Chine: à Chongqing, un hôpital dans la tourmente du Covid

Des patients atteints du coronavirus Covid-19 sont allongés sur des lits d'hôpital dans le hall de l'hôpital populaire n°5 de Chongqing dans la ville de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, le 23 décembre 2022. (Photo de Noel CELIS / AFP)
Des patients atteints du coronavirus Covid-19 sont allongés sur des lits d'hôpital dans le hall de l'hôpital populaire n°5 de Chongqing dans la ville de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, le 23 décembre 2022. (Photo de Noel CELIS / AFP)
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Publié le Vendredi 23 décembre 2022

Chine: à Chongqing, un hôpital dans la tourmente du Covid

  • Les autorités s'avouent incapables de mesurer le nombre de cas déclarés depuis l'abandon soudain de la politique «zéro Covid»
  • Un soignant de l'hôpital de Chongqing explique qu'il prend en charge plus de dix personnes par jour et que 80 à 90% d'entre elles sont atteintes du Covid, «pour la plupart des personnes âgées»

CHONGQING: Sous un tas de couvertures, allongé sur son brancard, un vieil homme gémit. Dans l'hôpital de Chongqing, ce malade est l'un des nombreux vieillards contaminés par le Covid-19.

Ici, dans le centre de la Chine comme dans le reste du pays, le virus progresse à grande vitesse.

Au point que les autorités s'avouent incapables de mesurer le nombre de cas déclarés depuis l'abandon soudain de la politique "zéro Covid" qui a suivi trois années de tests massifs, de confinements et de limitation des mouvements de population.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé jeudi la Chine à faire preuve de transparence sur son épidémie de Covid-19 et à donner des informations au reste du monde, tout en renouvelant la proposition de Washington de fournir des vaccins à Pékin.

"C'est très important que tous les pays, y compris la Chine, concentrent leurs efforts dans la vaccination des populations, les tests et les traitements disponibles et, surtout, qu'ils donnent des informations au reste du monde sur ce qu'ils sont en train de vivre car cela a un impact non seulement pour la Chine mais pour le monde entier", a dit M. Blinken lors d'une conférence de presse.

Un soignant de l'hôpital de Chongqing explique qu'il prend en charge plus de dix personnes par jour et que 80 à 90% d'entre elles sont atteintes du Covid, "pour la plupart des personnes âgées".

"Beaucoup d'employés de l'hôpital ont été testés positifs au virus, mais il n'y a pas d'autre choix que de continuer à travailler", déplore-t-il.

Le vieil homme sur son brancard a attendu une demi-heure avant d'être pris en charge.

Dans une salle voisine, des médecins visiblement débordés s'occupent de malades eux aussi âgés, pour la plupart atteints du Covid et sous assistance respiratoire.

Des millions de Chinois âgés, les plus vulnérables au Covid, ne sont toujours pas vaccinés.

Pourtant, un changement initié par les autorités chinoises de la méthode de recensement des décès permet à ces dernières de n'avoir signalé aucun mort.

Cette semaine, elles ont fait valoir que seules les personnes directement mortes d'une insuffisance respiratoire étaient désormais comptabilisées et non plus celles contaminées par le Covid mais ayant succombé à une autre maladie.

"Les personnes âgées ont d'autres comorbidités. Seule une petite proportion meurt directement d'une défaillance respiratoire causée par une infection au Covid", précise un responsable.

A l'hôpital de Chongqing, des soignants s'empressent auprès de vieillards, leurs proches ayant du mal à dissimuler leur inquiétude.

Un médecin confirme que l'activité de l'hôpital tourne autour de la gestion des malades du Covid-19, sans plus de précisions.

Un semblant de normalité 

A l'extérieur, dans les rues de Chongqing, on constate un semblant de normalité avec quelques passants et un trafic fluide.

Des habitants expliquent que la plupart de leurs proches ont déjà contracté le Covid et que beaucoup appréhendent de sortir de chez eux.

"Ces derniers jours, on observe des retours sur les lieux de travail et plus de circulation sur les routes", confie Xiang, un chauffeur de taxi.

"Depuis la réouverture, les commerces ne se remettent pas. Avant il y avait beaucoup de touristes, maintenant il n'y a plus personne. Ils ont peur", regrette-t-il.

Mercredi, dans un petit salon de massage éclairé par des néons dans le quartier d'affaires de Jiefangbei, Zheng, un employé de 21 ans, se plaint de la situation économique désastreuse.

"Chongqing a connu la sécheresse, les vagues de chaleur et une épidémie cette année. ll ne nous manque plus qu'une inondation !", ironise-t-il.

Il confie avoir été contaminé par le Covid ces dernières semaines plus tôt dans le mois et avoir cherché dans plusieurs pharmacies des médicaments contre la fièvre.

"On n'a pas eu d'autre choix que de nous soigner à la maison (...) Beaucoup d'hôpitaux n'acceptaient plus de patients, quelle que soit la maladie", affirme Yang, un autre chauffeur de taxi.

"Nous aurions dû rouvrir il y a longtemps", estime-t-il.


Le Premier ministre japonais dissout la chambre basse du Parlement pour « créer un nouveau Japon ».

Le premier ministre japonais Shigeru Ishiba tient une conférence de presse à la résidence officielle du premier ministre à Tokyo, le 9 octobre 2024. (Photo AFP)
Le premier ministre japonais Shigeru Ishiba tient une conférence de presse à la résidence officielle du premier ministre à Tokyo, le 9 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Ce scrutin est "une tentative de créer un nouveau Japon qui changera radicalement la nature de la société japonaise.
  • Le Japon, comme de nombreux pays industrialisés, est également confronté à une crise démographique, avec un taux de natalité obstinément bas et la population la plus âgée du monde après Monaco.

TOKYO : Le nouveau Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a dissous mercredi la chambre basse du Parlement avant des élections législatives anticipées le 27 octobre, espérant profiter de sa "lune de miel" politique pour "créer un nouveau Japon".

Ce scrutin est "une tentative de créer un nouveau Japon qui changera radicalement la nature de la société japonaise. Afin de mener à bien ce changement majeur, nous avons besoin de la confiance du peuple japonais", a justifié le nouveau chef du gouvernement lors d'un point-presse suivant la dissolution.

Le dirigeant en poste depuis le 1er octobre cherche via ce scrutin à consolider son mandat afin d'appliquer son programme de renforcement de la sécurité et de la défense, de soutien accru aux ménages à faibles revenus et de revitalisation des campagnes japonaises.

Son prédécesseur Fumio Kishida, au pouvoir pendant près de trois ans, a souffert de sondages de popularité historiquement bas, en partie à cause d'un scandale de financement qui a touché le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), dont est également issu M. Ishiba, et de son apparente incapacité à lutter contre l'inflation, qui touche les Japonais depuis 2022.

Le PLD dispose néanmoins avec son partenaire de coalition, le Komeito (centre-droit), d'une confortable majorité à la chambre basse (290 sièges sur 465).

Avec la dissolution de la chambre basse du Parlement, M. Ishiba veut mettre son parti à l'épreuve des élections avant la fin de sa période de "lune de miel", analyse Yu Uchiyama, professeur de sciences politiques à l'Université de Tokyo.

"Il est logique qu'il ait voulu convoquer une élection rapide dès que le +visage+ du parti a changé, alors que l'élan est encore là", ajoute M. Uchiyama, interrogé par l'AFP.

Selon cet expert, Shigeru Ishiba a aussi voulu prendre l'opposition au dépourvu, car les adversaires du PLD restent indécis sur la manière de se coordonner en vue du scrutin.

- Se montrer "strict" -

Yoshihiko Noda, le dirigeant du Parti démocrate constitutionnel (PDC, centre-gauche), la principale formation d'opposition --99 sièges à la chambre basse--, a jugé que M. Ishiba visait via cette décision "précipitée" à éviter d'être mis sur la sellette concernant le scandale de financement du PLD.

"Cela m'a fait réaliser une fois de plus que même avec le nouveau Premier ministre, notre politique ne changera pas", a déclaré M. Noda à la chaîne de télévision publique NHK.

Ce weekend, le Premier ministre a annoncé que le parti ne soutiendrait pas pour le scrutin certains de ses membres impliqués dans cette affaire.

Cette annonce reflète le désir de M. Ishiba de montrer au public qu'il peut être "strict", et il a ainsi "probablement regagné un peu la confiance du public", estime M. Uchiyama.

M. Ishiba, favorable à la création d'une alliance militaire régionale sur le modèle de l'Otan, a convenu la semaine dernière que cela ne se ferait pas "du jour au lendemain".

Selon Yee Kuang Heng, de l'école supérieure de politiques publiques de l'université de Tokyo, cette idée ressemblait à un "retour du passé" rappelant la défunte Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (1954-1977).

Le Japon, comme de nombreux pays industrialisés, est également confronté à une crise démographique, avec un taux de natalité obstinément bas et la population la plus âgée du monde après Monaco.

M. Ishiba a récemment qualifié la situation d'"urgence silencieuse", ajoutant que le gouvernement allait promouvoir des mesures de soutien aux familles, telles que des horaires de travail flexibles.

Soucieux de sortir durablement l'économie de la déflation qui la mine depuis des décennies, il souhaite aussi stimuler les revenus par le biais d'un nouveau plan de relance et d'un soutien aux collectivités locales et aux ménages à faibles revenus.

Le PDC cherche quant à lui à se différencier du PLD sur une série de questions liées à la diversité, notamment en s'engageant à légaliser les mariages entre personnes du même sexe.


La Turquie va évacuer ses ressortissants du Liban mercredi

Cette photo diffusée le 5 octobre 2024 par l'agence de presse Demiroren montre le navire de recherche sismique Oruc Reis de la Direction générale turque de la recherche et de l'exploration minières (MTA) sous le pont Yavuz Sultan Selim, le long du détroit du Bosphore, à la sortie d'Istanbul. (AFP)
Cette photo diffusée le 5 octobre 2024 par l'agence de presse Demiroren montre le navire de recherche sismique Oruc Reis de la Direction générale turque de la recherche et de l'exploration minières (MTA) sous le pont Yavuz Sultan Selim, le long du détroit du Bosphore, à la sortie d'Istanbul. (AFP)
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  • La Turquie va évacuer mercredi par voie maritime quelque 2.000 ressortissants au Liban, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères
  • Deux navires de la marine turque quitteront mardi un port situé dans la province méridionale de Mersin pour se rendre à Beyrouth

ISTANBUL: La Turquie va évacuer mercredi par voie maritime quelque 2.000 ressortissants au Liban, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères.

Deux navires de la marine turque quitteront mardi un port situé dans la province méridionale de Mersin pour se rendre à Beyrouth, a-t-on ajouté de même source.

La Turquie compte environ 14.000 ressortissants enregistrés à son consulat au Liban.

Les autorités turques ont déclaré avoir organisé l'évacuation de leurs ressortissants du Liban en raison de l'aggravation de la situation au Proche-Orient.

La semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères avait indiqué avoir travaillé à un plan d'évacuation de ressortissants de pays tiers via la Turquie, précisant que ces préparatifs concernaient une vingtaine de pays qui avaient sollicité de l'aide.


Washington réitère son appel envers Israël à épargner l'aéroport de Beyrouth

Les Etats-Unis ont mis en garde lundi Israël contre toute atteinte à l'aéroport de Beyrouth ou les routes y menant, alors que l'armée israélienne mène d'intenses frappes contre le Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise. (AFP)
Les Etats-Unis ont mis en garde lundi Israël contre toute atteinte à l'aéroport de Beyrouth ou les routes y menant, alors que l'armée israélienne mène d'intenses frappes contre le Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise. (AFP)
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  • Quelque 8.500 Américains ont pris contact avec le département d'Etat pour se renseigner sur les conditions de départ mais cela ne veut pas dire qu'ils souhaitent tous partir
  • Le porte-parole a refusé, par ailleurs, de se prononcer sur les frappes israéliennes au Liban (et en particulier à Beyrouth) et leur respect ou non du droit international, ou encore si celles-ci restaient "limitées"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont mis en garde lundi Israël contre toute atteinte à l'aéroport de Beyrouth ou les routes y menant, alors que l'armée israélienne mène d'intenses frappes contre le Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise.

"Nous jugeons important que non seulement l'aéroport reste ouvert mais que les routes y menant le restent aussi" afin notamment de permettre à ceux qui le souhaitent de quitter le Liban, a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

L'armée de l'air israélienne a mené lundi une frappe dans la banlieue sud de Beyrouth, près de l'aéroport international, a indiqué une source de sécurité à l'AFP.

Les Etats-Unis affrètent depuis une semaine des vols quasi quotidiens pour faciliter le départ de leurs ressortissants et de leurs proches, en pleine escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah.

A ce jour, quelque 900 personnes en ont profité, a indiqué M. Miller, tout en reconnaissant qu'aucun de ces vols n'affichait plein. Les Etats-Unis réservent aussi des places sur les vols commerciaux continuant à opérer.

Quelque 8.500 Américains ont pris contact avec le département d'Etat pour se renseigner sur les conditions de départ mais cela ne veut pas dire qu'ils souhaitent tous partir, a-t-il encore dit.

Le porte-parole a refusé, par ailleurs, de se prononcer sur les frappes israéliennes au Liban (et en particulier à Beyrouth) et leur respect ou non du droit international, ou encore si celles-ci restaient "limitées".

"Je n'ai pas à les caractériser dans un sens ou dans l'autre", a-t-il dit. "Mais bien sûr, nous attendons d'eux (Israël) qu'ils ciblent le Hezbollah d'une manière conforme au droit humanitaire international et en minimisant les victimes civiles".

Les Etats-Unis ont pu juger excessives certaines des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, et y déplorer le nombre élevé de civils palestiniens tués. Israël y a lancé une vaste campagne militaire en riposte à l'attaque sanglante du Hamas, le 7 octobre 2023.

Washington soutient l'offensive israélienne contre le mouvement pro-iranien Hezbollah, a encore affirmé Matthew Miller, "mais nous sommes très conscients des nombreuses fois où, par le passé, Israël est entré dans ce qui semblait être des opérations limitées et est resté pendant des mois ou des années".