Arnaud Mimran jugé en appel pour la séquestration d'un richissime financier suisse en 2015

Cette photo d'archive prise le 7 juillet 2016 montre Arnaud Mimran arrivant au palais de justice de Paris pour délibérer dans le cadre de son procès pour escroquerie présumée à la taxe carbone. (AFP)
Cette photo d'archive prise le 7 juillet 2016 montre Arnaud Mimran arrivant au palais de justice de Paris pour délibérer dans le cadre de son procès pour escroquerie présumée à la taxe carbone. (AFP)
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Publié le Dimanche 04 décembre 2022

Arnaud Mimran jugé en appel pour la séquestration d'un richissime financier suisse en 2015

  • Le 15 janvier 2015, un trader suisse est enlevé près de Paris par quatre hommes encagoulés et conduit dans un appartement d'Aubervilliers
  • Ses geôliers lui ordonnent de réaliser quelques millions d'euros d'achats de titres d'une société de droit américain, considérée comme une «coquille vide», dont sont actionnaires Arnaud Mimran et son ex-compagne

CRETEIL: Le sulfureux homme d'affaires Arnaud Mimran comparaît à partir de mardi devant les assises du Val-de-Marne, jugé en appel pour l'enlèvement et la séquestration, en vue de lui extorquer des millions d'euros, d'un richissime financier suisse en janvier 2015.

Condamné à treize ans de réclusion criminelle en juin 2021, il est rejugé jusqu'au 16 décembre pour enlèvement, séquestration et extorsion en bande organisée, avec un autre accusé, condamné à huit ans de prison en première instance.

Lors de ce premier procès, deux autres hommes, dont l'ancien champion de boxe thaï Farid Khider, ont été acquittés. Deux de plus, dont un absent à l'audience mais arrêté depuis, ont été condamnés mais n'ont pas fait appel.

Le 15 janvier 2015, un trader suisse est enlevé près de Paris par quatre hommes encagoulés et conduit dans un appartement d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Ses geôliers lui ordonnent de réaliser quelques millions d'euros d'achats de titres d'une société de droit américain, considérée comme une "coquille vide", dont sont actionnaires Arnaud Mimran et son ex-compagne.

Le lendemain de l'enlèvement, M. Mimran est lui aussi séquestré quelques heures, mais, selon l'accusation, il s'agissait d'une "mise en scène" pour faire craquer le financier suisse et le contraindre à faire ses premiers achats.

La victime sera finalement libérée au sixième jour de séquestration.

Une libération anticipée liée, selon l'accusation, à deux événements fortuits: le meurtre deux jours plus tôt du "chef" présumé des ravisseurs, suivi de l'interpellation d'Arnaud Mimran dans le cadre d'une enquête sur escroquerie à la TVA.

Mis en examen et placé en détention provisoire dans ce dossier, M. Mimran serait resté en contact depuis sa prison avec le trader suisse, s'inquiétant de savoir s'il allait porter plainte.

L'ancien "golden boy", qui a fait une tentative de suicide à son retour de prison après sa condamnation, "conteste depuis l'origine" avoir commandité l'enlèvement du financier suisse et avoir été le principal bénéficiaire de l'extorsion.

«Le chef d'orchestre»

"Je n'ai pas été au courant de la séquestration, je n'ai pas participé et je n'ai pas bénéficié d'un euro", avait-il lancé lors de son procès devant la cour d'assises de Paris.

Mais l'accusation assure que ce grand amateur de poker, issu d'une famille aisée du XVIe arrondissement de Paris, aurait été "le concepteur et le chef d'orchestre" de l'extorsion et aurait "conçu ce schéma compliqué dont il est le bénéficiaire".

Contacté par l'AFP, son avocat Jean-Marc Fedida n'a pas souhaité faire de commentaire avant le début du procès.

Endetté, Arnaud Mimran aurait décidé de monter ce "coup" pour gagner de l'argent rapidement, en faisant venir le banquier suisse sous un faux prétexte, selon les juges d'instruction.

C'est lui qui avait donné rendez-vous à Paris le 15 janvier 2015 à la victime, rendez-vous où il ne s'est pas rendu.

Il aurait fait appel à "Titax", considéré comme une figure montante du grand banditisme et rencontré par l'entremise de Farid Khider, et à son "équipe de malfaiteurs" pour mettre son plan à exécution.

"Titax" a été tué devant chez lui pendant la séquestration du Suisse. Sa mort ne serait pas liée à l'enlèvement.

Arnaud Mimran accumule les ennuis judiciaires depuis sa condamnation en 2016 à huit ans d'emprisonnement dans le dossier de la fraude à la "taxe carbone".

Il a été mis en examen et incarcéré en avril 2021 dans l'enquête sur l'assassinat en 2011 de son ex-beau-père, le milliardaire Claude Dray, et dans celle sur le meurtre en 2010 d'une autre figure de l'affaire de la "taxe carbone", Samy Souied.

Il est également soupçonné d'avoir commandité un meurtre en avril 2014, mis en examen pour "meurtre en bande organisée".

En octobre, il a été jugé par le tribunal correctionnel de Créteil pour corruption au moment où il était incarcéré à la prison de Fresnes, en 2015 et 2016. Le parquet a requis contre lui deux ans d'emprisonnement ferme.


Un 1er-Mai syndical qui se veut «festif et combatif», mais sans unité large

Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
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  • A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation
  • Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien

PARIS: Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large.

Pour la journée internationale des travailleurs, la CGT a recensé quelque 260 rassemblements en France. La centrale de Montreuil a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fage, USL) à défiler "contre l'extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale".

Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien.

A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation.

D'autres cortèges s'élanceront dès le matin, comme Marseille et Lille à 10h30. Ce sera aussi le cas dès 10 heures à Bordeaux, Strasbourg ou Dunkerque, où des responsables de gauche, comme Marine Tondelier (Ecologistes), François Ruffin (ex-LFI) ou Boris Vallaud (PS) sont attendus pour protester contre le plan du sidérurgiste ArcelorMittal prévoyant la suppression d'environ 600 postes.

La numéro un de la CFDT Marylise Léon et son homologue de l'Unsa Laurent Escure se retrouvent, eux, dans la matinée dans le centre de Paris pour un rassemblement et une table ronde sur le travail.

Cent jours après l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, la CGT, la FSU et Solidaires veulent aussi faire de cette journée un temps fort "contre la trumpisation du monde et l'internationale réactionnaire qui se développe partout", a expliqué à l'AFP Thomas Vacheron, cadre de la CGT.

Des syndicats internationaux (américain, belge, argentin, notamment) ont été conviés au défilé parisien. "Cette démarche unitaire et internationale est un petit pas" pour lutter contre des politiques qui menacent les travailleurs (hausse des droits de douane ou expulsions massives des travailleurs clandestins), selon Murielle Guilbert (Solidaires).

"Le sang et les larmes"

Cette année encore, de source policière, la présence de militants de l'ultra-gauche est jugée très probable à Paris, Nantes ou Lyon, entre autres.

De même source, dans la capitale où un peu plus de 2.000 membres des forces de l'ordre sont attendus, la décision du gouvernement de dissoudre le groupe antifasciste "La Jeune garde" et le collectif "Urgence Palestine" pourrait tendre le climat.

"On ne tolèrera rien", a averti mercredi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Il faut relativiser" cette présence de "black blocs" face aux "centaines de milliers de manifestantes et de manifestants" attendues, a nuancé Sophie Binet mercredi, dénonçant des "stratégies malheureusement classiques (...) pour décrédibiliser la mobilisation sociale".

En 2023, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, du jamais vu depuis près de 15 ans, avec une très forte mobilisation à la clé (entre 800.000, selon les autorités et 2,3 millions, selon la CGT).

L'an dernier, les chiffres étaient revenus dans des fourchettes plus ordinaires: entre 121.000 personnes, selon les autorités, et 210.000, selon la CGT; et jeudi, la mobilisation devrait attirer sensiblement le même nombre de manifestants (100.000 à 150.000 de source policière).

Ce rendez-vous traditionnel se tient au moment où les syndicats craignent que le gouvernement apporte son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er-Mai - seul jour férié et chômé en France -, une journée acquise "dans le sang et dans les larmes des ouvriers", rappelle Sophie Binet.

Le syndicat des "Gilets jaunes" a par ailleurs appelé ses sympathisants à mener une opération secrète sur différents points de rassemblement. "On va montrer aux partenaires du pouvoir ce qu’est un VRAI syndicat", ont-ils écrit dans un appel posté sur le réseau social X.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette.