Les institutions internationales soulagées par la victoire de Biden

Le président-élu Joe Biden, le 10 novembre (Photo, Angela WEISS/AFP).
Le président-élu Joe Biden, le 10 novembre (Photo, Angela WEISS/AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 15 novembre 2020

Les institutions internationales soulagées par la victoire de Biden

  • La présidence Trump a laissé des bleus et des plaies ouvertes dans des organisations habituées au leadership de Washington
  • « Ce fut un énorme ouf de soulagement » parmi les organisations internationales, confie un responsable du commerce international mais sous couvert de l'anonymat

GENÈVE: Le ouf de soulagement était pratiquement audible dans tout ce que Genève compte d'agences internationales après la victoire de Joe Biden et des années d'attaques sans relâche de Donald Trump, mais la lune de miel attendue pourrait être de courte durée.

« Je crois qu'en gros tout le monde attend le retour du gouvernement américain les bras ouverts », résume Manfred Elsig, un professeur de relations internationales à l'université de Berne.

La présidence Trump a laissé des bleus et des plaies ouvertes dans des organisations qui ont souvent été portées sur les fonts baptismaux par les Etats-Unis et habituées au leadership de Washington.

Exit du Conseil des droits de l'homme, blocage jusqu'à la dernière minute de l'Organisation mondiale du commerce et retrait de l'Organisation mondiale de la santé, dont Washington était le principal bailleur de fonds, alors que l'agence essaye de coordonner la lutte contre la pire pandémie depuis un siècle...

« Ce fut un énorme ouf de soulagement » parmi les organisations internationales, confie un responsable du commerce international mais sous couvert de l'anonymat.

Les experts estiment que Joe Biden - multilatéraliste convaincu et féru de relations internationales - va s'empresser de renouer avec la communauté internationale et ses institutions.

Champagne !

« Je pense qu'on va avoir une lune de miel », dit le professeur Elsig, mais elle pourrait être de courte durée, met-il en garde.

L'idée, martelée par Donald Trump pendant 4 ans, que les Etats-Unis étaient le dindon de la farce internationale reste très largement partagée dans le camp républicain.

« Chaque pas que fera l'administration Biden pour réengager le monde et les institutions internationales sera vu d'un œil critique à Washington », souligne Elsig, d'autant que Biden n'est pas assuré d'avoir la majorité au sénat.

L'OMS a des raisons particulières de se réjouir du changement après avoir été accusée depuis des mois d'être une marionnette des Chinois et d'avoir alerté trop tard sur la pandémie de Covid-19.

Joe Biden avait pris le contrepied de son adversaire. « Les américains sont plus en sécurité quand l'Amérique s'engage à renforcer la santé dans le monde », avait-il proclamé. Les Etats-Unis sont aujourd'hui le principal point noir de la pandémie, qui y semble hors de contrôle.

« Au premier jour de ma présidence, je rejoindrai l'OMS et je restaurerai notre leadership sur la scène mondiale », avait promis le candidat Biden.

L'OMS n'a pas voulu commenter mais son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus ne cachait pas son enthousiasme dans un tweet : « Je suis impatient de travailler avec vous et vos équipes. Une crise comme la pandémie de COVID19 montre l'importance de la solidarité mondiale pour protéger les vies et les moyens de subsistance ».

Quelques rues plus bas, au siège de l'OMC, ce changement est certainement bienvenu après les assauts de l'administration Trump que ce soit sur le budget ou la paralysie imposée au mécanisme de règlement des différends, et le blocage en bout de course d'une candidate pour diriger l'institution, qui avait pourtant le soutien de l'immense majorité des membres.

Reste les républicains

Si l'administration Biden pourrait donner le feu vert à la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, selon un second responsable du commerce international, les critiques sur le mécanisme permettant d'arbitrer les différends entre pays membres ne datent pas de l'ère Trump.

« Ces inquiétudes sont partagées par l'administration Biden », explique ce responsable ayant requis l'anonymat.

Manfred Elsig souligne « que 10% des critiques (de Trump) doivent être prises au sérieux » comme l'exigence de réformer l'OMS, que partage l'Europe par exemple.

A court terme, Joe Biden sera dans une « position forte » pour pousser à réformer ces institutions.

Mais « si l'approche de Trump continue au sein du parti républicain... alors nous n'avons pas de soutien à long terme aux Etats-Unis et ça c'est un énorme problème », a-t-il mis en garde.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.