Industrie automobile algérienne: une intégration à 40% d’ici à cinq ans

L'usine Renault à Oran. (Photo fournie)
L'usine Renault à Oran. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 09 décembre 2022

Industrie automobile algérienne: une intégration à 40% d’ici à cinq ans

  • Le ministre algérien de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a souligné la volonté de l’État de concrétiser le développement local de la filière automobile
  • Le constructeur automobile italien Fiat est le premier groupe étranger à avoir signé le 29 novembre 2022 le nouveau cahier des charges imposé par l’État algérien en matière d’industrie automobile

PARIS: L’année 2023 sera marquée par le retour du montage automobile en Algérie. Voitures, camions et bus figurent parmi les produits qui seront proposés sur le marché local. Le ministre algérien de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a souligné la volonté de l’État de concrétiser le développement local de la filière automobile à travers de nombreux projets industriels qui devraient afficher des taux d’intégration de 40 % d’ici à cinq ans. 

Véhicules diesel interdits 

Le gouvernement souhaite prendre part à l’effort planétaire concernant l’environnement en interdisant l’importation et la production des véhicules diesel. Et pour cause, selon les chiffres du ministère de l’Industrie, près de 40 % des véhicules de tourisme en circulation sont équipés de moteurs diesel. Désormais, seuls les véhicules équipés d’un moteur essence, électrique, hydrogène ou hybride sont autorisés dans le pays. 

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Signature du cahier des charges entre l' AAPI et les représentants du groupe Fiat en Algérie, en présence du ministre de l'Industrie Ahmed Zeghdar, debout à droite de l'image. (Photo fournie)

Interrogé par Arab News en français sur cette stratégie gouvernementale en matière d’industrie automobile, Abderrahmane Hadef, spécialiste en développement économique, fondateur et PDG d’Intelligence Vector Consulting, explique que «l’Algérie a choisi de s’adapter au marché mondial de l’automobile». Dans cette perspective, elle a fait part de ses exigences en matière d’importation et de production de voitures qui nécessitent l’intégration de nouvelles technologies dont les systèmes embarqués, l’électronique ou encore les ordinateurs de bord. «Il est très important de se projeter dans cette optique pour ne pas tomber dans l’obsolescence dans trois ou quatre ans», souligne M. Hadef, en précisant que «les moteurs à combustion, dont le diesel, ne sont plus produits sur le marché mondial». 

Cahier de charges et intégration économique

En présence de M. Zeghdar et d’Omar Rekkah, directeur de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) ainsi que des représentants du groupe italien Stellantis en Algérie, Boutahra Hakim et Samir Cherfane, le constructeur automobile italien Fiat est le premier constructeur étranger à avoir signé le 29 novembre 2022 le nouveau cahier des charges imposé en matière d’industrie automobile. Selon le ministre de l’Industrie, cet accord «est une étape importante dans la réalisation du projet Fiat en Algérie» qui va aboutir à la mise en place «d’un véritable tissu industriel qui est d’une importance capitale pour asseoir une véritable industrie automobile et atteindre les taux d’intégration escomptés». 

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Reprise de l'activité de l'usine de montage automobile Hyundai Algérie à Tiaret après deux ans d'arrêt en octobre 2022. (Photo fournie)

Selon le nouveau cahier des charges, le constructeur italien est tenu de produire des véhicules avec des carrosseries et des châssis fabriqués et peints localement. Lors de son intervention, Samir Cherfane a souligné que la future usine, basée dans la zone industrielle Tafraoui à Oran, produira 60 000 véhicules en 2023 et atteindra 90 000 unités l’année suivante. «Dans son plan stratégique de 2030, Stellantis a annoncé son ambition d'atteindre une capacité de production d'un million de véhicules par an d'ici à 2030 dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena)», confirme la direction de la compagnie italienne.

Selon les chiffres du ministère de l’Industrie, 300 à 350 sous-traitants dans la production des pièces de rechange fourniront les constructeurs étrangers. Mohamed Djebili, directeur des industries sidérurgiques, mécaniques, aéronautiques et navales au ministère de tutelle a souligné que les entreprises de sous-traitance bénéficieront d’un accompagnement afin d’obtenir les homologations nécessaires. «Un arsenal juridique a été mis en place pour accompagner les sous-traitants jusqu'à leur homologation par les constructeurs installés en Algérie», a-t-il affirmé lors d’une déclaration à la presse, soulignant que la législation inclut l’obligation pour le constructeur de s’approvisionner auprès des sous-traitants homologués pour l’activité de ses autres sites de production à l’étranger. 

Des sous-traitants déjà homologués

«À partir de 2025, nous estimons qu'on aura une panoplie de sous-traitants très diversifiée qui permettra d'économiser les devises destinées à l'importation de pièces de rechange», précise M. Djebili. 

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L'usine Renault a repris son activité en 2021 après un an de fermeture. (Photo fournie)

De son côté, le ministère de l’Industrie a créé une plate-forme numérique permettant la réception des demandes d’agréments pour les activités de concessionnaire et de construction de véhicules. À ce jour, 122 opérateurs sont déjà inscrits.

 


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.