Israël offre de transférer des prisonniers palestiniens de nationalité jordanienne en Jordanie

Abdallah Barghouti a été condamné soixante-sept fois à la prison à vie, soit une peine de 5 200 ans – la plus longue de l’histoire. (AFP)
Abdallah Barghouti a été condamné soixante-sept fois à la prison à vie, soit une peine de 5 200 ans – la plus longue de l’histoire. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 26 décembre 2022

Israël offre de transférer des prisonniers palestiniens de nationalité jordanienne en Jordanie

  • Quatre détenus jordaniens sur dix-huit ont jusqu’à présent accepté l’offre de l’administration pénitentiaire
  • Si cette démarche est confirmée, elle permettra d’atténuer les souffrances des familles des prisonniers, qui n’ont pas pu leur rendre visite depuis des années 

RAMALLAH: À la surprise générale, Israël a offert aux détenus palestiniens de nationalité jordanienne la possibilité d’être transférés dans des prisons en Jordanie pour continuer à y purger leur peine.

Le Comité national pour les prisonniers jordaniens et les personnes disparues dans les prisons israéliennes a fait part d’un accord présenté par l’administration pénitentiaire israélienne aux prisonniers palestiniens de nationalité jordanienne.

Quatre détenus jordaniens sur dix-huit ont jusqu’à présent accepté l’offre de l’administration pénitentiaire. Il est à noter que la plupart purgent de longues peines.

D’autres, dont Abdallah Barghouti, sont condamnés à la prison à vie.

M. Barghouti a été condamné soixante-sept fois à la prison à vie, soit une peine de 5 200 ans – la plus longue de l’histoire.

Il entame bientôt sa vingtième année dans les geôles israéliennes. Il a été arrêté le 5 mars 2003 dans la ville d’Al-Bireh, au centre de la Cisjordanie. Israël l’accuse d’avoir contribué au meurtre de plus de soixante Israéliens.

La famille de M. Barghouti a appris d’un prisonnier palestinien libéré proche de lui qu’il avait accepté l’offre faite par l’administration pénitentiaire de le transférer en Jordanie pour purger sa peine.

Oum Ousama, la femme d’Abdallah Barghouti, a confirmé cette information à Arab News.

Elle dit que son mari, 50 ans, était détenu à la prison d’Eshel en Israël et que ses deux filles, son fils et elle-même n’avaient pu lui rendre visite que quatre fois depuis son arrestation il y a vingt ans en raison d’obstacles sécuritaires.

Ses parents n’ont pas pu le voir depuis son arrestation, sauf l’été dernier, lorsqu’ils sont venus de Jordanie, malgré leur état de santé fragile, pour une visite qui a duré trente minutes.

Des membres de sa famille ont déclaré à Arab News qu’ils avaient contacté le ministère jordanien des Affaires étrangères concernant la volonté de la Jordanie de recevoir M. Barghouti et les autres prisonniers.

Le ministère leur a cependant dit qu’il n'était au courant de rien.

Arab News a contacté Mohammed, le frère du détenu, qui réside au Qatar et qui a obtenu une copie de l’accord. Celui-ci avait été envoyé à M. Barghouti à la mi-2017 et il l’a signé ce mois-ci.

Il affirme que son frère avait accepté l’accord après que le Hamas en a été informé et que son avis a été pris en considération.

«C’est mieux qu’il puisse être plus proche de ses parents. En effet, il est en prison depuis plus de vingt ans et ils ne l’ont vu qu’une seule fois», soutient-il.

Le général Qadri Abou Bakr, chef de la Commission des affaires des détenus et des ex-prisonniers palestiniens, indique à Arab News qu’il n’a reçu aucune confirmation concernant cette information.

Si cette démarche est confirmée, elle permettra d’atténuer les souffrances des familles des prisonniers, qui n’ont pas pu leur rendre visite depuis des années.

Une source de haut rang dans le mouvement Fatah dit à Arab News que les dernières évolutions montrent qu’un échange de prisonniers entre le Hamas et Israël est imminent.

En vertu de l’accord, l’État hébreu serait en mesure d’expulser les membres du Hamas purgeant de longues peines dans ses prisons sans donner l’impression qu’il a fait de grandes concessions au mouvement en libérant des prisonniers comme Abdallah Barghouti.

Un haut responsable palestinien, en charge de la sécurité des prisonniers et qui s’est entretenu avec Arab News sous couvert d’anonymat, a confirmé que les autorités pénitentiaires israéliennes avaient convoqué un prisonnier il y a une semaine et lui avaient demandé de signer un document qui lui permettrait d’être transféré en Jordanie pour purger sa peine.

Le prisonnier a demandé conseil aux responsables palestiniens.

Le transfert de M. Barghouti et d’autres prisonniers jordaniens dans les prisons de leur pays d’origine nécessite l’approbation des ministres israéliens de la Justice, de la Sécurité intérieure et de la Défense, ainsi que l’accord de la Jordanie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Short Url
  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: l'armée annonce avoir trouvé et rapatrié les corps de trois otages de Gaza

Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
Short Url
  • L'armée israélienne a récupéré «les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari
  • Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

L'armée a récupéré "les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, ajoutant qu'ils avaient été "brutalement assassinés" par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova et "leur corps emmenés" à Gaza.

Selon l'amiral Hagari, les corps des otages ont été récupérés "durant une opération conjointe entre l'armée et l'agence de renseignements" sur la base de renseignements obtenus notamment "lors d'interrogatoire de terroristes arrêtés dans la bande de Gaza" et ont été identifiés à l'institut national de Médecine légale israélien.

Germano-Israélienne de 22 ans, Shani Louk était apparue dans une vidéo sur les réseaux sociaux, allongée sur le ventre, apparemment inconsciente et à moitié dénudée, à l'arrière d'un pick-up dans la bande de Gaza.

Amit Buskila était âgée de 27 ans et Itzhak Gelerenter de 56 ans lors de l'attaque.

"Le retour de leurs corps est un rappel douloureux et brutal que nous devons rapidement ramener tous nos frères et soeurs de leur cruelle captivité", les vivants et les morts, a réagi le Forum des familles d'otages, principale association de proches.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'attaque surprise menée depuis la bande de Gaza par des commandos du Hamas dans le sud israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Plus de 360 personnes ont été tuées sur le seul site du festival de musique Nova, organisé dans le sud d'Israël, tout près de la frontière avec la bande de Gaza.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a adressé ses condoléances aux familles. "Cette perte terrible brise le coeur", nous "pleurons avec les familles", a assuré M. Netanyahu, promettant de ramener "tous les otages, les vivants et les morts".

 

 


Tunisie: l'ONU dénonce «l'intimidation et le harcèlement» des avocats

Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
Short Url
  • «L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées», exige le Haut-Commissariat
  • Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était «très préoccupé par le fait que des migrants sont de plus en plus souvent pris pour cible»

GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé vendredi "l'intimidation et le harcèlement" dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Les perquisitions contre l'Ordre des avocats dans ce pays "portent atteinte à l'Etat de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l'indépendance et de la fonction des avocats. De tels actes constituent des formes d'intimidation et de harcèlement", a dénoncé Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, lors d'un point de presse.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, "exhorte les autorités à respecter et à sauvegarder les libertés d'expression, d'association et de rassemblement pacifique, qui sont garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est partie", a souligné Mme Shamdasani.

"L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées", exige encore le Haut-Commissariat, ajoutant que "les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser".

Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était "très préoccupé par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, en Tunisie, sont de plus en plus souvent pris pour cible".

Et elle a dénoncé "une augmentation de l'utilisation d'une rhétorique déshumanisante et raciste à l'encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs".

Le président tunisien Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021, s'est insurgé jeudi contre les critiques occidentales, défendant la légalité de ces mesures.