STOCKHOLM: L'opposition bélarusse demande l'ouverture d'une enquête internationale après la mort la semaine dernière d'un opposant de 31 ans arrêté par la police du régime du président Loukachenko, a affirmé mardi sa dirigeante Svetlana Tikhanovskaïa.
La figure de proue du mouvement de contestation contre le dirigeant au pouvoir depuis 1994 souhaite « une enquête internationale ». « Si nous n'avons pas de droit dans notre pays, pas de justice dans notre pays, nous demandons une aide internationale et les pays où la démocratie prévaut, où la loi prévaut, nous aideront », a-t-elle déclaré.
« Nous allons voir si c'est possible, mais je suis sûre que ça doit être fait », a insisté la cheffe de l'opposition.
En exil à l'étranger depuis la réélection contestée du président Loukachenko en août, Svetlana Tikhanovskaïa a rencontré mardi à Stockholm la ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde, pour obtenir du soutien pour cette enquête et pour de nouvelles sanctions européennes visant le régime bélarusse.
Roman Bondarenko, 31 ans, a été arrêté par la police mercredi dernier à Minsk après une altercation entre des habitants et des hommes masqués qui retiraient des rubans rouges et blancs, les couleurs de l'opposition, accrochés dans une cour d'immeuble.
Souffrant de lésions cérébrales, il est mort le lendemain dans un hôpital, sur fond de lourds soupçons de passage à tabac lors de sa détention.
« Ce tabassage mortel est la dernière conséquence des actions scandaleuses et honteuses des autorités bélarusses », a dénoncé Linde au cours de l'entretien commun avec Mme Tikhanovskaïa.
La Suède, qui prend le 1er janvier la présidence tournante de l'OSCE, « n'accepte pas cette impunité et nous sommes en faveur d'ajouter plus de gens, d'entités et d'entreprises sur la liste des sanctions européennes », a-t-elle expliqué.
Svetlana Tikhanovskaïa avait déjà rencontré lundi matin des ambassadeurs de plusieurs pays (Suède, Danemark, Pays-Bas, Canada, Irlande) pour demander une enquête internationale sur la mort de Roman Bondarenko.
« Les ambassadeurs ont soutenu l'ouverture d'une enquête internationale pour les crimes contre le peuple bélarusse, sous juridiction internationale », avait affirmé son entourage dans un communiqué.
Les autorités bélarusses ont annoncé lundi que plus de 700 personnes avaient été maintenues en détention après la nouvelle manifestation la veille de l'opposition, qui protestait à la suite de la mort du jeune opposant.