Mondial-2022: Fous de joie, les Marocains «fiers» pour l'Afrique et le monde arabe

Les Marocains célèbrent la victoire de leur équipe, à Rabat (Photo, AFP).
Les Marocains célèbrent la victoire de leur équipe, à Rabat (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

Mondial-2022: Fous de joie, les Marocains «fiers» pour l'Afrique et le monde arabe

  • Les Lions de l'Atlas sont la dernière sélection africaine ou arabe encore en lice au Qatar
  • A Rabat, au coup de sifflet final, des milliers de fans ont envahi la prestigieuse avenue Mohammed V

CASABLANCA: De Casablanca, le temple du foot, à Rabat, la placide capitale du royaume, les Marocains ont explosé de joie mardi, après la qualification historique de leur équipe nationale en quarts de finale du Mondial aux dépens de l'Espagne.

Au bout d'un suspense irrespirable, des chants, des cris, des larmes, des craquages de fumigènes, un tohu-bohu strident de klaxons et de vuvuzelas ont célébré l'exploit, à l'issue de la séance des tirs au but, des Lions de l'Atlas, première sélection arabe à atteindre ce stade de la compétition.

A Rabat, au coup de sifflet final, des milliers de fans ont envahi la prestigieuse avenue Mohammed V dans une atmosphère bon enfant.

Le roi Mohammed VI, arborant le maillot rouge à l'étoile verte et le drapeau national, y a été aperçu à bord d'une berline blanche circulant au milieu de la foule joyeuse, selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux.

Dans un appel téléphonique, le monarque chérifien a salué la "prestation historique" des membres de la sélection nationale.

«Magique»

"On était des millions derrière le Maroc. Cette équipe représente un esprit, une union", a exulté Imad Aït Ounejjar, un chef de projets, dans une trattoria bondée de Casablanca, patrie des deux géants rivaux du foot marocain, le Raja et le Wydad.

"Cette victoire est pour le Maroc, l'Afrique, le monde arabe et toutes les nations qui ont cru en nous. Nous sommes fiers d'être Marocains", s'enthousiasme le jeune homme.

De fait, les Lions de l'Atlas sont la dernière sélection africaine ou arabe encore en lice au Qatar.

"Je n'arrive pas à y croire! Cette équipe fait des miracles! C'est tellement beau!" renchérit à côté Lamia Afria, 24 ans. "Je ressens de la fierté, on a fait l'impensable!".

"Magique". "Le plus beau match de l’histoire du Maroc !!!", a tranché Tourabi Abdellah, un vieux supporter rabati.

Pour eux tous, c'est un rêve qui se concrétise après tant d'années d'attente et de frustrations.

Jamais les Lions de l'Atlas n'étaient allés aussi loin dans le tournoi mondial. Avant lundi, leur meilleur résultat dans la compétition reine du football remontait à 1986, lorsqu'ils avaient atteint les huitièmes.

Des milliers de supporters du Maroc sur les Champs-Elysées à Paris

Plusieurs milliers de supporters du Maroc ont afflué sur les Champs-Elysées mardi dans la soirée, pour fêter la qualification historique des Lions de l'Atlas pour les quarts de finale du Mondial au Qatar aux dépens de l'Espagne, a constaté une journaliste de l'AFP.

Brandissant le drapeau national ou grimés aux couleurs rouge et verte, les supporters se sont regroupés à proximité de l'Arc de Triomphe, au milieu des fumigènes et sous la surveillance de nombreux policiers. L'affluence a grossi au fil de la soirée.

Klaxon bloqué, des voitures se sont mêlées aux célébrations sur la célèbre avenue, lieu habituel de rassemblement des supporters de l'équipe de France.

Malgré le froid saisissant, les trottoirs, une partie de la chaussée et même les rues adjacentes étaient parcourus par les supporters, dans une ambiance bon enfant.

Dans ce restaurant casablancais, l'ambiance a paru irréelle. Jusqu'au bout, les supporters - hommes et femmes confondus -  enveloppés dans les drapeaux rouges et arborant le maillot à l'étoile verte ont poussé derrière les Lions.

Après la victoire, la salle a scandé, d'une même voix, "Au suivant" et "Dima Maghrib (Toujours avec le Maroc)".

«Frères et voisins»

Ce duel épique a pris des allures de derby: les côtes espagnoles ne sont qu'à 14 km de Tanger, de l'autre côté du détroit de Gibraltar.

Au-delà du pur aspect sportif, Rabat et Madrid partagent des intérêts communs, économiques, mais aussi dans la lutte contre l'immigration illégale.

Après une brouille diplomatique de près d'un an, à propos de la question du territoire disputé du Sahara occidental, les deux voisins ont normalisé à la mi-mars leurs relations.

Aujourd'hui, elles semblent au beau fixe.

Plusieurs internationaux marocains évoluent dans le championnat espagnol comme l'attaquant Youssef En-Nesyri et le gardien Yassine Bounou (Séville FC), l'ailier Ez Abde (Osasuna) et le défenseur Jawad El Yamiq (Real Valladolid).

La star de l'équipe nationale Achraf Hakimi, auteur d'une audacieuse panenka lors du tir au but qui a délivré les siens, est quant à lui né à Madrid et a été formé au Real.

Mais les Lions de l'Atlas ont aussi conquis les cœurs en dehors des frontières du royaume chérifien.

Des scènes de liesse ont éclaté en Syrie, en Arabie Saoudite et jusqu'à Gaza après les matches de poule du Maroc. À Paris, plusieurs centaines de fans ont célébré la victoire mardi sur les Champs-Elysées.

Des supporters palestiniens ont même improvisé un chant en l'honneur des onze marocains.

De leur côté, les héros marocains ont posé sur les photos d'après-match à Doha avec le drapeau de la Palestine.

Même dans un contexte de crise aiguë entre le Maroc et l'Algérie, le football a réussi à unir les deux "peuples frères".

"Loin de tous les trolls haineux et malveillants des réseaux sociaux, le peuple algérien est derrière le peuple marocain (...) Vos frères et voisins sont avec vous", a écrit mardi la page DZfoot qui compte plus d'un million d'abonnés sur Twitter.

Plusieurs internationaux algériens ont également salué l'exploit marocain sur les réseaux sociaux.


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".


Liban: incursion israélienne dans un village frontalier, un employé municipal tué

Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
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  • En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BEYROUTH: Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien.

En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".

L'armée israélienne a confirmé avoir mené cette incursion, affirmant qu'elle intervenait dans le cadre de ses "activités visant à détruire une infrastructure terroriste" du Hezbollah.

Elle a ajouté que l'unité avait "repéré un suspect à l'intérieur du bâtiment" de la municipalité et ouvert le feu après avoir identifié "une menace directe" sur les soldats.

L'incident "fait l'objet d'une enquête", selon l'armée.

Dans un autre village frontalier, Adaissé, une unité israélienne a dynamité un bâtiment servant à abriter des cérémonies religieuses, selon l'Ani.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Mardi, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Jeremy Laurence, a indiqué que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour qu'il livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, qui regroupe outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU, s'est réuni mercredi dans la localité frontalière de Naqoura, qui abrite le quartier général des forces de l'ONU.

L'émissaire américaine Morgan Ortagus a déclaré au cours de la réunion que "l'armée libanaise doit à présent exécuter entièrement son plan" visant à "placer toutes les armes sous le contrôle de l'Etat d'ici la fin de l'année".


Soudan: l'ONU appelle à mettre un terme au siège d'El-Facher après une tuerie dans une maternité

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  • Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée"
  • Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités"

PORT-SOUDAN: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi à mettre un terme à l'"escalade militaire" au Soudan, après le meurtre de plus de 460 personnes dans une maternité à El-Facher, ville clé prise par les forces paramilitaires.

Les informations se multiplient sur des exactions massives depuis que les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) ont pris dimanche, après 18 mois de siège, cette dernière grande ville qui échappait à leur contrôle dans la vaste région du Darfour, où "les massacres continuent" selon des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université Yale.

Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée".

Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "consternée par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d'El-Facher". Selon l'institution, cette maternité était le seul hôpital encore partiellement opérationnel dans la ville.

Après la prise d'El-Facher à leurs rivaux, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, les FSR contrôlent désormais l'ensemble du Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan couvrant le tiers du pays.

Les communications satellite restent coupées -sauf pour les FSR qui contrôlent le réseau Starlink-, les accès d'El-Facher restent bloqués malgré les appels à ouvrir des corridors humanitaires. Dans ce contexte, il est extrêmement compliqué de joindre des sources locales indépendantes.

Maîtres du Darfour 

"Plus de 2.000 civils ont été tués au cours de l'invasion de la milice (des FSR) à El-Facher, ciblant les mosquées et les volontaires du Croissant-Rouge", a pour sa part affirmé Mona Nour Al-Daem, chargée de l'aide humanitaire au gouvernement pro-armée.

A El-Facher, le comité de résistance local, qui documente les exactions depuis le début du conflit, a rapporté mercredi soir avoir entendu des tirs dans l'ouest de la ville, "où quelques soldats restants combattent avec (...) ténacité".

Depuis dimanche, plus de 36.000 personnes ont fui les violences, majoritairement vers la périphérie d'El-Facher et vers Tawila, cité située à 70 km plus à l'ouest et qui était déjà la plus importante zone d'accueil du Soudan, selon l'ONU, avec plus de 650.000 déplacés.

De rares images de l'AFP en provenance de Tawila montrent des déplacés portant leurs affaires sur leur dos ou sur leur tête. Certains montent des tentes, d'autres, parfois blessés, sont assis dans des conditions précaires.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a alerté sur le "risque croissant d'atrocités motivées par des considérations ethniques" en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres et les viols des milices arabes Janjawid, dont sont issues les FSR, contre les tribus locales Massalit, Four ou Zaghawa.

"Unité" 

Les FSR, qui ont installé au Darfour une administration parallèle, contrôlent désormais l'ouest du Soudan et certaines parties du sud, avec leurs alliés. L'armée contrôle le nord, l'est et le centre du troisième plus vaste pays d'Afrique, ravagé par plus de deux ans de guerre.

Des experts craignent une nouvelle partition du Soudan, après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Mais le chef des FSR a affirmé mercredi que la prise complète du Darfour par ses forces favoriserait "l'unité" du pays.

"La libération d'El-Facher est une opportunité pour l'unité du Soudan et nous disons : l'unité du Soudan par la paix ou par la guerre", a déclaré M. Daglo mercredi.

Les pourparlers menés depuis plusieurs mois par le groupe dit du "Quad", qui réunit les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes Unis et l'Arabie saoudite, sont restés dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Leurs propositions de trêve se heurtent, selon lui, "à l'obstructionnisme continu" du pouvoir de M. Burhane, qui a refusé en septembre une proposition prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.