Les Houthis harcèlent les médias et poursuivent des journalistes, accuse Amnesty

Rassemblement de combattants houthis à Sanaa, au Yémen, le 19 avril 2019. (Reuters)
Rassemblement de combattants houthis à Sanaa, au Yémen, le 19 avril 2019. (Reuters)
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Publié le Jeudi 22 décembre 2022

Les Houthis harcèlent les médias et poursuivent des journalistes, accuse Amnesty

  • L’organisation internationale de défense des droits de l’homme a critiqué les Houthis pour avoir violemment attaqué les médias d’opposition
  • Amnesty International: Les Houthis doivent annuler les condamnations à mort prononcées à l’encontre de quatre journalistes, qui risquent d’être exécutés à l’issue d’un procès manifestement inique

AL-MUKALLA: Amnesty International a appelé la milice houthie du Yémen, soutenue par l’Iran, à cesser de poursuivre les journalistes emprisonnés et à mettre fin à ses violentes attaques contre les médias. Il s’agit de la dernière condamnation internationale en date d’une série de mauvais traitements infligés aux prisonniers par la milice et de suppression de la liberté d’expression.

L’organisation internationale de défense des droits de l’homme a critiqué les Houthis pour avoir violemment attaqué les médias d’opposition, arrêté et poursuivi les journalistes, et condamné à mort ou à de longues peines de prison les journalistes qui ne mâchent pas leurs mots.

«Amnesty International appelle les autorités de facto des Houthis à libérer immédiatement et sans condition tous les journalistes, militants politiques, défenseurs des droits humains et autres personnes illégalement emprisonnées uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux», indique l’organisation dans un communiqué.

«Les Houthis doivent également annuler les condamnations à mort prononcées à l’encontre des quatre journalistes, qui risquent d’être exécutés à l’issue d’un procès manifestement inique, et assurer leur libération immédiate.» 

L’indignation internationale suscitée par le traitement des journalistes est due à des informations selon lesquelles les Houthis infligent des violences mentales et physiques à quatre journalistes yéménites, les confinant dans des cellules séparées et les privant de médicaments vitaux.

Selon des militants et des proches des journalistes, Tawfiq al-Mansouri, l’un des quatre journalistes arrêtés, pourrait mourir en captivité en raison de la brutalité croissante de ses ravisseurs et de l’insuffisance des soins médicaux, puisqu’il souffre de maladies chroniques depuis le début de son incarcération, il y a sept ans.

Les Houthis ont aussi suscité l’ire des organisations étrangères lorsqu’ils ont fermé un certain nombre de stations de radio indépendantes à Sanaa pour avoir refusé de diffuser les slogans du mouvement. «Ils doivent de même mettre fin aux restrictions arbitraires qu’ils imposent à la liberté d’expression des stations de radio, notamment en les fermant et en essayant de contrôler leur contenu», a déclaré Amnesty.

Le groupe a ajouté que depuis 2015, les Houthis ont arbitrairement enlevé, agressé, fait disparaître de force et poursuivi en justice au moins 75 journalistes, militants des droits humains, professeurs et autres personnes considérées par la milice comme ayant un franc-parler. «Ces 75 personnes ont été prises pour cible en raison de leur travail de journaliste ou pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux, notamment leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de croyance», ajoute l’organisation.

Les estimations de l’organisation concernant le nombre de critiques enlevés sont infimes par rapport aux estimations données par les organisations yéménites de défense des droits de l’homme, qui les chiffrent en centaines.

Les Houthis ont pris le pouvoir au Yémen lors d’un coup d’État militaire fin 2014 et se sont rapidement dispersés dans le pays, déclenchant une guerre civile qui a coûté la vie à plus de 100 000 personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde. Les Houthis ont enlevé des centaines d’individus à Sanaa et dans d’autres régions qu’ils contrôlent, les ont soumis à d’horribles tortures, puis les ont poursuivis en justice.

Selon des militants, de nombreux détenus meurent des suites de torture, tandis que des dizaines de personnes libérées meurent peu après leur retour chez elles de maladies qui se sont développées en captivité.

Par ailleurs, les anciens prisonniers pensent que la critique mondiale de la torture des journalistes par les Houthis pourrait ne pas donner les résultats escomptés. Hisham al-Yousifi, un journaliste yéménite qui a été enlevé par les Houthis en 2015 et libéré lors d’un important échange de prisonniers en 2020, a noté que les condamnations et les appels internationaux n’ont aucun effet sur les Houthis, et que les miliciens ne l’ont libéré, lui et d’autres détenus, qu’en échange de leurs combattants.

«Ces déclarations et condamnations n’aboutiront pas à la libération des journalistes, à mon avis», a déclaré M. Al-Yousifi, ajoutant qu’il a été détenu par les Houthis pendant cinq ans malgré plus de 150 plaidoyers et déclarations d’organisations de défense des droits exigeant sa libération.

«Des mesures concrètes doivent être prises sur le terrain en refusant d’accorder aux Houthis l’aide des organisations internationales. L’ONU peut apporter son aide en qualifiant les Houthis d’organisation terroriste pour le traitement barbare qu’ils infligent aux journalistes», a souligné M. Al-Yousifi.

Les journalistes yéménites exigent depuis longtemps que le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale et l’envoyé de l’ONU pour le Yémen plaident en faveur d’un nouvel échange de prisonniers avec les Houthis, en incluant les noms des journalistes gravement malades dans la liste des personnes demandées.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les forces israéliennes tuent 13 personnes lors d'une opération dans le sud de la Syrie

Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
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  • Des troupes israéliennes ont arrêté des membres présumés de ce que l’armée a appelé l’organisation Jemaah islamique lors d’une opération nocturne dans le village syrien de Beit Jinn
  • Au moins 10 personnes auraient été tuées lors du raid, selon la télévision d’État syrienne.

DUBAÏ : Au moins 13 personnes ont été tuées et 24 blessées par les forces israéliennes lors d’un raid nocturne sur le village de Beit Jinn, dans le sud de la Syrie, selon l’agence syrienne SANA.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l’opération comme un « crime de guerre » et accusé Israël de vouloir « enflammer la région ».

« Nous dormions quand nous avons été réveillés à trois heures du matin par des tirs », a raconté le blessé Iyad Taher à l’AFP depuis l’hôpital Al-Mouwassat à Damas.

« Nous sommes sortis pour voir ce qui se passait et nous avons vu l’armée israélienne dans le village, des soldats et des chars. Puis ils se sont retirés, l’aviation est arrivée et les obus ont commencé à tomber. J’ai été touché au cou par des éclats. »

Un responsable local a indiqué à l’AFP que les forces israéliennes avaient fait irruption dans le village pour capturer trois hommes, déclenchant des affrontements.

« Après les affrontements, les forces d’occupation israéliennes ont bombardé la zone à l’artillerie et aux drones », a déclaré le responsable du village, Abdul Rahman Al-Hamrawi.

À l’hôpital, Ahmad Kamal a raconté à l’AFP que lui et d’autres « avaient ouvert le feu sur la patrouille israélienne pour se défendre et les empêcher de nous emmener. Mon frère a été tué et j’ai été blessé. »

Les troupes israéliennes affirment avoir arrêté des membres présumés de la Jamaa Islamiya, groupe basé au Liban et allié au Hamas palestinien, lors de l’opération nocturne.

Selon l’armée israélienne, les soldats ont essuyé des tirs et ont riposté avec un soutien aérien, faisant six blessés dans leurs rangs.

L’armée affirme que toutes les cibles recherchées ont été arrêtées et que plusieurs combattants ont été tués, ajoutant que des troupes restent déployées dans la zone.

Israël a mené de nombreuses frappes en Syrie en 2025, visant des secteurs autour de Damas et dans le sud du pays, affirmant vouloir contrer des menaces et protéger la communauté druze proche de la frontière.

Israël dit agir contre des groupes qu’il considère comme hostiles, tandis que les autorités syriennes affirment que les frappes ont tué des soldats.

Depuis la chute du président syrien Bachar Al-Assad en décembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau leadership à Damas, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie.

Israël a également envoyé des troupes dans la zone tampon patrouillée par l’ONU, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau du Golan depuis 1974.

Israël occupe le Golan syrien depuis 1967 et l’a annexé en 1981, une décision non reconnue par la communauté internationale.

Dans une résolution adoptée le 6 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé son ferme soutien à la « souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale » de la Syrie.

Au cours de l’été, des contacts de haut niveau ont eu lieu entre responsables israéliens et syriens, avec l’aide de Paris et Washington.

L'envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, a condamné l’attaque israélienne, la qualifiant de « violation grave et inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le métro de Riyad bat le record Guinness du plus long réseau sans conducteur

Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Le métro de Riyad comprend six lignes intégrées et 85 stations, et intègre des technologies de pointe
  • Le système de transports publics de Riyad, incluant le métro et les bus, soutient le trafic, l’économie, le développement urbain et la vie sociale de la ville

LONDRES : Le Guinness World Records a officiellement certifié le métro de Riyad comme le plus long réseau de métro sans conducteur au monde, avec 176 kilomètres, mettant en lumière les avancées rapides de l’Arabie saoudite dans le domaine des transports modernes.

Le métro de Riyad constitue un élément essentiel de l’initiative de transport public dans la capitale saoudienne. Il comporte six lignes intégrées, 85 stations, et fait appel à des technologies de pointe.

Le système fonctionne selon un modèle automatisé sans conducteur, géré par des salles de contrôle avancées garantissant des niveaux élevés de précision, de sécurité et de qualité, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

L'ouvrage de référence annuel indique que le métro de Riyad a été « conçu pour améliorer la mobilité urbaine, réduire les embouteillages et promouvoir la durabilité grâce à des solutions de transport respectueuses de l'environnement ».

Le réseau de transports publics de Riyad, incluant métro et bus, soutient le trafic de la ville, son économie, son développement urbain et sa vie sociale.

Cette réalisation met en avant les efforts de la Commission royale pour la ville de Riyad visant à adopter des concepts de transport urbain innovants et durables, démontrant son engagement en faveur d’infrastructures modernes qui améliorent la qualité de vie et soutiennent la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ajoute la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: des soldats israéliens tuent deux Palestiniens apparement en train de se rendre

Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
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  • Deux Palestiniens ont été tués lors d’une opération israélienne à Jénine, une scène filmée sous plusieurs angles: l’Autorité palestinienne parle d’« exécution sommaire », tandis qu’Israël affirme que les forces ont agi face à une menace

Jénine, Territoires palestiniens: L'armée et la police israéliennes ont annoncé jeudi examiner les circonstances dans lesquelles deux Palestiniens ont été abattus lors d'une opération conjointe de leurs forces alors qu'ils étaient apparemment en train de se rendre à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

La scène a été filmée sous plusieurs angles, notamment par un journaliste de l'AFP, dans cette ville bastion de groupes armés palestiniens.

L'Autorité palestinienne a identifié les Palestiniens tués comme Montasser Billah Mahmoud Abdullah, 26 ans, et Youssef Ali Assassa, 37 ans, dénoncé les faits comme une "exécution sommaire" et accusé les forces israéliennes de "crime de guerre documenté et complet".

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a dit apporter son "soutien total aux gardes-frontières et aux soldats de l'armée qui ont ouvert le feu sur des terroristes recherchés sortis d'un bâtiment à Jénine".

Des vidéos ayant largement circulé sur les médias sociaux montrent deux hommes sortir d'un bâtiment cerné par des soldats israéliens, les bras en l'air. On les voit ensuite se coucher à terre devant les soldats avant d'être redirigés vers l'intérieur du bâtiment. Des coups de feu retentissent. Les deux hommes gisent au sol.

Les images tournées par le JRI de l'AFP montrent les deux hommes sortir du bâtiment puis y rentrer avant les coups de feu. Un immeuble placé entre le journaliste et la scène obstrue une partie de l'image. On voit ensuite des soldats évacuer un cadavre.

- "Les terroristes doivent mourir !" -

Une fois la nuit tombée, un photographe de l'AFP a vu des Palestiniens nettoyer les lieux. Des flaques de sang maculaient encore le sol.

Dans un communiqué commun, l'armée et la police (dont dépend l'unité des gardes-frontières) indiquent que leurs forces ont procédé dans la soirée "à l'arrestation de deux individus recherchés pour des actes terroristes, notamment des jets d'explosifs et des tirs sur les forces de sécurité".

"Après leur sortie [du bâtiment où ils étaient cernés], des tirs ont été dirigés vers les suspects", ajoute l'armée, précisant que "l'incident est en cours d'examen".

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé dans un communiqué une "exécution de sang-froid".

"Les soldats ont agi exactement comme on l'attend", a estimé de son côté M. Ben Gvir. "Les terroristes doivent mourir!" a-t-il écrit sur son compte X.

Citant une source au sein des gardes-frontières, le journal de gauche Haaretz a indiqué qu'une enquête préliminaire mentionnait d'ores et déjà qu'un des deux hommes tués avait tenté de se relever après avoir été au sol et fait un "mouvement suspect", qui a décidé les policiers et les soldats à tirer.

- "Déshumanisation" -

"L'exécution documentée aujourd'hui est le résultat d'un processus accéléré de déshumanisation des Palestiniens et de l'abandon total de leurs droits par le régime israélien", a estimé B'Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.

"Il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin à l'impunité d'Israël et de traduire en justice les responsables de la planification et de l'exécution de sa politique criminelle contre le peuple palestinien", ajoute l'ONG.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël.

Elles n'ont pas cessé avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Mercredi, l'armée israélienne a annoncé le lancement d'une nouvelle opération contre les groupes armés palestinien dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.