Grève pour les salaires au New York Times, une première en 40 ans

Des membres du personnel du New York Times organisent un rassemblement devant son siège alors qu'ils participent à une grève le 08 décembre 2022 (Photo, AFP).
Des membres du personnel du New York Times organisent un rassemblement devant son siège alors qu'ils participent à une grève le 08 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 09 décembre 2022

Grève pour les salaires au New York Times, une première en 40 ans

  • Quelque 1 100 journalistes et autres employés du prestigieux quotidien ont cessé le travail jeudi à minuit jusqu'à vendredi à la même heure
  • Selon le syndicat de la presse, NewsGuild, l'un des points de contentieux est le refus de la direction d'augmenter de manière importante les salaires depuis près de deux ans

NEW YORK: Une première en 40 ans au New York Times: plus d'un millier de salariés sont en grève jeudi pendant 24 heures pour exiger des augmentations substantielles, dans un contexte d'inflation et de flambée du coût de la vie à New York.

Quelque 1 100 journalistes et autres employés du prestigieux quotidien qui donne le la de l'actualité et du traitement des sujets aux Etats-Unis et à l'étranger ont cessé le travail jeudi à minuit jusqu'à vendredi à la même heure, après l'échec de négociations sur les salaires et la convention collective, selon le syndicat de la presse NewsGuild of New York.

Des centaines de personnes de tous âges et de tous statuts se sont rassemblées jeudi après-midi devant le gigantesque siège de la New York Times Company, dans l'ouest de Manhattan, dans une ambiance revendicatrice et festive.

Selon le syndicat de la presse, NewsGuild, l'un des points de contentieux est le refus de la direction d'augmenter de manière importante les salaires depuis près de deux ans, dans un contexte national et mondial inflationniste et alors que la New York Times Company, société cotée en Bourse, est financièrement prospère.

«Pénaliser les travailleurs»

"Les dirigeants du New York Times fêtent leur réussite financière tout en pénalisant les travailleurs", a tonné l'organisation syndicale dans un tract en se réjouissant que "plus 1 100 employés aient dorénavant cessé le travail, une première de cette ampleur en quatre décennies".

"La société ne traite pas très bien les employés syndiqués. Nous sommes sans convention collective depuis 20 mois, nous avons tous travaillé sans arrêt pendant la Covid, 20 heures par jour, y compris les week-ends, et sans aucune augmentation", a protesté Albert Sun, infographiste de 34 ans qui travaille au NYT depuis 11 ans.

Pour sa collègue Phoebe Lett, il faut se battre pour "obtenir un salaire minimum de 65 000 dollars par an (brut et avant impôts)".

«Job de rêve»

"C'est important parce que l'entreprise veut que l'on travaille dans une ville où la vie quotidienne est très chère. J'ai des collègues qui ont un deuxième emploi pour garder celui-là, qui est un job de rêve", a souligné cette productrice de podcasts de 31 ans.

Sur une tribune improvisée devant l'immeuble du New York Times, des représentants des salariés ont revendiqué avec force, parfois en chanson, le fait de "faire le journal" et donc d'être à l'origine des bénéfices de l'entreprise, et ont réclamé d'être "payés à (leur) juste valeur".

La New York Times Company a publié en novembre un chiffre d'affaires pour le 3e trimestre 2022 de 547 millions de dollars contre 509 millions pour la même période de 2021, en hausse de 7,6% sur un an. Mais le bénéfice net trimestriel est en chute de 33% sur un an (36 millions de dollars cette année contre 54 millions en 2021).

Dans un communiqué, la direction a rappelé que les négociations salariales n'avaient pas échoué et qu'il était "décevant que (les employés) en viennent à des actions extrêmes alors que nous ne sommes pas dans une impasse".

Menace

Elle a affirmé avoir proposé une augmentation générale des salaires de "11,5%" sur trois ans à compter de la signature d'une nouvelle convention collective.

Tout en menaçant: "La proposition de la NewsGuild, qui ajouterait plus de 100 millions de dollars de coûts, rendrait difficile le maintien de nos investissements dans le journalisme". Avec ses 1 700 salariés, huit millions d'abonnés et quelque 150 millions de lecteurs par mois, le NYT, monument de la presse écrite plutôt classé à gauche, s'est parfaitement redressé et adapté à l'ère numérique avec son site internet, ses vidéos, ses podcasts...

Le mouvement ne devrait pas empêcher la parution du quotidien vendredi: "Pendant le débrayage, les employés non syndiqués de la salle de rédaction seront en grande partie responsables de la production des informations", selon un article du journal.

Des manifestants n'ont pas exclu de poursuivre le mouvement au-delà de vendredi et une porte-parole du journal a précisé qu'une nouvelle session de négociations était prévue mardi prochain.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.