Zelensky a besoin de succès militaires pour consolider le soutien occidental

Joe Biden accueille Volodymyr Zelensky sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, le 21 décembre 2022 (Photo, AFP).
Joe Biden accueille Volodymyr Zelensky sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, le 21 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 23 décembre 2022

Zelensky a besoin de succès militaires pour consolider le soutien occidental

  • Washington soutiendra Kiev «aussi longtemps qu'il le faudra», a répété plusieurs fois le président américain
  • Volodymyr Zelensky, en chef de guerre, a promis que l'Ukraine «ne se rendrait jamais», et assuré que l'aider, ce n'est «pas de la charité»

WASHINGTON: A Washington, Volodymyr Zelensky a fait provision d'images pour les livres d'histoire et de promesses. Mais c'est sur le champ de bataille que l'Ukraine pourra vraiment convaincre les Etats-Unis et l'Occident de continuer à la soutenir, selon des analystes.

Le bref déplacement mercredi du président ukrainien, qui n'avait pas quitté son pays depuis l'invasion russe en février, intervient "à l'un des moments les plus sombres, parce que le souvenir de la victoire de Kherson (ville du sud occupée par les Russes et reprise par l'armée ukrainienne en novembre, NDLR) s'éteint et que le coût de la guerre continue à augmenter", analyse Michael Horowitz, expert des questions de sécurité de la société Le Beck.

"Cette visite est destinée à donner espoir. Sous cet angle, Zelensky est un excellent communicant", souligne-t-il.

L'on retiendra en effet l'image de Joe Biden, costume bleu marine strict et cravates aux couleurs de l'Ukraine, la main sur l'épaule de Volodymyr Zelensky, en gros pull-over kaki et lourdes chaussures, tandis que les deux hommes marchent à l'ombre d'une colonnade de la Maison Blanche.

Ou celle du président ukrainien, acclamé par le Congrès américain, qui déplie un grand drapeau bleu et jaune rapporté du front.

Washington soutiendra Kiev "aussi longtemps qu'il le faudra", a répété plusieurs fois le président américain.

Volodymyr Zelensky, en chef de guerre, a promis que l'Ukraine "ne se rendrait jamais", et assuré que l'aider, ce n'est "pas de la charité, c'est un investissement dans la sécurité mondiale et la démocratie".

"On ne peut pas geler cette bataille ni la remettre à plus tard", a martelé le président ukrainien, qui bien souvent a semblé s'adresser surtout aux républicains.

Les conservateurs, qui vont prendre en janvier le contrôle partiel du Congrès, se sont déjà interrogés à voix haute sur le montant et sur la distribution de l'aide colossale que les Etats-Unis fournissant à l'Ukraine.

"Mais comme souvent, la communication n'est pas tout", souligne Michael Horowitz, faisant valoir qu'une question primordiale, celle de la fin que pourrait connaître le conflit, restait en suspens.

«Dissiper la lassitude»

"Pour moi, en tant que président, +une paix juste+ n'implique aucun compromis quant à la souveraineté, la liberté et l'intégrité territoriale de mon pays", a dit Volodymyr Zelensky.

Joe Biden, lui, s'est bien gardé d'avancer sa propre définition d'une "paix juste".

Le président américain répète qu'aucune décision concernant l'Ukraine ne se fera pas "sans l'Ukraine".

Mais il laisse persister un certain flou – là où le président français Emmanuel Macron fait des remous en dessinant déjà les contours d'une solution négociée devant, selon lui, prévoir des "garanties" de sécurité pour la Russie.

Pour Michael Horowitz, si l'Ukraine veut dissuader les Occidentaux de la forcer à négocier, "elle a besoin, plus que tout, de nouvelles victoires militaires. C'est le seul moyen de vraiment dissiper la lassitude" et d'obtenir plus d'aide. Sauf que, souligne l'expert, pour décrocher ces victoires, il faut justement ... plus d'aide.

Washington a annoncé mercredi un nouvel envoi d'armement et a répondu à l'une des grandes revendications de Kiev en y incluant un système perfectionné de missiles sol-air Patriot.

Mais les Etats-Unis se refusent, pour l'instant, à fournir des équipements plus lourds, notamment des missiles à longue portée.

"Nous ne sommes pas en 1944 ou en 1945", au moment où la défaite de l'Allemagne nazie devenait inéluctable, rappelle Mykola Bielieskov, de l'Institut national de recherche stratégique ukrainien.

La situation actuelle "ressemble plus à 1942 ou au début de 1943. Le chemin est encore long jusqu'à un triomphe final" sur la Russie, ajoute-t-il.

"Pour les prochains mois, l'Ukraine est en bonne posture en termes de soutien financier à la fois des Etats-Unis et des Européens", juge Luke Coffey, de l'Institut Hudson.

L'expert s'attend à ce que l'armée ukrainienne passe cet hiver à l'offensive pour reprendre aux Russes la ville de Melitopol, dans le sud-est, pour relancer la solidarité occidentale.

"Il faut toutefois commencer à penser cette guerre en termes d'années, non de mois. Et il faut se préparer en conséquence", avertit-il.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.