Mondial: la tension monte avant Argentine-France, finale étoilée

Le Mondial-2022 au Qatar, atypique et décrié, s'achève dimanche (16h00) dans la fièvre d'une finale stratosphérique opposant l'Argentine de l'astre Lionel Messi et la France de la comète Kylian Mbappé. (Photo, AFP)
Le Mondial-2022 au Qatar, atypique et décrié, s'achève dimanche (16h00) dans la fièvre d'une finale stratosphérique opposant l'Argentine de l'astre Lionel Messi et la France de la comète Kylian Mbappé. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 18 décembre 2022

Mondial: la tension monte avant Argentine-France, finale étoilée

Le Mondial-2022 au Qatar, atypique et décrié, s'achève dimanche (16h00) dans la fièvre d'une finale stratosphérique opposant l'Argentine de l'astre Lionel Messi et la France de la comète Kylian Mbappé. (Photo, AFP)
  • Quatre ans après Moscou, la France peut s'adjuger un deuxième titre d'affilée, une performance inédite depuis le Brésil de Pelé, Vava et Garrincha en 1962
  • Au crépuscule de sa carrière, Messi (35 ans) rêve de s'offrir en dessert le seul trophée qui lui manque pour devenir, enfin, le «Roi Leo», trente-six ans après le titre du «Dios» Maradona

DOHA: La tension monte dimanche au stade de Lusail, terminus d'un Mondial-2022 atypique et décrié au Qatar, avant l'imminente finale (16h00) entre l'Argentine de l'astre Lionel Messi et la France de la comète Kylian Mbappé, chacune tendue vers le rêve d'une troisième étoile.

Les nombreux et bruyants supporters argentins, habillés du mythique maillot blanc à rayures bleu ciel, ont commencé à investir l'enceinte flambant neuve de près de 90 000 places, symbole de la démesure de l'émirat gazier, avec force chants et sifflets, déjà, quand le visage de Mbappé est apparu sur les écrans géants.

Le duel avec Messi retient l'attention du quotidien argentin Clarin: c'est "l'autre finale" entre "la star qui est déjà une légende contre le crack qui veut absolument hériter de son trône". Avec son dribbleur génial, l'Argentine peut "mettre fin à 36 ans de frustration" en Coupe du monde, écrit La Nacion.

A Doha, deux ambitions vont entrer en collision à Lusail pour une finale en apothéose qui prodiguera ivresse d'un côté, détresse de l'autre, un grand classique de la narration sportive.

Le livre d'or de la Coupe du monde retient le visage des vainqueurs, de Mario Kempes (1978) à Hugo Lloris (2018) en passant par Diego Maradona (1986) et Zinédine Zidane (1998), figures historiques de l'Albiceleste et des Bleus.

"Jouer une finale de Coupe du monde est un rêve d'enfant. Allons chercher cette troisième étoile !", a écrit Zidane sur Instagram. "C'est l'heure... tous ensemble", a aussi encouragé Karim Benzema, blessé juste avant le Mondial.

Quatre ans après Moscou, la France peut s'adjuger un deuxième titre d'affilée, une performance inédite depuis le Brésil de Pelé, Vava et Garrincha en 1962. Ses espoirs reposent en partie sur Mbappé, bientôt 24 ans, qui a fait du Mondial son "obsession".

«Être prêt à souffrir»

Les Bleus sont arrivés au Qatar dans la brume de résultats décevants, touchés par des doutes tactiques et submergés par un torrent de blessures. Mais ils se sont transformés en monstre froid qui a enjambé les obstacles les uns après les autres avec résilience, solidarité, et l'expérience des rescapés de Russie (Olivier Giroud, Antoine Griezmann, Raphaël Varane...).

"Ce qu'on a réalisé, c'est très fort, mais c'est le dernier match le plus difficile", a lancé le capitaine Lloris, conscient qu'il faut "être prêt à souffrir, à faire les efforts, à se surpasser malgré la fatigue".

Le gardien de Tottenham fait face à un ogre du football mondial. Au crépuscule de sa carrière, Messi (35 ans) rêve de s'offrir en dessert le seul trophée qui lui manque pour devenir, enfin, le "Roi Leo", 36 ans après le titre du "Dios" Maradona.

Le génie aux sept Ballons d'Or est accompagné d'une armée à son service: ses lieutenants Rodrigo De Paul et Alexis Mac Allister au milieu, le "soldat" Nicolas Otamendi et son associé Cristian Romero en défense, le robuste gardien Emiliano Martinez et la surprise offensive Julian Alvarez.

Il sera également poussé par l'élan fantastique de dizaines de milliers de supporters, intenables à Doha depuis plus d'un mois.

Ces "hinchas" bruyants et surchauffés "nous donnent le sentiment de jouer en Argentine", assure "Dibu" Martinez. "Nous avons le meilleur public du monde, ils espèrent qu'on leur apporte du bonheur et cela nous touche", appuie le sélectionneur Lionel Scaloni.

"Nos adversaires seront sur le terrain, pas en tribunes", rétorque Didier Deschamps, capitaine de la première étoile en 98 et entraîneur lors de la deuxième en 2018.

Di Maria titulaire

Le patron des Bleus a vu plusieurs de ses titulaires touchés par un virus ces derniers jours, notamment en défense. Mais finalement, il a pu aligner son équipe-type, dimanche, avec Raphaël Varane et Dayot Upamecano en défense centrale, Adrien Rabiot au milieu, Olivier Giroud à la pointe d'une attaque où Mbappé et Ousmane Dembélé tenteront de faire la différence.

En face, Scaloni a décidé de titulariser l'ancien Parisien Angel Di Maria, semble-t-il débarrassé des problèmes musculaires qui l'ont empêché de jouer durant la majorité de la phase à élimination directe.

Le coup de sifflet final consacrera le génie de Messi ou la précocité de Mbappé, les deux têtes de gondole du Paris Saint-Germain sous bannière qatarie, lors de cette finale organisée le jour de la fête nationale du Qatar.

Le petit émirat gazier, visé par de nombreuses polémiques extra-sportives, s'offre une exposition maximale à l'issue de la première Coupe du monde organisée dans le monde arabe, diffusée aux quatre coins du globe et disputée devant un parterre de chefs d’État.

Le président français Emmanuel Macron est ainsi arrivé à Doha, a indiqué dimanche matin l'agence de presse qatarie QNA. "On remet ça?", a-t-il écrit dans un message sur les réseaux sociaux accompagné d'une vidéo des célébrations vécues dans le vestiaire après la demie.

 


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.