Israël, la Jordanie et la Palestine peuvent ralentir la disparition de la mer Morte

En raison de la forte salinité de l’eau, la mer Morte, bordant la Jordanie et Israël recule d’environ un mètre chaque année laissant de vastes étendues de plaines salées et minérales (Photo, AFP).
En raison de la forte salinité de l’eau, la mer Morte, bordant la Jordanie et Israël recule d’environ un mètre chaque année laissant de vastes étendues de plaines salées et minérales (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 décembre 2022

Israël, la Jordanie et la Palestine peuvent ralentir la disparition de la mer Morte

  • Les niveaux de l’eau ont chuté au cours du dernier demi-siècle, mettant en danger l’existence même du lac
  • L’effort conjoint pour faire revivre le Jourdain et un canal vers la mer Méditerranée font partie des solutions potentielles

AMMAN : Depuis l’époque gréco-romaine, la nature faisait seule l’équilibre de la mer Morte. L’eau douce des rivières et des sources voisines s’est déversée dans le lac, se combinant ainsi avec de riches dépôts de sel puis s’évaporant, laissant derrière elle une saumure de 33% de salinité.

Or, en raison d’une combinaison de plusieurs facteurs climatiques et anthropiques, cet équilibre a été rompu. En conséquence, la mer Morte a reculé à un rythme alarmant au cours du dernier demi-siècle, mettant en danger son existence même.

Lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, COP27, qui s’est déroulée à Charm el-Cheikh en novembre, un accord conjoint israélo-jordanien a été signé pour tenter de faire face au déclin de la mer Morte.

Cependant, certains disent que les chances de réussite de l’accord sont faibles, étant donné qu’il excluait les Palestiniens et avait été signé par un fonctionnaire sortant du ministère israélien de l’Environnement.

Sans financement suffisant et en l’absence d’un accord tripartite, la Jordanie et Israël ont plutôt décidé de se concentrer sur le nettoyage du Jourdain afin d’aider à reconstituer la principale source d’eau de la mer Morte.

La mer Morte a reculé à un rythme alarmant au cours du dernier demi-siècle (Photo, AFP).

Ce qui a été signé par des responsables israéliens et jordaniens en marge de la COP27 était un accord en ce sens. Or, si la mer Morte doit être vraiment sauvée, il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire afin de réparer les dommages causés à ses sources naturelles d’eau douce et de mettre de coté les rivalités politiques pour le bien commun de l’environnement.

Tout le monde ignore comment la mer Morte a vu le jour. Selon la Bible et d’autres textes religieux, ce lac sans vie situé au point le plus bas de la terre aurait été créé lorsque Dieu avait fait pleuvoir le feu et le soufre sur les villes pécheresses de Sodome et Gomorrhe.

Des experts russes ont même essayé de creuser sous le lit du lac dans l’espoir de trouver des preuves à l’appui du récit biblique. La grotte de Lot, un site religieux voisin, serait l’endroit ou le neveu d’Abraham et ses filles ont vécu après avoir fui la destruction.

Quant à eux, les scientifiques soulignent les origines géologiques plus banales du lac. Ils affirment que la mer Morte est le produit des mêmes changements tectoniques qui ont formé la vallée Rift afro-arabe il y a des millions d’années.

Au milieu du XXe siècle, l’une des premières grandes décisions prises par le nouvel État d’Israël a été de détourner de grandes quantités d’eau par des pipelines du Jourdain vers le sud du Néguev, afin de réaliser le rêve du Premier ministre israélien David ben-Gurion pour faire « fleurir le désert ».

Si la mer Morte doit être vraiment sauvée, il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire afin de réparer les dommages causés à ses sources naturelles d’eau douce (Photo, AFP).

En 1964, la Compagnie nationale des eaux Mekorot d’Israël a inauguré son projet National Water Carrier, qui a donné au barrage de Degania – achevé au début des années 1930 – un nouvel objectif : réguler le débit d’eau de la mer de Galilée au Jourdain.

L’un des résultats a été que la part d’eau atteignant la Jordanie a chuté de façon drastique, privant ainsi la mer Morte de millions de mètres cubes d’eau douce par an de sa source principale.

Un autre facteur contributif potentiel à l’heure actuelle est la société israélienne à l’origine de l’eau minérale Ein Gedi. L’usine d’embouteillage de cette dernière a monopolisé l’utilisation de l’eau douce d’une source qui se situe à l’intérieur des frontières d’Israël (1948) et qui a longtemps alimenté la mer Morte.

Cependant, tout le blâme pour ce déclin ne repose pas sur un seul pays. Selon Elias Salameh, professeur de sciences de l’eau à l’Université de Jordanie, tous les pays de la région portent une part de responsabilité.

Il a déclaré à Arab News : « Nous sommes tous responsables à des niveaux différents. » Israël, la Jordanie, le Liban et la Syrie ont tous puisé l’eau destinée à la mer Morte pour satisfaire leurs propres besoins.

En bref

  • La mer Morte reçoit presque toute son eau du Jourdain
  • C’est le point d’eau le plus bas de la planète
  • Au milieu du XXe siècle, elle était à 400 mètres sous le niveau de la mer
  • Au milieu de l’an 2010, elle était tombée à 430 mètres sous le niveau de la mer

En 1955, le plan d’eau unifié de la vallée du Jourdain (Jordan Valley Unified Water Plan) négocié par l’ambassadeur américain Eric Johnston, a permis à Israël d’utiliser 25 millions de mètres cubes d’eau du fleuve Yarmouk par an, la Syrie 90 millions et la Jordanie 375 millions.

Selon Salameh, « tous les pays n’ont pas respecté les engagements envers l’Américain Johnston. Cet accord n’a jamais été signé parce que les pays arabes n’avaient pas reconnu Israël et ont donc refuser de signer tout accord avec le pays. La Syrie a pris la plus grande partie, s’en tirant avec 260 à 280 millions de mètres cubes par an. »

Dans les années 1870, la Jordanie et la Syrie ont commencé leur propre détournement du fleuve Yarmouk, le plus grand affluent du Jourdain, réduisant ainsi à nouveau son débit. En 1986, un autre accord a donné à la Jordanie le droit à 200 millions de mètres cubes. Pourtant, le pays n’en a pris que 20 millions.

« Le changement climatique a frappé la Jordanie de manière agressive au cours des deux dernières années » a déclaré Motassem Saidan, professeur à l’Université de Jordanie (Photo fournie).

Selon l’ONU, la Jordanie est le second pays le plus pauvre en eau au monde. Les guerres arabo-israéliennes de 10948 et 1967 qui ont à l’époque conduit à l’exode massif des palestiniens ont plus que doublé la population de la Jordanie, accentuant davantage ses besoins en eau.

Suite à ces accords et détournements, la mer Morte est passée d’environ 298 mètres sous le niveau de la mer en 1976 à environ 430 mètres sous le niveau de la mer en 2015. L’accélération de ce déclin est inquiétante.

Au cours des 20 premières années après 1976, le niveau d’eau a baissé en moyenne de six mètres par décennie. Au cours de la décennie suivante, du milieu des années 1990 jusqu’au début des années 2000, il a chuté de 9 mètres. Jusqu’en 2015, il aurait chuté de 11 mètres.

 Pour certains, ce déclin accéléré du changement climatique aurait été causé par l’homme. Les climatologues affirment que le réchauffement climatique a déjà entrainé des modifications importantes des systèmes humains et naturels, dont l’un est l’augmentation du taux d’évaporation des masses d’eau.

En parallèle, les eaux de la mer Morte ne se reconstituent pas assez rapidement.

Bien que la mer Morte borde la Jordanie, Israël et la Palestine et malgré les efforts vaillants des organisations non gouvernementales telles que Earth Peace qui comprend des militants des 3 communautés, aucune action collective sérieuse n’a été entreprise pour faire face à la catastrophe écologique.

Selon les scientifiques, la mer Morte est le produit des mêmes changements tectoniques qui ont formé la vallée du Rift afro-arabe il y a des millions d’années (Photo, AFP).

La coopération est cependant essentielle pour éviter les conséquences environnementales plus larges ; la plus préoccupante étant une rapide prolifération des gouffres le long du littoral de la mer Morte.

Plus d’un mille gouffres sont apparus seulement au cours des 15 dernières années, avalant des bâtiments, une portion de route et des plantations de palmiers dattiers, principalement sur la côte nord-ouest. Les experts environnementaux pensent que les hôtels israéliens le long du littoral sont désormais en danger.

La rive orientale de la mer Morte met également le sort des complexes touristiques de luxe jordaniens en danger.

« Si la situation n’est pas corrigée, l’autoroute principale, qui est l’artère de tous les grands hôtels jordaniens risque de s’effondrer. », a déclaré Salameh.

Israël a mis en place un système qui prédit ou le prochain gouffre apparaitra, basé sur des images fournies par un satellite exploité par l’Agence spatiale italienne, qui passe au-dessus de la mer Morte tous les 16 jours et produit par la suite une image radar de la zone.

En comparant des ensembles d’images, même des changements minimes dans la topographie peuvent être identifiés avant tout effondrement majeur.

Les responsables israéliens ont cherché des solutions pour empêcher une nouvelle baisse des niveaux d’eau et ainsi éviter la propagation des gouffres. Une suggestion serait la construction d’un canal entre la mer Rouge et la mer Morte.

La mer Morte est passée d’environ 398 mètres sous le niveau de la mer en 1976 à environ 430 mètres sous le niveau de la mer en 2015 (Photo, AFP).

Selon un rapport compilé pour évaluer l’impact potentiel du transfert de l’eau de la mer Rouge dans la mer Morte plus basse, un débit modéré pourrait ralentir, mais pas arrêter, le retrait de la mer Morte et réduire le nombre de nouveaux gouffres par an.

Ironiquement, ce rapport a constaté que trop d’eau de la mer Rouge pouvait avoir l’effet inverse. Si le débit était suffisamment important pour élever le niveau de la mer Morte, le rapport prévoyait que le problème des gouffres serait alors exacerbé.

Vu que la mer Rouge est moins salée que la mer Morte, cela augmenterait probablement la dissolution des dépôts de sel souterrains et accélérerait ainsi l’apparition de gouffres.

Bien que de nombreuses solutions aient été proposées pour aider à lutter contre le déclin de la mer Morte, aucune n’a été mise en œuvre à cause du manque de financement.

Selon Salameh, la solution la plus logique proposée à ce jour est le projet Med-Dead, qui permettrait de faire passer un canal de la mer Méditerranée à la mer Morte.

Deux des sites proposés pour ce canal sont Qatif, près de la bande de Gaza, et Bisan, au nord du Jourdain en Jordanie. Cependant, un tel plan nécessiterait d’abord des approbations jordaniennes et palestiniennes.

La Jordanie a également suggéré un projet similaire établissant un canal à partir de la mer Rouge, mais selon Salameh, cela n’est pas faisable.

Il a déclaré : « La distance est longue ; ce n’est pas un projet viable. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.