Après les tensions, Biden et Macron tentent d'arrondir les angles sur le plan climat américain

Le président américain Joe Biden et le président français Emmanuel Macron s'entretiennent à la Maison Blanche avant un dîner d'État le 1er décembre 2022 à Washington (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden et le président français Emmanuel Macron s'entretiennent à la Maison Blanche avant un dîner d'État le 1er décembre 2022 à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 02 décembre 2022

Après les tensions, Biden et Macron tentent d'arrondir les angles sur le plan climat américain

  • Les tensions s'étaient accentuées entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis après le vote à l'été par le Congrès américain du plan climat de Joe Biden
  • Ce plan a fait bondir tant Bruxelles que les capitales européennes, qui voient ces diverses subventions comme des mesures «discriminatoires»

WASHINGTON: Après plusieurs semaines de tension entre les Etats-Unis et l'Europe autour des conséquences du grand plan climat de Joe Biden, ce dernier et son homologue français Emmanuel Macron ont cherché à apaiser les choses, affirmant vouloir "synchroniser" les approches des deux côtés de l'Atlantique.

"Nous nous sommes mis d'accord pour discuter de moyens pratiques afin de synchroniser nos approches pour renforcer la chaîne d'approvisionnement, la production et l'innovation des deux côtés de l'Atlantique", a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse commune à la Maison Blanche.

Une position à laquelle a fait écho le président français, qui a assuré que les deux partenaires allaient "synchroniser (leurs) approches et (leurs) agendas pour investir dans les industries émergentes critiques telles que les semi-conducteurs, l'hydrogène, les batteries".

Les tensions s'étaient accentuées entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis après le vote à l'été par le Congrès américain du plan climat de Joe Biden, qui prévoit 420 milliards de dollars d'investissements dont une part importante sous forme de subventions et de réductions d'impôts, en particulier pour les véhicules électriques, les batteries et les projets d'énergies renouvelables qui favorisent le "made in USA".

Ce plan a fait bondir tant Bruxelles que les capitales européennes, qui voient ces diverses subventions comme des mesures "discriminatoires" et "contraires aux règles de l'Organisation mondiale du commerce".

Un ton "offensif" jugé "indispensable" par l'entourage du président français, les Américains n'ayant "absolument pas conscience" que ces investissements risquent d'affaiblir l'industrie européenne.

"Ils s'aperçoivent que ça peut toucher l'industrie européenne et ce n'est pas du tout leur objectif", estime-t-on de même source, voulant désormais croire à une "vraie prise de conscience au plus haut sommet de l'Etat américain".

Lors de la conférence de presse commune avec Emmanuel Macron jeudi, le président Biden s'est défendu de vouloir que les créations d'emplois espérées aux Etats-Unis par ces investissements se fassent "aux dépens de l'Europe".

"Les Etats-Unis n'ont pas à s'excuser pour la législation à laquelle vous faites référence", a-t-il cependant répondu à une question, évoquant plutôt des "défauts" dans le texte législatif, qu'il restera à corriger.

Peu d'évolution à attendre 

"Le principe de ce texte est de faire en sorte que les Etats-Unis -- et j'espère que l'Europe pourra en faire autant -- n'aient plus à se reposer sur qui que ce soit en termes d'approvisionnement", a expliqué Joe Biden.

Pour le président américain, la pandémie a souligné la dépendance de l'économie américaine aux chaînes approvisionnement en provenance d'Asie, une dépendance que son plan vise également à réduire.

Pour Emmanuel Macron, l'Europe doit "aller plus vite et plus fort" pour avoir "la même ambition" industrielle que Washington. "On veut réussir ensemble, pas l'un contre l'autre", a-t-il insisté.

"Il faut une réponse européenne. Il faut que l'Europe se secoue les puces", appuie-t-on dans l'entourage présidentiel.

Américains et Européens tentent de rapprocher leurs positions sur le sujet, mais il y a peu de chance voir les Etats-Unis toucher à un texte très populaire dans certains Etats désormais considérés comme des Etats clés et qui se veut l'un des marqueurs du mandat du président démocrate, d'autant qu'il a été arraché de haute lutte.

En outre, le démocrate de 80 ans ne disposera plus, à partir de janvier, de sa majorité à la Chambre des représentants, résultat des élections de début novembre qui rend d'autant plus hasardeux toute tentative de modification de la loi, alors que les républicains ont dénoncé le coût du plan et rejettent les objectifs climatiques qui y sont associés.

A l'issue d'un échange lundi avec le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, l'ambassadrice américaine au Commerce Katherine Tai avait rappelé la volonté de "travailler ensemble afin de renforcer la compréhension mutuelle de la législation".

Mme Tai ainsi que le secrétaire d'Etat Antony Blinken et la ministre américaine du Commerce Gina Raimondo doivent rencontrer lundi, dans la banlieue de Washington, les vice-présidents de la Commission européenne Valdis Dombrovskis et Margrethe Vestager, dans le cadre du conseil ministériel du commerce et des technologies (TCC) entre les Etats-Unis et l'UE.

Le TCC a été lancé mi-juin 2021 afin, selon le site du ministère américain du Commerce, de mettre en place des politiques communes dans le domaine du commerce et des nouvelles technologies pour "améliorer la compétitivité de l'économie transatlantique".


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".