Confinement: l'intelligence artificielle à l'appui des recrutements

Les invités assistent au sommet mondial AI 2020 (intelligence artificielle) dans la capitale saoudienne Riyad le 21 octobre 2020.  (FAYEZ NURELDINE / AFP)
Les invités assistent au sommet mondial AI 2020 (intelligence artificielle) dans la capitale saoudienne Riyad le 21 octobre 2020. (FAYEZ NURELDINE / AFP)
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Publié le Dimanche 15 novembre 2020

Confinement: l'intelligence artificielle à l'appui des recrutements

  • Avec la pandémie, les entreprises accélèrent leur mue numérique, notamment pour s'adapter au télétravail généralisé
  • Les services de ressources humaines "sont sur-sollicités en ce moment par leur direction générale pour avoir recours à ces outils"

PARIS: Avec la pandémie, les entreprises accélèrent leur mue numérique, notamment pour s'adapter au télétravail généralisé, certaines ayant recours à l'intelligence artificielle (IA) pour recruter, mais gare à jouer aux "apprentis sorciers", préviennent des experts. 

Des robots conversationnels - ou "chatbots" - pour faire un premier tri des CV, voire des entretiens analysés par un robot, ou la détection des émotions par vidéo...: à l'heure où de nombreux candidats sont confinés, ces outils peuvent faciliter les recrutements.

Dans une récente publication, l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) observe un "essor" des solutions de recrutement basées sur l'IA, technologie déjà utilisée "par un large pan d'entreprises", même si cela reste "au stade exploratoire".

Mais, ajoute l'Apec, "malgré un gain de temps et d'argent", l'IA "comporte des risques discriminatoires et d'uniformisation des profils", l'expertise des recruteurs restant "nécessaire lors de la sélection finale des candidats".

Randstad utilise par exemple un "chatbot" de pré-recrutement baptisé "Randy". Il permet de valider un certain nombre de pré-requis, avant de transmettre les profils les plus pertinents aux conseillers, un chauffeur poids lourd devant par exemple montrer qu'il sait préparer une palette avant de la charger. Dans les mois après confinement, l'outil a été utilisé environ "trois fois plus", indique à l'AFP Christophe Montagnon, directeur de l'innovation: signe d'une montée des usages du digital mais aussi des tensions sur le marché de l'emploi.

Jérôme Ternynck, PDG de Smartrecruiters, société de logiciels de recrutement, fait lui état d'un volume de candidatures ayant explosé avec "cinq fois plus de CV", ce qui rend "difficile" pour les entreprises de répondre de façon satisfaisante "sans avoir recours à l'IA". 

L'entreprise propose à la fois un chatbot baptisé "SmartPal" et un outil d'analyse de CV qui permet de repérer les candidats "adaptés à un poste". 

"Les gens disent c'est affreux, c'est une machine qui a lu mon CV" mais "la machine à accès à beaucoup plus d'informations que le recruteur et ne fait pas de discrimination", ne s'arrêtant pas par exemple sur la consonance d'un nom, dit-il, estimant que la peur de ces algorithmes "ne se justifie pas" tant qu'"on s'en tient aux compétences". 

"Pas une baguette magique"

InterviewApp est pour sa part spécialisée dans l'entretien vidéo automatisé: seul face à sa webcam, le candidat répond à des questions préparées par le recruteur dans un temps limité. Des solutions permettent d'automatiser l'analyse de la vidéo, mais le recours à cet outil sur mesure "reste encore marginal", indique le président de cette société, Julien Dargaisse.

Lors d'une table ronde organisée cette semaine par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) sur la place de l'IA sur le marché de l'emploi, des experts ont mis en avant les questions éthiques soulevées par ces technologies.

Pour Laurence Devillers, professeur en intelligence artificielle au LIMSI-CNRS, certains outils comme la détection des émotions dans la voix "ne sont pas fiables" par exemple pour quelqu'un ayant un cheveu sur la langue. "Tant qu'on n'aura pas une évaluation claire, on ne devrait pas utiliser des outils d'apprentis sorciers", insiste cette "pro-techno".

Les services de ressources humaines "sont sur-sollicités en ce moment par leur direction générale pour avoir recours à ces outils", "séduisants" de prime abord, observe Stéphanie Lecerf, DRH de PageGroup France et présidente de l'association "A compétences égales".

Il y a, dit-elle, un "fantasme de vérité objective dans le traitement algorithmique", mais c'est "plus complexe", notamment parce qu'ils sont conçus par des humains ayant "forcément des biais". 

Après avoir testé certains outils pour analyser les émotions d'un candidat, elle juge "assez contestable" de tirer des conclusions des expressions du visage. Idem pour les analyses par des robots des entretiens, où les outils développés ne sont "pas très rassurants".

L'IA "n'est pas une baguette magique", abonde Michel Cottura, chargé du pilotage de la stratégie en la matière chez Pôle emploi, assurant que le principe doit être "l'intelligence au service de l'humain et pas l'inverse".


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com