Alors que la cryptomonnaie s’effondre aux États-Unis, le Moyen-Orient en renaissance numérique?

L’industrie mondiale des NFT a atteint à elle seule une capitalisation boursière de 41 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro) à la fin de 2021, selon la société de données blockchain Chainalysis. (Pexels/Jonathan Borba)
L’industrie mondiale des NFT a atteint à elle seule une capitalisation boursière de 41 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro) à la fin de 2021, selon la société de données blockchain Chainalysis. (Pexels/Jonathan Borba)
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Publié le Jeudi 01 décembre 2022

Alors que la cryptomonnaie s’effondre aux États-Unis, le Moyen-Orient en renaissance numérique?

  • OasisX vise à apporter un niveau de sécurité et d’accessibilité supplémentaire au monde des NFT dans la région Mena pour les artistes et les entreprises
  • Malgré la réticence à utiliser le Web3 et les cryptomonnaies, M. Ibrahim est convaincu qu’ils deviendront la norme dans les cinq à dix prochaines années

DUBAÏ: OasisX, le marché naissant de jetons non fongibles (NFT), qui a pour objectif de favoriser l’adoption des NFT dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena), recourt au Web3 de plusieurs manières, en intégrant les NFT, la technologie blockchain et les cryptomonnaies sur sa plate-forme.

Jimi Ibrahim, l’un des cofondateurs de la société, qui décrit la nouvelle itération d’Internet comme une «renaissance numérique», déclare: «Le Web3 repose sur quatre piliers: la blockchain comme infrastructure sécurisée; les NFT comme preuve de propriété et de provenance; les cryptomonnaies pour la réserve de valeur et les transactions, et enfin le métavers qui combine réalité augmentée et réalité virtuelle.»

L’adoption du Web3, cependant, a connu un ralentissement, car les arnaques aux cryptomonnaies et aux NFT sont devenues monnaie courante sur des marchés comme celui des États-Unis. Malgré la promesse d’un accès plus sécurisé à Internet, les cryptomonnaies peuvent être utilisées pour des activités frauduleuses, comme en témoigne le récent scandale FTX.

FTX est une plate-forme d’échange de cryptomonnaie fondée par Sam Bankman-Fried en 2019. Elle a gagné en popularité grâce à la publicité faite par les célébrités et à une stratégie marketing agressive.

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FTX est une plate-forme d’échange de cryptomonnaie fondée par Sam Bankman-Fried en 2019. Elle a gagné en popularité grâce à la publicité faite par les célébrités et à une stratégie marketing agressive. (Fournie)

En novembre, le site d’information sur les cryptomonnaies CoinDesk a publié le bilan d’Alameda Research, une société d’investissement en cryptomonnaie également détenue par M. Bankman-Fried, montrant qu’Alameda détenait une grande partie d’une monnaie numérique appelée «FTT» et créée par FTX.

«Bien qu’il n’y ait rien de répréhensible ou d’inapproprié dans cette situation, cela montre que le géant commercial de Sam Bankman-Fried, Alameda, repose en grande partie sur une monnaie inventée par une société sœur, et non sur un actif indépendant comme une monnaie fiduciaire ou une autre cryptomonnaie», indique l’article.

Cependant, si la valeur du FTT devait chuter, Alameda courrait essentiellement un risque d’insolvabilité.

L’article a déclenché une série d’actions en justice contre M. Bankman-Fried, FTX et les célébrités qui ont promu cette bourse d’échange de cryptomonnaie, provoquant un grave scandale financier.

Cet événement a ralenti l’adoption de la cryptomonnaie, diminué la confiance dans l’industrie et coûté beaucoup d’argent à énormément de gens. Bien que M. Ibrahim note que cela «a nui à l’industrie», il souligne que l’incident avait également servi d’exemple.

Il déclare: «Le jeu déloyal doit être mis en lumière et ces joueurs doivent être expulsés du terrain de jeu afin que l’environnement soit beaucoup plus sûr pour la croissance naturelle.» Il ajoute qu’en fin de compte, «la finance décentralisée améliorerait le monde».

L’industrie mondiale des NFT a atteint à elle seule une capitalisation boursière de 41 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro) à la fin de 2021, selon la société de données blockchain Chainalysis.

L’espace s’élargit également aux actifs non fongibles, poursuit Jimi Ibrahim, ce qui lui permet de s’étendre au monde réel. À titre d’exemple, les secteurs de l’immobilier et des NFT ont fusionné, car plusieurs propriétés ont été vendues en tant que NFT.

En février, la société immobilière américaine Propy a vendu une propriété garantie par un NFT, pour un montant de 653 000 dollars. Il s’agit d’une maison de près de 200 m2 en Floride. L’enchérisseur gagnant a reçu un NFT comme preuve de propriété de la maison.

«Tel est l’avenir que nous cherchons à exploiter, à faciliter et à accélérer, car il est logique de tout sécuriser sur la blockchain», ajoute M. Ibrahim.

OasisX vise à apporter un niveau de sécurité et d’accessibilité supplémentaire au monde des NFT dans la région Mena pour les artistes et les entreprises.

Jimi Ibrahim et les cofondateurs, Najib Khanafer et Ramzi Mneimneh, ont commencé à élaborer la plate-forme il y a plus d’un an et l’ont officiellement lancée lors de l’événement NFT LB au Liban en septembre.

L’événement comprenait une exposition des œuvres de vingt-trois artistes, dont la moitié a été vendue. Il a également servi de plate-forme pour des tables rondes, des projections de films et des expériences de réalité augmentée et de réalité virtuelle.

La place de marché de la société ne présente que des artistes approuvés, contrairement à des plates-formes telles qu’OpenSea, ce qui permet d’éviter tout «faux projet», insiste M. Ibrahim.

N’importe qui peut créer et vendre des NFT sur OpenSea. Étant donné que la plate-forme ne contrôle pas les artistes, on y retrouve de nombreux NFT frauduleux. Au début de l’année, OpenSea a signalé que plus de 80 % des éléments de la plate-forme étaient des œuvres plagiées, de fausses collections et du spam.

«Nous voulons garantir la sécurité de la communauté artistique avec les bons projets», renchérit Jimi Ibrahim.

Disponible en anglais et en arabe, la plate-forme compte actuellement deux cent cinquante artistes sélectionnés et elle vise à devenir le plus grand marché de la région Mena. Elle collabore également avec les galeries au moyen d’un programme de référence dans le cadre duquel la galerie reçoit une redevance sur la première vente de tout artiste qui est intégré et approuvé par la plate-forme.

Elle ne facture que 2 % de frais de transaction – un taux parmi les plus bas du secteur – car «les artistes doivent tirer le meilleur parti de la vente de leur travail», déclare M. Ibrahim. C’est aussi pour cela, souligne-t-il, que la société ne supprimera jamais les redevances.

Souvent, les compétences techniques nécessaires pour créer des NFT peuvent constituer un obstacle à l’entrée des artistes et des marques. L’entreprise a donc créé LaunchX, un générateur de NFT alimenté par l’intelligence artificielle.

Reconnaissant que certains se méfient encore des NFT et des cryptomonnaies, la société a intégré des options comme le paiement par carte de crédit, pour rendre le processus plus accessible.

L’ensemble du processus est sécurisé par un contrat intelligent sur la blockchain. Jimi Ibrahim souligne que c’est un procédé plus sûr que d’utiliser les services bancaires traditionnels, en particulier dans des pays comme le Liban, où le système bancaire est en ruine. 

Il est presque impossible de corrompre les informations sur la blockchain, ce qui la rend plus sécurisée que les méthodes de transaction traditionnelles utilisées dans Web2, précise-t-il.

Malgré la réticence à utiliser le Web3 et les cryptomonnaies, M. Ibrahim est convaincu qu’ils deviendront la norme dans les cinq à dix prochaines années et que les gens y auront recours de manière aussi transparente et régulière que ce qu’ils ont l’habitude de faire aujourd’hui avec les cartes de débit et de crédit.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com