Les outsiders de la Coupe du monde bouleversent le visage du tournoi

L'ancien défenseur anglais Rio Ferdinand le 7 mai 2022. (AFP).
L'ancien défenseur anglais Rio Ferdinand le 7 mai 2022. (AFP).
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Publié le Vendredi 16 décembre 2022

Les outsiders de la Coupe du monde bouleversent le visage du tournoi

  • Pour l’ancien défenseur de la sélection anglaise et de Manchester United, Rio Ferdinand, les prédictions des fans et des experts sont tombées à l’eau
  • «Les journaux et les médias parlent du cas de Cristiano Ronaldo et plusieurs clubs ont été mentionnés. Plusieurs régions et plusieurs pays ont été mentionnés. Donc, je pense que personne ne sait encore où cela va se terminer» 

RIYAD: Alors que la Coupe du monde touche à sa fin, le plus grand événement sportif du monde a fait honneur à la devise «dans le football, tout peut arriver». Les outsiders du Mondial du Qatar ont défié le statu quo en enregistrant des victoires contre certaines des équipes les mieux classées de la compétition.

Pour l’ancien défenseur de la sélection anglaise et de Manchester United, Rio Ferdinand, les prédictions des fans et des experts sont tombées à l’eau.

Il a avoué à Arab News qu’il s’agit de la meilleure Coupe du monde dont il peut se souvenir, compte tenu du nombre de résultats 

surprenants.

«C’est grâce aux matchs et aux différents types de résultats que les outsiders gagnent. Par exemple, l’Arabie saoudite a battu l’Argentine, la Tunisie a battu la France, le Japon a battu l’Allemagne, et le Maroc a battu l’Espagne et le Portugal. Ces résultats sont extraordinaires, et ce sont des équipes que nul n’imaginait capables de réaliser cela», a déclaré Ferdinand.

Avec 28 équipes éliminées et quatre restantes, tous les regards sont tournés vers le Maroc après sa victoire contre le Portugal en quart de finale. Les Lions de l’Atlas ont été la surprise du tournoi, se qualifiant pour les phases de groupe et battant l’Espagne pour devenir la première nation africaine de l’histoire de la Coupe du monde à arriver à ce stade. Ils affronteront la France, championne en titre, en demi-finale le 14 décembre.

En voyant les outsiders battre des équipes comme l’Argentine, le Brésil et le Portugal, Ferdinand constate que le fossé entre les équipes nationales est en train de se combler.

«Je pense que vous avez vu cela, et je pense que c’est formidable que le football donne aux outsiders une opportunité et une certaine conviction en dehors du football.» 

«Même les jeunes enfants qui y jouent sont convaincus que l’on peut gagner si l’on travaille dur, si l’on forme une équipe et si l’on possède toutes les bonnes valeurs. Cela a été prouvé sur la scène mondiale», a-t-il ajouté.

À la veille du tournoi, les médias occidentaux se sont attardés sur les polémiques autour de l’événement et se sont interrogés sur la capacité du Qatar à organiser un événement sportif de cette envergure.

Cependant, Ferdinand a fait remarquer que la Coupe du monde de cette année avait été impressionnante en termes d’assistance aux matchs et d’organisation.

«Je pense qu’il faut venir ici, être sur le terrain, observer et suivre de près ce qui se passe avant de parler. C’est l’un des principaux enseignements que j’ai tirés de cette Coupe du monde», a-t-il souligné.

«Je vois et j’entends beaucoup d’histoires, et la presse et les médias parlent beaucoup de ce que ça va être, de ce que ce n’est pas. Mais il faut poser la question: “Y êtes-vous allé ? Vous trouvez-vous là-bas ?” Non.»

«Je pense que si vous venez, vous vivez l’expérience. Nous avons passé de très bons moments ici, mais je ne peux parler que de mon expérience et de celle des gens qui m’accompagnaient», a poursuivi Ferdinand. 

L’expert a affirmé à la BBC que le football était en constante évolution, et que ce sont des équipes comme l’Arabie saoudite, le Japon et le Maroc, ayant réalisé des progrès considérables, qui «vous font réagir et penser: oh, ils font sûrement des efforts, ils s’améliorent certainement et essayent de renforcer les installations. C’est une chose qui va susciter plus d’engagement et d’intérêt.»

Ferdinand estime que si les rumeurs selon lesquelles l’ex-star de Manchester United Cristiano Ronaldo rejoindrait le club de Pro League saoudienne Al-Nassr se concrétisent, son transfert profiterait grandement au football saoudien.

«Les journaux et les médias parlent du cas de Cristiano Ronaldo et plusieurs clubs ont été mentionnés. Plusieurs régions et plusieurs pays ont été mentionnés. Donc, je pense que personne ne sait encore où cela va se terminer.» 

«Mais je pense que cela ne peut être que positif pour les Saoudiens. Voyez le résultat qu’ils ont obtenu contre l’Argentine, ils ont fait honneur à leur pays.»

En Premier League anglaise, la plus grande surprise de la saison 2022/2023 est jusqu’à présent Newcastle United, qui occupe la troisième place du classement et pourrait se retrouver dans les places qualificatives pour la Ligue des champions de l’UEFA cette saison.

L’équipe, détenue par un consortium réunissant le Fonds d’investissement public saoudien (PIF), PCP Capital Partners et les Reuben Brothers, a surpris les fans et les experts, car peu d’entre eux avaient prédit que son ascension dans le football anglais serait aussi rapide.

«Je ne pense pas qu’ils (Newcastle United) aient imaginé que ça se passerait aussi bien pour le moment. Je suis sûr à 100% qu’aucun joueur de Newcastle United ne s’attendait à ce que tout se déroule aussi positivement. Cela témoigne de la réussite du consortium, de la manière dont il gère les choses», a-t-il constaté Ferdinand.

«Les propriétaires du club ont été très mesurés, très équilibrés et très stratégiques dans leur approche, et je pense que tout le monde est surpris. Nous avons déjà vu cela auparavant: ceux qui ont racheté Manchester City sont allés acheter Robinho et d’autres énormes joueurs. Ils ont dépensé beaucoup d’argent au début et ont braqué les projecteurs sur le club de cette façon. Toutefois, Newcastle s’y est pris d’une manière totalement différente, et j’aime bien le résultat», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.