Feu vert du gouvernement pour un encadrement des loyers à Marseille

Des personnes tiennent une banderole sur laquelle on peut lire «L'urgence est un logement décent» lors d'un hommage aux victimes décédées dans l'effondrement de deux immeubles de la rue d'Aubagne à Marseille, sud de la France, le 5 décembre 2018. (Photo, AFP)
Des personnes tiennent une banderole sur laquelle on peut lire «L'urgence est un logement décent» lors d'un hommage aux victimes décédées dans l'effondrement de deux immeubles de la rue d'Aubagne à Marseille, sud de la France, le 5 décembre 2018. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

Feu vert du gouvernement pour un encadrement des loyers à Marseille

Des personnes tiennent une banderole sur laquelle on peut lire «L'urgence est un logement décent» lors d'un hommage aux victimes décédées dans l'effondrement de deux immeubles de la rue d'Aubagne à Marseille, sud de la France, le 5 décembre 2018. (Photo, AFP)
  • «J’ai reçu jeudi dernier le dossier» et «je veux dire ici mon accord à ce qu’on puisse encadrer les loyers à Marseille», a déclaré le ministre Olivier Klein
  • Avec ces états généraux, la municipalité de gauche a montré qu'après les écoles, elle souhaitait porter le chantier du logement qui n'est pourtant pas sa compétence directe, après plusieurs drames mortels du logement insalubre

MARSEILLE: Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, a donné son feu vert mardi à un encadrement des loyers à Marseille, vivement souhaitée par la municipalité de gauche pour lutter contre les difficultés de logement dans la grande ville la plus pauvre de France.

"J’ai reçu jeudi dernier le dossier" et "je veux dire ici mon accord à ce qu’on puisse encadrer les loyers à Marseille", a déclaré le ministre en clôture des premiers états généraux du logement de la deuxième ville de France, assurant que cette demande sera "une priorité" de son administration.

Les loyers sont déjà encadrés à Paris et dans 18 communes de Seine-Saint-Denis ainsi qu'à Lille, Montpellier, Bordeaux, Lyon et Villeurbanne.

La métropole Aix-Marseille-Provence dirigée par Martine Vassal (droite, Les Républicains) a déposé un dossier qui prévoit un encadrement uniquement sur Marseille, et pas dans les 91 autres communes de la collectivité dont certaines comme Cassis sont des stations balnéaires prisées.

Elle répond ici favorablement à une demande répétée du maire de Marseille, Benoît Payan. La métropole, elle, craint qu'une telle mesure "ne vienne gripper encore plus le système" et notamment la construction alors que Marseille compte 40 000 taudis et autant de demandes de logements sociaux en attente.

Avec ces états généraux, la municipalité de gauche a montré qu'après les écoles, elle souhaitait porter le chantier du logement qui n'est pourtant pas sa compétence directe, après plusieurs drames mortels du logement insalubre.

En 2018, deux immeubles vétustes s'étaient effondrés rue d'Aubagne, en plein centre-ville, faisant huit morts. En 2021, un incendie dans une cité dégradée et squattée, les Flamants, avait fait trois morts.

C'est "un moment de bascule dans le mandat", a estimé l'adjoint au maire Patrick Amico. "Nous sommes prêts à une coopération renforcée et inédite entre nos deux institutions", a renchéri le vice-président de la métropole au Logement, David Ytier.

Une trentaine de propositions sont ainsi ressorties de ces deux jours de concertation.

Parmi elles, le "permis de louer" -un dispositif qui permet de vérifier que le logement soit aux normes- pour l'instant expérimenté autour de la Rue d'Aubagne, pourra être étendu sur d'autres quartiers centraux et pour un test dans certaines des 13 grandes copropriétés dégradées de la ville.

Pour autant, il manque toujours la pierre angulaire de ce sujet, le Plan local d'habitat (PLH) 2023-2028 -un outil crucial pour établir la stratégie logement sur un territoire- que la métropole promet de détailler début 2023.

A priori, les collectivités s'engageraient sur un rythme annuel de construction de 11.000 logements, dont environ 40% à Marseille. Un rééquilibrage territorial est par ailleurs nécessaire sur ce territoire notoirement connu pour ses carences en terme de logements sociaux.

Rappelant "l'urgence" pour la Métropole de disposer d'un PLH, le préfet de région Christophe Mirmand avait indiqué que "l'Etat appelle de ses voeux son adoption d'ici le premier semestre de 2023".

"Nous souhaitons inscrire dans la loi un contrôle technique de l'habitat", a aussi plaidé Benoît Payan qui réclame également un renforcement des peines encourues par les marchands de sommeil ou la possibilité d'exproprier dans les copropriétés très dégradées.

Le ministre a promis sans plus de détail de déposer ces propositions au sein de la large consultation sur le logement lancée lundi au sein du Conseil national de la refondation (CNR) voulu par Emmanuel Macron.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».