Ukraine: Bombardements russes et coupures de courant massives avant le Nouvel An

Des sauveteurs sur un site de maisons privées fortement endommagées par une frappe de missile russe à Kiev, le 29 décembre 2022. (Telegram via Reuters)
Des sauveteurs sur un site de maisons privées fortement endommagées par une frappe de missile russe à Kiev, le 29 décembre 2022. (Telegram via Reuters)
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Publié le Vendredi 30 décembre 2022

Ukraine: Bombardements russes et coupures de courant massives avant le Nouvel An

  • Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine, était à 90% privée d'électricité jeudi après ces nouveaux bombardements russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes en plein hiver
  • Le Kremlin avait prévenu qu'il n'y aurait aucune trêve du Nouvel An sur le terrain en Ukraine

KIEV: L'Ukraine a dénoncé des frappes "massives" de missiles russes contre ses infrastructures énergétiques qui ont selon elle fait trois morts et provoquent des coupures de courant dans la plupart de ses régions à la veille des fêtes du Nouvel An.

"Ce soir, il y a des coupures de courant dans la plupart des régions d'Ukraine", a déploré jeudi soir son président Volodymyr Zelensky dans son allocution quotidienne sur internet.

La situation est "particulièrement difficile" dans la région de Kiev et dans la capitale même, dans celle de Lviv, en Transcarpatie et à Vinnytsia (ouest) ainsi qu'à Odessa, Kherson et ses environs (sud), a-t-il précisé.

"Avec chacune de ces attaques de missiles, la Russie ne fait que s'enfoncer plus profondément dans une impasse", a-t-il jugé. "Ils ont de moins en moins de missiles".

Ces frappes ont fait "trois morts et six blessés, dont un enfant", a déclaré un peu plus tôt le ministre de l'Intérieur ukrainien Denys Monastyrskyi.

Dans ce contexte de bombardements, et d'activation de la défense antiaérienne ukrainienne, le Bélarus, plus proche allié de Moscou, a affirmé avoir abattu au-dessus de son territoire un missile de défense anti-aérienne S300 provenant "du territoire ukrainien". Et convoqué l'ambassadeur d'Ukraine pour protester et réclamer une enquête.

L'Ukraine a répliqué qu'elle n'excluait pas une "provocation délibérée" de la Russie qui aurait orienté ses missiles de manière à provoquer leur interception au-dessus du Bélarus pour "impliquer le Bélarus dans sa guerre".

Selon l'armée ukrainienne, 54 des 69 missiles de croisière tirés par la Russie ont été abattus, de même que onze drones Shahed, de fabrication iranienne.

Dégâts importants

Mais les tirs qui ont touché leurs cibles ont provoqué de nouveaux dégâts sur un réseau électrique déjà très endommagé par près de trois mois de bombardements.

Les coupures de courant se sont multipliées alors que des millions de civils ukrainiens vivent déjà depuis des semaines, en plein hiver, avec une électricité rationnée et des problèmes d'eau et de chauffage.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a dénoncé des frappes d'une "barbarie insensée" lancées contre "des villes ukrainiennes pacifiques juste avant le Nouvel An".

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a fustigé une attaque qui "détruit sans discernement les infrastructures et les installations médicales, cible et tue délibérément des civils".

Dans la région de Kharkiv (est), c'est "un homme de 50 ans" qui a été tué, selon le gouverneur Oleg Synegoubov.

«Nous devons tenir»

Après une série de revers militaires sur le terrain, le Kremlin a changé de tactique et commencé en octobre à frapper régulièrement les transformateurs et centrales électriques de l'Ukraine.

"Nous devons tenir, c'est la guerre, nous devons survivre et gagner", a dit Iryna Ivaneyko, conductrice de tramway à Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine qui était jeudi à 90% privée d'électricité.

A Kiev, 40% des habitants étaient sans électricité dans la journée.

Selon un responsable militaire, la défense antiaérienne a pu abattre la totalité des seize missiles qui ont visé la capitale. Mais des débris sont tombés sur des habitations et un terrain de jeu, faisant trois blessés dont une jeune fille de 14 ans, selon les autorités municipales.

Dans le quartier de Bortnytchi, une demi-douzaine de maisons ont subi des dégâts, selon un journaliste de l'AFP. Dans une rue gisaient des amas de câbles, de planches et de briques.

A Odessa, grand port du sud-ouest, 21 missiles ont été abattus par la défense antiaérienne ukrainienne, selon le gouverneur Maksym Martchenko. Mais d'autres ont touché leur cible, provoquant là aussi des coupures de courant.

La Russie déterminée

Le président russe Vladimir Poutine a justifié début décembre cette tactique de frappes massives affectant des millions de civils, en réponse selon lui à des attaques ukrainiennes contre des infrastructures russes.

Il présente en outre toujours son invasion de l'Ukraine, qui dure depuis plus de dix mois, au prix de lourdes pertes, comme "une nécessité", assurant que l'Occident se servait de l'Ukraine comme d'une tête de pont pour menacer la Russie.

Mercredi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé que la guerre en Ukraine avait été "préparée par l'Occident".

Sur le terrain, les combats continuent de faire rage, avec une bataille particulièrement sanglante pour Bakhmout, ville de l'est que la Russie tente de conquérir depuis des mois, et Kreminna, que les forces ukrainiennes tentent de reprendre.

Sur le front est, la situation "la plus critique" est observée autour de "Bakhmout et Soledar", dans la région de Donetsk, a par ailleurs précisé M. Zelensky.

"L'ennemi n'a pas abandonné l'idée folle de capturer la région de Donetsk. Maintenant, ils se fixent un objectif: le Nouvel An", a-t-il regretté jeudi soir.

Kherson, grande ville du sud d'où les forces russes ont fui le 11 novembre, est désormais la cible de frappes russes presque quotidiennes.

En Russie, la défense antiaérienne a abattu jeudi un drone dans la région de la base militaire clef d'Engels, selon les autorités régionales. Engels, située à 500 kilomètres de la frontière ukrainienne avait déjà selon Moscou été frappée lundi par une attaque au drone attribuée à l'Ukraine.


Pologne : la Cour suprême ordonne le renvoi en justice de deux ministres

Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir. (Photo, AFP)
Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir. (Photo, AFP)
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  • Mardi, la Cour Suprême a ignoré une décision prise la semaine dernière par le Tribunal constitutionnel, sur la compétence du chef de l'Etat à accorder sa grâce
  • La grâce est intervenue avant même que le verdict ne prenne force de droit. Selon nombre de juristes, la loi polonaise ne connaît pas de recours à la grâce présidentielle pendant un processus judiciaire en cours

VARSOVIE: La Cour suprême polonaise a ordonné mardi le renvoi en justice de deux ministres, graciés il y a huit ans par le président, en contradiction avec une décision prise la semaine dernière par le tribunal constitutionnel.

Le gouvernement polonais a dénoncé un acte de "rébellion".

Ce nouveau conflit de compétences entre institutions de l'Etat s'inscrit dans le cadre du dérèglement du système judiciaire introduit par les réformes du parti populiste Droit et Justice (PiS) et ses alliés au pouvoir, vivement critiquées par une bonne partie des magistrats, l'opposition et Bruxelles.

Mardi, la Cour Suprême a ignoré une décision prise la semaine dernière par le Tribunal constitutionnel, sur la compétence du chef de l'Etat à accorder sa grâce.

Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda, issu de la majorité conservatrice, a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir commis à l'époque où ils étaient chef et chef adjoint de l'Office national anticorruption.

Les deux hommes, Mariusz Kaminski et Maciej Wasik, sont respectivement ministre et vice-ministre de l'Intérieur dans le gouvernement actuel.

La grâce est intervenue avant même que le verdict ne prenne force de droit. Selon nombre de juristes, la loi polonaise ne connaît pas de recours à la grâce présidentielle pendant un processus judiciaire en cours.

Le vice-ministre de la Justice Sebastian Kaleta, a réagi en dénonçant "une rébellion" de la Cour suprême.

"Une nouvelle fois, en l'espace des dernières années, la Cour suprême représentée par un jury qui, de fait, n'a pas reconnu les résultats des élections successives depuis 2015, a pris une décision qui ignore le partage des compétences et des prérogatives attribuées par la Constitution, ainsi que les verdicts du Tribunal constitutionnel", s'est élevé M. Kaleta sur Twitter.

Lundi, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a jugé qu'un important volet de la réforme polonaise de la justice, relatif notamment au système disciplinaire des juges et à leur indépendance, enfreignait le droit communautaire, une décision violemment critiquée à Varsovie.


Rishi Sunak à Washington pour parler technologie et défense avec Joe Biden

Le Premier ministre Rishi Sunak arrive à la base aérienne d'Andrews le 6 juin 2023, à Maryland, avant sa visite à Washington DC. (AFP)
Le Premier ministre Rishi Sunak arrive à la base aérienne d'Andrews le 6 juin 2023, à Maryland, avant sa visite à Washington DC. (AFP)
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  • Les deux dirigeants s'entretiendront jeudi après-midi à la Maison Blanche pour réaffirmer leur soutien sans faille à l'Ukraine
  • Selon plusieurs médias britanniques, Rishi Sunak va pousser la candidature de son ministre de la Défense Ben Wallace pour succéder à la tête de l'Otan au Norvégien

WASHINGTON: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak est arrivé mardi soir à Washington pour une visite de deux jours, au cours de laquelle il doit défendre auprès de Joe Biden le rôle du Royaume-Uni dans la future régulation mondiale de l'intelligence artificielle.

Les deux dirigeants s'entretiendront jeudi après-midi à la Maison Blanche pour réaffirmer leur soutien sans faille à l'Ukraine après la destruction d'un important barrage hydroélectrique dans le sud du pays, dont s'accusent Moscou et Kiev.

Toute attaque intentionnelle du barrage de Kakhovka représenterait "l'assaut d'infrastructures civiles en Ukraine le plus important depuis le début de la guerre et montrerait de quelles nouvelles bassesses la Russie est capable dans son agression", a déclaré M. Sunak à la presse au cours du vol.

Si Londres et Washington partagent la même ligne sur le conflit en Ukraine, ou encore une position ferme contre la Chine, Rishi Sunak veut encore renforcer la position britannique sur la scène mondiale après le Brexit.

Il cherche aussi à réchauffer les relations avec Joe Biden, plutôt fraîches sous ses prédécesseurs Boris Johnson et Liz Truss.

Sur le front en pleine ébullition du contrôle du développement de l'intelligence artificielle (IA), Rishi Sunak souhaiterait que le futur régulateur mondial soit basé à Londres, selon des médias britanniques, mettant en avant l'expertise et l'important secteur de la tech dans le pays.

Mais sur ce sujet, les Etats-Unis discutent directement avec l'Union européenne pour mettre en oeuvre l'engagement pris par les dirigeants du G7 le mois dernier d'oeuvrer à une "utilisation responsable" de cette technologie.

Et si Rishi Sunak doit rencontrer jeudi matin de grands patrons américains, il a renoncé à concrétiser rapidement l'ambition affichée depuis le Brexit par Londres d'arriver à un accord commercial avec les Etats-Unis.

"La relation (entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis) est très forte sur les fondamentaux: la défense, la sécurité, l'attitude face à la Chine", analyse Leslie Vinjamuri, directrice du programme sur les Etats-Unis et les Amériques au sein du groupe de réflexion Chatham House.

"Mais sur des sujets précis comme l'IA et le commerce, il est peu probable que (Joe) Biden lâche grand-chose à l'approche d'une année électorale décisive", estime-t-elle, ajoutant que sur l'IA les deux pays "seront probablement plus naturellement alignés" par rapport à la position plus dure de l'Union européenne.

Candidature à l'Otan 

Royaume-Uni et Etats-Unis enregistrent plus de 1.000 milliards de livres (1.160 milliards d'euros) d'investissements croisés, selon Downing Street.

Avant l'arrivée de Rishi Sunak à Washington, Londres a annoncé près de 14 milliards de livres (16,25 milliards d'euros) d'investissements américains supplémentaires au Royaume-Uni, même si une partie d'entre eux ont déjà été déployés.

"Comme l'interopérabilité de nos armées nous a donné un avantage sur nos adversaires sur le champ de bataille, une plus grande interopérabilité économique nous apportera un avantage crucial pour les prochaines décennies", a plaidé dans un communiqué Rishi Sunak, ancien banquier d'affaires qui a étudié aux Etats-Unis et possède une propriété en Californie.

En pleine guerre en Ukraine, la défense sera l'un des principaux sujets de discussion avec Joe Biden.

Selon plusieurs médias britanniques, Rishi Sunak va pousser la candidature de son ministre de la Défense Ben Wallace pour succéder à la tête de l'Otan au Norvégien Jens Stoltenberg, dont le mandat s'achève en octobre.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité américain John Kirby est toutefois resté prudent sur la position américaine, alors que certains pays européens poussent pour qu'une femme ou un dirigeant issu d'Europe de l'est dirige l'Otan pour la première fois.

"Je n'ai aucun doute que la guerre en Ukraine sera un sujet majeur des discussions" de la rencontre de jeudi, a-t-il simplement affirmé. "Les Britanniques ont été là, littéralement en première ligne, pour aider l'Ukraine. Et je n'ai aucun doute qu'ils (Rishi Sunak et Joe Biden) parleront des moyens de travailler ensemble à l'avenir", a-t-il ajouté.

Avant sa rencontre avec Joe Biden, Rishi Sunak déposera mercredi une gerbe de fleurs au cimetière national d'Arlington près de Washington, avant de rejoindre le Capitole pour des entretiens avec des élus du Congrès.

Il assistera ensuite au match de baseball entre les Washington nationals et les Arizona Diamondbacks à l'occasion du jour de l'amitié américano-britannique, qui marque 238 ans de relations.


Ukraine: évacuations massives après la destruction partielle d'un important barrage

Le barrage de Nova Khakovka dans le sud de l'Ukraine, le 28 mai 2022. (AFP)
Le barrage de Nova Khakovka dans le sud de l'Ukraine, le 28 mai 2022. (AFP)
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  • «A ce stade, 24 localités en Ukraine ont été inondées»
  • De son côté, un haut responsable installé par les Russes dans la partie de la région de Kherson (sud) qu'ils contrôlent a annoncé l'évacuation d'environ 900 personnes des zones occupées proches du Dniepr

KHERSON: Les évacuations massives continuent mercredi dans le Sud de l'Ukraine après la destruction partielle dans une zone occupée par les forces russes du barrage de Kakhovka dont Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité et qui a provoqué des inondations le long du Dniepr, laissant craindre un désastre humanitaire.

Pour le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, c'est "une nouvelle conséquence dévastatrice de l'invasion russe de l'Ukraine", lancée fin février 2022. "Les attaques contre les civils et les infrastructures civiles essentielles doivent cesser", a-t-il dit.

Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité mardi après-midi, le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires Martin Griffiths a décrit une catastrophe dont "l'ampleur ne pourra être pleinement évaluée que dans les prochains jours" mais dont les conséquences seront "graves et de portée importante" des deux côtés de la ligne de front.

Il a évoqué le "fait de ne pas pouvoir fournir d'aide à des millions de personnes touchées" ainsi que le "coup porté à la production agricole" et les "risques de contamination par les mines et engins explosifs" qui pourraient être emportés dans les eaux "dans des zones évaluées sûres récemment".

A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche a estimé que la destruction partielle du barrage, qui fournit l'eau de refroidissement à la plus grande centrale nucléaire d'Europe, avait "certainement (fait) de nombreux morts, tout en précisant n'avoir "pas de conclusion définitive sur ce qui s'est passé".

Lors de cette réunion d'urgence, les représentants russe et ukrainien se sont mutuellement accusés de cette destruction, comme l'avaient fait leurs capitales. Moscou parle d'un "sabotage délibéré" mené par Kiev qui dénonce un acte de "terrorisme écologique et technologique" en vue de "freiner" l'offensive de son armée.

Selon les autorités ukrainiennes, 17.000 personnes ont été évacuées et 24 villages inondés à ce stade.

Evacuations

"La situation la plus difficile a lieu dans le district de Korabelny de la ville de Kherson. Jusqu'à présent, le niveau de l'eau s'est élevé de 3,5 mètres, plus de 1.000 maisons sont inondées", dans cette cité reprise aux Russes par les Ukrainiens en novembre 2022, a déclaré mardi soir dans un communiqué le chef de cabinet adjoint de la présidence ukrainienne, Oleksiï Kouleba.

Selon lui, les évacuations vont se poursuivre mercredi et dans les prochains jours par bus et par train.

"Plus de 40.000 personnes risquent d'être en zones inondées", a prévenu le procureur général ukrainien Andriï Kostine. "Malheureusement, plus de 25.000 civils se trouvent sur le territoire sous contrôle russe", a-t-il ajouté.

Les autorités installées par les Russes dans les régions qu'ils occupent ont quant à elles dit avoir commencé l'évacuation de la population de trois localités, mobilisant une cinquantaine de cars.

Vladimir Leontiev, le maire mis en place par Moscou à Nova Kakhovka, où se trouve le barrage, a indiqué que sa ville était sous les eaux et que 900 de ses habitants avaient été évacués.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d'avoir "fait exploser une bombe, causant des dommages environnementaux massifs". En octobre, il l'avait accusée d'avoir miné le barrage.

Pour lui, "la Russie est coupable d'un écocide brutal". Plus de 150 tonnes d'huile de moteur ont été répandues dans le fleuve et des milliers d'hectares de terres cultivables vont être inondées, selon Kiev.

L'attaque du barrage a aussi suscité de nouvelles inquiétudes pour la centrale nucléaire de Zaporijjia, située à 150 km en amont et refroidie par l'eau retenue par le barrage.

Nucléaire 

Mais il n'y a "pas de danger nucléaire immédiat", a estimé l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA).

Comme le barrage, la centrale est située dans une zone occupée par les Russes après l'invasion qu'ils ont déclenchée le 24 février 2022.

"Il est physiquement impossible de (le) faire sauter d'une manière ou d'une autre de l'extérieur, avec des bombardements", la version donnée par Moscou, a ajouté M. Zelensky.

"Le monde doit réagir. La Russie est en guerre contre la vie, contre la nature, contre la civilisation", a-t-il martelé, assurant toutefois que cela "n'affecterait pas la capacité de l'Ukraine à libérer ses propres territoires".

Si les lignes défensives russes le long du Dniepr vont être submergées, c'est surtout une potentielle opération militaire ukrainienne dans cette région qui risque d'être entravée.

L'Ukraine avait affirmé lundi avoir gagné du terrain près de Bakhmout (Est) tout en relativisant l'ampleur des "actions offensives" menées ailleurs.

La Russie dit pour sa part repousser ces attaques d'envergure, tout en reconnaissant mardi que 71 de ses soldats étaient morts et 210 avaient été blessés ces derniers jours. Et ce alors que l'armée russe fait rarement état de ses pertes.

Les Ukrainiens affirment préparer depuis des mois une vaste contre-offensive destinée à obliger les troupes russes à se retirer des territoires dont elles se sont emparées.