Le Maroc veut capitaliser diplomatiquement sur son brillant parcours au Mondial

Des supporters applaudissent alors que l'équipe nationale de football du Maroc arrive au centre de la capitale Rabat, le 20 décembre 2022, après la Coupe du monde Qatar 2022. (AFP).
Des supporters applaudissent alors que l'équipe nationale de football du Maroc arrive au centre de la capitale Rabat, le 20 décembre 2022, après la Coupe du monde Qatar 2022. (AFP).
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Publié le Mercredi 21 décembre 2022

Le Maroc veut capitaliser diplomatiquement sur son brillant parcours au Mondial

  • Du Cap à Dakar, et de Tunis à Doha, l'équipe marocaine, qui s'est inclinée en demi-finale contre la France, a rendu fières les foules arabes et africaines
  • «Le Maroc est le premier pays africain, islamique et colonisé au 20e siècle à atteindre ce niveau en Coupe du monde», note Pierre Vermeren, spécialiste du Maroc contemporain et du Maghreb

RABAT : Le Maroc espère capitaliser sur l'épopée de son équipe nationale au Mondial pour engranger des gains diplomatiques et rehausser auprès des opinions publiques dans le monde arabe une image écornée par son rapprochement avec Israël.

La vague de soutien sans précédent qui a accompagné les Lions de l'Atlas tout au long de leur parcours jusqu'en demi-finale, exploit historique pour un pays arabe ou africain, semble avoir été décuplée par l'attachement à la cause palestinienne affichée par les joueurs et les supporteurs marocains au Qatar à grand renfort de drapeaux palestiniens agités sur la pelouse et dans les gradins.

Critiqué à domicile et par la rue arabe depuis la normalisation avec Israël en décembre 2020, le royaume chérifien est en effet apparu, le temps du Mondial, comme le héraut des Palestiniens lors de cet évènement planétaire retransmis en direct dans le monde entier.

Il a, par la même occasion, coupé l'herbe sous le pied de son grand rival algérien, soutien indéfectible de la cause palestinienne, ce qui ne l'empêche de renforcer ses liens avec l'Etat hébreu.

Selon Tajeddine Housseini, professeur de relations internationales, la normalisation avec Israël "ne veut pas dire que le Maroc a tourné le dos à la cause palestinienne".

«Soft power»

"L'équipe nationale et ses supporters n'ont fait que le confirmer au Qatar. D'ailleurs, je crois que les Palestiniens sont le seul peuple à avoir improvisé des chansons à la gloire de l'équipe marocaine", observe-t-il.

Le "Front Marocain de Soutien à la Palestine et Contre la Normalisation" n'a pas manqué de saluer "les héros marocains et leurs supporters arborant le drapeau palestinien", y voyant "la meilleure expression de la solide fraternité qui lie les deux peuples".

Au-delà du standing du Maroc auprès de l'opinion publique arabe, "le parcours extraordinaire du Maroc dans ce mondial donne évidemment une excellente image du pays qui utilise depuis plusieurs années le +soft power+ pour affirmer sa présence à l'international", explique à l'AFP Moncef El Yazghi, spécialiste des politiques du sport.

"Bien avant le Mondial, le Maroc a misé sur une diplomatie du football envers les pays africains avec plus de 30 accords de coopération avec des fédérations africaines", relève M. El Yazghi.

Du Cap à Dakar, et de Tunis à Doha, l'équipe marocaine, qui s'est inclinée en demi-finale contre la France, a rendu fières les foules arabes et africaines.

Même en Algérie, si les médias officiels ont quasiment passé sous silence les performances des Marocains, la population a applaudi leurs exploits.

"Le Maroc est le premier pays africain, islamique et colonisé au 20e siècle à atteindre ce niveau en Coupe du monde", note pour l'AFP Pierre Vermeren, spécialiste du Maroc contemporain et du Maghreb.

«Visibilité inestimable»

"L'attention a été captée par cette sélection inédite et inattendue, qui a permis au Maroc de remporter une victoire symbolique majeure sur l'Algérie, mais aussi une revanche symbolique, sportive et politique sur ses voisins: l'Espagne, le Portugal et la France (malgré sa défaite)", avance l'historien.

Le Maroc rêvait depuis des décennies de jouer dans la cour des grands, souligne-t-il, "cette fois c'est le cas".

"Ce sont des milliers d'articles sur les supports de presse les plus prestigieux qui mettent en avant le royaume et sa sélection de football. Une mine d'or en terme de 'soft power' et de rayonnement à l'échelle mondiale", a exulté le site économique Médias24.

Une mine d'or économique aussi ?

"C'est une excellente opportunité qu'il faudra saisir", déclare à l'AFP Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH).

"Les exploits de l'équipe nationale, mais aussi l'extraordinaire image qu'a donné le public marocain, nous donnent une visibilité inestimable auprès des milliards de téléspectateurs", estime M. Zelmat.

Selon le ministère du Tourisme, cette Coupe du Monde a suscité un intérêt sans précédent pour le Maroc, notamment auprès de leaders d'opinion qui ont vanté l'épopée des Lions de l'Atlas. Une publicité inespérée.

"Le Maroc était évidement connu en Europe occidentale mais pas forcément chez les touristes en Asie ou en Amérique latine. Aujourd'hui, il est connu partout dans le monde", opine le patron de la FNIH.

Toutefois, le blason du royaume pourrait être terni par un scandale de corruption présumé au Parlement européen dans lequel, selon des eurodéputés et des journaux européens, est impliqué le Maroc, au côté du Qatar.


Syrie: Chareh à Alep un an après l'offensive sur la ville

Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad. (AFP)
Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad. (AFP)
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  • "Alep renaît, et avec elle, c'est toute la Syrie qui renaît", a lancé l'ancien jihadiste devant plusieurs centaines de personnes rassemblées devant la célèbre citadelle d'Alep
  • Peu après, il est apparu au sommet de la tour de l'édifice près d'un immense drapeau syrien, dans ce site emblématique gravement endommagé durant les années de guerre

ALEP: Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad.

Il y a un an jour pour jour, cette coalition partie d'Idleb, plus au nord, arrivait aux portes de la deuxième ville de Syrie dont elle prendra le contrôle deux jours plus tard. Le 8 décembre, elle s'emparait de la capitale Damas.

"Alep renaît, et avec elle, c'est toute la Syrie qui renaît", a lancé l'ancien jihadiste devant plusieurs centaines de personnes rassemblées devant la célèbre citadelle d'Alep.

Peu après, il est apparu au sommet de la tour de l'édifice près d'un immense drapeau syrien, dans ce site emblématique gravement endommagé durant les années de guerre.

Alep avait été l'un des premiers foyers de manifestations contre le pouvoir d'Assad en 2011, qui avaient dégénéré en guerre civile.

Pendant quatre ans, la ville est restée divisée entre un secteur loyaliste à l'ouest, où vivait la majorité de la population, et les rebelles dans une zone à l'est.

Avec l'appui de l'allié russe, les forces gouvernementales syriennes avaient repris le contrôle total de la ville fin 2016, avant que la coalition islamiste menée par M. Chareh ne s'en empare huit ans plus tard.

L'offensive de la coalition, lancée le 27 novembre 2024, a mis fin à plus d'un demi-siècle de domination du clan Assad.


Le pape appelle les Libanais à «rester» dans leur pays

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
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  • Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël
  • Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a exhorté dimanche les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique a aggravé l'émigration massive, et appelé à la "réconciliation" pour surmonter les profonds clivages politiques et communautaires au Liban.

Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël.

Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens.

Léon XIV a également souligné le besoin "d’autorités et d’institutions qui reconnaissent que le bien commun est supérieur à celui d’une partie", et appelé la classe dirigeante à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Evoquant "une hémorragie de jeunes et de familles" quittant le pays, il a reconnu qu'"il arrive parfois qu'il soit plus facile de fuir ou, tout simplement, plus pratique d'aller ailleurs". "Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays", a-t-il déclaré.

L'effondrement économique depuis 2019 a accentué l'émigration massive depuis le pays, notamment des jeunes parmi lesquels un grand nombre de chrétiens.

En l'absence de chiffres officiels, un centre de recherche indépendant, al-Doualiya, estime que 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population actuelle est estimée à 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens.

"Résilience" 

Dans son discours devant les responsables, la société civile et le corps diplomatique, accueilli par des applaudissements, le pape américain a appelé le Liban à "emprunter la voie difficile de la réconciliation" pour refermer les "blessures personnelles et collectives".

"Si elles ne sont pas soignées, si l'on ne travaille pas à une guérison de la mémoire, à un rapprochement entre ceux qui ont subi des torts et des injustices, il sera difficile d'avancer vers la paix", a-t-il mis en garde.

Le pays a connu une longue guerre civile (1975-1990) au sortir de laquelle aucun travail de mémoire ni de véritable réconciliation n'a été fait.

La dernière guerre avec Israël a approfondi les clivages, le Hezbollah chiite ayant ouvert le front contre Israël en octobre 2023 pour soutenir le Hamas palestinien, soulevant l'opposition d'une grande partie des autres communautés, dont les chrétiens.

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves".

"Vous avez beaucoup souffert des conséquences d’une économie qui tue, de l'instabilité mondiale qui a également, au Levant, des répercussions dévastatrices de la radicalisation des identités et des conflits, mais vous avez toujours voulu et su recommencer", a lancé le chef de l'Eglise catholique.

Pour sa part, le président libanais Joseph Aoun, seul chef d'Etat chrétien du monde arabe, a assuré dans son discours que "la sauvegarde du Liban, unique modèle de coexistence" entre chrétiens et musulmans, "est un devoir pour l’humanité".

"Car si ce modèle venait à disparaître, nul autre lieu ne pourrait le remplacer", a-t-il ajouté.

"Dites au monde entier que nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas, nous ne désespérerons pas et nous ne nous rendrons pas (...) Nous demeurons l’unique espace de rencontre, dans notre région - et si j’ose dire dans le monde entier", a encore dit le président libanais.

 


L’Arabie saoudite fournit plus de 142 milliards de dollars d’aide à 173 pays

Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
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  • Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient considérablement intensifiés

LONDRES : Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, directeur général de KSrelief, a souligné le rôle de premier plan joué par l'Arabie saoudite dans l'action humanitaire mondiale.

Lors d’une conférence sur l’humanité en médecine au Zayed Centre for Research into Rare Disease in Children, au Great Ormond Street Hospital de Londres, Al-Rabeeah a indiqué que le Royaume avait réalisé 8 406 projets humanitaires, de secours, de développement et caritatifs, pour une valeur de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays.

Cela le classe au premier rang du monde arabe et en fait l’un des principaux donateurs au niveau international.

Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient fortement développés.

Depuis sa création en 2015, KSrelief a à lui seul mis en œuvre 3 881 projets d’une valeur de plus de 8,25 milliards de dollars dans 109 pays, couvrant des secteurs clés tels que la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com