Les merveilles du paysage urbain saoudien témoignent de l'influence du design italien

Diriyah abrite également le quartier de Qasr al-Hukm, revitalisé par l'architecte italien Marco Albini au milieu des années 1970 (Photo fournie)
Diriyah abrite également le quartier de Qasr al-Hukm, revitalisé par l'architecte italien Marco Albini au milieu des années 1970 (Photo fournie)
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Publié le Samedi 17 décembre 2022

Les merveilles du paysage urbain saoudien témoignent de l'influence du design italien

  • Des gratte-ciels aux métros en passant par les salles de spectacle, les plus grands architectes italiens ont laissé leur empreinte dans le Royaume
  • Le design de haut niveau est le pilier des relations diplomatiques entre l'Arabie saoudite et l'Italie depuis 90 ans

RIYAD: Alors que l'Arabie saoudite et l'Italie célèbrent les 90 ans de leurs relations diplomatiques officielles, les preuves de leurs solides liens d'amitié se retrouvent dans la brique et le mortier de leurs villes respectives, dans les chefs-d'œuvre architecturaux comme dans les innovations uniques en matière de design.

Parmi les exemples les plus marquants de cette collaboration figure la place culturelle Al-Balad, qui accueille le Festival international du film de la mer Rouge à Djeddah, rénovée par le cabinet d'architectes romain Schiattarella Associati.

Dans le quartier historique de Diriyah, à proximité de Riyad, l'architecte italien Amedeo Schiattarella, fondateur et président du cabinet éponyme, est également responsable de Diriyah Art Futures – le premier centre d'arts numériques au monde consacré à l'éducation – dont la construction sera achevée l'année prochaine.

Le site de 10 000 mètres carrés servira non seulement de pôle d'innovation, mais aussi de destination touristique, parsemée d'hôtels, de restaurants, de parcs et de cafés installés sur le site historique de la naissance de l'État saoudien.

La salle de concert Maraya, un impressionnant monument de 9 740 miroirs qui se fond dans le paysage, est conçue par le cabinet d'architecture italien Gio Forma et imaginée par l'architecte Florian Boje qui s'appuie sur une philosophie fascinante (Photo fournie).
La salle de concert Maraya, un impressionnant monument de 9 740 miroirs qui se fond dans le paysage, est conçue par le cabinet d'architecture italien Gio Forma et imaginée par l'architecte Florian Boje qui s'appuie sur une philosophie fascinante (Photo fournie).

Diriyah abrite également le Qasr al-Hukm (palais de justice), rénové par l'architecte italien Marco Albini au milieu des années 1970.

En l'espace de quelques années, la région autrefois négligée d'AlUla, dans le nord-ouest du Royaume, s'est également transformée en un ravissant musée à ciel ouvert inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, qui attire des visiteurs du monde entier.

L'impressionnante salle de concert Maraya d'AlUla, un édifice recouvert de 9 740 miroirs qui lui permettent de se fondre parfaitement dans le paysage environnant, a été conçue par le cabinet d'architecture italien Gio Forma et imaginée par l'architecte Florian Boje.

Maraya a été le premier projet réalisé dans le cadre du plan directeur Journey Through Time, une initiative saoudienne visant à préserver l'oasis culturelle du Royaume et à explorer 200 000 ans d'héritage à AlUla, depuis les Nabatéens.

Dans le cadre du programme de réforme sociale et de diversification économique Vision 2030 du Royaume, Maraya vise à faire connaître l'héritage culturel et le paysage particulier de la région.

Les liens entre la salle de concert Maraya et l'Italie ne se limitent pas à son architecture. Le lieu accueille régulièrement des artistes italiens. Le ténor Andrea Bocelli s'y est produit à quatre reprises lors du festival annuel Winter at Tantora.

La Grande Mosquée de Rome a été largement financée par le roi Faiçal à près de 20 millions d'euros et conçue par des architectes italiens et arabes (Photo fournie).
La Grande Mosquée de Rome a été largement financée par le roi Faiçal à près de 20 millions d'euros et conçue par des architectes italiens et arabes (Photo fournie).

Gio Forma est également responsable de l'aéroport du prince Abdel Majeed ben Abdelaziz à AlUla et a présenté un projet de rénovation de l'hôtel Al-Muazzam Fort à Tabuk, dans le nord-ouest de l'Arabie saoudite.

La participation italienne aux projets d'infrastructure du Royaume n'est pas un phénomène récent. Webuild, une société d'ingénierie milanaise, fondée à l'origine sous le nom d'Impregilo en 1959, est à l'origine de multiples projets d'infrastructures durables dans le Royaume depuis 1966.

L'entreprise, aujourd'hui dirigée par son PDG Pietro Salini, a conçu des logements, les modèles architecturaux d'hôpitaux ainsi que des méthodes durables d'approvisionnement en eau. Son œuvre la plus remarquable est la Kingdom Tower, un gratte-ciel de 41 étages et 302,3 mètres de haut situé dans le quartier Al-Olaya de Riyad.

Webuild a dernièrement contribué à la conception du métro de Riyad.

La société d'ingénierie Proger, basée à Pescara, est une autre entreprise italienne qui a contribué à la vie culturelle du Royaume en gérant Riyadh Art. Cette dernière est à l'origine de Noor Riyadh, le plus grand festival annuel de lumières d'Arabie saoudite, qui transforme la capitale en une galerie à ciel ouvert.

Le festival de 2022 a battu six records mondiaux, dont celui de la plus grande manifestation d'art lumineux.

L'Arabie saoudite a également marqué de son empreinte le paysage religieux, social et culturel de l'Italie, notamment avec la Grande Mosquée de Rome, la plus grande du monde occidental, qui peut accueillir 12 000 fidèles.

Le roi Faiçal a contribué à hauteur de 20 millions d'euros (21 millions de dollars) au financement de la mosquée, conçue et réalisée par des architectes italiens et arabes.

La coopération en matière de design entre l'Italie et l'Arabie saoudite ne s'arrête pas à l'architecture.

Plus récemment, le programme Saudi 100 Brands de la Commission de la mode, une initiative visant à promouvoir les créateurs saoudiens et à leur offrir une plateforme mondiale, a vu sa première série de créateurs présenter leur travail à la semaine de la mode de Milan, en collaboration avec White Milano.

Le Royaume continue de diversifier son économie dans les domaines des loisirs, de l'hôtellerie et du tourisme, de développer ses industries créatives, ses établissements universitaires et ses lieux de loisirs, et de devenir une destination régionale majeure pour la vente au détail, la restauration et les affaires. Les liens qui unissent les designers, les architectes et les ingénieurs saoudiens et italiens ne cesseront sans aucun doute de s'épanouir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
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  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.