Un sommet à Amman pour tenter de désamorcer les crises régionales

Des dignitaires posent pour une photo de famille au début de la "Conférence de Bagdad pour la coopération et le partenariat" à Sweimeh, au bord de la mer Morte, dans le centre-ouest de la Jordanie, le 20 décembre 2022. (AFP)
Des dignitaires posent pour une photo de famille au début de la "Conférence de Bagdad pour la coopération et le partenariat" à Sweimeh, au bord de la mer Morte, dans le centre-ouest de la Jordanie, le 20 décembre 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 20 décembre 2022

Un sommet à Amman pour tenter de désamorcer les crises régionales

  • La conférence «Bagdad II» se tient sur les rives de la mer Morte, après une première édition dans la capitale irakienne en août 2021 à l'initiative d'Emmanuel Macron et de l'Irak
  • «L'objet d'une telle réunion est de mettre autour de la table des voisins, des partenaires de l'Irak pour essayer d'avancer en favorisant le dialogue», selon la présidence française

AMMAN : La Jordanie accueille mardi un sommet rassemblant le président français et des représentants des principaux acteurs du Moyen-Orient, dont l'Iran et l'Arabie saoudite, pour tenter de désamorcer les crises qui secouent la région.

La conférence "Bagdad II" se tient sur les rives de la mer Morte, après une première édition dans la capitale irakienne en août 2021 à l'initiative d'Emmanuel Macron et de l'Irak.

"L'objet d'une telle réunion est de mettre autour de la table des voisins, des partenaires de l'Irak pour essayer d'avancer en favorisant le dialogue", selon la présidence française.

Un pari difficile dans une région toujours instable. L'Iran réprime dans le sang une vague de manifestations contre le pouvoir, l'Irak sort tout juste d'un an de crise politique, la Syrie demeure un terrain d'affrontements entre puissances et le Liban est sans président, pour ne citer que quelques-unes des crises régionales.

Selon l'Elysée, la rencontre vise à "apporter un soutien à la stabilité, la sécurité, la prospérité de l'Irak et traiter de l'ensemble de la région puisque l'Irak en est un pays pivot".

"Ce sommet a de grandes ambitions mais personne ne s'attend à des miracles", estime Riad Kahwaji, directeur de l'Institut du Proche-Orient et du Golfe pour les analyses militaires (Inegma).

Il explique que la France joue un rôle crucial, en "gardant le fil du dialogue au nom des Occidentaux avec l'Iran, surtout que les négociations de Vienne sur le nucléaire (iranien) sont actuellement en difficulté".

«Bonne opportunité»

Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'Union européenne qui coordonne ces pourparlers, sera présent en Jordanie, tout comme le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian.

Ce dernier a estimé que ce sommet serait "une bonne opportunité" pour l'Iran "de finaliser" les négociations sur le nucléaire.

Son homologue saoudien Fayçal ben Farhane est attendu à la conférence, de même que l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

Pour M. Kahwaji, analyste basé à Dubai, il faudra voir "quelle est la disposition de Téhéran, qui joue un rôle central dans les crises de la région, de l'Irak à la Syrie en passant par le Liban et le Yémen, à faire des compromis".

Téhéran a accusé pour sa part plusieurs pays étrangers d'encourager le mouvement de contestation inédit en Iran, déclenché après la mort en détention d'une jeune Kurde.

"Nous sommes disposés à revenir à des relations normales et rouvrir les ambassades quand la partie saoudienne sera prête", a assuré lundi M. Amir-Abdollahian.

L'entrée en jeu de l'Iran dans le conflit ukrainien à travers la fourniture de drones à la Russie complique encore la situation, selon M. Kahwaji.

Test pour l'Irak

La conférence fera figure de test pour le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, désigné en octobre après plus d'une année d'impasse politique et jugé plus proche de l'Iran que son prédécesseur.

"Le Premier ministre Soudani co-organise avec nous cette conférence. Donc, il y a une volonté de continuité de sa part qui est à relever", souligne la présidence française.

Hamzeh Hadad, chercheur invité au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), estime que "les Irakiens et les non-Irakiens aimeraient voir la réunion déboucher sur un programme plus sérieux" qu'en 2021.

Le sommet doit en outre se pencher sur des problèmes communs, comme le réchauffement climatique et la sécurité alimentaire, ainsi que sur la coopération régionale en matière d'énergie.

Emmanuel Macron, qui s'est rendu lundi sur le porte-avions français Charles de Gaulle au large de l'Egypte pour la fête de Noël avec les troupes françaises, s'entretiendra également avec le roi de Jordanie Abdallah II, "allié dans la lutte contre le terrorisme", selon Paris.

L'armée jordanienne s'est déployée en force depuis l'aéroport d'Amman jusqu'au centre de conférence de la mer Morte, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale, où se tient la réunion.


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com