Chine: appel à la «répression» après les manifestations

Des ouvriers et du personnel de sécurité portant des équipements de protection individuelle (EPI) gardent l'entrée d'une zone résidentielle sous confinement en raison des restrictions liées au coronavirus Covid-19, à Pékin, le 29 novembre 2022. (AFP).
Des ouvriers et du personnel de sécurité portant des équipements de protection individuelle (EPI) gardent l'entrée d'une zone résidentielle sous confinement en raison des restrictions liées au coronavirus Covid-19, à Pékin, le 29 novembre 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

Chine: appel à la «répression» après les manifestations

  • La présence policière dans les rues empêchait pour l'instant tout nouveau rassemblement
  • Londres a par ailleurs convoqué l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Zheng Zeguang, après l'interpellation dimanche d'un journaliste de la BBC couvrant les manifestations à Shanghai

SHANGHAI: Le principal organe de sécurité chinois a appelé mardi à la "répression" des "forces hostiles", deux jours après des manifestations contre les restrictions sanitaires et pour plus de libertés inédites depuis 1989. 

La présence policière dans les rues empêchait pour l'instant tout nouveau rassemblement. 

Londres a par ailleurs convoqué l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Zheng Zeguang, après l'interpellation dimanche d'un journaliste de la BBC couvrant les manifestations à Shanghai, a annoncé le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly. 

La Commission des affaires politiques et juridiques du parti communiste au pouvoir - qui supervise les forces de l'ordre dans le pays - a estimé qu'il était "nécessaire de réprimer les activités d'infiltration et de sabotage des forces hostiles conformément à la loi", selon le compte-rendu d'une réunion, diffusé par l'agence d'Etat Chine nouvelle. 

Le texte estime crucial de "réprimer résolument conformément à la loi les actions criminelles qui cherchent à briser l'ordre social, et protéger avec détermination la stabilité sociale". 

Accélérer la vaccination 

A Pékin, la Commission nationale de la santé s'est de son côté engagée à "accélérer la hausse du taux de vaccination des personnes âgées de plus de 80 ans et à continuer d'augmenter le taux de vaccination des personnes âgées de 60 à 79 ans". 

Le taux insuffisant de vaccination en Chine, particulièrement chez les plus âgés, est l'un des arguments mis en avant par le gouvernement pour justifier sa stricte politique sanitaire, avec confinements à répétition, quarantaines à l'arrivée de l'étranger et tests quasi-quotidien pour la population. 

En vigueur depuis bientôt trois ans, cette politique a été la cible de manifestations ce week-end dans plusieurs villes, le mouvement de contestation le plus étendu depuis les mobilisations pro-démocratie réprimées dans le sang en 1989. 

En toile de fond également, de profondes frustrations vis-à-vis du système politique comme l'ont montré les slogans scandés par la foule, certains exigeant la démission du président Xi Jinping et le départ du Parti communiste au pouvoir. 

L'élément déclencheur: un incendie mortel la semaine dernière à Urumqi, capitale de la région du Xinjiang (Nord-Ouest). Les restrictions sanitaires sont accusées d'avoir empêché le travail des secours, des arguments balayés lundi par le gouvernement. 

« Trop strict »

Après un week-end agité, l'important déploiement policier dans les grandes villes du pays semblait avoir dissuadé mardi les manifestants, selon des journalistes à Pékin et Shanghai. 

A Pékin, des journalistes ont vu quelques véhicules de police mais aucun manifestant au croisement près du village des Jeux asiatiques où une manifestation avait été prévue. Les températures glaciales de moins neuf degrés Celsius avaient sans doute contribué à décourager tout nouveau rassemblement. 

Des participants aux manifestations du week-end dans la capitale chinoise avaient indiqué lundi avoir reçu des appels téléphoniques de policiers s'informant de leurs déplacements. 

La frustration envers la politique de "zéro Covid" restait palpable. "La politique (zéro Covid), c'est vraiment trop strict", a confié à Shanghai un passant âgé de 17 ans, qui a souhaité conserver l'anonymat. "Elle tue plus de gens que la Covid". 

Certains ont toutefois réussi à se réunir mardi soir, notamment à Hong Kong --secoué en 2019 par des manifestations pro-démocratie-- où des dizaines de personnes ont rendu hommage, à l'Université chinoise, aux victimes de l'incendie d'Urumqi.

Dans la ville voisine de Shenzhen, en Chine continentale, des témoins ont dit avoir observé une forte présence policière dans le centre après des rumeurs sur les réseaux sociaux d'appels à manifester, avec quelque 150 policiers et des dizaines de fourgons dans le quartier de Huaqiangbei. 

« Le prétexte de Covid » 

Le contrôle strict des autorités sur l'information et les restrictions sanitaires sur les voyages à l'intérieur du pays compliquent l'estimation du nombre total de manifestants durant le week-end. 

Mais un soulèvement aussi étendu est rarissime en Chine, compte tenu de la répression contre toute forme d'opposition au gouvernement. Il a immédiatement suscité l'attention de la communauté internationale. 

Le président américain Joe Biden a dit se tenir "informé". Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a souligné que la position des Etats-Unis était "la même partout" et consistait à "soutenir le droit des gens à manifester pacifiquement pour exprimer leur opinion, leurs inquiétudes et leurs frustrations". 

Aux Etats-Unis, les communautés chinoise et ouïghoure (du Xinjiang) ont tenu des veillées en hommage aux victimes des excès de la politique zéro Covid. 

"Les autorités utilisent le prétexte de Covid, mais se servent des confinements stricts pour contrôler la population chinoise", a dit une participante chinoise de 21 ans qui a seulement donné son nom de famille, Chen. 

Si Pékin maintient pour l'instant sa stricte politique anti-Covid, quelques gestes d'assouplissement sont apparus ces derniers jours. 

A Urumqi mardi, les habitants pouvaient à nouveau se déplacer en bus pour faire leurs courses, après des semaines de confinement dans cette ville de quatre millions d'habitants. 

La ville de Pékin a interdit "la pratique consistant à bloquer les portes des bâtiments dans les complexes résidentiels fermés", selon l'agence Chine Nouvelle, un procédé qui a alimenté la colère populaire. 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".