Grèce: incidents après qu'un policier tire sur un jeune Rom

Cette photo d'archive prise à Athènes le 11 janvier 2020 montre des policiers anti-émeute arrêtant des manifestants. (AFP).
Cette photo d'archive prise à Athènes le 11 janvier 2020 montre des policiers anti-émeute arrêtant des manifestants. (AFP).
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Publié le Mardi 06 décembre 2022

Grèce: incidents après qu'un policier tire sur un jeune Rom

  • Les manifestants ont brûlé des barrages routiers et lancé des cocktails Molotov contre des forces anti-émeutes qui ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes
  • En octobre, une affaire retentissante a secoué les forces de l'ordre quand une jeune femme de 19 ans a accusé deux policiers de l'avoir violée dans un poste de police d'Athènes

ATHENES: De nouveaux incidents entre manifestants et policiers ont eu lieu lundi soir à Thessalonique en Grèce, au cours d'un rassemblement de soutien à un homme de 16 ans de la communauté rom grièvement blessé par le tir d'un policier, selon un journaliste de l'AFP.

Les manifestants ont brûlé des barrages routiers et lancé des cocktails Molotov contre des forces anti-émeutes qui ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.

Les manifestants ont également cassé des vitrines de magasins dans le centre de Thessalonique, deuxième ville grecque dans le Nord du pays.

Quelques heures auparavant, une première manifestation de dizaines de Roms rassemblés devant l'hôpital où a été opéré le jeune homme avait également été émaillée d'affrontements avec les forces anti-émeutes qui ont répliqué aux jets de pierres avec des gaz lacrymogènes.

Le jeune homme a été hospitalisé après qu'un policier eut ouvert le feu contre lui lors d'une course poursuite dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1H00 (23H00 GMT).  Le jeune Rom avait pris la fuite sans payer une facture de 20 euros à une station de service dont le propriétaire avait averti la police.

En Grèce, le débat sur l'impunité policière est relancé

L'arrestation musclée par la police d'un photographe de presse Nikos Pilos lors d'une opération dans un squat à Athènes la semaine dernière, a relancé le débat sur l'impunité policière en Grèce.

Lorsque ce photographe indépendant a brandi sa carte de presse, la police anti-émeute l'a embarqué au poste, l'accusant de coups et blessures, et de possession illégale d'armes.

"C'est la première fois que je montre ma carte et que des poursuites sont engagées contre moi", confie à l'AFP Nikos Pilos, 55 ans, qui se trouvait lors de son arrestation dans un des bâtiments squattés où la police avait été attaquée par des jeunes en tentant d'interpeller une personne soupçonnée d'incendie criminel.

En 35 ans de carrière dans des zones de guerre, il n'a jamais été blessé, mais en Grèce, il assure l'avoir été deux fois par la police.

Cette affaire est la dernière d'une longue série d'opérations policières brutales.

"La police grecque... est régie par l'éthique démocratique, le respect des droits humains et se tient proche des citoyens", s'est défendu sur la radio municipale d'Athènes le ministre adjoint à la Protection civile, Lefteris Oikonomou, le 25 novembre.

Aucun responsable de la police, sollicité par l'AFP, n'a souhaité s'exprimer.

« Augmentation constante »

Mais les associations du barreau grec constatent une "augmentation constante des cas de violence policière" même contre des avocats.

Dans son rapport de 2021, le médiateur grec du citoyen a noté avoir reçu plus de 300 plaintes pour violences policières, une hausse de 17% par rapport à 2020.

Dans de nombreux cas, l'organisme indépendant a constaté que les policiers chargés d'enquêter en interne sur ces plaintes "n'ont pas recherché les témoins clés, y compris les médecins légistes, et n'ont pas évalué de manière adéquate les résultats médicaux" ou d'autres preuves d'abus présumés.

En octobre, une affaire retentissante a secoué les forces de l'ordre quand une jeune femme de 19 ans a accusé deux policiers de l'avoir violée dans un poste de police d'Athènes.

L'avocat représentant l'un des agents, libres dans l'attente du procès, a estimé que la victime présumée avait "flirté" avec les suspects.

Le 5 novembre, des images filmées depuis un balcon d'Athènes montraient la police anti-émeute en train de frapper un groupe de supporters de football, apparemment sans provocation.

Des enquêtes de police ont été ouvertes. Jusqu'à présent, la plupart d'entre elles aboutissent rarement.

Interrogé après qu'un Rom a été tué par balle par des policiers en 2021, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis avait affirmé que "la police fait simplement son travail".

"Bien-sûr, il existe une marge de progression très importante possible... avec plus de formation, de transparence et de moyens", avait-il ajouté.

Le rapport du médiateur du citoyen révéle également que les migrants sont "systématiquement" pris pour cible par la police, et que les passages à tabac sont souvent "étouffés".

Sur près de 140 affaires ayant fait l'objet d'une enquête l'année dernière, seules 22 ont abouti à des sanctions, selon ce rapport.

« Robocops cagoulés »

En 2019, la police a pris d'assaut la maison du réalisateur grec Dimitris Indares lors d'un raid effectué pour évacuer un squat illégal situé à côté. Dimitris Indares avait alors assuré que des "Robocops cagoulés" l'avaient frappé lui et ses deux fils.

L'indignation suscitée par l'incident, filmé, avait entraîné la mise en place d'une commission d'enquête spéciale.

Un an plus tard, elle a fait état d'un niveau alarmant d'"impunité" policière en Grèce.

La formation de la police est "très légère" souligne Nikos Alivizatos, l'un des plus grands juristes du pays, qui dirigeait cette commission.

"Les formateurs de la police eux-mêmes auraient besoin de se reformer", poursuit-il.

Lors du procès en novembre du réalisateur et ses fils, acquittés après avoir été accusés de s'être opposés à leur arrestation, le procureur de la République a reconnu que la famille avait été soumise à une "violence policière aveugle, brute et arbitraire".

En Grèce, la police reste associée aux souvenirs de la répression de 1973 contre les étudiants pendant la dictature (1967-1974).

Dans son communiqué, la police affirme que "le conducteur effectuait des manœuvres dangereuses" et "tentait de percuter les motos de policiers".

"Compte tenu du danger immédiat, les policiers ont fait usage d'une arme à feu (tirant deux coups) pour tenter d'immobiliser le véhicule, ce qui a conduit le conducteur à en perdre le contrôle, à heurter un mur et à être transporté à l'hôpital avec des blessures graves", indique ce texte.

C'est une attaque "de sang-froid commise par la police. L'enfant n'a fait aucune action qui justifie une telle action des officiers de police", a déclaré aux médias l'avocat de la famille du jeune Rom, Théofilos Alexopoulos.

Le policier qui a tiré a été arrêté et doit être présenté devant le procureur mardi matin. La police a également indiqué qu'il avait été mis en disponibilité et qu'une enquête a été ouverte.

Il y a un an, à Perama, quartier défavorisé à l'ouest d'Athènes, un autre jeune Rom de 20 ans avait été tué à l'issue d'une course poursuite avec la police.

Les sept policiers impliqués sont poursuivis pour meurtre et pour tentative de meurtre sur un autre jeune homme de 16 ans qui avait été blessé. Le procès est toujours en cours.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.