Guerre de récits entre Palestiniens et Israël, sur une mort qui a horrifié l'ONU

Des jeunes Palestiniens affrontent les forces israéliennes dans la ville de Naplouse lors d'un raid de l'armée israélienne tôt le 7 décembre 2022. (AFP)
Des jeunes Palestiniens affrontent les forces israéliennes dans la ville de Naplouse lors d'un raid de l'armée israélienne tôt le 7 décembre 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

Guerre de récits entre Palestiniens et Israël, sur une mort qui a horrifié l'ONU

  • Selon la police israélienne, Ammar Mufleh a été tué après avoir tenté d'attaquer un couple d'Israéliens circulant en voiture puis, armé d'un couteau, des gardes-frontières
  • Des témoins remettent en cause la thèse selon laquelle le Palestinien de 22 ans était armé d'un couteau et évoquent une dispute liée à un incident de la route

HUWARA: Attaque au couteau ou accident de la route ayant dérapé ? Des témoins interrogés par l'AFP remettent en cause la version de la police israélienne qui a abattu la semaine dernière un Palestinien soupçonné, selon elle, d'une attaque en Cisjordanie occupée.

Vendredi dernier, près du rond-point de Huwara, carrefour entre des colonies israéliennes et la ville palestinienne de Naplouse, Ammar Mufleh est tué par balle après une altercation avec un garde-frontière, une scène filmée dont la diffusion sur les réseaux sociaux a suscité les réactions de Washington et de l'ONU, qui a appelé à une enquête.

"Je suis horrifié par le meurtre d'un Palestinien, Ammar Mufleh, lors d'une bagarre avec un soldat israélien près du rond-point de Huwara", a commenté l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland.

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a dit soutenir "totalement" le commandant des gardes-frontières, qualifié de "héros" par le ténor de l'extrême droite Itamar Ben Gvir, qui pourrait hériter dans le prochain gouvernement du contrôle de ces unités déployée en Cisjordanie occupée.

Que s'est-il vraiment passé à Huwara ? Selon la police israélienne, Ammar Mufleh a été tué après avoir tenté d'attaquer un couple d'Israéliens circulant en voiture puis, armé d'un couteau, des gardes-frontières.

Mais des témoins interrogés par l'AFP remettent en cause la thèse selon laquelle le Palestinien de 22 ans était armé d'un couteau et évoquent une dispute liée à un incident de la route.

Abdullah Al-Sattaria, un Palestinien de 30 ans qui faisait le trajet entre Jéricho et Tulkarem, apparaît dans la vidéo en train de tenter de séparer Ammar Mufleh du policier et de se prendre la tête, choqué, après les coups de feu, mortels, de l'officier sur le jeune Palestinien.

Accident de la route ? 

M. Al-Sattaria a expliqué à l'AFP qu'avant la bagarre entre le policier et M. Mufleh, une dispute avait éclaté entre le Palestinien, qui était à pied, et un "colon" en voiture, présenté par la police comme un membre des forces de sécurité qui n'était pas en fonction ce jour-là.

"En tentant d'éviter une voiture, le colon a heurté Ammar à la jambe", affirme-t-il. Furieux, M. Mufleh a donné des coups dans la vitre de la voiture en criant "fais attention!".

"Après environ deux minutes de discussion entre le jeune homme et le colon, j'ai entendu un coup de feu ; le jeune homme est tombé au sol", raconte Nader Allan Musa, un Palestinien qui dit avoir assisté à la scène de son véhicule situé à une dizaine de mètres.

"Le colon a tiré sur lui (Ammar) de la voiture et un éclat de verre l'a blessé", ajoute M. Al-Sattaria.

Un garde-frontière s'est ensuite approché, selon MM. Musa et Al-Sattaria.

"J'ai alors vu l'officier se battre avec le jeune homme, blessé à la jambe, et un officier a tiré à trois ou quatre reprises sur le jeune homme", témoigne M. Musa. Un troisième témoin, Hareth Odeh, un caissier d'un restaurant à côté de la scène, abonde en ce sens.

Attentat ? 

Selon la police israélienne, Ammar Mufleh a tenté "de pénétrer dans le véhicule d'un couple israélien". La voiture étant fermée, "il a tenté de briser la vitre avec une pierre et a été la cible d'un tir de la part du chauffeur de la voiture", a indiqué la police dans un communiqué.

Ammar Mufleh a ensuite tenté d'attaquer avec un couteau deux policiers, réussissant à en poignarder un, selon le communiqué.

La police a diffusé la photo d'un couteau au sol et celle d'un officier au visage flouté, hormis une entaille près de l'oeil.

"Je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'un attentat", a déclaré l'un des deux policiers, nommé seulement "H", dans un entretien ce weekend à la chaîne israélienne 12.

Ammar Mufleh "a tenté de s'emparer de mon arme, alors j'ai tiré sur lui", a-t-il ajouté. "Personne ne peut juger de ce qui s'est passé s'il n'était pas sur place", a poursuivi "H".

A Osrin, le village d'Ammar Mufleh près de Naplouse, sa famille attend que soit rendu son corps conservé par les forces israéliennes. Sa mère, Jinan, souffle: "Où est son corps ? Pourquoi le gardent-ils ? Pourquoi ?".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.