Mondial 2022: Le Maroc bat l’Espagne et atteint les quarts après une victoire historique

Le défenseur marocain n ° 02 Achraf Hakimi (C) célèbre avec ses coéquipiers après avoir converti le dernier penalty lors de la séance de tirs au but pour remporter le match de football des huitièmes de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Maroc et l'Espagne au stade Education City à Al-Rayyan, à l'ouest de Doha le 6 décembre 2022. (Photo, AFP)
Le défenseur marocain n ° 02 Achraf Hakimi (C) célèbre avec ses coéquipiers après avoir converti le dernier penalty lors de la séance de tirs au but pour remporter le match de football des huitièmes de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Maroc et l'Espagne au stade Education City à Al-Rayyan, à l'ouest de Doha le 6 décembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

Mondial 2022: Le Maroc bat l’Espagne et atteint les quarts après une victoire historique

  • Jamais les Lions de l'Atlas n'avaient atteint les quarts de finale d'un Mondial. Avant lundi, leur meilleur résultat dans la compétition reine du football remontait à 1986, lorsqu'ils avaient atteint les huitièmes
  • Pour la Roja, l'histoire se répète : les champions du monde 2010 avaient déjà été sortis par une équipe à leur portée, la Russie, lors du Mondial-2018

DOHA : L'histoire au bout du suspense: le Maroc a surpris l'Espagne aux tirs au but (0-0, 3 t.a.b. à 0) mardi au Mondial-2022, et rallie pour la première fois les quarts de finale de la compétition.

Ils ont éliminé leur pays d'adoption. D'une panenka somptueuse, Hachraf Hakimi, qui est né et a grandi dans la banlieue sud de Madrid, a conclu la superbe performance du gardien Yassine Bounou, qui joue depuis dix ans en Espagne et qui a été infranchissable pendant la séance des tirs au but.

Jamais les Lions de l'Atlas n'avaient atteint les quarts de finale d'un Mondial. Avant lundi, leur meilleur résultat dans la compétition reine du football remontait à 1986, lorsqu'ils avaient atteint les huitièmes.

Dernière sélection africaine encore en lice, le Maroc aura l'occasion de rejoindre le dernier carré samedi (16h00) contre le Portugal ou la Suisse, qui s'affrontent mardi dans la soirée (20h00).

Au Stade Education City de Doha, l'opposition de style tant attendue a bien eu lieu entre l'Espagne, son jeu de passes courtes, et le Maroc, ses contres et ses victoires fondées sur une excellente défense, la meilleure du tournoi (un seul but encaissé).

Et à ce jeu-là, c'est le style de jeu des Lions de l'Atlas qui a longtemps semblé le plus en mesure de faire gagner son équipe, devant les supporters marocains, bien plus nombreux que ceux de l'Espagne.

"Ils ont 70% de possession de balle en moyenne, même en ayant affronté l'Allemagne ou la France, avait d'ailleurs analysé avant le match Walid Regragui, le sélectionneur du Maroc. La possession, ils vont l'avoir, il faut qu'on l'accepte. Mais le Japon a gagné (contre l'Espagne, 2-1) avec 17% de possession, et a gagné avec 20% de possession contre l'Allemagne (2-1)."

Lundi, la Roja a bien eu la possession, dans les proportions prédites par Regragui, mais n'est pas parvenue à faire sauter le verrou marocain, se perdant souvent dans des séquences de possessions longues et des passes latérales.

Pire, l'Espagne n'a cadré que deux frappes, une de moins que les Marocains, avant la séance de tirs au but, loterie qu'elle aurait bien souhaité éviter.

L'Espagne pourtant préparée 

Pour la Roja, l'histoire se répète : les champions du monde 2010 avaient déjà été sortis par une équipe à leur portée, la Russie, lors du Mondial-2018.

Le sélectionneur espagnol Luis Enrique avait pourtant prévu ce cas de figure en demandant à ses joueurs de se préparer à l'exercice.

"Ils devaient arriver avec au moins mille penalties tirés avec leurs clubs, avait expliqué Enrique en conférence de presse lundi. Il y aura sûrement un match à élimination directe où on devra passer par une séance de tirs au but."

Enrique avait aussi affiché sa confiance en ses "trois très bons gardiens", dont le titulaire Unai Simon.

Mais c'est bien Bounou, le portier du Séville FC, qui a pris la lumière en fin de match, en arrêtant deux tirs aux but, de Carlos Soler et Sergio Busquets, alors que celui de Pablo Sarabia avait heurté le poteau.

Il a confirmé ce qui apparaît comme une évidence à l'issue du combat remporté contre l'Espagne : le Maroc possède bien la meilleure défense de la compétition, qu'aucun joueur adverse n'a encore trompé. Seul le défenseur central Nayef Aguerd a trompé, bien malgré lui, son gardien contre le Canada (2-1).

Les attaquants du Portugal et de la Suisse sont prévenus.


Négation des Palestiniens : Shtayyeh dénonce le «  racisme  » d'un ministre israélien

Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh. (AFP).
Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh. (AFP).
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  • "Il n'y a pas de Palestiniens car il n'y a pas de peuple palestinien", a déclaré M. Smotrich, figure de l'extrême droite israélienne
  • Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a dénoncé lundi comme "incendiaires" et racistes ces propos tenus la veille à Paris par Smotrich

RAMALLAH: Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a dénoncé lundi comme "incendiaires" et racistes les propos tenus la veille à Paris par le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, niant l'existence des Palestiniens comme individus et comme peuple.

"Il n'y a pas de Palestiniens car il n'y a pas de peuple palestinien", a déclaré M. Smotrich, figure de l'extrême droite israélienne, en citant les propos de Jacques Kupfer, militant sioniste franco-israélien, lors d'une cérémonie à sa mémoire à Paris, selon une vidéo de l'événement circulant sur les réseaux sociaux.

M. Smotrich a fait ces déclarations le jour même de pourparlers en Egypte pour tenter d'atténuer les tensions entre Israéliens et Palestiniens, à quelque jours du ramadan et alors que le conflit israélo-palestinien est aspiré dans une nouvelle spirale de violence depuis le début de l'année après l'entrée en fonctions fin décembre d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël.

"Après 2.000 ans d'exil, les prophéties de Jérémie, d'Ezéchiel et d'Isaïe [prophètes de la Bible hébraïque, NDLR] commencent à se réaliser et Dieu tout puissant rassemble son peuple : le peuple d'Israël retourne chez lui après 2.000 ans d'exil et d'errance", a déclaré M. Smotrich.

"Il y a des Arabes autour qui n'aiment pas cela, alors que font-ils ? Ils inventent un peuple fictif et prétendent à des droits fictifs sur la terre d'Israël, seulement pour combattre le mouvement sioniste", a-t-il ajouté.

Ces propos selon lesquels "il n'y a pas de peuple palestinien et que celui-ci est une invention des cent dernières années est une preuve irréfutable du racisme de l'idéologie sioniste extrémiste [...] du gouvernement israélien actuel" de Benjamin Netanyahu, a déclaré M. Shtayyeh à l'ouverture du Conseil des ministres palestinien, en condamnant des "propos incendiaires".

Mais pour M. Smotrich, "c'est la vérité historique, c'est la vérité biblique [...] et cette vérité, les Arabes en Israël doivent l'entendre de même que certains Juifs qui sont confus en Israël, cette vérité doit être entendue ici au palais de l'Elysée, et à la Maison Blanche à Washington, et tout le monde doit entendre cette vérité, car c'est la vérité".

« Calme et retenue »

Les discussions en Egypte ont accouché d'un communiqué final, semblable à celui d'une rencontre similaire tenue à Aqaba (Jordanie) le 26 février et faisant part d'un engagement des deux parties en faveur d'une "désescalade", guère suivi d'effets.

Le 26 janvier, deux jeunes colons israéliens avaient été tués par balles dans leur voiture à Huwara, localité palestinienne du nord de la Cisjordanie occupée. En représailles des colons avaient attaqué Huwara, incendiant des dizaines de bâtiments et de voitures.

L'ONU avait dénoncé et l'attentat contre les deux jeunes Israéliens et les représailles des colons contre Huwara.

"Je pense que Huwara devrait être anéantie", avait déclaré de son côté M. Smotrich, chef du parti Sionisme religieux.

Face au tollé international provoqué par ces propos, il s'était ensuite rétracté, précisant sur Twitter qu'il "ne voulait pas anéantir Huwara, mais seulement agir de manière ciblée contre les terroristes."

Fin février, le Conseil de sécurité des Nations unies avait exhorté Israël et les Palestiniens à mettre un terme "immédiatement" à la violence et demandé "aux parties de faire preuve de calme et de retenue, et de s'abstenir de tout acte de provocation et d'incitation à la violence".

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 86 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs), 12 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens, ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Dimanche, alors que se tenaient les discussions de Charm el-Cheikh (Egypte), un Israélien a été blessé grièvement par balles à Huwara. L'armée israélienne a affirmé qu'un assaillant avait "ouvert le feu sur un véhicule israélien" avant d'être blessé par des tirs et capturé.


Au Maghreb, les Libyens aussi veulent mettre leur couscous à l'honneur

Des chefs préparent une grande assiette de couscous lors d'un événement célébrant la Journée du couscous libyen dans la ville de Qasr al-Haj, à environ 130 kilomètres de la capitale Tripoli, le 10 mars 2022. (Photo de Mahmud Turkia / AFP)
Des chefs préparent une grande assiette de couscous lors d'un événement célébrant la Journée du couscous libyen dans la ville de Qasr al-Haj, à environ 130 kilomètres de la capitale Tripoli, le 10 mars 2022. (Photo de Mahmud Turkia / AFP)
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  • Sur le site du théâtre antique romain de Sabratha, à environ 70 kilomètres à l'ouest de la capitale Tripoli, des dizaines de cuisiniers s'activent: dans quelques heures, ils présenteront au public un couscous géant
  • La Libye est le seul pays du Maghreb ne figurant pas dans les traditions du couscous inscrites depuis 2020 au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

SABRATHA: Plat du Maghreb associé au Maroc, à l'Algérie et à la Tunisie, le couscous est aussi une affaire libyenne. Après un demi-siècle de dictature et de chaos, les Libyens aspirent à une reconnaissance internationale pour leur patrimoine gastronomique et culturel.

Sur le site du théâtre antique romain de Sabratha, à environ 70 kilomètres à l'ouest de la capitale Tripoli, des dizaines de cuisiniers s'activent: dans quelques heures, ils présenteront au public un couscous géant, spécialité berbère cuisinée dans toute l'Afrique du Nord.

"Je n'ai pas dormi de la nuit", confie à l'AFP l'un des marmitons, se reposant quelques minutes sur une chaise de jardin, un grand sourire fatigué sur le visage.

Dans d'immenses faitouts en inox, d'autres continuent de remuer la semoule rougie par la sauce tomate et entassent les ingrédients déjà prêts dans de grandes assiettes recouvertes de papier d'aluminium.

Sur un plat de quatre mètres de diamètre, on verse ensuite les près de 2.400 kilogrammes de semoule, de viande de mouton, de potiron, et, surtout, de l'incontournable "bossla", ces oignons confits au beurre clarifié.

Les familles se rassemblent joyeusement autour du plat géant, gardé par des policiers, pendant que des jeunes filment la scène avec leurs téléphones.

Portant un manteau noir et un voile rouge, Ahlam Fakhri, venue de Tripoli, se réjouit de voir les Libyens se réunir, dans un contexte de tensions politiques et après les violences armées ayant suivi la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.

"Je viens d'un village connu pour son couscous, qu'on peut sentir à des kilomètres à la ronde", vante cette femme médecin qui a beaucoup voyagé.

«Patrimoine pas protégé»

"Tout le Maghreb est réputé pour son couscous, qui nous distingue de l'Orient arabe", s'enorgueillit-elle: "C'est une partie de notre identité, de notre culture, de notre patrimoine et nous en sommes fiers".

Pourtant, la Libye est le seul pays du Maghreb ne figurant pas dans les traditions du couscous inscrites depuis 2020 au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. La raison: l'Etat n'a pas adhéré à cette convention onusienne.

Alors sur le terrain, la société civile se mobilise à travers diverses initiatives pour faire "avancer le dossier en mettant la pression" sur les autorités, embourbées dans une grave crise politique dans ce pays divisé entre camps rivaux.

Avec son association destinée à soutenir le tourisme et préserver le patrimoine, Ali Messaoud Al-Ftimi organise chaque année un couscous géant sur un site historique, pour faire passer "un message au Parlement".

"Adhérer à cette convention ne permettra pas uniquement de préserver le couscous, la Libye est riche en culture et patrimoine et ce patrimoine n'est pas protégé", regrette le militant associatif de 54 ans.

Le couscous géant, comme la journée nationale des vêtements traditionnels et d'autres initiatives, est le fruit "d'un élan populaire", dit-il, espérant que les parlementaires ratifieront la convention internationale "dans un avenir proche".

«Plus qu'un plat»

La Libye pourrait ainsi rejoindre la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie sur le dossier du couscous "car une inscription ne signifie pas la propriété ou l'exclusivité" définitive par un ou plusieurs pays, assure l'Unesco.

A Tripoli, Monira Zwait dit l'espérer de tout son coeur. Cette cheffe de 43 ans a ouvert son propre restaurant dans la capitale, partageant sur Facebook et YouTube ses créations pâtissières inspirées des tendances actuelles. Mais le couscous reste une "ligne rouge": elle respecte scrupuleusement la recette traditionnelle.

Des broderies dorées libyennes sur son uniforme blanc de cheffe, elle prépare son mets préféré en versant une pincée de sel, un peu de piment en poudre et une petite touche de cannelle qui laissera un arrière-goût de friandise.

"Le couscous n'est pas qu'un plat qu'on mange, c'est le miroir d'une civilisation et d'un savoir- faire transmis de génération en génération", insiste Monira Zwait, initiée très jeune par sa mère.

Très attachée au patrimoine, elle le défend de la manière "la plus simple", en continuant de cuisiner les plats traditionnels. La nourriture "parle à tout le monde", dit-elle, car elle nous renvoie à une expérience "à la fois collective et intime".


L'Irak fixe au 6 novembre ses premières élections provinciales en dix ans

Cette photo prise le 9 mars 2023 montre un panneau d'affichage représentant le drapeau national irakien installé par les forces de sécurité irakiennes et affiché sur la place Tahrir de Bagdad. (Photo AHMAD AL-RUBAYE / AFP)
Cette photo prise le 9 mars 2023 montre un panneau d'affichage représentant le drapeau national irakien installé par les forces de sécurité irakiennes et affiché sur la place Tahrir de Bagdad. (Photo AHMAD AL-RUBAYE / AFP)
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  • «Les élections provinciales auront lieu le 6 novembre 2023», ont décidé les députés dans la nuit de dimanche à lundi, selon un communiqué du service des médias du Parlement
  • Elles concernent 15 des 18 provinces irakiennes, les trois provinces de la région autonome du Kurdistan d'Irak (nord) n'étant pas concernées

BAGDAD: Le Parlement irakien a fixé lundi au 6 novembre les prochaines élections aux conseils provinciaux, une première en dix ans pour ces instances qui avaient été dissoutes dans la foulée du mouvement de protestation anti-pouvoir de 2019.

"Les élections provinciales auront lieu le 6 novembre 2023", ont décidé les députés dans la nuit de dimanche à lundi, selon un communiqué du service des médias du Parlement.

Elles concernent 15 des 18 provinces irakiennes, les trois provinces de la région autonome du Kurdistan d'Irak (nord) n'étant pas concernées.

Dans un Irak fédéral, les conseils provinciaux ont un pouvoir relativement important. Ils allouent des budgets dans les secteurs de la santé, des transports ou de l'éducation.

Le scrutin du 6 novembre sera le premier du genre depuis 2013. A l'époque, les listes du Premier ministre d'alors, Nouri al-Maliki, étaient arrivées en tête.

Les élections provinciales suivantes auraient dû avoir lieu en 2018, mais elles avaient été reportées. Et, un an plus tard, alors qu'un vaste et inédit mouvement anti-pouvoir secouait l'Irak, les protestataires avaient exigé et obtenu la dissolution des conseils provinciaux.

Car une partie de l'opposition et de la société civile voit dans ces conseils des nids à corruption.

Ces entités, créées par la Constitution de 2005 après la chute du régime de Saddam Hussein, "ouvrent grand la porte à la corruption. Nous refusons qu'ils soient rétablis", a déclaré à l'AFP le député indépendant Alaa al-Rikabi, issu du mouvement de protestation de 2019.