Quand la langue et la culture deviennent les piliers de l’amitié saoudo-chinoise

Le roi Salmane inaugure la Bibliothèque publique du roi Abdelaziz à l’université de Pékin dans la capitale chinoise. (agence de presse saoudienne)
Le roi Salmane inaugure la Bibliothèque publique du roi Abdelaziz à l’université de Pékin dans la capitale chinoise. (agence de presse saoudienne)
Short Url
Publié le Vendredi 09 décembre 2022

Quand la langue et la culture deviennent les piliers de l’amitié saoudo-chinoise

  • Au mois de juillet 2022, la société chinoise Sinopec, l’une des plus grandes entreprises énergétiques et chimiques au monde, a fait don de deux mille livres à la Bibliothèque nationale du roi Fahd
  • Le prince Badr a tenu une réunion virtuelle avec l'ambassadeur de Chine en avril 2021 pour discuter des moyens de renforcer les échanges culturels saoudo-chinois

RIYAD: Depuis que l’Arabie saoudite et la République populaire de Chine ont officialisé leurs relations diplomatiques en 1990, les liens culturels entre les deux pays se sont développés pour devenir une relation solide basée sur le respect mutuel. 

Pour mettre l’accent sur l’importance de cette amitié, l’emblématique boulevard Riyadh City a célébré en février dernier le Nouvel An chinois dans le cadre du festival de divertissement Riyadh Season. 

L’événement haut en couleur a réuni Chen Weiqing, l’ambassadeur de Chine en Arabie saoudite, des responsables de l’ambassade et un grand nombre de visiteurs. 

La célébration a pris plusieurs formes tout au long du boulevard. Tous les écrans étaient éclairés en rouge à minuit, affichant de belles images en lien avec la culture chinoise telles que des maisons traditionnelles et des lanternes rouges, avec des félicitations écrites en chinois, en arabe et en anglais. 

À cette occasion, M. Weiqing avait déclaré à Arab News: «La Fête du printemps est la fête traditionnelle la plus importante pour le peuple chinois. Le boulevard Riyadh City s’illumine en rouge, la couleur symbolique de la Chine, permettant au peuple chinois de recevoir les salutations cordiales et les meilleurs vœux de nos amis saoudiens.» 

«C’est un grand honneur de célébrer notre Nouvel An lunaire et nous espérons qu’en cette nouvelle année, nous renforcerons nos relations bilatérales et notre amitié dans différents domaines. C’est le début d’une nouvelle ère culturelle dans les relations bilatérales. Nous avons énormément de principes communs et nous sommes désormais unis par un lien culturel très fort. Je pense qu’à l’avenir, la Chine et l’Arabie saoudite seront des partenaires très proches.» 

Renforçant encore davantage les liens culturels, la première mondiale de Nine Songs a fait vibrer la ville saoudienne d’AlUla samedi dernier. Tous les sièges étaient pris sur le site extérieur de Wadi al-Fann. 

''
Chen Weiqing, ambassadeur de Chine en Arabie saoudite, Li Xihong (à gauche) et Mansour al-Zamil, secrétaire général de la Bibliothèque nationale du roi Fahd (à droite) dévoilent le coin des livres chinois à la Bibliothèque publique du roi Fahd. (Photo AN/Meshaal al-Qadeer) 

Créé spécialement pour AlUla par Rui Fu, une musicienne, chanteuse et directrice artistique chinoise, Nine Songs a réuni un ensemble d’interprètes de classe mondiale en provenance du monde entier. La voix de la chanteuse Fu était accompagnée de nouvelles compositions jouées au violon, à la harpe, au dulcimer, à l’oud, au qin et aux tambours taiko, avec des costumes, des décors et des éclairages remarquables magnifiant le spectacle. 

La nouvelle œuvre de Rui Fu s’inspire des Chu Ci, une ancienne anthologie de la poésie chinoise du premier siècle av. J.-C., tout en répondant également aux étonnantes structures géologiques d’AlUla. 

En juin dernier, la Bibliothèque nationale du roi Fahd à Riyad a ajouté à sa collection des livres chinois offerts par la Bibliothèque nationale de Chine. 

Ces livres – couvrant des sujets comme l’Histoire, l’économie, le tourisme et la culture – ont été distribués en arabe et en anglais. Il s’agit notamment de publications sur la langue chinoise et de littérature enfantine. C’est ainsi l’occasion pour les Saoudiens de se familiariser avec le pays et sa culture. 

Le Dr Mansour ben Abdallah al-Zamil, secrétaire de la Bibliothèque nationale du roi Fahd, déclare: «Nous accordons une grande importance au renforcement de la coopération dans le domaine culturel avec la Bibliothèque nationale de Chine.» 

En juillet dernier, la société chinoise Sinopec, l’une des plus grandes entreprises énergétiques et chimiques au monde, a fait don de deux mille livres portant sur la culture chinoise à la Bibliothèque nationale du roi Fahd. 

Pour célébrer cet événement, une cérémonie s’est tenue en présence de hauts responsables des deux pays, dont l’ambassadeur de Chine, qui a inauguré le coin des livres chinois à la bibliothèque. 

''
Le Nouvel An chinois commence au moment de la deuxième nouvelle lune qui suit le solstice d’hiver. (Photo fournie)

 La section a été créée par Sinopec dans le cadre de sa mission de «permettre aux citoyens saoudiens de mieux se familiariser avec la Chine, de fournir des ouvrages de référence aux étudiants, aux bénéficiaires et aux diplômés, ainsi que d’offrir un soutien à l’enseignement du chinois au sein du Royaume». 

L’Arabie saoudite a annoncé un prix de coopération culturelle avec la Chine à l’occasion de la visite du prince héritier, Mohammed ben Salmane, dans le pays en février 2019. 

Le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, ministre saoudien de la Culture, a créé le «Prix du prince Mohammed ben Salmane pour la coopération culturelle entre le royaume d’Arabie saoudite et la République populaire de Chine». 

L’annonce a été faite lors de la visite du prince Badr à la Bibliothèque publique du roi Abdelaziz à l’université de Pékin. Cette bibliothèque a été inaugurée en 2017 par le roi Salmane lors de sa visite officielle en Chine, visite au cours de laquelle le monarque a également reçu un doctorat honorifique. 

Ce prix culturel honore des universitaires, des linguistes et des innovateurs saoudiens et chinois exceptionnels. Les catégories comprennent la meilleure étude scientifique en langue arabe, le travail de création artistique, la traduction d’un livre de l’arabe au chinois et inversement. De plus, il existe des catégories pour la personnalité de l’année et la personnalité la plus influente dans les milieux culturels. Ces récompenses s’inscrivent dans le cadre des objectifs communs entre l’initiative Vision 2030 du Royaume et l’initiative chinoise «Belt and Road» («Nouvelle Route de la soie»). 

«Ce partenariat au nom du prince héritier, Mohammed ben Salmane, est l’incarnation d'un engagement commun à construire des ponts culturels entre les deux pays, à développer les échanges culturels et à améliorer les possibilités artistiques et académiques pour nos citoyens», a souligné le ministre. 

Lors de la tournée du prince héritier en 2019, l’Arabie saoudite et la Chine sont convenues d’inclure la langue chinoise dans les programmes scolaires et universitaires du Royaume. 

''
Le roi Salmane avec des responsables chinois lors de l’inauguration de la Bibliothèque publique du roi Abdelaziz à l’université de Pékin dans la capitale chinoise. (Agence de presse saoudienne) 

Cet accord s’inscrit dans le cadre d’une rencontre entre le prince héritier et une délégation chinoise de haut niveau à Pékin, dans le but de renforcer l’amitié bilatérale et la coopération culturelle. 

L’inclusion de la langue chinoise vise à renforcer la diversité culturelle des étudiants dans le Royaume. Il s’agit d’une étape importante vers l’ouverture de nouveaux horizons académiques pour les étudiants de différents niveaux d’enseignement. Elle servira de pont entre les deux peuples et favorisera les liens commerciaux et culturels. 

En outre, la Bibliothèque publique du roi Abdelaziz a signé en avril dernier un protocole d’accord avec le groupe chinois Bayt el-Hekma dans le cadre d’une coopération culturelle entre les deux nations. Ce protocole d’accord comprend des traductions et des publications conjointes, des visites mutuelles ainsi que la tenue de réunions scientifiques et l’organisation d’expositions spécialisées. 

Le prince Badr a tenu une réunion virtuelle avec l’ambassadeur de Chine en avril 2021 pour discuter des moyens de renforcer les échanges culturels saoudo-chinois, notamment en ce qui concerne le Prix du prince Mohammed ben Salmane et l’initiative de l’Année culturelle saoudo-chinoise. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
Short Url
  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Short Url
  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk