Arabie saoudite: Le PIF acquiert une participation dans Skyborn dans le cadre de son expansion mondiale

Investir dans Skyborn Renewables – l’un des principaux développeurs d’énergie éolienne offshore dans la région Europe et Asie-Pacifique – permettra au fonds saoudien d’accélérer sa transition énergétique à l’échelle internationale. (Photo fournie)
Investir dans Skyborn Renewables – l’un des principaux développeurs d’énergie éolienne offshore dans la région Europe et Asie-Pacifique – permettra au fonds saoudien d’accélérer sa transition énergétique à l’échelle internationale. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 13 décembre 2022

Arabie saoudite: Le PIF acquiert une participation dans Skyborn dans le cadre de son expansion mondiale

  • Le fonds saoudien œuvre actuellement à mener à bien ses engagements de développer 70% des besoins en électricité de l’Arabie saoudite grâce aux énergies renouvelables d’ici à 2030
  • Le gouverneur du fonds, Yasir al-Rumayyan, a déclaré qu’il avait mis en place un plan complet pour faire croître les actifs du fonds de 2 000 à 3 000 milliards de dollars

RIYAD: Le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite a acquis une participation de 9,5% dans la société allemande d’énergie renouvelable Skyborn alors que la croissance des actifs se poursuit sur les marchés mondiaux.

Investir dans Skyborn Renewables – l’un des principaux développeurs d’énergie éolienne offshore dans la région Europe et Asie-Pacifique (Apac) – permettra au fonds saoudien d’accélérer sa transition énergétique à l’échelle internationale. Cet investissement aurait par ailleurs été réalisé en collaboration avec Global Infrastructure Partners, selon un communiqué de presse.

Ce dernier note que la société allemande dispose de plus de vingt ans d’expérience dans le secteur, avec un bilan de plus de 7 gigawatts (GW) de capacité développée à ce jour et une présence dans plus de quinze pays européens et plusieurs marchés de l’Apac.

Plusieurs projets de Skyborn sont également en cours de construction en Allemagne, en France et à Taïwan, avec un portefeuille de plus de 30 GW de projets éoliens offshore très diversifiés qui sont actuellement à divers stades de développement.

Le fonds saoudien œuvre en ce moment à mener à bien ses engagements qui consistent à développer 70% des besoins en électricité de l’Arabie saoudite grâce aux énergies renouvelables d’ici à 2030, alors que le Royaume envisage d’atteindre son objectif zéro émission nette d’ici à 2060.

«Le marché éolien offshore a un rôle clé à jouer dans la décarbonisation mondiale et des possibilités de croissance importantes sont possibles pour Skyborn», déclare Turqi  al-Nowaiser, sous-gouverneur et chef de la division des investissements internationaux au sein du Fonds public d’investissement.

Le communiqué de presse ajoute que ce fonds déploie des capitaux au niveau national et international afin de maximiser ses actifs, ce qui diversifiera à son tour l’économie saoudienne conformément aux objectifs définis dans l’initiative Vision 2030.

«Nous sommes ravis que l’un de nos partenaires les plus importants – le Fonds public d’investissement – investisse à nos côtés dans Skyborn Renewables. Cet investissement soutient notre engagement envers la transition énergétique grâce à la croissance continue de la production mondiale d’énergie renouvelable», affirme Matt Harris, associé fondateur de Global Infrastructure Partners.

Le fonds saoudien a octroyé des investissements importants dans des entreprises d’énergie renouvelable, notamment Acwa Power et les projets d’énergie solaire Sudair et Al-Shuaibah.

Le fonds développe également des véhicules électriques grâce à des investissements dans E1 et Lucid Motors.

Plus tôt dans le mois de novembre, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a lancé Ceer, la première marque saoudienne de véhicules électriques, qui devrait contribuer aux efforts du Royaume pour réduire les émissions de carbone et favoriser la durabilité en vue de faire face aux répercussions du changement climatique.

Réaffirmant sa volonté d’atteindre la durabilité, le fonds saoudien a vendu aux enchères 1,4 million de tonnes de crédits carbone en octobre lors de la 6e édition de la conférence Future Investment Initiative à Riyad, dans le cadre de son initiative Voluntary Carbon Market.

Selon les données du Sovereign Wealth Fund Institute, le fonds saoudien occupe actuellement la cinquième place parmi les plus grands fonds souverains du monde, avec des actifs évalués à 620 milliards de dollars (1 dollar = 0,95 euro).

En octobre, le gouverneur du fonds, Yasir al-Rumayyan, a déclaré qu’il avait mis en place un plan complet pour faire croître les actifs du fonds de 2 000 à 3 000 milliards de dollars d’ici à la fin de cette décennie.

«Nous voulons atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici à 2025. Actuellement, nous sommes à moins de 700 milliards de dollars. Nous avons besoin de près de 400 milliards de dollars pour atteindre cette taille d’actifs», indique M. Al-Rumayyan.

Il ajoute: «Nous avons un plan complet jusqu’à 2030 qui repose sur les moyens d’atteindre 1 000 milliards puis entre 2 000 et 3 000 milliards de dollars et Son Altesse le prince héritier est déterminé à l’appliquer.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.