Fumée blanche à Jérusalem! Netanyahou forme le prochain gouvernement

«Cher Président, grâce à l'énorme soutien public que nous avons reçu lors des dernières élections, je vous informe que j'ai pu former un gouvernement qui agira dans l'intérêt de tous les citoyens d'Israël» (Photo, AFP).
«Cher Président, grâce à l'énorme soutien public que nous avons reçu lors des dernières élections, je vous informe que j'ai pu former un gouvernement qui agira dans l'intérêt de tous les citoyens d'Israël» (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 décembre 2022

Fumée blanche à Jérusalem! Netanyahou forme le prochain gouvernement

  • Netanyahou avait jusqu'à 23H59 mercredi pour annoncer au président Isaac Herzog qu'il avait «réussi» à former le prochain gouvernement
  • «Je l'ai», a tweeté en hébreu Netanyahou quelques minutes avant cette échéance, pour annoncer la formation du prochain gouvernement

JÉRUSALEM: A quelques minutes d'une échéance cruciale, le Premier ministre israélien désigné Benyamin Netanyahou a annoncé tard mercredi soir être en mesure de former le prochain gouvernement avec ses partenaires des partis ultra-orthodoxes et d'extrême droite.

Vainqueur avec ses alliés des élections législatives du 1er novembre, M. Netanyahou avait jusqu'à 23H59 (21H59 GMT) mercredi pour annoncer au président Isaac Herzog qu'il avait "réussi" à former le prochain gouvernement, succédant ainsi au Premier ministre sortant Yaïr Lapid.

"Je l'ai", a tweeté en hébreu M. Netanyahou quelques minutes avant cette échéance, pour annoncer la formation du prochain gouvernement. La présidence israélienne a de son coté confirmé que M. Netanyahou avait "appelé" M. Herzog "pour l'informer" de cette nouvelle dans les délais.

"Cher Président, grâce à l'énorme soutien public que nous avons reçu lors des dernières élections, je vous informe que j'ai pu former un gouvernement qui agira dans l'intérêt de tous les citoyens d'Israël", a ajouté M. Netanyahou dans un communiqué.

Dans la foulée des élections et en vertu des règles israéliennes, M. Netanyahou avait jusqu'au 11 décembre pour annoncer son gouvernement, mais il avait demandé une prolongation de 14 jours, le maximum prévu par la loi.

Or le président Herzog ne lui avait octroyé que dix jours supplémentaires et la presse israélienne s'attendait à une annonce en journée et ce, même si la composition précise du prochain gouvernement n'était pas encore totalement ficelée.

Les partenaires sont toutefois connus, dans ce qui devrait être, selon les analystes, le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël: les deux partis ultra orthodoxes Shass et Judaïsme unifié de la Torah (UJT) ainsi que les trois formations d'extrême droite "Sionisme religieux" de Bezalel Smotrich, Force juive d'Itamar Ben Gvir et Noam d'Avi Maoz.

Au cours des dernières semaines, le parti de M. Netanyahou, le Likoud, a signé des ententes avec les partis d'extrême droite prévoyant une répartition de certains postes comme celui de ministre de la Sécurité nationale à Itamar Ben Gvir, la responsabilité des colonies en Cisjordanie occupée à Bezalel Smotrich, ou un portefeuille à Arié Dery, leader de Shass.

Cependant, les députés israéliens doivent encore voter en seconde et troisième lecture des projets de loi pour permettre à M. Dery d'occuper un poste de ministre après avoir été reconnu coupable de fraude fiscale et à M. Ben Gvir d'étendre ses futurs pouvoirs de ministre sur la police israélienne.

État de droit

La procureure générale d'Israël, Gali Baharav-Miara, a averti la semaine dernière que des projets de loi du futur gouvernement menaçaient de faire d'Israël une "démocratie qui en a le nom, mais pas l'essence".

"La politisation des forces de l'ordre portera un coup sérieux aux principes les plus fondamentaux de l'Etat de droit, c'est-à-dire l'égalité, l'absence d'arbitraire et l'impartialité", a-t-elle ajouté, précisant que "le blitz législatif" actuel pourrait mener à des changements "profonds" et nécessitait "plus de discussions".

Plus pérenne des chefs de gouvernement de l'histoire d'Israël avec 15 ans dans la fonction (1996 à 1999 et de 2009 à 2021) et donc habitué à former des coalitions, Benyamin Netanyahou doit aussi distribuer les portefeuilles ministériels au sein de sa propre formation.

Avant l'investiture du prochain gouvernement, annoncée le "plus tôt possible" par M. Netanyahou, soit la semaine prochaine ou début janvier selon les analystes, le Premier ministre désigné et ses alliés pourraient tenter de faire adopter ces projets de loi par la Knesset, le Parlement.

M. Netanyahou en outre annoncer la distribution des postes de ministres au sein de son propre camp ce qui n'est pas une mince affaire car "il y a plus de demandes de députés du Likoud pour des portefeuilles importants que de postes disponibles à la suite des accords avec les autres partenaires de la coalition", notait mercredi le quotidien de centre-droit Maariv.


L’adoption de l’IA peut contribuer à hauteur de 150 milliards de dollars aux économies du CCG, selon un rapport

Alors que la quatrième révolution industrielle est en marche, les gouvernements et les entreprises du Moyen-Orient sont de plus en plus conscients de l’évolution mondiale vers l’IA et les technologies de pointe. (Photo, AFP)
Alors que la quatrième révolution industrielle est en marche, les gouvernements et les entreprises du Moyen-Orient sont de plus en plus conscients de l’évolution mondiale vers l’IA et les technologies de pointe. (Photo, AFP)
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  • Si les résultats montrent que l’adoption de l’IA reste relativement faible dans la région MENA, elle est néanmoins plus élevée que dans d’autres régions, selon l’étude
  • Les entreprises doivent se concentrer sur le renforcement de leurs capacités en matière d’IA dans quatre domaines cruciaux afin d’exploiter pleinement leur potentiel

LONDRES: L’adoption de l’intelligence artificielle (IA) pourrait contribuer aux économies des pays du Golfe à hauteur de 150 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro), soit l’équivalent d’environ 9% de leur PIB combiné, selon un récent rapport du cabinet international de conseil McKinsey.

L’étude indique que cette estimation pourrait être rapidement dépassée, compte tenu des progrès rapides de technologies telles que l’IA générative.

Vinay Chandran, associé chez McKinsey, a mis l’accent sur le pouvoir de transformation de l’IA en déclarant: «Avec le rythme rapide de l’innovation technologique, l’IA est devenue une force transformatrice qui remodèle les industries et les sociétés.»

«Nous pensons qu’elle a le potentiel d’apporter une valeur ajoutée considérable dans les pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe) du Moyen-Orient.»

Le cabinet de conseil a mené une enquête en ligne, en collaboration avec le GCC Board Directors Institute, auprès de 119 cadres supérieurs et membres de conseils d’administration de six pays du Golfe dans divers secteurs d’activité.

Parmi ces secteurs figurent le commerce de détail, les services professionnels, l’énergie, les projets d’investissement et les services financiers.

Si les résultats montrent que l’adoption de l’IA reste relativement faible dans le Golfe, elle est néanmoins plus élevée que dans d’autres régions.

En fait, 62% des personnes interrogées ont rapporté que leur organisation utilisait l’IA pour au moins une fonction de l’entreprise, devançant l’Amérique du Nord (59%), l’Europe (48%) et la région Asie-Pacifique (55%).

Alors que la quatrième révolution industrielle est en marche, les gouvernements et les entreprises du Moyen-Orient sont de plus en plus conscients de l’évolution mondiale vers l’IA et les technologies de pointe.

Toutefois, l’enquête suggère que les entreprises qui utilisent actuellement l’IA commencent tout juste à explorer le plein potentiel de cette technologie.

Le cabinet de conseil international PwC estime que d’ici 2030, l’IA pourrait apporter 320 milliards de dollars aux économies du Moyen-Orient, soit 2% du total des bénéfices mondiaux de l’IA.

La croissance annuelle de la contribution de l’IA dans la région devrait se situer entre 20 et 34%, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite étant en tête de file.

M. Chandran a fait remarquer qu’au cours des cinq dernières années, les recherches de McKinsey ont révélé une différence frappante entre les entreprises les plus performantes et leurs concurrents, les premières tirant 20% ou plus de leurs bénéfices de l’IA.

Selon lui, pour que les entreprises du CCG suivent cet exemple, elles doivent se concentrer sur le renforcement de leurs capacités en matière d’IA dans quatre domaines cruciaux: la stratégie, l’organisation et les talents, les données et la technologie ainsi que l’adoption et la mise à l’échelle.

Toutefois, plusieurs répondants ont attiré l’attention sur les difficultés considérables qu’ils rencontrent pour développer leurs capacités en matière d’IA en raison de diverses préoccupations.

Pour surmonter ces obstacles, le rapport conseille aux entreprises d’aligner leur stratégie d’IA sur les objectifs de l’entreprise, de cultiver les talents dans le domaine de l’IA, de traiter les données comme un produit et de mettre en œuvre des programmes efficaces de gestion du changement.

Les Émirats arabes unis, par exemple, ont réalisé d’importants investissements dans le domaine de l’IA et ont même créé l’université Mohammed ben Zayed pour l’intelligence artificielle afin de soutenir le développement de leur écosystème de l’IA et promouvoir la recherche.

Mais si l’adoption de l’IA dans le CCG est «relativement encourageante», l’étude de McKinsey laisse entendre qu’il existe encore une valeur inexploitée «considérable» à laquelle les entreprises peuvent accéder.

Les différents secteurs du CCG adoptent l’IA à des vitesses variables, le commerce de détail étant en tête, sachant que 75% des personnes interrogées dans ce secteur indiquent avoir utilisé l’IA pour au moins une fonction de l’entreprise.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: pour se passer du FMI, Saied veut taxer les riches

Le président tunisien Kais Saied a proposé jeudi l'introduction de taxes supplémentaires ciblant les plus riches pour permettre à l'Etat de se passer d'un prêt du Fonds monétaire international (FMI) (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied a proposé jeudi l'introduction de taxes supplémentaires ciblant les plus riches pour permettre à l'Etat de se passer d'un prêt du Fonds monétaire international (FMI) (Photo, AFP)
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  • M. Saied avait déjà rejeté en avril les «diktats» du FMI qui conditionne l'octroi d'un prêt à la Tunisie à des réformes économiques et à la levée de certaines subventions étatiques
  • La Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars pour l'aider à surmonter la grave crise financière qu'elle traverse

TUNIS: Le président tunisien Kais Saied a proposé jeudi l'introduction de taxes supplémentaires ciblant les plus riches pour permettre à l'Etat de se passer d'un prêt du Fonds monétaire international (FMI), dont il rejette les "diktats".

M. Saied a expliqué en recevant la cheffe du gouvernement Najla Bouden que le système de subventions aux produits de base actuellement en place bénéficiait à tous les Tunisiens, y compris les plus aisés, selon un communiqué de la présidence.

Face à cette situation, il a jugé pertinente l'idée de "prendre l'excédent d'argent des riches pour le donner aux pauvres" en reprenant une citation attribuée à l'un des premiers califes de l'islam, Omar Ibn Al-Khattab.

"Au lieu de lever les subventions au nom de la rationalisation, il serait possible d'introduire des taxes supplémentaires à ceux qui en bénéficient sans qu'ils en aient besoin", a-t-il ajouté, estimant qu'un tel mécanisme permettrait à l'Etat de ne pas se soumettre aux "diktats étrangers".

M. Saied avait déjà rejeté en avril les "diktats" du FMI qui conditionne l'octroi d'un prêt à la Tunisie à des réformes économiques et à la levée de certaines subventions étatiques.

Il n'a pas précisé dans ses déclarations de jeudi comment d'éventuelles nouvelles taxes pourraient être introduites dans un  pays où les impôts des salariés sont prélevés à la source mais où une grande partie de Tunisiens exerçant des professions libérales dans le privé ne déclarent pas leurs revenus à l'administration fiscale.

La Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars pour l'aider à surmonter la grave crise financière qu'elle traverse.

Mais les discussions sont dans l'impasse, faute d'engagement ferme du pays à mettre en œuvre un programme de réformes pour restructurer les plus de 100 entreprises publiques tunisiennes lourdement endettées et lever les subventions sur certains produits de base.

La crise économique et financière se traduit notamment par des pénuries chroniques de produits alimentaires de base sur fond de vives tensions politiques depuis que le président Saied s'est emparé des pleins pouvoir en juillet 2021, faisant vaciller la démocratie née de la première révolte du Printemps arabe en 2011.


Emmanuel Macron aurait «manqué de respect au roi du Maroc» assure Tahar ben Jelloun

Le roi du Maroc Mohammed VI s'entretient avec le président français Emmanuel Macron après l'inauguration d'une ligne à grande vitesse à la gare de Rabat le 15 novembre 2018. (Photo, AFP)
Le roi du Maroc Mohammed VI s'entretient avec le président français Emmanuel Macron après l'inauguration d'une ligne à grande vitesse à la gare de Rabat le 15 novembre 2018. (Photo, AFP)
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  • «Macron a répondu de façon très maladroite et le roi n’a pas aimé, parce qu’il lui avait donné sa parole d’honneur mais il ne l’a pas cru»
  • Le prix Goncourt 1987 accuse Macron d’«avoir abandonné la grammaire de la diplomatie»

CASABLANCA: «Macron a été très maladroit, il a manqué de respect au roi du Maroc, ce que je sais de source très sûre.» C’est en ces termes qu’a répondu l'écrivain marocain Tahar ben Jelloun à une question que lui a adressée la journaliste Anna Cabana, lors d’une émission sur la chaîne i24NEWS le 31 mai.

Cette séquence largement reprise par les médias marocains revisite les coulisses des tensions diplomatiques entre la France et le Maroc. «Macron s’est plaint après l’affaire Pegasus, mais le roi lui a donné sa parole d’honneur lui disant que ce n’était pas son genre», poursuit-il.

«Macron a répondu de façon très maladroite et le roi n’a pas aimé, parce qu’il lui avait donné sa parole d’honneur mais il ne l’a pas cru», explique Ben Jelloun, qui se dit convaincu qu'à partir de ce moment-là, les relations diplomatiques ont été rompues.

Le prix Goncourt 1987 accuse Macron d’«avoir abandonné la grammaire de la diplomatie», reprenant le lexique qu’il avait employé dans une tribune publiée dans le magazine français Le Point, dans laquelle il invitait le président français à mieux comprendre le Royaume, tout en lui rappelant l'historique des relations franco-marocaines.

S’exprimant sur le voisin et adversaire régional du Maroc, l'Algérie, Ben Jelloun a expliqué que Macron «a déjà voulu donner de l’importance à l’Algérie (…). À mon avis, il a fait une erreur stratégique pour la France», souligne-t-il. 

«Les Algériens ne donneront jamais rien. Ils ont ce qu’il a lui-même appelé la rente mémorielle et ils ne vont pas la lâcher.»