Le processus de paix turco-kurde de nouveau sur les rails?

Des combattants syriens soutenus par la Turquie, vêtus de masques en raison de la pandémie du coronavirus, participent à un défilé militaire pour célébrer la nouvelle promotion de cadets en présence de responsables de l'opposition, dans la ville de Jindayris, dans la région d'Afrin, sous emprise des rebelles, dans la province d'Alep, au nord de la Syrie, le 14 novembre 2020. (Photo AFP)
Des combattants syriens soutenus par la Turquie, vêtus de masques en raison de la pandémie du coronavirus, participent à un défilé militaire pour célébrer la nouvelle promotion de cadets en présence de responsables de l'opposition, dans la ville de Jindayris, dans la région d'Afrin, sous emprise des rebelles, dans la province d'Alep, au nord de la Syrie, le 14 novembre 2020. (Photo AFP)
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Publié le Mardi 17 novembre 2020

Le processus de paix turco-kurde de nouveau sur les rails?

  • Le processus de paix entre Ankara et les Kurdes a connu une fin abrupte en juillet 2015
  • Les Kurdes représentent 20% de la population turque, et une tentative de sécession aurait de graves répercussions sur Ankara.

ANKARA: Le débat sur la paix entre la Turquie et sa minorité kurde émerge de nouveau, alors que s’intensifient les allusions vers de potentiels terrains d'ententes pour relancer les pourparlers.

Changements politiques, intentions de vote fuyantes, difficultés le long de la frontière sud; les analystes estiment qu’une multitude de facteurs jouent un rôle dans les nouvelles prises de position du président Recep Tayyip Erdogan concernant les enjeux qui entourent le plus grand groupe ethnique minoritaire du pays.

Le processus de paix entre Ankara et les Kurdes a connu une fin abrupte en juillet 2015, après le meurtre de deux policiers dans la province sud-est de Ceylanpinar. L’incident a mené à la reprise du conflit kurde-turc, vieux de plusieurs décennies.

Lors des élections de juin 2015, le Parti démocratique populaire (HDP) a franchi le seuil des 10% pour devenir le premier parti pro-kurde à remporter des sièges au Parlement.

L’un des arguments en faveur du dégel des tensions provient de la crainte d'Ankara de voir les Unités de protection du peuple kurde syrien (YPG) encourager les Kurdes à décentraliser le pouvoir et créer un État kurde le long de la frontière sud. Les YPG sont considérés comme un groupe terroriste lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le groupe a mené une guerre de près de quatre décennies contre la Turquie, dans une tentative de gagner l’autonomie. Les Kurdes représentent 20% de la population turque, et une tentative de sécession aurait de graves répercussions sur Ankara.

Samuel Ramani, analyste du Moyen-Orient à l'université d'Oxford, a déclaré à Arab News: «Malgré les divergences idéologiques entre les communautés kurdes, les négociations de paix entre la Turquie et le HDP pourraient entraîner une période de retenue turque envers les communautés kurdes en Syrie et en Irak. Erdogan menace d’effectuer des offensives contre les milices kurdes dans le nord de la Syrie, et la victoire de Joe Biden aux élections américaines poussent certains experts à suggérer que cela pourrait se produire avant janvier", a-t-il ajouté.

 «La Turquie a également intensifié les frappes contre le Kurdistan irakien. Alors que le HDP rompt avec le consensus politique turc en s'opposant à l'opération «Printemps de la paix» en octobre 2019 et en approuvant le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, Erdogan ménage le HDP alors que les négociations sont en cours», a déclaré Ramani.

Ramani pense que le HDP devra s’adapter aux opérations militaires d’Erdogan en Syrie et en Irak à long terme. Il devra aussi évaluer si de telles actions constituent une violation suffisante pour dérailler un accord de paix.

Les experts notent qu'Erdogan s’aventure peut-être dans une nouvelle direction en raison de la grogne croissante au sein de sa propre base électorale. Un sondage récent suggère que les partis d'opposition bénéficient désormais de plus de 50% du soutien populaire.

Un remaniement est déjà en cours; le ministre des Finances du pays a démissionné le 8 novembre, un jour après que le gouverneur de la banque centrale ait été remplacé par décret présidentiel.

On pourrait donc voir des personnalités libérales revenir sur la scène politique, comme avec Lutfi Elvan, nommé aux Finances.

Pourtant les problèmes entre les autorités kurdes et turques abondent. Un livre intitulé «Devran», écrit par Selahattin Demirtas, ancien coprésident du HDP, est qualifié de «document terroriste» par un procureur turc. Cela a conduit à l'arrestation d'un homme du nom de Necmettin Islek dans la province du sud-est de Bitlis.

Le 30 septembre, un villageois kurde du nom de Servet Turgut, décède des séquelles de blessures subies en détention militaire. Il aurait été éjecté d'un hélicoptère, selon des témoignages.

Quant à Demirtas, il est emprisonné depuis le 4 novembre 2016. Ses avocats ont récemment porté l’affaire devant la plus haute cour de Turquie, après qu’Ankara ait refusé l’application d'une décision de la Cour européenne des droits de l'homme.

Necdet Ipekyuz, le député du HDP pour la province du sud-est de Batman, affirme pourtant que les voies de communications en vue d’un éventuel processus de paix restent ouvertes, et ce malgré les problèmes. «Compte tenu des développements dans la région, Ankara doit reconnaître que les solutions militaires sont inefficaces pour résoudre la question kurde. Des mesures apaisantes sont nécessaires pour redémarrer le processus», a-t-il déclaré à Arab News.

Ipekyuz, qui était impliqué dans le dernier processus de paix, affirme que les dirigeants devraient apprendre de leurs erreurs.

«Je veux voir la lumière au bout du tunnel. Les Kurdes ont maintenant peur de s’impliquer dans la vie politique. Les autorités devraient tenter de gagner leur confiance avec des mesures positives, comme par exemple le retrait des administrateurs des villes à majorité kurde, et l’assouplissement des règles qui régissent la liberté d'expression».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les transporteurs appelés à respecter la réglementation du Hajj

Les opérateurs sont invités à coopérer pleinement avec les autorités chargées de la sécurité et des points de contrôle. Toute infraction sera sanctionnée. (SPA)
Les opérateurs sont invités à coopérer pleinement avec les autorités chargées de la sécurité et des points de contrôle. Toute infraction sera sanctionnée. (SPA)
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  • Les autorités saoudiennes garantissent des opérations sans faille dans les secteurs aérien, maritime, terrestre et ferroviaire pour les millions de pèlerins

RIYAD : L'Autorité générale des transports d'Arabie saoudite a demandé à tous les opérateurs de transport, en particulier à La Mecque, de ne pas transporter de passagers se rendant à La Mecque ou sur les lieux saints sans permis du Hajj ou sans permis de travail et de résidence à La Mecque en cours de validité.

Ces règles, qui sont entrées en vigueur le 29 avril, s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'Intérieur pour gérer les foules et assurer la sécurité des pèlerins, a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

Les contrevenants qui transportent des titulaires de visas de visite à La Mecque ou sur les lieux saints avant le 10 juin s'exposent à des amendes pouvant aller jusqu'à 100 000 de riyals saoudiens (26 600 $) et à la confiscation éventuelle du véhicule, comme l'a décidé le tribunal compétent.

Cette mesure s'applique que le véhicule appartienne au transporteur, à un complice ou à toute autre partie impliquée dans la violation, a ajouté la SPA.

L'autorité a également rappelé aux transporteurs agréés qu'ils devaient respecter toutes les exigences réglementaires pour le Hajj, y compris l'obtention des licences et permis appropriés, l'utilisation des itinéraires désignés et l'évitement des zones d'accès restreint sans autorisation.

Les opérateurs sont invités à coopérer pleinement avec les autorités chargées de la sécurité et des points de contrôle. Toute infraction sera sanctionnée.

Ces mesures s'inscrivent dans le cadre du plan opérationnel de l'autorité pour le Hajj, qui vise à garantir la conformité, la sécurité et le bon déroulement du transport des pèlerins autorisés, reflétant ainsi la qualité des services pendant la saison.

Parallèlement, le ministère des transports et des services logistiques et ses organes affiliés ont annoncé qu'ils étaient prêts pour la saison du Hajj, assurant une coordination sans faille entre les secteurs aérien, maritime, terrestre et ferroviaire afin de fournir des services de premier ordre, conformément au rôle du Royaume au service des deux saintes mosquées.

L'Autorité générale de l'aviation civile a confirmé plus de 3 millions de sièges sur des vols charters et réguliers pour les pèlerins nationaux et internationaux à l'arrivée et au départ.

Les équipes de surveillance ont renforcé le contrôle des performances dans les aéroports et parmi les prestataires de services afin de maintenir les normes de qualité, selon la SPA.

Matarat Holding Co. a achevé les préparatifs dans 11 salons réservés aux pèlerins, avec l'aide de 18 000 employés. Les services comprennent l'initiative "Voyageur sans bagage", qui facilite la manutention des bagages, et la distribution d'eau Zamzam dans les résidences.

La compagnie aérienne Saudia a confirmé qu'elle est prête avec plus d'un million de sièges et 2 000 vols sur sa flotte de 158 avions, tandis que flynas devrait transporter plus de 120 000 pèlerins sur 294 vols au départ de 15 destinations internationales.

En ce qui concerne les transports terrestres, l'Autorité générale des transports a déployé 25 000 bus et 9 000 taxis, avec 180 superviseurs postés dans 20 endroits clés près de La Mecque, de Médine et des lieux saints pour faire respecter les normes de sécurité et de service.

L'Autorité générale des routes a achevé l'entretien de plus de 7 400 km de routes menant aux lieux saints et a inspecté 247 ponts pour en vérifier la sécurité. Plus de 300 contrôleurs routiers et 20 technologies de pointe ont été déployés pour la surveillance.

Dans le domaine du transport ferroviaire, les Chemins de fer saoudiens ont organisé plus de 2 000 voyages pour le métro Al-Mashaaer Al-Mugaddassah, transportant plus de 2 millions de passagers entre Mina, Muzdalifah et Arafat.

La ligne ferroviaire à grande vitesse Haramain, composée de 35 trains électriques circulant à 300 km/h, transportera les passagers entre La Mecque et Médine, et comprendra une station à l'aéroport international du Roi Abdulaziz, l'une des plus grandes stations reliées à un aéroport au monde.

Dans le domaine du transport maritime, l'Autorité portuaire saoudienne a déployé 436 personnes au port islamique de Djeddah pour gérer l'arrivée d'environ 5 000 pèlerins, en coordonnant l'accueil et la logistique.

Le Centre national de sécurité des transports a annoncé qu'il est prêt à mettre en œuvre un plan opérationnel par étapes avec des ressources humaines et techniques pour répondre aux accidents majeurs dans tous les modes de transport, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, de Djeddah aux lieux saints pendant la période de pointe du Hajj.

Ces efforts reflètent l'engagement du Royaume à améliorer l'expérience des pèlerins et à soutenir les objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite en fournissant des services exceptionnels tout au long du voyage du Hajj.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: l'envoyé spécial de l'ONU appelle à la fin "immédiate" des attaques israéliennes

Des soldats israéliens montent la garde alors que des hommes druzes manifestent en solidarité avec la communauté druze syrienne près de la barrière frontalière dans le village de Majdal Shams sur le plateau du Golan annexé par Israël, le 30 avril 2025. (AFP)
Des soldats israéliens montent la garde alors que des hommes druzes manifestent en solidarité avec la communauté druze syrienne près de la barrière frontalière dans le village de Majdal Shams sur le plateau du Golan annexé par Israël, le 30 avril 2025. (AFP)
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  • L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie a appelé samedi Israël à "cesser immédiatement" ses attaques contre ce pays
  • Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi - les  "les plus violentes" cette année selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH)

DAMAS: L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie a appelé samedi Israël à "cesser immédiatement" ses attaques contre ce pays, après de nouvelles frappes dans la nuit de l'armée israélienne, qui a annoncé être "déployée" dans le sud syrien "prête" à y protéger les villages druzes.

Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi - les  "les plus violentes" cette année selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) - après un raid aérien d'Israël contre un secteur proche du palais présidentiel à Damas.

Israël a annoncé avoir mené ce bombardement samedi à l'aube en guise d'avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie, après des violences confessionnelles en début de semaine entre groupes armés liés au pouvoir syrien et combattants druzes ayant fait plus de 100 morts, selon l'OSDH.

"Je condamne fermement les violations continues et croissantes de la souveraineté de la Syrie par Israël, y compris les multiples frappes aériennes à Damas et dans d'autres villes", a indiqué dans un communiqué l'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen.

Il a demandé "que ces attaques cessent immédiatement et qu'Israël cesse de mettre en danger les civils syriens et respecte le droit international".

L'agence officielle syrienne Sana a annoncé qu'un "civil" avait été tué par les frappes nocturnes, qui ont visé, selon l'armée israélienne, des infrastructures militaires près de la capitale de la Syrie, pays avec lequel Israël est toujours en état de guerre.

Depuis l'arrivée au pouvoir à Damas, le 8 décembre, d'une coalition menée par des islamistes sunnites, qu'il considère avec la plus grande méfiance, Israël a pris fait et cause pour les druzes de Syrie. Cette communauté à la pratique religieuse très secrète, issue d'une branche de l'islam chiite, est également implantée en Israël et au Liban.

- "Dangereuse escalade" -

En dépit des condamnations onusiennes, et de mises en garde internationales sur le risque de déstabilisation de la Syrie, l'armée israélienne a de son côté annoncé samedi être "déployée dans le sud de la Syrie et prête à empêcher l'entrée de forces hostiles dans la zone des villages druzes", sans précision sur le nombre et la répartition de ses forces.

Selon un responsable druze local de la province de Soueïda, "il n'y a eu aucun déploiement de soldats israéliens" dans ce secteur, bastion de la minorité druze dans le sud syrien.

"Leur présence serait limitée à la province de Quneitra", plus à l'ouest, "où ils ont établi des positions après la chute du régime [de Bachar] al-Assad" en décembre, a-t-il dit à l'AFP.

Après la chute du pouvoir Assad, l'armée israélienne avait annoncé s'être déployée dans cette zone, théoriquement démilitarisée à l'est de la ligne de cessez-le-feu de 1973 entre la Syrie et Israël sur le Golan syrien, pour prévenir toute action hostile venant du pays voisin. Israël occupe depuis 1967 une partie du Golan syrien, qu'il a annexée en 1981.

Selon l'armée israélienne, 15 druzes syriens ont aussi été admis dans un hôpital de Safed (nord d'Israël) pour y être soignés après avoir été blessés en Syrie depuis mercredi.

La présidence syrienne a condamné comme une "dangereuse escalade" la frappe près du palais présidentiel.

- "Peser dans la balance" -

Les combats lundi et mardi - à Jaramana, en banlieue de Damas à majorité druze, à Sahnaya, à 15 kilomètres de la capitale, où vivent des druzes et des chrétiens, et à Soueïda - ont été déclenchés par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir après la diffusion d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

Les autorités syriennes, qui ont depuis réaffirmé leur "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze", ont mis en cause des éléments échappant à leur contrôle.

Mais ces affrontements meurtriers interrogent sur leur capacité à contrôler le pays, multiethnique et multiconfessionnel, morcelé par 14 ans de guerre civile.

Bien avant qu'ils n'éclatent, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dont le pays a multiplié les frappes contre des sites militaires dans le pays voisin, avait "exigé la démilitarisation totale du sud de la Syrie" afin de "contrer toute menace" contre son pays.

Israël "espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain", décrypte l'analyste indépendant Michael Horowitz.


Le Liban avertit le Hamas de ne pas compromettre la sécurité nationale du pays

Le Liban a averti le groupe militant palestinien Hamas de ne pas mener d'opérations qui compromettent la sécurité ou la souveraineté du pays, a déclaré vendredi le Conseil suprême de défense de Beyrouth. (Dossier)
Le Liban a averti le groupe militant palestinien Hamas de ne pas mener d'opérations qui compromettent la sécurité ou la souveraineté du pays, a déclaré vendredi le Conseil suprême de défense de Beyrouth. (Dossier)
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  • Les forces militaires et de sécurité ont arrêté plusieurs personnes soupçonnées d'avoir tiré des roquettes depuis le territoire libanais vers Israël
  • Le conseil a été informé que « les organismes compétents entameront leurs procédures judiciaires la semaine prochaine

BEYROUTH : Le Liban a averti le groupe militant palestinien Hamas de ne pas mener d'opérations qui compromettent la sécurité ou la souveraineté du pays, a déclaré vendredi le Conseil supérieur de défense de Beyrouth.

L'avertissement de la plus haute instance militaire du Liban est intervenu quelques semaines après l'arrestation de plusieurs Libanais et Palestiniens soupçonnés d'avoir tiré des roquettes depuis le Liban vers le nord d'Israël.

Le conseil a recommandé une série de décisions au cabinet libanais, dont celle de "mettre en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour mener des actions qui menacent la sécurité nationale libanaise".

Il a ajouté que "tout acte qui violerait la souveraineté du Liban fera l'objet des mesures les plus sévères".

La session du conseil de vendredi a été présidée par le président Joseph Aoun pour la première fois depuis son élection.

Le général de brigade Mohammed Al-Mustafa, porte-parole du Conseil, a déclaré que "les responsables militaires et sécuritaires ont soumis de multiples rapports sur la situation dans plusieurs régions libanaises, notamment en ce qui concerne les tirs de roquettes du Liban vers le territoire occupé, la détention des suspects et l'émission des directives nécessaires pour assurer la bonne mise en œuvre des procédures judiciaires à leur encontre".

Les organes militaires et de sécurité ont arrêté plusieurs personnes soupçonnées d'avoir lancé des roquettes depuis le territoire libanais en direction de la partie israélienne les 22 et 28 mars.

Le Conseil a été informé que "les organismes compétents entameront leurs procédures judiciaires la semaine prochaine contre les détenus, ainsi que contre toute personne jugée impliquée".

Selon Al-Mustafa, M. Aoun a souligné au cours de la réunion "l'importance de renforcer la sécurité, la stabilité et d'étendre l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire libanais, compte tenu de ses implications positives à différents niveaux, sur la base du document d'accord national, du discours de serment et de la déclaration ministérielle du gouvernement".

M. Aoun a confirmé "la nécessité d'être ferme avec quiconque tente de transformer le Liban en une plate-forme pour perturber la stabilité, tout en soulignant l'importance de la cause palestinienne, et en rejetant l'implication du Liban dans tout conflit ou son exposition au danger".

Au cours de la réunion, le Premier ministre Nawaf Salam a souligné "la nécessité de déposer les armes illégales, conformément au document d'accord national et à la déclaration ministérielle, et d'empêcher le Hamas ou toute autre faction de porter atteinte à la sécurité nationale et à la stabilité du Liban".

Il a déclaré que "la sécurité du territoire libanais est au-dessus de tout", soulignant "le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, en vertu du droit international et de l'initiative de paix arabe".

Une source de sécurité a révélé à Arab News que cette mesure s'inscrit dans le contexte de la demande de l'armée libanaise que le Hamas livre quatre individus cachés dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ain Al-Hilweh, soupçonnés d'être impliqués dans la planification de tirs de roquettes.

Ils sont considérés comme des cadres militaires, alors que les quatre individus déjà détenus par l'armée ne sont que des exécutants qui ont mis en place et lancé les roquettes.

« Le Hamas a tenté de dissuader les agences de sécurité d'arrêter les quatre cadres en téléphonant à des personnalités politiques, notamment au président du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah », a rapporté une source. 

Toutefois, il a été répondu que l'affaire relevait de la compétence de l'armée libanaise et que personne n'interviendrait en faveur du Hamas contre les intérêts libanais.

"Le Hamas a atteint un niveau d'audace inacceptable, d'autant plus que le mouvement a lié la remise de ses armes aux autorités libanaises à la remise par le Hezbollah de ses propres armes", a regretté Hisham Debsi, directeur du Centre Tatweer pour les études stratégiques et le développement humain et également chercheur palestinien.

M. Debsi a ajouté que "le processus de désarmement des camps palestiniens se déroulera par étapes et en coordination avec l'Autorité palestinienne et le mouvement Fatah". C'est là que réside l'importance de la prochaine visite du président palestinien Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai".

Il s'agira de la troisième visite de M. Abbas au Liban, après celles de 2007 et 2009.

Devant le palais présidentiel, après avoir rencontré l'ancien président Michel Suleiman, M. Abbas a affirmé : "Nous mettrons en œuvre toutes les demandes des autorités libanaises concernant la remise des armes palestiniennes, qui ne servent plus la cause palestinienne mais lui sont plutôt défavorables."

« Le Hezbollah, en revanche, donne la priorité à la résolution de la question des armes dans les camps avant de discuter de ses propres armes. À mon avis, il s'agit d'une tactique pour gagner du temps. Je pense que cette manœuvre a échoué, comme le montre la position du Conseil supérieur de la défense aujourd'hui, après que le Hamas a franchi une ligne rouge libanaise en lançant des roquettes - une erreur fatale », a précisé M. Debsi.

« Il est inacceptable de négliger les dépôts d'armes dans les camps, qu'ils aient été acheminés clandestinement par le Hezbollah ou d'autres partis. Les autorités libanaises connaissent l'emplacement des dépôts de roquettes et de munitions. L'un de ces dépôts, situé dans le camp de Burj Al-Shemali, a explosé, causant la mort de 24 personnes », a-t-il souligné.

« La remise des armes et le rejet de toute enclave de sécurité à l'intérieur des camps est une question politique. Ce qu'il faut, c'est soumettre les camps à la loi et demander des comptes aux Palestiniens conformément à la loi », a-t-il expliqué. 

« Le désarmement des camps est une étape vers leur réconciliation avec l'État libanais, sur la base de la souveraineté et de la loi dans les camps », a noté M. Debsi. 

Il a également souligné que "les réfugiés palestiniens, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de leurs maisons dans les camps, sont dans un état général de mécontentement à l'égard de toutes les parties palestiniennes, car leurs préoccupations sont ailleurs".

Ghassan Ayoub, un responsable des médias du camp d'Ain Al-Hilweh chargé du dossier des personnes recherchées, a déclaré à Arab News : "La question des armes palestiniennes n'a pas encore été officiellement discutée entre les autorités libanaises et l'Organisation de libération de la Palestine. Lorsqu'elle sera abordée, elle devra se fonder sur le principe des droits et des devoirs. Nous avons vécu des expériences sanglantes avec la question de la remise d'armes dans les camps, ce qui a conduit en 1982 au massacre de Sabra et Chatila contre des Palestiniens désarmés à l'époque."

M. Ayoub a déclaré que les armes trouvées parmi les réfugiés palestiniens dans les camps sont des kalachnikovs et des armes de poing, que l'on trouve couramment dans les foyers libanais également.

Il a souligné que ces armes ne sont plus efficaces par rapport à l'armement israélien de pointe utilisé dans les attaques contre le Liban, la bande de Gaza et la Cisjordanie.

Il a ajouté que les camps palestiniens avaient initialement exprimé leur sympathie à l'égard de l'opération du Hamas contre le déluge d'Al-Aqsa, mais que l'opinion publique avait changé à mesure que les souffrances des Palestiniens s'intensifiaient.

"Aujourd'hui, la priorité des gens est d'arrêter le génocide des Palestiniens et de stabiliser la vie des réfugiés dans les camps du Liban", a averti M. Ayoub.

Nous n'avons pas le choix, car ce qui se passe au Liban nous touche directement. Nous ne sommes pas de simples expatriés ici : nous vivons pleinement notre vie, à tous les niveaux, et nous refusons d’être considérés comme des étrangers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com