Le 18e sommet de la Francophonie s'ouvre à Djerba sous le thème du numérique

18e Sommet de la Francophonie à Djerba, la photo de famille des dirigeants des 85 pays participants (Photo, Melinda Mrini).
18e Sommet de la Francophonie à Djerba, la photo de famille des dirigeants des 85 pays participants (Photo, Melinda Mrini).
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

Le 18e sommet de la Francophonie s'ouvre à Djerba sous le thème du numérique

  • Le sommet sera l'occasion pour les dirigeants occidentaux et africains d'échanger sur des sujets brûlants comme l'invasion russe de l'Ukraine
  • De nombreux pays africains déplorent un manque de solidarité internationale avec le continent face à ses propres crises

DJERBA: Après deux reports, le 18e sommet de la Francophonie a débuté ce samedi 19 novembre sur l'île de Djerba, en Tunisie.

 Les représentants des 85 pays sur 88 composant l'organisation internationale de la francophonie (OIF) se réunissent pour discuter et établir des stratégies pour le développement de la langue française mais aussi du développement des États membres. Cette année le thème retenu est le numérique. Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso étaient absents de la cérémonie. 

Les chefs d’Etats et de gouvernements ont été reçus par le chef d’Etat tunisien, Kais Saied qui assure la présidence du Sommet et par la Secrétaire générale de l’OIF, Louis Mushikiwabo.

A l'occasion de ce 18e sommet de la francophonie à Djerba, Nivine Khaled , directrice de la Diversité culturelle et de la langue française au sein de l’ OIF a répondu aux questions de notre envoyée spéciale Mélinda Mrini: 

Parmi les participants reçus, Charles Michel, le président du conseil européen, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, le président sénégalais, Macky Sall, le président du Rwanda, Paul Kagamé ou encore le premier ministre de l’Arménie, Nicol Bachinian dont le pays assurait la présidence du Sommet depuis 2018.

Le Président français Emmanuel Macron est arrivé le matin à Djerba pour participer au sommet qui sera l’occasion pour lui de discuter avec ses partenaires et les membres de l’organisation internationale de la Francophonie des projets mises en place et de proposer de nouvelles initiatives dans le but de promouvoir la Francophonie, notamment dans l’espace numérique, thématique du sommet.

 

Le président français Emmanuel Macron accueilli par le président de Tunisie Kais Saïed (photo, Mélinda Mrini)
Le président français Emmanuel Macron accueilli par le président de Tunisie Kais Saïed (photo, Mélinda Mrini)

Si le sommet de deux jours doit officiellement mettre l'accent sur le "numérique comme vecteur de développement", il sera aussi l'occasion pour les dirigeants occidentaux et africains d'échanger sur des sujets brûlants comme l'invasion russe de l'Ukraine sur laquelle un fossé semble les séparer.

De nombreux pays africains déplorent en effet ce qu'ils perçoivent comme un manque de solidarité internationale avec le continent face à ses propres crises, en constatant que l'Europe s'est rapidement mobilisée en revanche pour venir en aide à l'Ukraine.

Ce 18e sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sur l'île de Djerba sera aussi l'occasion de célébrer avec retard les cinquante ans d'une organisation fondée en 1970 et forte de 88 membres qui ne sont pas tous francophones, tels que l'Arménie, l'Égypte, la Moldavie, les Émirats arabes unis ou la Serbie.

M. Macron s’entretiendra avec le président tunisien, Kais Saied, avant de participer à une séance à huis clos, consacrée à l’avenir de la Francophonie. Suivront plusieurs entretiens bilatéraux (Photo fournie)

Le sommet coïncide avec la phase finale de la COP27 sur le climat en Égypte et fait suite à une réunion du G20 en Indonésie qui a été dominée par la guerre en Ukraine, pays observateur au sein de l'OIF.

Macron espère engranger des soutiens sur l'Ukraine

Emmanuel Macron ne prononcera pas de discours samedi lors du sommet de la Francophonie en Tunisie, mais compte évoquer en coulisses la question ukrainienne pour tenter d'engranger des soutiens au terme d'un long périple diplomatique.

Après le G20 à Bali et la réunion de l'Apec à Bangkok, le président français achève sur l'île de Djerba une séquence internationale au cours de laquelle il a notamment appelé davantage de pays à se joindre au «consensus croissant» contre la guerre.

Et plusieurs leaders de la communauté francophone souhaitent, samedi, lors d'une session à huis clos consacrée à l'avenir de la francophonie, «parler de la guerre en Ukraine», explique-ton dans l'entourage du chef de l'Etat.

Emmanuel Macron s'entretiendra aussi avec le président tunisien Kais Saied à la mi-journée, et rencontrera le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, a-t-on ajouté de même source.

A son arrivée à Djerba, le président français a rencontré des jeunes ambassadeurs de la francophonie, soulignant qu'il fallait faire preuve de réalisme: «la francophonie s'étend par la démographie de certains pays (...) mais il y a aussi des vrais reculs».

Il y a quelque 321 millions de francophones dans le monde et les projections font état de 750 millions en 2050.

Il y a quelque 321 millions de francophones dans le monde et les projections font état de 750 millions en 2050 (Photo, fournie).
Il y a quelque 321 millions de francophones dans le monde et les projections font état de 750 millions en 2050 (Photo, fournie).

Pourtant, «dans les pays du Maghreb, on parle moins français qu'il y 20 ou 30 ans», a observé Emmanuel Macron, invoquant notamment «des formes de résistances quasi politiques», la facilité d'usage de l'anglais ou encore la difficulté d'accéder à des livres en français à des prix abordables.

«On doit avoir un projet de reconquête», a-t-il poursuivi, exhortant à rendre de nouveau la langue française «hospitalière» en montrant que l'on peut parler un français qui n'est «pas forcément académique», mais une langue facilitant le commerce.

Pour le continent africain, «c'est la vraie langue universelle», «la francophonie c'est la langue du panafricanisme», a-t-il encore opiné.

Emmanuel Macron repartira dans la soirée avant la fin du sommet qui s'achève dimanche.

Francophonie «inaudible» ?

La réélection de la secrétaire générale de l'OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, seule candidate en lice, est également au programme des deux jours de rencontres entre représentants d'un espace de 321 millions de francophones qui plus que doubleront à 750 millions en 2050, grâce à la démographie africaine.

Avant le sommet, Mme Mushikiwabo a dit vouloir demander aux États membres de "redoubler d'efforts" face à un recul du Français dans les organisations internationales.

En dépit de voix critiques dénonçant une Francophonie "inaudible", Mme Mushikiwabo a jugé son organisation "plus pertinente que jamais" et en mesure d'"apporter une petite plus-value" à "la plupart des problèmes du monde", citant la COP27.

Selon un responsable du Canada, poids lourd de la Francophonie, l'organisation "peut être une force positive" sur des questions comme "la paix, la prospérité économique et la consolidation de la démocratie".

Ce responsable a indiqué que le Canada voulait par ailleurs se faire l'écho, lors du sommet, des "inquiétudes" pour "la participation démocratique" en Tunisie depuis que le président Saied s'est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021, et qui traverse une grave crise socio-économique.

La Tunisie accueille cette rencontre qui se tient habituellement tous les deux ans, après deux reports – en 2020 pour cause de Covid-19, puis à l'automne 2021 après le coup de force du président tunisien Saied, accusé d'avoir mis fin à une expérience démocratique unique dans le monde arabe. 

De gauche à droite, Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l'OIF, Charles Michel, président du Conseil européen, Kais Saïed président de la république de Tunisie (capture d'écran, Mélinda Mrini))
De gauche à droite, Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l'OIF, Charles Michel, président du Conseil européen, Kais Saïed président de la république de Tunisie (Photo, Mélinda Mrini)

 

Le président du Sénégal, Macky Sall, au centre, entouré, de gauche à droite de la secrétaire générale de l'OIF Louise Mushikiwabo et du président de la Tunisie Kais Saïed (photo, Mélinda Mrini)
Le président du Sénégal, Macky Sall, au centre, entouré, de gauche à droite de la secrétaire générale de l'OIF Louise Mushikiwabo et du président de la Tunisie Kais Saïed (photo, Mélinda Mrini)

 

L’OIF, en bref

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est une institution fondée sur le
partage d’une langue, le français, et de valeurs communes. Elle rassemble 88 États et gouvernements.
Selon un rapport sur la langue française dans le monde, publié en 2022, il y aurait plus de 321 millions de locuteurs de français. Présente sur les cinq continents, l’OIF mène des actions
politiques et de coopération dans les domaines prioritaires suivants : la langue française et la
diversité culturelle et linguistique; la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ; l’éducation et la formation ; le développement durable et la solidarité. 
La Secrétaire générale conduit l’action politique de la Francophonie, dont elle est la porte-
parole et la représentante officielle au niveau international. Louise Mushikiwabo a été élue à
ce poste lors du XVIIe Sommet de la Francophonie, en octobre 2018, à Erevan (Arménie).
Mme Mushikiwabo a pris ses fonctions en janvier 2019.

«Francophonie économique»

La tenue du sommet en Tunisie est "un succès" pour son président car elle va "le sortir de son isolement au moins temporairement", selon le politologue français Vincent Geisser.

Mais le sommet n'éclipsera pas la crise traversée par la Tunisie, comme est venue le rappeler vendredi une tentative de manifestants de se rendre à Djerba pour attirer l'attention sur la disparition, il y a deux mois dans un naufrage, de 18 migrants tunisiens, partis d'une ville voisine.

Comme bon nombre de membres de l'OIF, la province canadienne du Québec entend profiter du sommet pour "accroître (sa) présence en Afrique francophone où les occasions d'affaires se multiplient".

"Leader en matière de francophonie économique", le Québec insistera via son Premier ministre François Legault "sur l'importance du français, troisième langue d'affaires dans le monde", selon un communiqué officiel.

Pour la ministre sénégalaise à la Francophonie, Penda Mbow, "on jugera les pays francophones sur leur capacité à réduire la fracture numérique au sein de leur société".

Mme Mbow pronostique aussi un rôle accru de la Francophonie dans la gestion des crises internationales.

Mais pour Alioune Tine, figure de la société civile sénégalaise, l'OIF s'est montrée "totalement impuissante, face à des élections frauduleuses, aux troisièmes mandats (de dirigeants africains, NDLR) et aux coups d'État militaires", au Mali, en Guinée ou au Burkina Faso.

Membres et observateurs

54 ÉTATS ET GOUVERNEMENTS MEMBRES
Albanie • Principauté d’Andorre • Arménie • Belgique • Bénin • Bulgarie • Burkina Faso •
Burundi • Cabo Verde • Cambodge • Cameroun • Canada • Canada-Nouveau-Brunswick•
Canada-Québec • Centrafrique • Comores • Congo • République Démocratique du
Congo • Côte d’Ivoire • Djibouti • Dominique • Égypte • France • Gabon • Grèce • Guinée •
Guinée-Bissau • Guinée équatoriale • Haïti • Laos • Liban • Luxembourg • Macédoine du Nord• Madagascar • Mali • Maroc • Maurice • Mauritanie • Moldavie • Monaco • Niger • Roumanie • Rwanda • Sainte-Lucie • Sao Tomé-et-Principe • Sénégal • Seychelles • Suisse• Tchad •Togo • Tunisie • Vanuatu • Vietnam • Fédération Wallonie-Bruxelles

7 MEMBRES ASSOCIÉS
Chypre • Émirats arabes unis • France–Nouvelle-Calédonie • Ghana • Kosovo • Qatar • Serbie

27 OBSERVATEURS
Argentine • Autriche • Bosnie-Herzégovine • Canada/Ontario • Corée du Sud • Costa Rica•
Croatie • Dominicaine (République) • Estonie • Gambie • Géorgie • Hongrie • Irlande • Lettonie• Lituanie • Louisiane • Malte • Mexique • Monténégro • Mozambique • Pologne • Slovaquie• Slovénie • tchèque (République) • Thaïlande • Ukraine • Uruguay

Dès le début de son discours d’ouverture de la conférence de la Francophonie, la Secrétaire générale de l’OIF  a cité Gustave Flaubert qui décrit dans un de ses roman Djerba comme une île merveilleuse où « l’air est si doux qu’il empêche de mourir » ... Nous ne sommes pas rassemblés à Djerba aujourd’hui dans une quête spirituelle d’éternité. Mais nous sommes ici pour que ce XVIIIe Sommet de la Francophonie permette d’inscrire, de manière effective et significative, notre Organisation dans l’avenir, a-t-elle déclaré.

Elle a tenue à rendre hommage à l’ancien président tunisien, Habib Bourguiba un des pères fondateur de la Francophonie qui était « en avance sur son temps, convaincu des bienfaits de la politique interculturelle, adepte de l’éducation bilingue, engagé pour le progrès du statut de la femme, qui restent, encore de nos jours, des piliers de la société tunisienne, mais aussi et surtout, de la coopération francophone. » 

Louis Mushikiwado est revenue sur ces quatre dernières années dont « le climat a été peu favorable » en raison de la pandémie de Covid 19, la récession économique, la multiplication de crises et de conflits politiques, les effets du réchauffement de la planète... La secrétaire générale s’est toutefois dit heureuse que «ces circonstances adverses ne nous ont pas empêchés d’avoir des résultats probants et encourageants. »

Elle a mis en avant le nouveau Cadre stratégique 2023-2030 qui sera adopté lors du Sommet, et qui aura en ligne de mire trois principaux objectifs : l’action pour les jeunes et les femmes ; l’influence sur la scène internationale ; et l’attractivité.

Le nom du nouveau secrétaire général sera connu ce soir après son élection. La date et le lieu du sommet de la Francophonie sera aussi annoncé.


Cisjordanie : le chef de l'armée israélienne veut «mettre fin» aux violences de colons

Le chef de l'armée israélienne a affirmé mercredi vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée, où l'ONU a recensé en octobre un pic des violences en près de deux décennies. (AFP)
Le chef de l'armée israélienne a affirmé mercredi vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée, où l'ONU a recensé en octobre un pic des violences en près de deux décennies. (AFP)
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  • Fait rare, alors que Palestiniens et ONG de défense des droits de l'Homme dénoncent l'impunité avec laquelle agissent les colons violents en Cisjordanie, la police et l'armée israéliennes ont annoncé mardi l'arrestation de plusieurs Israéliens
  • Selon Hussein Hammadi, le maire, quelque 200 colons ont fondu sur le village où ils ont saccagé une usine laitière et blessé dix personnes

JERUSALEM: Le chef de l'armée israélienne a affirmé mercredi vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée, où l'ONU a recensé en octobre un pic des violences en près de deux décennies.

"Nous sommes déterminés à mettre fin à ce phénomène et nous agirons avec fermeté jusqu'à ce que justice soit rendue", a déclaré le lieutenant-général Eyal Zamir lors d'une visite à des troupes en exercice dans ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, selon un communiqué militaire.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaire de l'ONU (Ocha) a annoncé avoir enregistré en Cisjordanie "264 attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en octobre, soit "le bilan mensuel le plus élevé en près de deux décennies de collecte de données".

Fait rare, alors que Palestiniens et ONG de défense des droits de l'Homme dénoncent l'impunité avec laquelle agissent les colons violents en Cisjordanie, la police et l'armée israéliennes ont annoncé mardi l'arrestation de plusieurs Israéliens en lien avec une descente violente menée contre la localité palestinienne de Beit Lid, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie.

Selon Hussein Hammadi, le maire, quelque 200 colons ont fondu sur le village où ils ont saccagé une usine laitière et blessé dix personnes.

Le président israélien Isaac Herzog a condamné ces exactions les qualifiant de "choquantes et inacceptables".

"L'armée ne tolérera pas de comportements criminels de la part d'une petite minorité qui ternit l'image d'une population respectueuse des lois", a déclaré le général Zamir, alors que nombre de témoignages accusent les soldats israéliens de rester passifs face à la violence de ces colons.

Ces dernières semaines, les attaques attribuées à des colons de plus en plus jeunes et violents vivant généralement dans des avant-postes (implantations illégales au regard du droit israélien et destinées à créer des faits accomplis sur le terrain) se sont multipliées en Cisjordanie, visant des Palestiniens mais aussi des militants anticolonisation israéliens ou étrangers, des journalistes et parfois aussi des soldats.

Plus de 500.000 Israéliens vivent en Cisjordanie dans des colonies régulièrement condamnées par l'ONU comme illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Les violences ont explosé dans ce territoire depuis le début de la guerre de Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël. Elles n'ont pas cessé, loin de là, avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre.

Au moins 1.003 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 36 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

 


Législatives en Irak: la liste du Premier ministre remporterait une large victoire

La liste du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, qui brigue un second mandat, a remporté une large victoire, selon des sources proches de sa formation politique, aux élections législatives tenues mardi avec une participation inattendue. (AFP)
La liste du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, qui brigue un second mandat, a remporté une large victoire, selon des sources proches de sa formation politique, aux élections législatives tenues mardi avec une participation inattendue. (AFP)
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  • La commission électorale irakienne devrait annoncer les premiers résultats officiels de ce sixième scrutin depuis la chute de Saddam Hussein dans le courant de la soirée
  • Le taux de participation marque une forte hausse par rapport au record historiquement bas de 41% en 2021, malgré un sentiment général d'apathie et de scepticisme, ainsi que le boycott du scrutin par l'influent leader chiite Sadr

BAGDAD: La liste du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, qui brigue un second mandat, a remporté une large victoire, selon des sources proches de sa formation politique, aux élections législatives tenues mardi avec une participation inattendue.

Le prochain gouvernement irakien, dont la formation doit donner lieu à d'intenses tractations, devra répondre aux demandes de la société pour des emplois, ainsi que de meilleurs infrastructures, services éducatifs et de santé, dans un pays miné par la corruption et la mauvaise gestion.

Il devra aussi préserver le fragile équilibre entre les deux principaux alliés de l'Irak, l'Iran et les États-Unis, alors que le Moyen-Orient traverse une période de profonds bouleversements.

La liste chiite Coalition pour la reconstruction et le développement de M. Soudani a remporté "une victoire majeure", a affirmé mercredi auprès de l'AFP un responsable proche du Premier ministre. Deux autres sources proches ont indiqué qu'elle s'était assurée environ 50 sièges au Parlement, y devenant ainsi le principal bloc.

La commission électorale irakienne devrait annoncer les premiers résultats officiels de ce sixième scrutin depuis la chute de Saddam Hussein dans le courant de la soirée.

Alliance nécessaire 

M. Soudani s'est imposé sur la scène politique irakienne après avoir été porté au pouvoir en 2022 grâce au soutien d'une alliance regroupant des partis et factions chiites tous liés à l'Iran, le Cadre de coordination,

Les élections ouvrent la voie à la désignation d'un nouveau président, poste largement honorifique réservé à un Kurde, et d'un Premier ministre traditionnellement chiite. Un sunnite occupera le poste de président du Parlement.

Une majorité absolue étant de fait impossible à obtenir pour une seule liste, M. Soudani, si sa victoire est confirmée, devra à nouveau fédérer les factions chiites pour assurer sa reconduction.

Les partis sunnites se sont présentés séparément au scrutin, marqué par une participation de plus de 55% selon la commission électorale, l'ancien président du Parlement Mohamed al-Halboussi étant donné favori.

Dans la région autonome du Kurdistan, la rivalité entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) reste vive.

L'Irak a connu une stabilité inhabituelle ces dernières années, après plusieurs décennies de guerre et de répression sous Saddam Hussein et depuis l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003 qui l'a renversé.

Les électeurs étaient appelés à départager plus de 7.700 candidats, dont près d'un tiers de femmes, pour occuper 329 sièges de députés aux mandats de quatre ans.

Le taux de participation marque une forte hausse par rapport au record historiquement bas de 41% en 2021, malgré un sentiment général d'apathie et de scepticisme, ainsi que le boycott du scrutin par l'influent leader chiite Moqtada Sadr, qui a dénoncé une "élection bancale, dominée par les intérêts sectaires, ethniques et partisans".

Développement et équilibrisme 

M. Soudani s'est pendant la campagne engagé à poursuivre sa politique de reconstruction et de développement.

Durant ses trois années de mandat, Bagdad s'est métamorphosée en un vaste chantier, avec la construction de nouveaux tunnels et ponts à travers la capitale.

Il affirme par ailleurs que son gouvernement a préservé l'Irak des turbulences régionales au cours des deux dernières années.

L'issue de cette échéance électorale est suivie de près par l'Iran et les Etats-Unis.

L'Iran espère préserver son influence chez son voisin après avoir vu ses autres alliés régionaux (Hezbollah libanais, Hamas palestinien, Houthis yéménites) affaiblis depuis deux ans par leurs conflits avec Israël.

Téhéran a en outre perdu un allié majeur avec la chute de Bachar al-Assad en Syrie fin 2024.

Et l'Irak est sous pression des Etats-Unis (qui maintiennent quelque 2.500 soldats dans le pays) pour désarmer les groupes pro-iraniens.

L'administration du président Donald Trump a nommé un envoyé spécial pour le pays, Mark Savaya, d'origine irakienne, qui a insisté sur la nécessité de voir l'Irak "libéré des ingérences étrangères malveillantes, notamment celles de l'Iran et de ses supplétifs".


Le ministre saoudien du Hajj discute des préparatifs avec des responsables de pays musulmans

Le ministre saoudien du Hajj et de la Omra, Tawfiq ben Fawzane Al-Rabiah, a tenu lundi une réunion semestrielle avec les responsables des bureaux du Hadj et d'autres responsables de pays musulmans. (SPA)
Le ministre saoudien du Hajj et de la Omra, Tawfiq ben Fawzane Al-Rabiah, a tenu lundi une réunion semestrielle avec les responsables des bureaux du Hadj et d'autres responsables de pays musulmans. (SPA)
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  • La réunion semestrielle à Riyad a permis de faire le point sur les préparatifs du Hajj 2026, avec la participation de ministres et muftis de plus de cent pays musulmans
  • Le ministre Al-Rabiah a appelé à une meilleure coordination et au respect des délais, soulignant que toutes les démarches — des visas aux paiements — devront désormais passer par la plateforme numérique Nusuk Masar

RIYAD : Le ministre saoudien du Hajj et de la Omra, Tawfiq ben Fawzane Al-Rabiah, a tenu lundi une réunion semestrielle avec les chefs des bureaux du Hajj et d’autres responsables issus de pays musulmans, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La réunion a rassemblé plus d’une centaine de ministres, de grands muftis et de responsables des bureaux du Hajj venus de pays musulmans afin d’examiner les préparatifs pour la saison du Hajj 2026 et de discuter des dernières mises à jour concernant les procédures organisationnelles et opérationnelles destinées à servir les pèlerins.

L’événement s’est tenu en marge de la cinquième édition de la Conférence et Exposition du Hajj, selon la SPA.

Al-Rabiah a remercié les bureaux du Hajj pour leurs efforts et leur coopération qui ont contribué au succès de la saison du Hajj 2025.

Il a salué les bureaux ayant déjà finalisé leurs contrats et a exhorté les autres à achever leurs procédures de contractualisation avant le 4 janvier 2026, afin de garantir la préparation et d’assurer aux pèlerins des services de qualité.

Le ministre a mis en avant une série d’exigences réglementaires clés pour la période à venir, notamment :

  • Finaliser les contrats de services des camps avant le 4 janvier et les contrats d’hébergement à La Mecque et à Médine avant le 1er février ;

  • Soumettre les visas du Hajj avant le 20 mars, sans prolongation possible, et renforcer la sensibilisation pour prévenir les pèlerinages non autorisés ;

  • Lancer des campagnes d’information en coopération avec les ministères et les bureaux du Hajj afin de protéger les pèlerins contre toute exploitation ou désinformation ;

  • Exiger un « certificat d’aptitude sanitaire » signé par le chef du bureau et le responsable de la délégation médicale, comme condition préalable à la délivrance du visa, avec vérification via la plateforme électronique Masar ;

  • Effectuer tous les paiements relatifs aux sacrifices d’animaux exclusivement par le biais des bureaux officiels du Hajj et du Projet saoudien pour l’exploitation du Hady et de l’Adahi, en interdisant tout recours à des entités non autorisées ;

  • Rendre obligatoire la carte Nusuk pour accéder à la Grande Mosquée et aux lieux saints ;

  • Télécharger les données du personnel administratif, médical et médiatique à partir du 10 novembre et achever les soumissions avant le 21 décembre ;

  • Finaliser la sélection des compagnies aériennes et la réservation des créneaux de vol avant le 4 janvier ;

  • Réaliser toutes les transactions administratives et financières via la plateforme Nusuk Masar.

Al-Rabiah a déclaré que ces mesures visent à renforcer l’efficacité des services aux pèlerins et à améliorer la coordination avec les organismes nationaux et internationaux concernés, reflétant ainsi le rôle de premier plan du Royaume dans le service des pèlerins du monde entier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com