La Foire du livre de Guadalajara met Sharjah à l’honneur et dénonce les « nouveaux populismes »

Le poète syrien Adonis s'exprime lors de la conférence principale "La poésie dans le monde arabe : entre le fixe et le mutable" à la Foire internationale du livre de Guadalajara, à Guadalajara, au Mexique, le 3 décembre 2022. (Photo : Ulises Ruiz / AFP)
Le poète syrien Adonis s'exprime lors de la conférence principale "La poésie dans le monde arabe : entre le fixe et le mutable" à la Foire internationale du livre de Guadalajara, à Guadalajara, au Mexique, le 3 décembre 2022. (Photo : Ulises Ruiz / AFP)
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Publié le Dimanche 04 décembre 2022

La Foire du livre de Guadalajara met Sharjah à l’honneur et dénonce les « nouveaux populismes »

  • En plus d'Adonis, qui a dénoncé l'échec des printemps arabes, le prix Goncourt 2021, Mohamed Mbougar Sarr, a réfléchi vendredi à voix haute sur l'exil et son rapport à sa «langue d'écriture», le français
  • Le pays à l'honneur cette année, l'émirat du Sharjah, troisième plus grande entité des Émirats arabes unis après Dubaï et Abu Dhabi, a suscité la curiosité des familles mexicaines

GUADALAJARA, Mexique :  La Foire du livre de Guadalajara (FIL), l'une des plus importante au monde après Francfort, est victime des clivages politiques de plus en plus violents qui traversent le Mexique et plusieurs pays d'Amérique latine.

A priori, tout le Mexique pourrait être fier de la FIL qui prend fin dimanche. Depuis le 26 novembre, des pointures de la littérature espagnole et latino-américaine -et d'autres continents, comme le poète syrien Adonis samedi- ont fait le voyage de Guadalajara, la deuxième ville du pays.

Les auteurs viennent à la rencontre des dizaines de milliers de lecteurs -ou potentiels lecteurs-, qui prennent d'assaut les librairies des deux principaux groupes d'édition en espagnol, Penguin Random House et Planeta. Des dizaines d'autres éditeurs ont loué des emplacements sur 34.000 m2 d'exposition au total d'après les organisateurs.

Les étrangers sont à l'honneur, avec le prix de la FIL décerné cette année au Roumain Mircea Cartarescu (traduit en français chez P.O.L). Un hommage a été rendu au prix nobel portugais de littérature, José Saramago (décédé en 2010), pour le 100e anniversaire de sa naissance, en présence de sa compagne et traductrice espagnole, Pilar del Rio.

En plus d'Adonis, qui a dénoncé l'échec des printemps arabes, le prix Goncourt 2021, Mohamed Mbougar Sarr, a réfléchi vendredi à voix haute sur l'exil et son rapport à sa «langue d'écriture», le français, et à ses langues du Sénégal, le sérère et le wolof, qu'il n'écrit pas encore.

Le pays à l'honneur cette année, l'émirat du Sharjah, troisième plus grande entité des Emirats arabes unis après Dubaï et Abu Dhabi, a suscité la curiosité des familles mexicaines - ne fût-ce que le temps d'un selfie avec ses représentants en tenue traditionnelle.

Tout le monde semble saluer le succès de la FIL, organisé par l'Université de Guadalajara - sauf les autorités mexicaines, qui la boycottent.

- «Intellectuels organiques» -

Loin de se réjouir de la tenue au Mexique du plus grand marché de l'édition en langue espagnole, le président de la République, un dirigeant de la gauche nationaliste, Andres Manuel Lopez Obrador , surnommé AMLO, l'a qualifié de «forum du conservatisme».

«C'est là que vont tous les intellectuels organiques pour parler mal de nous», a ajouté le chef de l'État, habitué à critiquer nommément en public des éditorialistes ou des essayistes qu'ils considèrent comme des contradicteurs.

A l'appui de sa démonstration, AMLO a souligné qu'une députée de son Mouvement pour la régénération nationale (Morena), Patricia Armendáriz, a été sifflée lors d'une rencontre à Guadalajara alors qu'elle défendait la politique de son gouvernement.

«Avec le président López Obrador, il n'y a pas une bonne relation, parce qu'il n'est jamais venu», a reconnu la directrice de la FIL, Marisol Schultz.

Des personnalités très engagées à gauche comme Gabriel Garcia Marquez et les-ex chefs du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez et José Luis Zapatero (en 2021 pour ce dernier) ont eu les honneurs de la FIL, ajoute-t-elle.

«Nous avons reçu José Mujica alors qu'il était président de l'Uruguay», souligne-t-elle, en référence à l'ex-chef de l'Etat qui fut aussi un guerillero, et dont la vie a inspiré un documentaire au réalisateur Emir Kusturica.

Décidément peu consensuelle dans son propre pays voire sans sa propre ville, la FIL a mobilisé contre elle une centaine de manifestants, qui ont bloqué l'entrée principale le jour de l'inauguration le 26 novembre, avec des slogans hostiles à l'Université de Guadalajara.

Le recteur de l'université a assuré qu'ils étaient envoyés par le gouverneur de l'état du Jalisco (dont Guadalajara est la capitale), sur fond de polémiques locales.

Ce samedi, la FIL a donné la parole à des intrevenants venus de pays où la situation politique est encore plus tendue qu'au Mexique.

La journaliste cubaine Yoani Sánchez a dénoncé une «furie répressive» du gouvernement de La Havane depuis les manifestations de 2021. «Nous avons plus de mille prisonniers politiques», a-t-elle assuré, s'inquiétant des conséquences du nouveau code pénal pour le journalisme indépendant.

Une «biennale du journalisme» a dénoncé les «nouveaux populismes» qui menacent la presse indépendante dans plusieurs pays (Salvador, Nicaragua, Venezuela...). Ainsi que les assassinats de journalistes au Mexique (une quinzaine rien qu'en 2022), impunis la plupart du temps...L'année prochaine, l'Union européenne sera l'invité d'honneur du grand rendez-vous de Guadalajara.


Les astronomes profitent de deux événements rares : les taches solaires et le «point rouge» de Mars

De grandes taches solaires ont été observées sur la planète ardente depuis le nord de l'Arabie saoudite. (SPA)
De grandes taches solaires ont été observées sur la planète ardente depuis le nord de l'Arabie saoudite. (SPA)
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  • Des taches solaires ont été observées sur la surface du soleil mardi, apparaissant sombres mais affichant une brillance rayonnante
  • Selon les astronomes, l'étude de ces taches est essentielle pour comprendre le cycle de 11 ans du soleil, qui régule l'activité solaire

RIYAD : La région de la frontière nord a été témoin de deux événements astronomiques majeurs mardi soir - une conjonction frappante de la Lune avec Mars et l'étoile Chi Virginis, et l'apparition de taches solaires massives.

La première était visible pour les visiteurs et offrait des conditions idéales pour les astrophotographes, avec Mars identifiable par sa teinte rouge-orange.

Adnan Khalifah, membre du club d'astronomie et d'espace, a déclaré que la lune semblait alignée avec Mars, visible au-dessus de l'étoile Chi Virginis dans la constellation de la Vierge.

Par ailleurs, plusieurs taches solaires ont été observées à la surface du soleil mardi, apparaissant sombres mais affichant une brillance rayonnante. Ces taches sont parmi les plus grandes enregistrées cette année, chacune s'étendant sur des dizaines de milliers de kilomètres et étant visible à l'aide de petits télescopes.

Selon les astronomes, l'étude de ces taches est essentielle pour comprendre le cycle de 11 ans du soleil, qui régule l'activité solaire. Les taches solaires peuvent déclencher des éruptions solaires ou des tempêtes géomagnétiques susceptibles d'affecter les systèmes de navigation et de communication par satellite.


Le savoir-faire des artisans du Qassim mis à l’honneur

La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
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  • Un art transmis de génération en génération continue de prospérer, alors que les artisans mêlent patrimoine culturel et créativité au Festival des dattes de Buraidah
  • Le tressage de palmes remonte à l’Antiquité, servant à l’origine aux besoins essentiels du foyer

RIYAD : La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, en particulier dans le domaine du tressage de palmes. Cet art ancestral, transmis de génération en génération, continue de prospérer grâce aux artisans qui allient patrimoine culturel et créativité lors du Festival des dattes de Buraidah.

L'artisane Umm Abdullah a démontré le processus minutieux du tressage de palmes : les feuilles sont d’abord trempées et séchées, puis habilement transformées en divers objets comme des paniers, des nattes ou des sets de table.

Elle a expliqué que l’abondance de palmiers dans la région a fait de cet artisanat une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles travaillant dans l’industrie artisanale locale, selon l’Agence de presse saoudienne.

Umm Abdullah a ajouté que les objets en feuilles de palmier sont très recherchés pour leur valeur culturelle et leur lien précieux avec le patrimoine.

Remontant à l’Antiquité, le tressage de palmes répondait aux besoins domestiques du quotidien. Avec le temps, l’innovation a permis de diversifier les produits et les designs, affirmant cet artisanat comme un véritable pilier du patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


De Cannes au Casino du Liban, le flûtiste Daniel Alhaiby revient au Liban

Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
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  • "Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré
  • "Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison

DUBAI : Flûte en main, Daniel Alhaiby, profondément attaché à l'Orient et à l'Occident, se prépare à donner son premier concert solo au Casino du Liban le 10 septembre.

Ce concert fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international.
"Cannes, c'est de la magie à l'état pur. Chaque fois que je joue, j'ai l'impression de représenter non seulement moi-même, mais aussi toute une culture, toute une histoire", a déclaré M. Alhaiby à Arab News.

Le retour au Liban pour son concert solo est un moment profondément personnel pour Alhaiby.

"Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré.


"Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison.

"Le Casino du Liban a toujours été un lieu de rêve pour moi... Le public peut s'attendre à une expérience vraiment spéciale. J'ai soigneusement élaboré la liste des morceaux pour les emmener dans un voyage musical qui mêle mes compositions originales à des classiques revisités."

Les influences musicales d'Alhaiby sont diverses, allant de Piazzolla et Rimsky-Korsakov à Fairuz, Hans Zimmer, Pink Floyd et Bach.

"Je suis plus influencé par l'émotion que par le genre. Tout ce qui me touche, qu'il s'agisse d'une partita de Bach ou d'une improvisation orientale, se retrouve dans ma musique", a-t-il déclaré.

Le musicien a expliqué qu'il avait été attiré par la flûte dès son "plus jeune âge" : "Sa sonorité a toujours été proche de mon âme, il y a quelque chose dans son souffle, dans sa tonalité expressive, qui se connecte profondément à mes émotions. Au fil du temps, elle est devenue plus qu'un simple instrument ; elle est devenue ma voix, ma façon d'exprimer tout ce que les mots ne peuvent pas exprimer".