Fêter Noël est devenu normal dans une Arabie saoudite de plus en plus ouverte et tolérante

Père et fils arabes décorant le sapin de Noël. (Fournie)
Père et fils arabes décorant le sapin de Noël. (Fournie)
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Publié le Samedi 24 décembre 2022

Fêter Noël est devenu normal dans une Arabie saoudite de plus en plus ouverte et tolérante

  • Alors que la Vision 2030 métamorphose le contexte social du Royaume, les expatriés et les locaux profitent de l'esprit de Noël
  • On trouve désormais des décorations, des arbres, des vêtements et des friandises de fête dans les maisons, les magasins et les restaurants saoudiens

DJEDDAH : Il y a quelques années à peine, Noël était une affaire discrète en Arabie saoudite, célébrée par les expatriés à huis clos. Aujourd'hui, grâce à la tolérance religieuse qui prévaut, la période des fêtes est célébrée ouvertement et appréciée des visiteurs et citoyens.

Dans l'un des quartiers les plus animés de Djeddah, le son de la chanson de Mariah Carey « All I Want for Christmas Is You » s'échappe d'une boulangerie locale, où les clients grignotent des biscuits au sucre en forme de flocons de neige et de bonhommes en pain d'épice, tout en sirotant un chocolat chaud nappé de crème fouettée.

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Des personnes passent devant des décorations de Noël exposées à la vente dans une boutique de cadeaux à Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite, le 7 décembre 2020. Jusqu'à il y a à peine trois ans, il était presque impossible de vendre ouvertement de tels articles en Arabie saoudite, où les autorités ont rogné les pouvoirs de l'establishment clérical longtemps réputé pour faire respecter les traditions islamiques. Pendant des décennies, les ventes de Noël ont été largement clandestines, et les chrétiens des Philippines, du Liban et d'autres pays ont célébré la fête à huis clos ou dans des enclaves d'expatriés. (AFP)

Il y a moins de dix ans, il était peu probable que l'on puisse assister à de telles manifestations en Arabie saoudite, un pays où la célébration publique de Noël était impensable. Aujourd'hui, ses symboles, ses chansons et ses traditions sont intégrés dans la vie commerciale et sociale des villes saoudiennes.

Certes, les occasions religieuses non islamiques telles que Noël étaient observées en Arabie saoudite, mais en grande partie en secret ou derrière les hauts murs de complexes occupés uniquement par des expatriés et gérés par des entreprises privées.

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Des expatriés vivant en Arabie saoudite choisissent des décorations de Noël dans une boutique de cadeaux de la capitale Riyad, le 7 décembre 2020. (AFP)

Un article de 1971, intitulé « Christmas in Dhahran », publié dans le magazine de la Saudi Aramco basé au Texas, raconte comment la fête était célébrée au « cœur du Moyen-Orient musulman », avec une grande différence : ils utilisaient de vrais chameaux pour leurs spectacles de Noël.

L'article note que la presse américaine a un jour qualifié les complexes pétroliers de Dhahran de « banlieue typique de la Californie du Sud, transplantée à 8 500 miles à l'est de New York ».

L'article décrit ensuite comment, en 1970, un spectacle de Noël a été organisé sur le terrain de softball local et a « attiré un public de 2 000 personnes, la plupart enveloppées dans des couvertures à cause du froid du désert ».

Le spectacle mettait en scène des hommes, des femmes et des enfants, un chœur d'anges et trois majestueux navires du désert, un pour chacun des trois rois mages.

L'un des rois mages, qui appréhendait de monter sur un chameau, a fait part de son inquiétude à Nasser Fahad Dossary, un maître saoudien des chameaux et vétéran de nombreux concours. « Ne vous inquiétez pas », lui a répondu Nasser d'un ton apaisant. « Je n'ai encore pas perdu un seul roi mage. »

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Une femme prend des photos d'un homme déguisé en Père Noël lors d'un bazar à l'intérieur d'un complexe dans la capitale saoudienne conservatrice, Riyad, le 1er décembre 2005. Les étrangers qui vivent dans certains complexes en Arabie saoudite profitent de maisons luxueuses avec piscines, salles de sport, saunas, salles de fêtes et supermarchés à deux pas. Les femmes ont également la liberté de se promener et de conduire entre les quatre murs sans abayahs (vêtements longs). (AFP)

Les fenêtres et les toits de ces communautés Aramco étaient décorés de couronnes, de lumières, de rennes, de traîneaux et de bonhommes de neige. Les résidents étaient connus pour organiser des concours afin de décider qui avait les meilleures décorations de Noël.

Ali M. Baluchi, cadre retraité d'Aramco, a raconté dans une interview à Arab News en 2020 comment il aidait ses collègues étrangers à préparer leurs célébrations de Noël.

« Ces journées étaient belles et agréables, et cela me rappelle les bons jours que nous avons tous partagés et énormément appréciés ensemble », a-t-il dit.

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La célébration de Noël à Dhahran et Ras Tanura est une tradition qui remonte à la fin des années 1940, lorsque les premières familles américaines sont arrivées en Arabie saoudite après la Seconde Guerre mondiale. (Fournie)

Les familles vivant dans des résidences fermées ont souvent dû faire preuve de créativité, cherchant des alternatives au sapin de Noël traditionnel - comme de petits palmiers décorés d'ornements - car les coutumes saoudiennes ont longtemps interdit l'importation de conifères à feuilles persistantes.

Le dîner de Noël traditionnel était généralement préparé pour un petit groupe d'invités afin de ne pas attirer l'attention, même si l'aliment de base de la fête, la dinde rôtie, devait être remplacé par une alternative plus facile à trouver, comme l'agneau.

Même si des milliers de travailleurs étrangers et leurs familles de diverses confessions résident en Arabie saoudite depuis des années, ce n'est que très récemment que la pratique publique de religions autres que l'islam a été autorisée.

En 2016, le prince héritier Mohammed ben Salmane a dévoilé la Vision saoudienne 2030. Elle s'accompagne d'un ensemble de réformes destinées à libérer le potentiel du Royaume et à créer une société ambitieuse, robuste et dynamique, dotée d'une économie diversifiée et donnant la priorité à la qualité de vie.

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Des employés retraités d'Aramco se souviennent des festivités de Noël dans la province orientale de l'Arabie saoudite. (Fournie)

Au cours des six dernières années, la Vision 2030 a donné lieu à une culture de tolérance et d'ouverture. Les institutions religieuses du Royaume sont en cours de restructuration et son système de gouvernement, fondé sur les enseignements du Coran, est soigneusement réexaminé.

Le prince héritier trace une voie nouvelle et plus moderne pour le pays, promettant de revenir à un « islam modéré ». L'Arabie saoudite est « un pays tolérant dont la constitution est l'islam et la méthode la modération », a-t-il déclaré dans une interview l'année dernière.

« Nous revenons simplement à ce que nous avons suivi - un islam modéré ouvert au monde et à toutes les religions. »

À aucun autre moment, cette transformation sans précédent en Arabie saoudite n'est peut-être plus évidente qu'à Noël.

Aujourd'hui, les cafés, les restaurants, les magasins d'articles de fête et les centres commerciaux du Royaume sont parés de lumières et de décorations scintillantes. Les acheteurs peuvent trouver des sapins, des serre-têtes de rennes, des bonnets de Père Noël, des boules colorées de différentes formes et tailles, des friandises sur le thème de Noël et du papier cadeau.

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Des employés retraités d'Aramco se souviennent des festivités de Noël dans la province orientale de l'Arabie saoudite. (Fournie)

Noël n'est pas la seule fête à être ouvertement adoptée. Les symboles et l'attirail de la Saint-Valentin et de la Saint-Sylvestre sont également largement disponibles, ce qui constitue une rupture significative avec le passé.

Le fait que Noël soit de plus en plus toléré au Royaume a été un développement heureux pour l'industrie hôtelière. Plusieurs hôtels cinq étoiles et sociétés de restauration privées proposent désormais des dîners de Noël spéciaux. Parfois, le Père Noël fait même une apparition.

De nombreuses ambassades et consulats organisent des fêtes de Noël pour leur personnel et proposent des festins avec les plats préférés de leurs nations respectives.

Parler ouvertement de Noël reste inconfortable pour de nombreux habitants du Royaume, qui optent pour la prudence. Certains expatriés et visiteurs, conscients des sensibilités religieuses, pensent encore qu'il vaut mieux être discret.

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Le Père Noël arrivait en hélicoptère depuis Dhahran, puis descendait l'avenue Surf à dos de chameau avec tout le camp le long de la rue. Dhahran était un melting-pot de cultures et de religions différentes. (Fournie)

Néanmoins, bien que Noël ne soit pas une tradition islamique, de nombreux musulmans pensent que c'est le moment de partager la joie de ceux qui aiment se réunir avec leurs amis, leur famille et leurs voisins.

« En tant que musulmans, nous comprenons que les fêtes ne fassent pas partie de notre religion, mais comme nous sommes une nation avec de nombreuses nationalités, nous célébrons nos fêtes avec tout le monde ainsi que les leurs », a déclaré une Saoudienne à Arab News.

Un autre Saoudien précise : « Il s'agit de donner. C'est un message commun, et la Bible ne dit-elle pas « aime ton prochain » ? C'est la même chose dans l'Islam. C'est un point commun entre les religions, car l'islam insiste sur le fait qu'il faut respecter son prochain et l'aimer comme une famille.

« C'est une valeur religieuse commune partagée par les gens de toutes les religions. Et Noël est coloré. C'est amusant, et le célébrer ici (en Arabie saoudite) avec les musulmans et les chrétiens est un signe à la fois de piété et de tolérance religieuse. »

 


L'UE condamne les frappes israéliennes au Liban, exige le respect du cessez-le-feu

Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • L’Union européenne condamne les frappes israéliennes au sud du Liban et appelle Israël à respecter la résolution 1701 ainsi que le cessez-le-feu signé avec le Hezbollah en novembre 2024
  • L’UE exhorte toutes les parties libanaises, notamment le Hezbollah, à éviter toute escalade et à préserver les progrès réalisés vers la stabilité régionale

BRUXELLES: L'Union européenne a condamné les récentes frappes israéliennes sur le sud du Liban et appelé à respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le Hezbollah, dans un communiqué publié samedi par sa diplomatie.

"L'UE appelle Israël à mettre fin à toutes les actions qui violent la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu conclu il y a un an, en novembre 2024", souligne Anouar El Anouni, porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères.

"Dans le même temps, nous exhortons tous les acteurs libanais, et en particulier le Hezbollah, à s'abstenir de toute mesure ou réaction susceptible d'aggraver encore la situation. Toutes les parties doivent s'attacher à préserver le cessez-le-feu et les progrès accomplis jusqu'à présent", insiste le porte-parole.

De nouvelles frappes ont été menées jeudi sur le sud du Liban par Israël, qui a dit viser des cibles du mouvement pro-iranien Hezbollah, accusé de vouloir se réarmer.

L'armée israélienne avait appelé auparavant des habitants de quatre villages à évacuer des bâtiments en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du mouvement libanais.

L'armée libanaise a elle estimé que les raids israéliens visaient à "empêcher l'achèvement" de son déploiement dans cette région, conformément à l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin il y a près d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Ces frappes israéliennes ont déjà été condamnées par le président libanais Joseph Aoun et par l'Iran, qui a dénoncé vendredi des "attaques sauvages" et appelé la communauté internationale à réagir.


Le Soudan au bord du gouffre, selon un haut responsable de l’ONU

Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
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  • Des attaques directes contre les civils” soulignent la nécessité d’une action urgente, alerte Chaloka Beyani
  • L’ONU met en garde contre l’aggravation de la situation au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de personnes font face à des pénuries aiguës de nourriture, d’eau et de soins médicaux

NEW YORK : Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être sur le point de basculer dans des atrocités massives, alors que se multiplient les rapports faisant état de meurtres et d’attaques contre des civils à El-Fasher.

Mettant en garde contre le fait qu’“un seuil est sur le point d’être franchi”, Chaloka Beyani a affirmé que “lorsque notre bureau tire la sonnette d’alarme, c’est que la situation dépasse largement les violations ordinaires des droits humains ou du droit humanitaire international.”

Il a ajouté que “l’ampleur des atrocités montre qu’une action précoce doit être engagée.”

Beyani a dénoncé de “graves violations massives du droit international des droits de l’homme” et de “nouvelles attaques directes contre les civils” perpétrées par les belligérants au Darfour.

Des rapports et vidéos, apparus fin octobre, montrent des atrocités présumées commises par les Forces de soutien rapide (RSF) après leur prise de contrôle d’El-Fasher sur les troupes gouvernementales, mettant fin à un siège qui durait depuis plus de 500 jours.

Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a récemment déclaré devant le Conseil de sécurité que “l’horreur se poursuit” au Darfour, avertissant que les civils restaient piégés dans une spirale de violences généralisées.

Le bureau de Beyani a indiqué que plusieurs indicateurs de risque d’atrocités étaient désormais présents au Soudan, tout en rappelant que seule une cour internationale pourrait déterminer si un génocide avait été commis.

La Cour pénale internationale (CPI) a également fait part de sa “profonde inquiétude” cette semaine, précisant qu’elle recueillait des éléments de preuve concernant des massacres, viols et autres atrocités présumés à El-Fasher.

Parallèlement, plusieurs sources indiquent que les RSF ont accepté un “cessez-le-feu humanitaire” proposé par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

L’ONU a par ailleurs averti que les conditions humanitaires continuaient de se détériorer au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de déplacés d’El-Fasher souffrent de pénuries extrêmes de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

Les agences humanitaires installent de nouveaux camps à Tawila et dans d’autres zones voisines, mais plus de 650 000 personnes restent dans un besoin urgent d’aide.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
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  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com