Les chrétiens d'Arabie saoudite célèbrent Noël à l'ère de la tolérance religieuse

Alors que de plus en plus d’expatriés choisissent de s’installer en Arabie saoudite, les efforts du gouvernement pour faire évoluer le pays vers un «islam ouvert et modéré» ont permis de créer une atmosphère accueillante pour les autres religions et traditions. (Fournie)
Alors que de plus en plus d’expatriés choisissent de s’installer en Arabie saoudite, les efforts du gouvernement pour faire évoluer le pays vers un «islam ouvert et modéré» ont permis de créer une atmosphère accueillante pour les autres religions et traditions. (Fournie)
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Publié le Samedi 24 décembre 2022

Les chrétiens d'Arabie saoudite célèbrent Noël à l'ère de la tolérance religieuse

  • De nos jours, les cadeaux et décorations de fête peuvent être facilement trouvés dans de nombreux marchés et centres commerciaux du Royaume
  • Certains cafés et restaurants des villes saoudiennes se transforment en merveilles hivernales avec des décorations et des ornements importés

DJEDDAH et RIYAD: Les achats de Noël en Arabie saoudite sont d’une tout autre importance par rapport à quelques années auparavant, ce qui met en lumière la culture croissante de la tolérance religieuse, ainsi que la rapidité et l’ampleur de la transformation sociale en cours au sein du Royaume.

De nos jours, les cadeaux et les décorations de fête peuvent être facilement trouvés dans de nombreux marchés et centres commerciaux du Royaume, avec des sapins de Noël dans la capitale Riyad, des bonshommes de neige à Djeddah et même le Père Noël qui a fait son apparition à Al-Khobar.

Alors que de plus en plus d’expatriés choisissent de s’installer en Arabie saoudite, les efforts du gouvernement pour faire évoluer le pays vers un «islam ouvert et modéré» ont permis de créer une atmosphère accueillante pour les autres religions et traditions.

Cette transformation a également permis aux détaillants locaux et aux plates-formes de commerce électronique de vendre une gamme plus large de produits à ceux qui souhaitent se joindre aux festivités.

Wejdan al-Khatabi, une professionnelle du marketing saoudien qui travaille chez Napco National à Djeddah, déclare à Arab News que les articles de Noël se vendent bien cette année et sont très demandés en Arabie saoudite.

«Je travaille dans un environnement dans lequel 70 % des employés sont chrétiens», précise-t-elle.

«Certains d’entre eux célèbrent Noël dans leur pays d’origine alors que d’autres passent les fêtes ici. Ils se plaignaient de ne pas pouvoir célébrer en Arabie saoudite, car il n’y avait pas d’ambiance ou d’articles en lien avec Noël. Cependant, ils peuvent désormais célébrer les fêtes avec l’équipement hivernal complet.»

Mme Al-Khatabi affirme que sa fille et elle ont pris du plaisir à décorer le sapin de Noël chez son amie chrétienne à Djeddah.

«Nous avons commandé le sapin sur Amazon et le reste des décorations sur Noon et Mumzworld. Il a fallu attendre une semaine pour les recevoir. Ces articles sont davantage acceptés de nos jours et ils sont expédiés sans aucune restriction par rapport à l’époque précédente.»

La croissance du commerce électronique a permis aux ménages chrétiens du Royaume d’accéder beaucoup plus facilement aux cadeaux et aux décorations et de partager ouvertement leurs traditions avec leurs amis et voisins musulmans.

«Nous avons tout acheté en ligne et nous avons apprécié l’ambiance de préparation», ajoute-t-elle. «J’aime énormément cela. Pour moi, c’est un avant-goût d’un hiver douillet et c’est vraiment enrichissant d’être entouré de gens avec des perspectives différentes.»

Alain Karam, un expatrié libanais vivant en Arabie saoudite, confirme que trouver des décorations de Noël dans les boutiques du Royaume est bien plus simple que les années précédentes.

«Les décorations étaient auparavant disponibles en Arabie saoudite dans des endroits cachés spécifiques parce qu’elles n’étaient pas autorisées, mais elles sont désormais disponibles dans les centres commerciaux ou les commerces», déclare M. Karam à Arab News. «J’avais l’habitude de me rendre aux marchés de Noël organisés dans les ambassades pour acheter des décorations de Noël.»

De nos jours, certains cafés et restaurants des villes saoudiennes se transforment en merveilles hivernales avec des décorations et des ornements importés. Ils proposent des boissons servies dans des tasses et des verres sur le thème de Noël.

Dans l’un des centres commerciaux les plus connus de Riyad, le Kingdom Mall, plusieurs boutiques vendent désormais des décorations et des cadeaux de Noël, dont le détaillant français de produits de beauté L’Occitane.

«Nous avons une variété d’articles pour Noël chez L’Occitane, notamment des soins pour la peau, des parfums et de petits coffrets cadeaux», indique à Arab News Wedad al-Malki, une représentante commerciale.

«Les entreprises qui fêtent Noël passent souvent des commandes spéciales à l’avance. Il y a une forte demande pour les articles de Noël, en particulier de la part des entreprises qui célèbrent Noël avec leurs employés.»

Bateel, un café et un magasin qui vend des dattes bio saoudiennes et des cadeaux de luxe, a créé une nouvelle collection d’élégants coffrets cadeaux en forme d’arbre et d’étoile contenant des chocolats ou des dattes farcies, décorés en rouge, en vert, en blanc et en or.

La boulangerie et café Lily’s de Djeddah propose également des produits de Noël et une ambiance hivernale. On y trouve des tasses de chocolat chaud avec des bonshommes en pain d’épice.

Les agences de publicité se servent également du thème de Noël pour de nouvelles publicités affichant des scènes festives et une iconographie hivernale agréable.

Neama al-Sabea, une Jordanienne basée à Djeddah, déclare à Arab News qu’elle accueille Noël cette année avec une installation complète sur le thème de l’hiver. Cette dernière comprend une cheminée électrique, des bonshommes de neige, un arbre traditionnel et des ornements scintillants.

«Des articles spéciaux peuvent être trouvés sur des comptes Instagram, en particulier ceux basés à Riyad», souligne-t-elle.

«Cette année, j’ai une collection en provenance de sept endroits différents, notamment des bougies d’hiver rouges, des cerfs en bois et de minuscules bonshommes de neige. J’ai également ajouté des branches de baies artificielles de la marque Shein, à côté des pommes de pin – l’un des éléments essentiels de l’hiver.»

«L’un des objets les plus chers à mon cœur est la chaise à bascule en bois faite à la main que j’ai placée à côté de la cheminée et sur laquelle j’ai posé une couverture.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.


Attaque au Qatar: les dirigeants arabes et musulmans appellent à «revoir» les liens diplomatiques avec Israël

Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière. (AFP)
Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière. (AFP)
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  • Selon le texte final consulté par l'AFP, les dirigeants arabes et musulmans exhortent "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre"
  • Les voisins arabes du Qatar, les Emirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l'Egypte, la Jordanie et le Maroc figuraient parmi les pays présents qui reconnaissent Israël

DOHA: Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière.

Ce sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) visait à hausser le ton face à cette attaque sans précédent à Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

Selon le texte final consulté par l'AFP, les dirigeants arabes et musulmans exhortent "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Les voisins arabes du Qatar, les Emirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l'Egypte, la Jordanie et le Maroc figuraient parmi les pays présents qui reconnaissent Israël.

Les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc n'ont pas participé aux discussions, envoyant à leur place de hauts représentants.

La déclaration finale appelle également les Etats membres à "coordonner les efforts visant à suspendre l'adhésion d'Israël aux Nations unies".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio se trouvait lundi à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes au Qatar - pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois. Il est attendu mardi à Doha.

Depuis Jérusalem, M. Rubio a affirmé le "soutien indéfectible" de son pays à Israël pour éliminer le Hamas, près de deux ans après une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.

"Faire échouer les négociations" 

Dans son discours d'ouverture, l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a accusé Israël de vouloir "faire échouer les négociations".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "rêve que la région arabe devienne une sphère d'influence israélienne. Et c'est une dangereuse illusion", a-t-il poursuivi devant les dirigeants arabes et musulmans réunis à Doha, parmi lesquels les présidents palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais, le roi de Jordanie et le prince héritier saoudien.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations internationales, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington, ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

"Demain, ce pourrait être le tour de n'importe quelle capitale arabe ou islamique", a averti le président iranien, Massoud Pezeshkian, dont le pays avait attaqué une base américaine au Qatar lors de sa guerre de 12 jours contre Israël en juin.

"Le choix est clair. Nous devons nous unir", a-t-il martelé.

Contenir Israël 

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays fut le premier Etat arabe à reconnaître Israël, a prévenu que cette attaque "érige des obstacles devant toute perspective de nouveaux accords de paix et compromet même les accords existants avec des pays de la région".

Israël et son principal allié, Washington, cherchent à étendre les accords d'Abraham, qui ont établi des relations avec les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en 2020, courtisant notamment l'Arabie saoudite, poids lourd pétrolier de la région.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté accusé le gouvernement israélien de vouloir "poursuivre les massacres et le génocide en Palestine tout en déstabilisant la région".

Les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont rencontrées en marge du sommet à Doha, ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

"Nous attendons des Etats-Unis, notre partenaire stratégique, qu'ils usent de leur influence sur Israël afin que ce pays mette fin à de tels agissements", a affirmé lors d'une conférence de presse à Doha Jassem Al-Budaiwi, le secrétaire général du CCG, qui regroupe l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.