Algérie: sécurité alimentaire et santé, les deux priorités du gouvernement en 2023

Culture céréale dans le sahara algérien. (Photo, fournie)
Culture céréale dans le sahara algérien. (Photo, fournie)
Laboratoire Merinal, Algérie. (Photo, fournie)
Laboratoire Merinal, Algérie. (Photo, fournie)
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

Algérie: sécurité alimentaire et santé, les deux priorités du gouvernement en 2023

Culture céréale dans le sahara algérien. (Photo, fournie)
Laboratoire Merinal, Algérie. (Photo, fournie)
  • Le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé que ces deux secteurs étaient «une priorité» de l’État
  • «Nous savons depuis toujours que l’Algérie est un pays aride et semi-aride, mais la solution réside dans l’agriculture saharienne»

PARIS: L’année 2023 sera consacrée au renforcement de la sécurité alimentaire et sanitaire. Dans son allocution lors de l’ouverture du Forum de l’export, en octobre 2022, le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé que ces deux secteurs étaient «une priorité» de l’État, qui compte «développer l’industrie locale en vue d’assurer une couverture globale des besoins nationaux en produits de base». En effet, ces derniers «connaissent actuellement de grandes fluctuations sur les marchés internationaux qui peuvent enregistrer, dans l’avenir, une pénurie en raison des changements géopolitiques susceptibles de survenir sur la scène internationale».

Une nouvelle polyclinique dans la commune de Beni Messous dans les alentours de la capitale
Une nouvelle polyclinique dans la commune de Beni Messous dans les alentours de la capitale. (Photo, fournie)

Selon les chiffres officiels, l’Algérie couvre 70% de ses besoins en produits agricoles et ambitionne d’atteindre 80% en 2023. Le gouvernement envisage de mettre en place une stratégie axée sur l’apport des centres, des instituts de recherches et des laboratoires nationaux qui pourront valoriser le patrimoine génétique national, ce qui permettra d’améliorer la productivité de trois filières essentielles: les céréales, les légumineuses et la production du lait.

Un des fondements de la souveraineté nationale

Considérant la sécurité alimentaire comme l’un des fondements de la souveraineté nationale, le chef de l’exécutif a affirmé que le pays «dispose de compétences scientifiques nationales, d’un nombre important de diplômés des instituts agricoles, mais aussi de superficies agricoles, des ressources hydriques nécessaires et d’un riche patrimoine génétique».

De son côté, Mohamed Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a indiqué que des investisseurs nationaux et étrangers étaient intéressés par les diverses potentialités des filières agricoles. «Nous savons depuis toujours que l’Algérie est un pays aride et semi-aride, mais la solution réside dans l’agriculture saharienne.» Il indique que l’État met à leur disposition l’exploitation des terres agricoles sous forme de concessions d’une durée de quarante ans renouvelables. Le ministre de tutelle affirme que le gouvernement assure aux futures exploitations agricoles du Sud un réseau de transport dense et diversifié avec l’apport de milliers de semi-remorques et grâce au réseau de chemin de fer, qui continue de se développer dans toutes les régions du pays. 

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Le Président de la République Abdelmadjid Tebboune et l’Émir du Qatar Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani lors de la pose de la première pierre pour la construction d'un hôpital algéro-qatari-allemand, le 1er novembre 2022. (Photo, fournie)

Programmes et objectifs

«Les enjeux sur la sécurisation de l’alimentation et la santé de la population deviennent des priorités qu’il faudra traiter avec diligence et pragmatisme. Des programmes d’appui à l’agriculture sont mis en place, comme dans la filière céréalière, avec un important soutien destiné à améliorer le rendement des récoltes. À ce sujet, le président de la république a mis la barre très haut en demandant que la production atteigne neuf millions de tonnes par an avec des exploitations de trois millions d’hectares», nous explique Abderrahmane Hadef, expert en développement économique.

Le secteur de la santé n’est pas en reste. De nombreux hôpitaux de petite ou moyenne capacité sont en cours de construction dans différentes villes.
Le 2 novembre dernier, la première pierre d’un grand hôpital algéro-qatari-allemand a été posée par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, lors du déplacement de ce dernier à Alger. D’une capacité de quatre cents lits, le bâtiment sera construit conformément aux normes internationales et permettra la prise en charge de la majorité des interventions chirurgicales qui nécessitaient un transfert vers l’étranger.

Futur complexe Biopharm de Oued El Berdi, dans la wilaya de Bouira
Le futur complexe Biopharm de Oued El Berdi, dans la wilaya de Bouira. (Photo, fournie)

L’expert nous explique qu’il est important que «les partenaires et les investisseurs partagent la vision de l’Algérie sur ces filières stratégiques, qui représentent aujourd’hui des enjeux de souveraineté alimentaire, sanitaire et énergétique aujourd’hui incontournables. Il rappelle que des progrès importants ont lieu dans le secteur pharmaceutique. «L’Algérie table sur une autosuffisance de l’ordre de 70% en matière de production de l’industrie pharmaceutique et ambitionne à moyen terme d’exporter ses produits sur les marchés africains. L’année 2023 sera celle de la relance économique des secteurs prioritaires, dont la locomotive est la filière énergétique. Ce sont des objectifs clairs qui sont à la portée de l’Algérie», conclut-il.


Israël: le ministre de la Défense avertit qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays

Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
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  • Israël avertit qu’aucun calme ne reviendra au Liban tant que sa propre sécurité ne sera pas garantie, intensifiant ses frappes malgré la trêve et affirmant vouloir désarmer le Hezbollah
  • L’Égypte tente de désamorcer les tensions, tandis que l’application du cessez-le-feu reste bloquée : l’armée libanaise dit vouloir démanteler les positions du Hezbollah, mais Israël et les États-Unis accusent Beyrouth de traîner

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien a averti mercredi qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays, alors qu'Israël a intensifié ses opérations militaires au Liban ces dernières semaines, en dépit d'un accord de cessez-le-feu.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré Israël Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

"Il n'y aura pas de calme à Beyrouth ni d'ordre et de stabilité au Liban tant que la sécurité de l'Etat d'Israël ne sera pas garantie", a ajouté M. Katz en affirmant que son pays allait désarmer le Hezbollah.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que son pays oeuvrait à la désescalade des tensions entre Israël et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.

"Nous craignons toute escalade et nous sommes inquiets pour la sécurité et la stabilité du Liban", a déclaré ce ministre, Badr Abdel Ati, après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun à Beyrouth mercredi.

"Nous engageons des efforts considérables pour épargner au Liban tout risque, ou toute atteinte, concernant sa sécurité", a-t-il ajouté.

Israël a frappé le Liban à plusieurs reprises malgré la trêve, affirmant régulièrement cibler les membres et les infrastructures du Hezbollah pour empêcher le groupe de se réarmer, ce qu'il nie être en train de faire.

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.


Soudan: le chef de l'armée exhorte Trump à mettre fin à la guerre

Des filles soudanaises qui ont fui El-Fasher reçoivent une aide humanitaire au camp de déplacés d'Al-Afad, à Al-Dabba, dans le nord du Soudan, mardi. (AFP)
Des filles soudanaises qui ont fui El-Fasher reçoivent une aide humanitaire au camp de déplacés d'Al-Afad, à Al-Dabba, dans le nord du Soudan, mardi. (AFP)
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  • Abdel Fattah al-Burhane appelle Donald Trump à intervenir pour imposer la paix au Soudan
  • Alors que les violences s’intensifient, les initiatives internationales peinent à avancer

PORT-SOUDAN : Le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, en guerre depuis avril 2023 contre un groupe paramilitaire rival, a appelé mercredi le président américain Donald Trump à instaurer la paix.

« Le peuple soudanais se tourne désormais vers Washington pour la prochaine étape : s’appuyer sur l’honnêteté du président américain et travailler avec nous — ainsi qu’avec ceux dans la région qui recherchent sincèrement la paix — pour mettre fin à cette guerre », écrit le dirigeant de facto du Soudan dans une tribune publiée dans The Wall Street Journal.

Les tentatives de paix entre Burhane et son ancien adjoint, le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dagalo, ont échoué à maintes reprises au fil d’un conflit ayant fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et provoqué les pires crises de faim et de déplacement au monde.

Trump s’est intéressé pour la première fois à cette guerre la semaine dernière, promettant d’y mettre fin après avoir été exhorté à s’impliquer par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.

« Le consensus parmi les Soudanais est que M. Trump est un dirigeant qui parle directement et agit avec détermination. Beaucoup estiment qu’il a la capacité de s’opposer aux acteurs étrangers qui prolongent notre souffrance », écrit Burhane.

Les États-Unis et les Émirats arabes unis, aux côtés de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, tentent actuellement de négocier une trêve.

Dans son texte de 1 200 mots publié mercredi, Burhane affirme qu’il s’agit de choisir « entre un État souverain qui tente de protéger ses citoyens et une milice génocidaire déterminée à détruire des communautés ».

Le gouvernement de Burhan est reconnu au niveau international, et en janvier, les États-Unis ont déterminé que la RSF avait commis un génocide dans la région occidentale du Darfour.

Mais ses propres forces ont également été accusées d’exactions depuis le début de la guerre, notamment d’avoir visé des civils et bombardé sans discrimination des zones résidentielles.

Le militaire de carrière, qui avait collaboré avec Dagalo en 2021 pour écarter les civils d’un gouvernement de transition, écrit mercredi : « J’ai longtemps reconnu que les FSR étaient une poudrière. »

Le chef des FSR, Dagalo, dont les combattants avaient été initialement recrutés par Khartoum pour mener ses guerres dans les périphéries du Soudan, était devenu le bras droit de Burhane après le soulèvement de 2018-2019.

Un long conflit de pouvoir, resté latent, a finalement explosé en guerre ouverte le 15 avril 2023.


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.