deux semaines plus tard.

Vers 07H58, un premier kamikaze, identifié plus tard comme étant Ibrahim El Bakraoui, déclenche sa charge explosive. Onze secondes plus tard, le second jihadiste, Najim Laachraoui, actionne à son tour son dispositif à une autre extrémité du terminal. Tous deux viennent de semer la terreur.

«Du sang dans l'ascenseur»

"Un monsieur a crié en arabe, et j'ai entendu une grosse déflagration", racontera à l'AFP Alphonse Lyoura, les mains tachées de sang. "J'ai aidé au moins six, sept blessés, on a sorti cinq corps qui ne bougeaient plus", dira encore cet employé de l'aéroport.

Un voyageur débarquant en provenance de Genève décrira "le plafond tombé... une odeur de poudre... du sang dans l'ascenseur".

Seize vies sont fauchées. Parmi les victimes, Alexander Pinczowski, 29 ans, et sa soeur Sascha, 26 ans, qui devaient s'envoler pour New York (Etats-Unis).

En face du terminal B, l'hôtel Sheraton se transforme en hôpital improvisé.

A la mi-journée, la découverte du sac du troisième jihadiste provoque une seconde évacuation du bâtiment. Les démineurs ne parviennent à désamorcer la bombe artisanale. L'explosion ne fait pas de blessé mais d'énormes dégâts matériels.

Scène de guerre dans le métro

A 09H11, l'horreur frappe cette fois une station de métro, au coeur du quartier européen. Khalid El Bakraoui, frère cadet du premier kamikaze de l'aéroport, vient d'actionner sa bombe dans une rame sur le point de quitter la station Maelbeek.

Là aussi 16 personnes perdent la vie. Comme à l'aéroport, on dénombre de multiples nationalités parmi les morts et les blessés.

Autour de la bouche fumante du métro, des policiers établissent un périmètre de sécurité, coupent la circulation dans le quartier où des dizaines de fonctionnaires européens cherchent dans la confusion un moyen de gagner leur travail.

"Je n'ai rien, t'inquiète pas, c'est horrible", rassure une femme au téléphone, s'éloignant de la scène les larmes aux yeux.

Onde de choc planétaire

Dans l'après-midi, l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) revendique les attentats contre la "Belgique croisée", accusant le pays de n'avoir "cessé de combattre l'islam et les musulmans".

L'onde de choc est considérable. Plusieurs pays d'Europe, dont la France, l'Allemagne et le Royaupe-Uni, renforcent leurs mesures de sécurité dans les lieux névralgiques. L'Otan, dont le siège est à Bruxelles, relève son niveau d'alerte.

«Bruxelles est belle»

Au fil des heures, plusieurs centaines de personnes de toutes origines convergent spontanément vers la place de la Bourse, au coeur de la capitale belge.

Le Premier ministre Charles Michel, qui a évoqué un "moment de tragédie" pour la Belgique, vient s'y recueillir avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Un son de violoncelle perce le silence. Toujours plus de fleurs, de bougies sont déposées sur le parvis alors que la nuit est tombée. "Bruxelles est belle", lancent trois mots tracés à la craie.

Recherchés «de partout»

Au 4 rue Max Roos, dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, la police découvre un atelier de fabrication de bombes, dont 15 kilos d'explosifs de type TATP.

Au pied de l'immeuble, un ordinateur jeté dans une poubelle contient des testaments audio ou écrit, des lettres adressées à ses proches par Salah Abdeslam, ou encore des photos des membres de la cellule jihadiste posant devant un drapeau de l'EI accroché au mur.

Dans l'un de ces "testaments", Ibrahim El Bakraoui affirme "ne plus savoir quoi faire" car "recherché de partout".

A l'époque, ces jihadistes ont d'autres projets en tête, notamment de frapper l'Euro-2016 en France. Mais ils agissent dans la précipitation quelques jours après l'arrestation d'Abdeslam, à Bruxelles le 18 mars.

Le 22 au matin, deux hommes se font exploser dans le hall des départs de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et un autre dans une station de métro de la capitale européenne. Bilan: 32 morts et plusieurs centaines de blessés.

Neuf hommes sont attendus dans le box dont Salah Abdeslam et son ami d'enfance de Molenbeek, Mohamed Abrini. Un dixième, Oussama Atar, dirigeant de la cellule, sera jugé en son absence car il est présumé mort en Syrie.

Au total, six de ces dix accusés ont déjà été condamnés dans le procès-fleuve qui s'est tenu, pour les attentats du 13-Novembre, de septembre 2021 à juin 2022 à Paris.

Le procès à Bruxelles devait démarrer en octobre, mais le box des accusés initialement prévu --compartimenté en cellules individuelles-- a été jugé non conforme au droit européen par la présidente de la cour Laurence Massart. Il a dû être totalement reconstruit ce qui a repoussé l'ouverture de près de deux mois.

«Pertes de mémoire»

Face aux accusés, désormais installés dans un espace collectif, les rangs des victimes seront fournis. Selon le parquet fédéral, plus de 1.000 personnes se sont déjà constituées parties civiles pour obtenir la réparation d'un préjudice.

Cela fait de ce procès, prévu jusqu'à juin 2023 à l'ancien siège de l'Otan de Bruxelles, le plus grand jamais organisé devant une cour d'assises en Belgique.

"Je ne m'attends pas vraiment à beaucoup de réponses", dit à l'AFP Sandrine Couturier, partie civile qui compte venir faire face aux accusés. "Mais j'ai envie de me confronter à ce que l'être humain est capable de faire, il faut que j'accepte que tout le monde n'est pas bon".

Attentats de Bruxelles: neuf accusés attendus au procès, dont Abdeslam

Salah Abdeslam, Mohamed Abrini, des "combattants" du jihad, des logisticiens présumés: la cour d'assises de Bruxelles s'apprête à juger 10 hommes pour les attentats qui ont fait 32 morts en 2016 dans la capitale belge.

Voici un rappel du profil des neuf accusés attendus au procès. Un dixième, Oussama Atar, dirigeant de cette cellule jihadiste, sera jugé en son absence car il est présumé mort en Syrie. Au total six de ces 10 accusés étaient déjà concernés par le procès-fleuve des attentats du 13 novembre 2015 en France, à Paris et Saint-Denis.

Abdeslam et Abrini, copains de Molenbeek

Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, amis d'enfance dans la commune bruxelloise de Molenbeek, font figure de principaux accusés.

Le premier est le seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015. Au procès parisien achevé en juin 2022, il a été condamné (comme Oussama Atar) à la perpétuité incompressible, la peine la plus lourde du code pénal français. Après ces attaques, il a rejoint Bruxelles où il a pris part au quotidien clandestin des autres membres de la cellule qui envisageaient de frapper à nouveau.

Le Français (33 ans) a été arrêté le 18 mars 2016 à Molenbeek. Pour les enquêteurs, son interpellation a précipité les attaques-suicides qui ont ciblé le 22 mars l'aéroport et le métro de Bruxelles.

Mohamed Abrini, déjà impliqué dans le dossier parisien (il a accompagné le "convoi de la mort" à la veille du 13 novembre), est "l'homme au chapeau" des attaques de Bruxelles- Zaventem, où il a également renoncé à se faire exploser. Une image de vidéosurveillance de l'aéroport l'a montré, bob sur la tête, en train de pousser un charriot bourré d'explosifs qu'il abandonnera avant de prendre la fuite.

A Paris, ce Belgo-Marocain de 37 ans a été condamné fin juin à la perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans.
Deux
«combattants aguerris» de la cellule

Le Tunisien Sofien Ayari et le Suédois Osama Krayem ont aussi été jugés pour les attentats parisiens, écopant chacun de 30 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers.

Ayari (29 ans) et Krayem (30), complices de la fuite d'Abdeslam, sont considérés comme des maillons importants de la cellule dirigée depuis la Syrie par Atar.

Au procès du 13 novembre, les magistrats parisiens ont estimé qu’ils devaient ce jour-là commettre un attentat à l’aéroport d’Amsterdam mais qu’un "imprévu a empêché l’accomplissement de la mission".

A Bruxelles, le matin du 22 mars 2016, Osama Krayem a accompagné dans le métro Khalid El Bakraoui, qui allait se fait exploser peu après dans une rame à la station Maelbeek. Krayem a rebroussé chemin, retournant se débarrasser de ses explosifs dans une planque de la commune bruxelloise d'Etterbeek.

Cinq «soutiens» dans la logistique

Parmi les accusés déjà condamnés au procès parisien (à une peine de 10 ans de prison dans son cas) figure aussi Ali El Haddad Asufi. Ce Belgo-Marocain de 38 ans a été considéré comme un soutien logistique de la cellule.

A Bruxelles, il est soupçonné d'avoir fourni des armes aux deux assaillants morts à l'aéroport: Ibrahim El Bakraoui, dont il était proche, et Najim Laachraoui. Son ADN a par ailleurs été retrouvé sur un gobelet jeté dans la rue Max Roos, au pied de l'appartement d'où sont partis ces derniers le matin des attentats. Il les aurait fréquentés jusqu'à la veille.

Comme facilitateur, chauffeur ou hébergeur, Bilal El Makhoukhi (33 ans), Hervé Bayingana Muhirwa (37) et Smaïl Farisi (38) sont également soupçonnés d'avoir apporté une aide logistique importante aux auteurs des attaques de Bruxelles.

Bilal El Makhoukhi, ancien du groupe Sharia4Belgium, qui est allé en zone de guerre, et Hervé Bayingana Muhirwa, un Belgo-Rwandais converti à l'islam, sont des amis de Najim Laachraoui. L'enquête a montré que tous deux connaissaient bien l'appartement de la rue Max Roos à Schaerbeek.

Ibrahim Farisi (34), frère de Smaïl, a aussi eu ce rôle de "soutien" d'après les enquêteurs. Mais seulement en aidant Smaïl, locataire des lieux, à vider et nettoyer le 23 mars l'appartement d'Etterbeek d'où sont partis la veille vers le métro Khalid El Bakraoui et Osama Krayem.

Le cadet des Farisi n'est pas jugé pour "assassinat", mais pour "participation aux activités d'un groupe terroriste", et risque aux assises jusqu'à 10 ans de prison. Tous les autres encourent la réclusion à perpétuité.

Présente sur le quai du métro Maelbeek au moment où le kamikaze a déclenché ses explosifs dans une rame, cette directrice d'association souffre encore de stress post-traumatique six ans et demi plus tard.

Des "pertes de mémoire" et "problèmes de concentration" qui resurgissent à l'approche du procès, explique-t-elle.

Les épisodes d'anxiété, voire de dépression, sont encore très fréquents pour les rescapés et témoins que l'AFP a pu interroger.

Sébastien Bellin, ancien basketteur professionnel qui devait s'envoler de Zaventem pour New York le matin du 22 mars, a perdu l'usage d'une jambe dans l'attentat.

Il dit aujourd'hui ne pas ressentir de haine contre les auteurs. "Cela pomperait l'énergie dont j'ai besoin pour me reconstruire", confie-t-il.

Mercredi, l'audience démarrera par la formation du jury populaire. A l'inverse de la France, où ils sont soumis à une cour d'assises spéciale (uniquement composée de magistrats) les crimes terroristes sont encore jugés en Belgique par douze citoyens tirés au sort pour assister trois magistrats professionnels.

Autre aspect hors norme, la justice belge a convoqué jusqu'à un millier de citoyens pour anticiper un grand nombre de dispenses (300 ont déjà été accordées) face à la contrainte que représente le suivi quotidien des débats.

Outre les 12 titulaires, 24 jurés suppléants siégeront tout au long du procès pour s'assurer que ce nombre de 12 soit bien respecté au moment de délibérer sur le verdict.

Après la formation du jury, prévue sur une journée, les débats doivent s'ouvrir le 5 décembre.


Arab News lance un service de traduction en 50 langues au congrès FIPP de Madrid

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  • Grâce à l’intelligence artificielle, le premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite est désormais accessible à 80 % de la population mondiale
  • Privilégiant l’innovation à l’appréhension, Arab News exploite l’IA pour renforcer les journalistes et étendre sa portée mondiale

MADRID : Arab News, premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite, a lancé la version bêta d’un service de traduction alimenté par intelligence artificielle qui rend accessibles ses informations, analyses et points de vue dans 50 langues.

L’annonce a été faite par le rédacteur en chef Faisal J. Abbas lors d’un événement spécial à Madrid, coïncidant avec le FIPP World Media Congress 2025 et marquant le cinquantième anniversaire du journal.

« Grâce à la technologie moderne, Arab News, lancé en 1975 pour être une voix de l’Arabie saoudite en anglais, sera désormais la voix d’une région en mutation… dans 50 langues, atteignant un remarquable 6,5 milliards de personnes, soit 80 % de la population mondiale, » a déclaré Abbas mercredi soir lors d’un événement parallèle.

Parmi les participants figuraient la princesse Haifa bint Abdulaziz Al‑Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite en Espagne, des diplomates arabes et espagnols, ainsi que des rédacteurs et dirigeants de haut niveau.

Abbas, qui supervise la transformation numérique du journal depuis 2016, a indiqué que le projet illustre à la fois le rôle de longue date d’Arab News comme voix de l’Arabie saoudite en anglais et l’engagement de la publication à raconter l’histoire d’une région en mutation rapide.

« L’idée provient de l’importance de raconter notre récit, notamment dans une région où les événements influencent le monde entier et où le cœur battant — l’Arabie saoudite — connaît une transformation massive et des réformes sous Vision 2030, » a-t-il ajouté.

La plateforme de traduction de pointe est alimentée par la technologie développée par CAMB.AI, une startup régionale devenue rapidement une des réussites les plus prometteuses de l’IA dans le monde arabe.

« Internet a été créé pour les anglophones et nous avons décidé de le repenser pour le monde, » a déclaré Avneesh Prakash, PDG de CAMB.AI.

« Nous avons créé CAMB.AI comme la plateforme d’IA de localisation la plus complète au monde, en nous appuyant sur nos modèles fondateurs. »

Prakash a déclaré que la technologie permet à « des organisations de premier plan dans le monde de localiser leur contenu — vidéo, audio, texte, documents, site web — tout ce qui permet aux marques d’atteindre la population mondiale au-delà des barrières linguistiques. »

« Le partenariat avec Arab News pour un lancement en 50 langues lors de sa cinquantième année d’existence démontre notre engagement à franchir ces barrières. Arab News incarne un contenu authentique et désormais, grâce à la technologie CAMB.AI, il peut toucher des milliards de personnes. »

L’événement a également proposé la projection de « Rewriting Arab News ».

Le documentaire retrace le parcours de la rédaction, né en 1975 à Jeddah par les frères Mohammad Ali Hafez et Hisham Ali Hafez, jusqu’à sa transformation numérique actuelle sous la houlette du groupe Saudi Research and Media Group.

Le film, qui figure sur la liste restreinte d’un prestigieux prix vidéo Art & Culture AIB 2025, montre comment Arab News est passé d’une publication papier nationale à une plateforme médiatique numérique reconnue dans le monde entier.

L’événement était animé par Juan Senor, analyste média et président de Innovation Media Consulting Group, qui a souligné les « menaces et opportunités » que représente l’IA pour l’industrie des médias en cette période cruciale.

Senor a déclaré que l’IA représente une « énorme disruption pour l’édition, la narration et le journalisme », mais que là où « certains voient une menace », Arab News voit « une opportunité. »

Tout comme la publication a adopté une approche “numérique d’abord”, elle embrasse désormais l’IA « de manière responsable, créative, intelligente », dans le but de renforcer les journalistes, plutôt que de les remplacer, a-t-il ajouté.

« L’évolution d’Arab News reflète la transformation de l’Arabie saoudite elle-même. Deux voyages côte à côte, tous deux enracinés dans la tradition, tous deux animés par l’ambition, et tous deux engagés dans le changement, » a déclaré Senor.

Parmi les participants figuraient également Cristina Juarraz, directrice adjointe et coordinatrice de programmation à Casa Arabe ; Pedro Gonzalez, journaliste et co-fondateur d’Euronews ; Ivan Moreno de Cozar y Landahl, secrétaire général d’Alliance Française Madrid ; Jaime Barrientos, reporter de guerre et expert Moyen-Orient ; et Jorge Hevia Sierra, ancien ambassadeur d’Espagne en Arabie saoudite.

L’événement a également accueilli plusieurs diplomates arabes, dont Raghad A. Alsaqqa, ambassadrice de Jordanie en Espagne ; Hani Shamatli, ambassadeur du Liban en Espagne ; Walid Abuabdalla, ambassadeur de Libye en Espagne ; et Husni Abdel Wahed, ambassadeur de Palestine en Espagne.

Parmi les autres invités figuraient Mohammad Alshohomi, chargé d’affaires par intérim du Koweït en Espagne ; Ehab Ahmed Badawy, ambassadeur d’Égypte en Espagne ; Saleh Ahmad Salem Alzaraim Alsuwaidi, nouvel ambassadeur des Émirats arabes unis ; et Malek Twal, chef du bureau de la Ligue arabe à Madrid.

Le lancement de la plateforme multilingue souligne l’expansion continue d’Arab News en tant que média international majeur et pionnier dans le rapprochement des cultures par le journalisme et l’innovation.

Depuis sa création, Arab News s’est forgé la réputation d’être la « voix d’une région en mutation », reflétant le développement, la diplomatie et la modernisation du royaume.

Abbas a déclaré que le lancement du service propulsé par l’IA marque un moment charnière pour le journal, fusionnant technologie et narration pour partager les perspectives de la région avec un public mondial.

« Cette année, nous fêtons nos 50 ans. Et nous étions déterminés à ce que notre célébration ne soit pas une fête d’adieu mais un renouveau, » a-t-il déclaré. « Nous sommes fiers d’embrasser la technologie, et non de la craindre. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington accentue la pression sur le Venezuela, un navire militaire américain attendu à proximité

Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
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  • Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic
  • Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts

CARACAS: Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous".

Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et son président Nicolas Maduro.

Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts.

"L'USS Gravely (...) visitera Trinité-et-Tobago du 26 au 30 octobre, s'amarrant à Port-d'Espagne, tandis que la 22e Unité expéditionnaire des Marines des Etats-Unis mènera un entraînement conjoint avec les Forces de défense de Trinité-et-Tobago (TTDF) pendant la même période", selon le texte du gouvernement de l'archipel dont la pointe occidentale se trouve à une dizaine de kilomètres du Venezuela.

Parallèlement, un bombardier américain B-1B a survolé jeudi la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols, deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours, au moment où Donald Trump montre les muscles contre ce pays d'Amérique du Sud.

"C'est faux", a pourtant assuré M. Trump, interrogé lors d'un événement à la Maison Blanche, tout en ajoutant que les Etats-Unis étaient toujours "mécontents du Venezuela pour beaucoup de raisons".

"Nous ne sommes pas contents d'eux. Ils ont vidé leurs prisons dans notre pays", a-t-il accusé.

Le président américain a ajouté : "Nous n'allons pas nécessairement demander une déclaration de guerre" au Congrès, qui a le pouvoir constitutionnel de le faire. "Nous allons simplement tuer les gens qui entrent dans notre pays".

"Non à la guerre de fous" 

Face au déploiement américain dans les Caraïbes, M. Maduro, qui cherche à apaiser les tensions avec Trump depuis des semaines, a réitéré des appels à la paix, cette fois sur un ton humoristique: "Yes peace, yes peace, forever, peace forever! No crazy war, Please! Please, please! No crazy war!", a déclaré Nicolas Maduro en anglais.

"Cela s'appelle un langage tarzanesque, façon Tarzan! Si on traduit c'est: +pas de guerre, pas de guerre, pas vouloir guerre, non à la guerre des fous, non à la folie de la guerre+", a plaisanté le dirigeant.

Passé l'humour, Nicolas Maduro, qui a ordonné une série d'exercices militaires depuis août, a aussi souligné jeudi que, lors de ces entraînements, des équipements achetés à la Russie et à la Chine avaient été testés.

"Merci au président (Vladimir) Poutine, merci à la Russie, merci à la Chine et merci à de nombreux amis dans le monde, le Venezuela dispose d'un équipement pour garantir la paix", a-t-il déclaré.

Pour M. Maduro, Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte "pour imposer un changement de régime" et s'emparer des importantes réserves de pétrole de son pays.

Le ministre vénézuélien de la Défense a quant à lui assuré jeudi que toute opération de la CIA contre son pays "échouerait", après que Donald Trump a autorisé des opérations clandestines contre le Venezuela la semaine dernière.

"Nous savons que la CIA est présente" sur le sol vénézuélien, a déclaré le général Vladimir Padrino. Les Américains "pourront bien envoyer je ne sais combien d'agents affiliés à la CIA dans des opérations clandestines de n'importe quel point du pays, toute tentative échouera".

Nul doute que la visite du bateau de guerre et des marines à Trinité-et-Tobago sera suivie de près par Caracas, même si le communiqué trinidadien n'évoque nulle part le Venezuela.

Il affirme que l'arrivée de ces moyens militaires américains est liée à la "sécurité régionale" et aux "efforts de coopération dans les Caraïbes" et de "coopération militaire" entre Washington et Port-d'Espagne.

La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, est une fervente soutien de M. Trump, et a adopté dès son accession au pouvoir en mai 2025 un discours virulent contre l'immigration et la criminalité vénézuéliennes dans son pays.

Deux Trinidadiens auraient été tués mi-octobre dans une frappe américaine mi-octobre, selon leurs familles, mais les autorités locales n'ont ni confirmé ni infirmé ces décès pour le moment.

Des experts ont remis en question la légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.

 

 


Le suspect d'un des incendies de Los Angeles plaide non coupable

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
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  • Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades
  • C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux

LOS ANGELES: L'homme soupçonné d'avoir déclenché volontairement l'un des incendies meurtriers de Los Angeles en janvier a plaidé non coupable jeudi lors de sa comparution devant la justice américaine.

Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades.

C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux.

Le "Palisades Fire" a causé la mort de 12 personnes dans la zone, sur les 31 personnes qui ont péri au total dans les incendies de Los Angeles. Un autre incendie, le "Eaton Fire", probablement déclenché par une ligne électrique défectueuse, a ravagé la banlieue d'Altadena et tué les 19 victimes restantes.

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison.

Vêtu d'une combinaison blanche de détenu, M. Rinderknecht a nié toutes les accusations qui le visent. Notamment poursuivi pour incendie volontaire et destruction de biens par le feu, il risque jusqu'à 45 ans de prison, selon les procureurs.

La date provisoire de son procès a été fixé au 16 décembre.

Arrêté en Floride début octobre, M. Rinderknecht est un ancien habitant du quartier de Pacific Palisades, qui a grandi en France.

Les données de géolocalisation récoltées par les enquêteurs montrent qu'il se trouvait à environ 10 mètres de l'incendie, lorsqu'il a lui-même tenté d'appeler les secours pour signaler le feu, selon l'accusation.

Les enquêteurs n'ont pas identifié de mobile clair, mais ont retrouvé une image de ville en feu généré par le suspect à l'aide d'une intelligence artificielle dans les semaines avant l'incendie.

Dans les jours précédant, M. Rinderknecht a aussi écouté à plusieurs reprises une chanson du rappeur français Josman, dont le clip montre l'artiste mettant le feu à une poubelle, selon l'enquête.

Cette semaine, son père, qui vit en France dans le Var, a publié un communiqué dénonçant "de nombreuses informations erronées", qui "ont donné une image fausse de notre fils Jonathan".

"Contrairement aux allégations relayées, nous réaffirmons notre soutien à la déclaration de son avocat: +Faire de Jonathan Rinderknecht un bouc émissaire et tenter de le tenir pénalement responsable des fautes commises par d'autres est tout simplement absurde.+", a-t-il ajouté.