Comment le projet d’éclairage intelligent durable de Médine renforcera l’identité unique de la ville sainte

Photo prise à l’intérieur de l’Autorité de développement de la région de Médine. (Photo, Hamza Mahmoud Hassan)
Photo prise à l’intérieur de l’Autorité de développement de la région de Médine. (Photo, Hamza Mahmoud Hassan)
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Publié le Vendredi 23 décembre 2022

Comment le projet d’éclairage intelligent durable de Médine renforcera l’identité unique de la ville sainte

  • Conformément à la Vision 2030 et aux objectifs environnementaux du Royaume, l’Arabie saoudite déploie des «solutions pour les villes intelligentes»
  • Le projet d’éclairage de Médine consiste à créer une atmosphère unique améliorant la qualité de vie et encourageant le tourisme et les investissements

MÉDINE: Depuis des centaines d’années, la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, connue sous le nom de «ville illuminée», est un phare de la connaissance, de la paix et de l’illumination. Aujourd’hui, la ville du prophète veut enchanter les visiteurs et les habitants avec un tout nouveau système d’éclairage intelligent.

L’architecte Ziad Tariq Darwish Daiwali, directeur des études et de la conception du projet, affirme à Arab News qu’il est optimiste quant à cette transformation durable, qui mettra en valeur la beauté naturelle de Médine, tout en renforçant la sûreté et la sécurité nocturnes.

La première étape du projet, qui n’en est encore qu’à ses débuts, consistera à remplacer un grand nombre d’ampoules jaunes de la ville par des réverbères LED, qui consomment beaucoup moins d’énergie et sont bénéfiques pour l’environnement.

«La lumière peut changer votre humeur, vos sentiments et l’ambiance à l’intérieur de la ville, lorsque vous vous y promenez, et près de la mosquée Al-Haram», indique M. Daiwali à Arab News. «Ce projet a pour but de faire vivre une expérience visuelle particulière aux résidents et aux visiteurs de Médine. Nous avons commencé à nous concentrer sur les zones les plus populaires que les gens viennent visiter, à côté d’Al-Haram, au centre.»

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Vue extérieure du bâtiment de l’Autorité de développement de la région de Médine, à Médine. (Photo, Hamza Mahmoud Hassan)

«Ce sera la première étape de ce projet, après quoi nous nous concentrerons sur les zones patrimoniales, les éléments architecturaux et les monuments de toute la ville.»

«Conformément à la Vision 2030, ce projet est d’une grande importance pour la ville de Médine, pour les résidents et les visiteurs, car il favorisera le tourisme, encouragera la croissance économique, améliorera ses caractéristiques et augmentera la sûreté et la sécurité pour tous. Il nous donnera également une identité particulière, différente des autres villes du Royaume.»

Les villes du monde entier se tournent vers des solutions d’éclairage durables pour améliorer le paysage urbain et la qualité de vie. Dans le cadre de la Vision 2030, programme de réforme sociale et de diversification économique de l’Arabie saoudite, le bien-être des citoyens est de la plus haute importance.

La vision de ville intelligente du Royaume vise à développer des solutions innovantes axées sur les infrastructures durables et l’habitabilité, et à mettre en valeur les caractéristiques les plus marquantes du paysage urbain.

Conformément à cette vision, l’Autorité de développement de la région de Médine (MMDA) a commencé à préparer une étude intégrée pour moderniser et renouveler les lumières électriques de la ville, sous les directives du prince Faisal ben Salmane ben Abdelaziz, gouverneur de la province de Médine, selon le quotidien Asharq al-Awsat.

Dans sa première phase, l’étude se concentrera sur la zone centrale entourant la mosquée du prophète, et elle s’étendra progressivement pour inclure tous monuments et sites vitaux de Médine. L’objectif final est d’installer des ampoules LED à faible consommation d’énergie dans toute la ville.

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L’architecte Ziad Tariq Darwish Daiwali, qui est en charge de ce projet, s’adresse à Arab News depuis le bâtiment de l’Autorité de développement de la région de Médine, à Médine. (Photo, Hamza Mahmoud Hassan)

Le plan consiste à créer une atmosphère unique, compatible avec l’identité de la ville, offrant aux résidents et aux visiteurs une expérience visuelle inspirante améliorant la qualité de vie et encourageant l’expansion des opportunités commerciales, touristiques et d’investissement dans la région.

Fahad Albuliheshi, PDG de la MMDA, a précisé à Asharq al-Awsat que le projet avait pour principal objectif d’étudier le renouvellement et la promotion de l’identité lumineuse de Médine en fonction de «son statut religieux parmi les musulmans et d’incarner l’intérêt que le gouvernement du Gardien des Deux Saintes Mosquées attachait à l’entretien des deux villes saintes et à l’entretien des Deux Saintes Mosquées.»

Dans le cas de Médine, l’accent est mis sur le système d’éclairage de la ville, en améliorant son domaine public avec le moins d’impact possible sur l’environnement grâce à des stratégies modernes, efficaces et durables, intelligemment mises en réseau, qui s’harmoniseront avec le noyau urbain de la ville et ses montagnes environnantes.

Depuis que le voyage du prophète Mahomet depuis La Mecque a fait connaître cette ville, anciennement connue sous le nom de «Hijra», il y a plus de mille cinq cents ans, elle représente un lieu de paix et d’illumination très apprécié, où l’ignorance et l’obscurité ont été transformées en sagesse et en lumière.

Connue dans le monde arabe sous le nom de «Al-Madinah al-Mounawwarah», elle a été la première capitale du monde islamique et serait la première ville du Royaume à avoir introduit l’électricité. Quel meilleur endroit pour mettre en œuvre cet ambitieux projet d’illumination?

De tels changements sont considérés comme des «solutions pour les villes intelligentes», qui aideront le Royaume à rendre ses bâtiments, ses industries, ses infrastructures et ses installations plus durables, conformément à ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’élimination des déchets.

Les experts estiment que lorsque de telles solutions durables sont intégrées à l’environnement existant, elles peuvent contribuer de manière considérable à l’écoperformance des projets résidentiels. La Vision 2030 a notamment pour objectif de fournir les moyens de créer une société dynamique et de placer le bien-être de la population au cœur des décisions en matière de développement et d’aménagement.

Les villes conçues au cours des décennies précédentes à l’aide de technologies anciennes commencent à céder sous la pression de la croissance démographique et ne parviennent pas à atteindre les objectifs de changement climatique et de développement durable du Royaume. Si des changements ne sont pas apportés dès maintenant, ces défis ne feront que se multiplier.

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Photo prise à l’intérieur de l’Autorité de développement de la région de Médine. (Hamza Mahmoud Hassan)

L’éclairage joue un rôle crucial dans la transformation des bâtiments pour répondre aux besoins de la vie moderne, en combinant l’esthétique, la fonctionnalité et l’efficacité dans la fourniture d’un éclairage optimal dans toutes les zones pour assurer le confort et la sécurité du public.

Yazid Alshaibani, expert saoudien de l’éclairage intérieur, a comparé les nouveaux projets de Médine à un autre projet urbain qui utilise la lumière pour communiquer et transmettre des émotions.

«Lors du festival Noor Riyadh, des éclairagistes du monde entier ont projeté de l’art dans tout l’espace, ce qui était très attrayant. La communication par l’éclairage est une chose magnifique. Médine créé sa propre version avec son propre projet», assure M. Alshaibani à Arab News.

De l’aube au crépuscule, les alentours de la mosquée du prophète sont bondés de fidèles, dont beaucoup se promènent dans la paisible cour. D’autres se bousculent pour entrer dans la mosquée afin de trouver le moindre espace vide pour tranquillement réciter leurs prières.

À six heures précises, l’espace extérieur fait penser à des colombes blanches synchronisées lorsque les parapluies de la Piazza, décorés de façon complexe, s’ouvrent gracieusement, ajoutant à l’espace une ombre bien nécessaire et une délicate teinte de lumière blanche. La lumière est différente lorsque le premier rayon de soleil peint le ciel du matin.

La nuit, la ville est pleine de lumières vives qui jaillissent de chaque bâtiment, tandis que le chemin menant à la mosquée du prophète et les nombreuses ruelles environnantes sont parsemés de lampes lumineuses, ce qui crée une atmosphère sereine et paisible. Même les étoiles dans le ciel semblent se battre pour attirer l’attention.

M. Alshaibani, qui a participé à un projet d’éclairage dans une mosquée de La Mecque, est convaincu que le changement d’éclairage à Médine viendra compléter cette atmosphère unique et renforcer l’expérience spirituelle. «L’idée que Médine utilise désormais des lumières blanches pour que les gens se sentent plus éveillés et plus concentrés est bonne», estime M. Alshaibani. «Ce type de lumière aide les fidèles à lire le Coran plus facilement.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.