Des journalistes palestiniens sous le choc après les attaques menées par les forces israéliennes

Un soldat israélien couvre l’objectif d’une caméra lors d’une dispute avec des journalistes qui filmaient les affrontements dans le village de Deir Sharaf, à Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 20 octobre 2022. (AFP).
Un soldat israélien couvre l’objectif d’une caméra lors d’une dispute avec des journalistes qui filmaient les affrontements dans le village de Deir Sharaf, à Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 20 octobre 2022. (AFP).
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Publié le Mercredi 14 décembre 2022

Des journalistes palestiniens sous le choc après les attaques menées par les forces israéliennes

  • Des journalistes déclarent à Arab News qu’Israël leur a effectivement déclaré la guerre avec la mort de la correspondante d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh en mai dernier
  • Le Syndicat des journalistes palestiniens dénonce les attaques systématiques contre les journalistes et soutient qu’elles découlent d’une décision officielle israélienne

RAMALLAH: Des journalistes palestiniens racontent à Arab News de quelle manière ils sont régulièrement la cible de l’armée, de la police et des colons israéliens.

Sous pression, des médias internationaux connus retirent des contenus de leurs sites, ce qui rend très difficile la tâche de couvrir objectivement la violence des autorités israéliennes dans la région.

Des journalistes déclarent à Arab News qu’Israël leur a effectivement déclaré la guerre avec la mort de la correspondante d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh au mois de mai dernier.

Des membres de la presse sont régulièrement blessés, arrêtés et harcelés par les forces israéliennes, qui les empêchent de voyager hors de Cisjordanie vers la Jordanie, Israël ou même la bande de Gaza, affirment-ils, ajoutant que les médias étrangers pour lesquels ils travaillent sont contraints de les expulser.

Environ mille deux cents journalistes palestiniens en Cisjordanie pensent que les atrocités régulièrement perpétrées contre eux – hors ligne et en ligne – font partie d’une campagne israélienne destinée à les empêcher de dénoncer les crimes de l’armée et de la police d’Israël.

 

EN BREF

Bien que les médias internationaux aient mené des enquêtes approfondies sur le meurtre de la journaliste Abu Akleh, les médias israéliens, eux, n’ont mené aucune investigation. Les Palestiniens les ont accusés de se rallier au récit de Tsahal sur la partie responsable.

Le 11 mai, des soldats israéliens ont tué la journaliste Abu Akleh à la périphérie de Jénine pendant qu’elle couvrait un raid. Elle a été abattue alors qu’elle portait une veste «presse», tandis que son producteur, Ali Samoudi, a été blessé. Les Forces de défense israéliennes ont initialement accusé des hommes armés palestiniens d’être responsables de l’incident, mais, sous la pression internationale, elles ont admis que leurs troupes étaient peut-être à l’origine des tirs.

Ghaida Abu Farha, responsable de la documentation des violations israéliennes contre les journalistes au ministère palestinien de l’Information, déclare à Arab News qu’il s’agit notamment de détenir des reporters sur les lieux des événements jusqu’à la fin de ces derniers, de confisquer ou de détruire du matériel de presse palestinien et d’empêcher les journalistes basés à Jérusalem de pénétrer dans la mosquée Al-Aqsa.

Elle déclare que les forces de sécurité ne reconnaissent pas les cartes d’identité des journalistes palestiniens locaux et internationaux. Au mois de mai, quarante-quatre incidents ont été enregistrés au cours desquels des journalistes palestiniens ont été battus. En juin, dix-sept comptes de journalistes palestiniens sur les réseaux sociaux ont été bloqués sous la pression israélienne. En octobre, on a documenté douze incidents qui ont empêché les journalistes de couvrir des événements. En novembre, deux insultes racistes de la part de colons contre des journalistes ont été enregistrées.

Le même mois, Tsahal a saisi la clé de voiture et la carte de presse du journaliste Saïf al-Qawasmi près du poste de contrôle militaire de Kalandia, au nord de Jérusalem.

Le 23 novembre, des colons israéliens ont attaqué l’équipe de France 24 à Jérusalem-Ouest lors de la couverture d’une explosion à la bombe. De jeunes Israéliens ont interrompu une émission en direct de la correspondante de la chaîne, Laila Odeh, et du caméraman, Nader Baybars, en utilisant des insultes racistes et en scandant «mort aux Arabes» et «retournez à Gaza».

Après cet incident, la caméra de la chaîne a été détruite. La police israélienne n’est pas intervenue malgré les appels à l’aide de la correspondante.

Le 3 septembre, la police israélienne a arrêté la journaliste de Jérusalem-Est Lama Ghosheh après qu’elle a écrit un message sur sa page Facebook qui rendait hommage à un Palestinien tué par la police israélienne. Elle a été libérée au bout d’une semaine et assignée à résidence.

Mamoun Wazwaz, photographe pour l’agence de presse chinoise Xinhua et l’agence turque Anadolu à Hébron, confie à Arab News qu’un soldat israélien lui a délibérément tiré dessus avec deux balles de métal le 11 mars alors qu’il filmait des affrontements entre de jeunes Palestiniens et des soldats israéliens dans le quartier de Bab al-Zawiya et dans la rue Al-Shuhada, à Hébron. Il se tenait pourtant loin des jeunes et portait une veste qui portait la mention «presse».

M. Wazwaz a déposé une plainte auprès de la police militaire israélienne contre le soldat en question, mais aucune mesure n’a été prise. Il hésite désormais à s’approcher des affrontements, redoutant d’être à nouveau pris pour cible.

«Souvent, le bon endroit pour prendre une photo se situe à proximité du champ de tir. Je préfère ne pas m’en approcher et me contenter d’une image de moindre qualité», explique M. Wazwaz.

Sa page Facebook a également été interdite.

M. Wazwaz indique que de tels incidents ont contraint les agences de presse à les empêcher de couvrir des événements importants et à limiter leur couverture de militants et de représentants d’institutions des droits de l’homme.

«Lorsque des événements violents se produisent, j’entre dans un état d’autoconflit: est-ce que je prends un risque en prenant des photos? J’ai une famille qui a besoin de moi, alors peut-être que je ne devrais pas mettre ma vie en danger», indique M. Wazwaz.

«Ils prennent les journalistes palestiniens pour cibles puisque ce sont les seuls à documenter leurs violations contre les Palestiniens.»

Mohammed Daraghmeh, un journaliste palestinien chevronné, déclare à Arab News que le fait de tuer des journalistes ou de les blesser l’affectait en tant que directeur de bureau d’une chaîne satellite arabe bien connue. Il a donc cessé d’envoyer les membres de son équipe couvrir des événements importants.

«Je suis cent fois plus prudent qu’avant en ce qui concerne la couverture sur le terrain, de peur qu’un membre de mon équipe ne soit tué ou blessé», souligne M. Daraghmeh.

Ali Samoudi, correspondant pour le journal local Al-Quds et producteur au sein d’Al Jazeera à Jénine, en Cisjordanie, confie à Arab News que le meurtre de sa collègue Abu Akleh ainsi que ses blessures par balle dans le dos constituent un message: les forces israéliennes tueront tous les journalistes palestiniens qui documentent les événements dans les territoires palestiniens.

«La présence de journalistes perturbe l’occupation et peut limiter sa liberté de commettre des crimes. Elle cherche donc à éloigner les journalistes des zones où elle opère», précise M. Samoudi.

L’année en cours est la pire pour les médias palestiniens depuis que M. Samoudi a commencé son travail de journaliste, il y a trente-deux ans. La violence de Tsahal contre les journalistes palestiniens a à ce point augmenté que de nombreux médias arabes et internationaux ont peur d’envoyer des équipes à Jénine, précise-t-il.

Bien que les médias internationaux aient mené des enquêtes approfondies sur le meurtre de la journaliste Abu Akleh, les médias israéliens, eux, n’ont entrepris aucune investigation. Les Palestiniens les ont accusés de se rallier au récit de Tsahal sur la partie responsable.

Le Syndicat des journalistes palestiniens dénonce les attaques systématiques contre les journalistes palestiniens et il soutient qu’elles découlent d’une décision israélienne officielle qui consiste à ne tolérer aucune couverture des crimes de l’occupation contre les Palestiniens.

Cependant, les autorités israéliennes ont nié avoir pris pour cibles des journalistes.

Le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de Tsahal pour les médias internationaux, précise à Arab News: «Il est impossible que Tsahal tire intentionnellement sur des civils et des journalistes non impliqués. Si une erreur se produit, c’est tragique; il est impossible que ces

choses se produisent intentionnellement.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com