Trans Musicales, techno ouïghoure et country des Îles Féroé

Sur cette photo d'archives prise le 30 novembre 2022, Christophe Lhuillier (G), éducateur spécialisé et guitariste, et Claire Ottaway, chanteuse, tous deux membres du groupe Astereotypie, un collectif musical dont les membres souffrent de troubles autistiques, posent lors d'une séance photo à Paris. (AFP).
Sur cette photo d'archives prise le 30 novembre 2022, Christophe Lhuillier (G), éducateur spécialisé et guitariste, et Claire Ottaway, chanteuse, tous deux membres du groupe Astereotypie, un collectif musical dont les membres souffrent de troubles autistiques, posent lors d'une séance photo à Paris. (AFP).
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Publié le Lundi 05 décembre 2022

Trans Musicales, techno ouïghoure et country des Îles Féroé

  • Les Trans Musicales ouvrent leur pochette-surprise de mercredi à dimanche à Rennes
  • Dans ce festival, Astéréotypie est un des groupes avec le plus gros vécu. Au départ, il s'agissait d'un projet médico-éducatif autour de chanteurs à troubles autistiques

PARIS : Les Estoniennes à cithare de Duo Ruut, la techno des Ouïghours de None Sounds ou encore Kóboykex, cowboys des Iles Féroé à country revitalisée: les Trans Musicales ouvrent leur pochette-surprise de mercredi à dimanche à Rennes.

L'inattendu peut surgir à chaque coin de scène avec ce dernier festival majeur de l'année dans les musiques actuelles. "Le public des Trans est là pour ça, est prêt à tout, est friand de ça", savoure auprès de l'AFP le patron de l'évènement, Jean-Louis Brossard.

L'an dernier, les 56 000 spectateurs ont croisé de drôles d'extra-terrestres. Tel Rodrigo Cuevas, sorte de Freddie Mercury électrisant le folklore des Asturies (nord-ouest de l'Espagne) en robe traditionnelle et sabots. Ou encore Antti Paalanen, accordéoniste finlandais à la voix caverneuse, revenu sur scène car la foule chantait toujours sa dernière mélodie alors qu'il était dans sa loge après son passage.

Parmi les 80 artistes programmés, certains aimantent déjà les regards. C'est le cas de Zaho de Sagazan, jeune française dont le premier album est prévu en 2023. "Il y a un côté électro et un côté très chanson, c'est un personnage, une voix pas entendue avant, une vraie présence scénique", décrit Jean-Louis Brossard. C'est l'artiste en résidence cette année, qui chantera donc plusieurs soirs, comme Stromae, Jeanne Added ou Fishbach au début de leur parcours dans un passé récent.

Jean-Louis Brossard lui a choisi pour première partie "Duo Ruut, deux Estoniennes qui jouent une cithare de leur pays, assises, chantent en estonien, c'est très différent de Zaho, mais il faut faire comme ça car si ça va dans la même direction ça s'annule".

«Que ça rentre dedans»

A ne pas confondre avec Puuluup, autres artistes estoniens qui jouent eux de la lyre avec un archet. Leur timbre grave évolue sur des tonalités hip-hop qui font muter la folk de leur pays.

Kóboykex, duo des Îles Féroé, se démarque par ses tenues de cowboy à franges. "Un cowboy bleu et un cowboy rose, le bleu, il siffle, ils m'ont fait penser aux Everly Brothers", déroule Jean-Louis Brossard.

Dans un festival sans tête d'affiche -mis à part Agoria, figure française de la techno- Astéréotypie est un des groupes avec le plus gros vécu. Au départ, il s'agissait d'un projet médico-éducatif autour de chanteurs à troubles autistiques se relayant à l'écriture et au micro. Mais leur nouvel album "Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme" et leur rock puissant décollent peu à peu l'étiquette du handicap.

"Les textes sont incroyablement bien, c'est ça qui est intéressant, on ne les programme pas car ils sont autistes, ce n'est pas le but, ce qu'on veut c'est que ça ait de la gueule, que ça rentre dedans, que ça envoie et c'est le cas", insiste Jean-Louis Brossard.

"Les chanteurs jouent avec des musiciens issus de Moriarty (groupe de renom dans les années 2010, NDLR), ici dans un style très différent de ce qu'on connaissait d'eux", développe le défricheur en chef des Trans, fan du titre "20 euros", autour d'un homme tombé amoureux de ce billet de banque.

Et puis il y a None Sounds, deux musiciens ouïghours exilés à Barcelone, qui font de la techno. Leur musique est sans parole, mais eux ne se privent pas pour la prendre en interview pour parler politique, profitant de l'exposition médiatique des Trans.


L'art de la gravure et un plat saoudien inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco

Cette nouvelle inscription vient enrichir la liste des éléments culturels déjà enregistrés pour le Royaume (Photo, AN).
Cette nouvelle inscription vient enrichir la liste des éléments culturels déjà enregistrés pour le Royaume (Photo, AN).
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  • L’annonce a été faite lors de la 18e session du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, organisée par l'Unesco à Kasane, au Botswana
  • L'année 2023 a été jalonnée de succès pour le Royaume, avec des réalisations notables à l'Unesco

RIYAD: L'Unesco a annoncé l'inscription du plat saoudien Al-Harees, ainsi que les connaissances, compétences et pratiques associées à l'art de la gravure sur métaux précieux tels que l'or, l'argent et le cuivre, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Cette annonce a été faite lors de la 18e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, organisée par l'Unesco à Kasane, au Botswana. Cet événement, qui se tient du 4 au 9 décembre, commémore le 20e anniversaire de l'adoption de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Cette nouvelle inscription vient enrichir la liste des éléments culturels déjà enregistrés pour le Royaume, portant ainsi le nombre total d'éléments culturels immatériels enregistrés à 13.

L'année 2023 a été jalonnée de succès pour le Royaume, avec des réalisations notables à l'Unesco. En septembre, Riyad a accueilli avec succès la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial, marquant un événement majeur. De plus, le site de patrimoine mondial d'Al-Rawdhah Bani Maarouf a été inscrit, et la ville de Taïf a été reconnue en tant que troisième ville créative dans le domaine de la littérature au sein du réseau Unesco des villes créatives.

La participation du Royaume au Conseil exécutif de l'Unesco pour la période 2023-2027 vise à renforcer la coopération internationale et à contribuer aux objectifs stratégiques de l'organisation.


Maroc: L'Art du Malhoun intègre le Patrimoine Mondial de l'UNESCO

Le 6 décembre 2023, l'UNESCO a inscrit le malhoun, une tradition poétique et musicale marocaine, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité (Photo, MAP).
Le 6 décembre 2023, l'UNESCO a inscrit le malhoun, une tradition poétique et musicale marocaine, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité (Photo, MAP).
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  • L'UNESCO a inscrit le malhoun, une tradition poétique et musicale marocaine, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité
  • Le malhoun, qui a vu le jour dans la région de Tafilalet au Maroc, est une forme d'expression artistique combinant poésie classique et musique

CASABLANCA: Le 6 décembre 2023, l'UNESCO a inscrit le malhoun, une tradition poétique et musicale marocaine, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Cette décision, prise lors de la 18e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO au Botswana, reconnaît la valeur unique de cet art ancestral marocain.

Le malhoun, un patrimoine musical ancien

Le malhoun, qui a vu le jour dans la région de Tafilalet au Maroc, est une forme d'expression artistique combinant poésie et musique. Il a d'abord émergé au sein des communautés religieuses de la région avant de gagner en popularité dans les grandes villes marocaines. Cette inscription par l'UNESCO met en lumière la diversité culturelle du Maroc et la richesse de son patrimoine artistique.

L'exécutif à la manoeuvre

Le gouvernement marocain, sous la conduite du roi Mohammed VI, a joué un rôle crucial dans la préservation et la promotion du malhoun. La secrétaire générale du département de la culture, Samira Malizi, a exprimé sa gratitude envers l'UNESCO pour cette reconnaissance, soulignant l'importance de cet art dans l'identité culturelle marocaine.

L'inscription du malhoun en tant que patrimoine immatériel souligne son importance non seulement pour le Maroc mais aussi pour l'internationale de la culture. Cet art, avec ses tonalités poétiques et sa rythmique spirituelle, a une portée universelle, comme en témoigne désormais son inscription dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.


Un sculpteur sur bois saoudien crée des odes à la nature, à la faune et à l'histoire ancienne

Sultan al-Mrshood travaille actuellement au ministère de la Culture en tant que formateur, transmettant son savoir aux jeunes Saoudiens à travers des cours de sculpture sur bois. (Photos de Houda Bashatah)
Sultan al-Mrshood travaille actuellement au ministère de la Culture en tant que formateur, transmettant son savoir aux jeunes Saoudiens à travers des cours de sculpture sur bois. (Photos de Houda Bashatah)
Il y a sept ans, Al-Mrshood a vendu une canne au prince Sultan qui l'a offerte au ministre des Affaires étrangères de Bahreïn. (Photo fournie)
Il y a sept ans, Al-Mrshood a vendu une canne au prince Sultan qui l'a offerte au ministre des Affaires étrangères de Bahreïn. (Photo fournie)
Al-Mrshood a remporté la troisième place dans la catégorie sculpture sur bois au concours Souk Okaz. (Photo fournie)
Al-Mrshood a remporté la troisième place dans la catégorie sculpture sur bois au concours Souk Okaz. (Photo fournie)
Sultan al-Mrshood a indiqué: «La canne, en forme de serpent, qui représente l'histoire du bâton de Moïse, est le secret de ma renommée, et a été vendue au prince Sultan ben Salmane.» (Photo fournie)
Sultan al-Mrshood a indiqué: «La canne, en forme de serpent, qui représente l'histoire du bâton de Moïse, est le secret de ma renommée, et a été vendue au prince Sultan ben Salmane.» (Photo fournie)
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  • L'artiste primé Sultan al-Mrshood s'inspire de son enfance dans une ferme de Buraidah
  • Ses œuvres comprennent des cannes en forme de serpent, des chapelets en bois de cocotier, de noyaux d'olives et de dattes

RIYAD: L'artiste primé Sultan Al-Mrshood – qui présente actuellement son travail au Saudi Feast Food Festival – maîtrise l'art de sculpter des représentations hyperréalistes de la nature à partir de bois, inspirées de son enfance dans une ferme.

Al-Mrshood occupe un stand à l'exposition des olives du festival, mettant en valeur les multiples usages du fruit tant dans l'alimentation que dans les produits cosmétiques. Il souligne que ses œuvres suscitent souvent l'admiration, attirant des visiteurs qui se rassemblent pendant longtemps.

Le sculpteur expose une variété d'œuvres, dont un aigle, une canne en bois où s’entrelace un serpent, plusieurs chapelets artisanaux en bois de cocotier, de noyaux d'olives et de dattes.

Dans son stand, le sculpteur présente sa collection de sculptures illustrant un aigle, une canne en forme de serpent, des tableaux sculptés et une variété de chapelets fabriqués à la main à partir de noyaux d'olives, de dattes, ainsi qu’en bois de cocotier. (Photos AN de Houda Bashatah)
Dans son stand, le sculpteur présente sa collection de sculptures illustrant un aigle, une canne en forme de serpent, des tableaux sculptés et une variété de chapelets fabriqués à la main à partir de noyaux d'olives, de dattes, ainsi qu’en bois de cocotier. (Photos AN de Houda Bashatah)

Al-Mrshood a créé trois cannes avec des serpent, chacune lui ayant pris environ trois mois. Il a vendu la dernière, sous les auspices du ministère de la Culture, lors du festival, pour 30 000 riyals saoudiens (8 000 dollars). Il y a sept ans, Al-Mrshood a vendu une canne au prince Sultan ben Salmane qui l'a offerte au ministre des Affaires étrangères de Bahreïn alors en fonction, Khalid ben Ahmad al-Khalifa.

«Chacune de mes œuvres est liée à un événement ou à une histoire ancienne de la civilisation saoudienne... le serpent (canne), qui incarne l'histoire du bâton de Moïse, est le secret de ma renommée et a été vendu au prince Sultan ben Salmane», a-t-il indiqué.

L’artiste saoudien Sultan al-Mrshood sculpte des chapelets dans des noyaux d'olives et de dattes. (Photos AN de Houda Bashatah)
L’artiste saoudien Sultan al-Mrshood sculpte des chapelets dans des noyaux d'olives et de dattes. (Photos AN de Houda Bashatah)

Il en a également vendu une à un collectionneur de cannes bien connu, de la province d'Al-Qassim.

Al-Mrshood avait déjà remporté la troisième place pour ses sculptures en bois lors d'un concours de Souk Okaz. Souq Okaz fait partie de la saison de Taïf qui met en valeur la culture arabe à travers la nourriture, l'art et les produits des EAU, du Koweït, de Bahreïn, d'Oman, d'Irak, d'Égypte, de Jordanie, du Liban, du Maroc et de Tunisie.

Al-Mrshood affirme qu'il a reçu des commentaires positifs sur ses cannes en forme de serpent. «Elle sont considérées comme l’une des cannes les plus rares qui se trouvent en Arabie saoudite… Le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de sculpteurs en Arabie saoudite les rend très importantes. Toutes les réactions des visiteurs sont empreintes d’admiration et d’étonnement.

Sultan al-Mrshood a confié: «La canne en forme de serpent, qui représente l'histoire du bâton de Moïse, est le secret de ma renommée et a été vendue au prince Sultan ben Salmane.» (Photo fournie)
Sultan al-Mrshood a confié: «La canne en forme de serpent, qui représente l'histoire du bâton de Moïse, est le secret de ma renommée et a été vendue au prince Sultan ben Salmane.» (Photo fournie)

Il s'inspire d’images, dans une ferme de Buraidah où il a grandi. «J'ai vécu une partie de ma vie dans une ferme ordinaire. Mon enfance à la ferme était emplie d'aventures, et je jouais toujours avec des bâtons de bois à partir desquels je créais différentes formes. J’essayais de créer de belles œuvres à partir de tout ce qui m’entourait, même si je ne savais pas que je serais un jour un artiste.»

«Je suis artiste depuis l'enfance et j'ai été peintre avant d'être sculpteur. L’art de la sculpture est un processus complexe qui repose sur la géométrie, l’imagination, le talent en sculpture et l’utilisation de nombreuses méthodes.»

Al-Mrshood affirme trouver son inspiration lorsqu'il se trouve dans «une ambiance de calme de solitude, de méditation et de marche».

Il travaille actuellement au ministère de la Culture en tant que formateur, transmettant son savoir aux jeunes Saoudiens à travers des cours de sculpture sur bois.

Concernant les défis auxquels il est confronté en tant que sculpteur sur bois, Al-Mrshood a souligné le «manque de machines manuelles disponibles à l’achat, susceptibles de m'aider à travailler avec précision et rapidité.»

Tout en s'adressant à un marché de niche, qui comprend des difficultés, il y a aussi l'attrait du caractère unique de ses œuvres. «S'il y avait beaucoup de sculpteurs sur bois en Arabie Saoudite, le prix diminuerait, mais comme le nombre de sculpteurs sur bois en Arabie Saoudite est très faible, les prix de nos créateurs artisanaux augmentent. Cela rend les personnes comme nous très importantes et valorisées.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com