2022, une période de forte reprise postpandémique pour l'Arabie saoudite

2022 fut pour l'Arabie saoudite une période de réussite et d'optimisme (Photo fournie).
2022 fut pour l'Arabie saoudite une période de réussite et d'optimisme (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 30 décembre 2022

2022, une période de forte reprise postpandémique pour l'Arabie saoudite

  • Depuis la levée des restrictions liées au coronavirus au cours de l'été, le Royaume a réalisé des progrès rapides dans différents domaines
  • Des dizaines de festivals d'art, de cinéma et de musique ont été organisés, tandis que les mégaprojets ont continué à progresser

DJEDDAH: Alors que 2022 a été une année de stagnation et de revers pour de nombreux pays, ce fut pour l'Arabie saoudite une période de réussite et d'optimisme.

Les Saoudiens ont en effet été soulagés en début d'année par l'assouplissement d'un grand nombre de restrictions liées à la Covid-19. En mars, la distanciation sociale et le port du masque à l'extérieur n'étaient plus obligatoires.

Puis, en juillet, le Royaume a rouvert ses frontières pour permettre à des centaines de milliers de pèlerins du Hajj de se rendre dans les villes saintes de La Mecque et de Médine pour la première fois depuis deux ans.

Bien que les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus aient été ressenties dans le Royaume, comme ailleurs, les interventions précoces et efficaces du gouvernement saoudien ont permis à des secteurs comme celui du tourisme et du divertissement de rebondir rapidement.

Le terrain est désormais prêt pour que l'économie saoudienne connaisse une croissance rapide en 2023 et que ses mégaprojets se concrétisent.

Économie et accords commerciaux

Alors que d'autres gouvernements ont été confrontés à des problèmes de finances publiques, l'Arabie saoudite a connu une reprise plus forte que prévu en 2021, qui s'est transformée en un remarquable redressement économique en 2022.

Le Fonds monétaire international (FMI) estime d'ailleurs que l'Arabie saoudite sera l'économie à la croissance la plus rapide parmi les pays du Groupe des vingt (G20) en 2022. L'augmentation de son produit intérieur brut de 7,6% en fait une destination d'investissement particulièrement attrayante.

Le roi Salmane a reçu le président chinois Xi Jinping en décembre (Photo, SPA).

En mars, l'Arabie saoudite a signé 14 accords s'élevant à 7 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) avec l'Égypte. Ceux-ci portent sur les énergies renouvelables, les produits pharmaceutiques et les infrastructures. En octobre, elle a également signé des accords d'une valeur de 15 milliards de dollars avec l'Afrique du Sud et, début décembre, des accords d'investissement d'une valeur totale de 50 milliards de dollars avec la Chine.

Le Royaume a aussi signé des accords de coopération avec les États-Unis, la Grèce, le Kenya, l'Ouzbékistan et d'autres pays lors d'une série de visites officielles au cours de l'année.

Tourisme et loisirs

Les secteurs du tourisme et des loisirs en Arabie saoudite ont placé la barre plus haut en 2022 avec le lancement de la Jeddah Season, de la Riyadh Season, de la Diriyah Season, du prochain festival Winter at Tantora, ainsi que des Saisons d'hiver saoudiennes.

La General Entertainment Authority a organisé de nombreux projets de tourisme et de loisirs, notamment des festivals, des fêtes et des Saisons, allant de MDLBEAST Riyadh à Al-Balad Beast.

Les fans de sport ont afflué dans le pays pour assister à des événements tels que le Grand Prix d'Arabie saoudite 2022, le Crown Jewel de la World Wrestling Entertainment (WWE), le tournoi professionnel international saoudien de golf, la Diriyah Tennis Cup et les Neom Beach Games 2022.

Depuis le lancement d'une nouvelle stratégie touristique en 2019, le secteur a connu une croissance rapide. Le nombre de touristes au second semestre a connu une augmentation de 575,4%, comparativement à la même période l'an dernier.

Selon le ministère de l'Investissement, 3,6 millions de personnes ont visité l'Arabie saoudite, tandis que le tourisme intérieur connaissait une augmentation de 42,3%, atteignant 21,4 millions et plaçant le pays sur la voie de l'accueil de 100 millions de touristes d'ici la fin de la décennie, conformément aux objectifs de la Vision 2030.

3,6 millions de personnes ont visité l’Arabie saoudite cette année, tandis que le tourisme intérieur a progressé de 42,3% (Photo fournie).

En fait, l'Arabie saoudite, qui a grimpé de dix échelons dans l'indice de développement des voyages et du tourisme du Forum économique mondial publié en mai, se situe désormais au 34e rang parmi plus de 100 pays en termes de développement, de durabilité et de résilience du secteur.

S'exprimant lors du sommet du Forum économique mondial de cette année à Davos, la vice-ministre saoudienne du Tourisme, la princesse Haifa bent Mohammed, a déclaré: «La priorité donnée au secteur du voyage et du tourisme de la part du gouvernement est la raison pour laquelle nous avons réussi à si bien agir pendant la pandémie et à redresser la situation.»

Projets et investissements

Les mégaprojets de l'Arabie saoudite, notamment la ville intelligente Neom, projet de 500 milliards de dollars, font du Royaume une destination touristique régionale et mondiale majeure dans les années à venir.

Plus de quinze projets de grande envergure ont été lancés ces dernières années dans le but de transformer et diversifier l'économie du pays.

Au courant de cette année même, le prince héritier Mohammed ben Salmane a lancé The Line, un projet de développement urbain révolutionnaire de 170 kilomètres de long qui s'intégrera au paysage naturel et fonctionnera entièrement avec des énergies renouvelables et sans émissions de carbone.

Red Sea Global a récemment annoncé être prêt à accueillir des visiteurs d'ici le début de 2023, sachant que deux stations balnéaires de classe internationale étaient sur le point d'ouvrir.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est rendu au sommet du G20 en Indonésie (Photo, SPA).

Dans la région centrale, la Diriyah Gate Development Authority a présenté les sites du patrimoine mondial de l’Unesco Al-Turaïf et Bujairi Terrace. Ce projet de 50 milliards de dollars comprend certains des restaurants et hôtels les plus luxueux au monde, construits dans le style architectural traditionnel du Najdi.

Le Royaume a également poursuivi ses mégaprojets respectueux de l'environnement, avec la poursuite de la construction à Neom d'un projet d'hydrogène vert de 5 milliards de dollars.

Lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27), qui s'est tenue en Égypte en novembre, le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, qui a annoncé l'inauguration de projets d'action pour le climat visant à réduire les émissions de carbone, prévoit d'accueillir la Semaine du climat pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord 2023.

Art et Culture

L'Arabie saoudite a accueilli au cours de l’année plusieurs événements artistiques et culturels majeurs, exposant des œuvres d'artistes saoudiens ainsi que d’artistes de renommée internationale.

Pendant le festival d'art Noor al-Riyad, qui a duré dix-sept jours en novembre, le ciel de la capitale saoudienne était éclairé par des drones, tandis que des expositions avaient lieu dans toute la ville. Les jeux de lumière du festival ont battu six records Guinness.

Par ailleurs, la Commission royale pour AlUla a lancé son projet Valley of Arts, délimitant 25 miles carrés visant à inclure des infrastructures artistiques permanentes d'artistes saoudiens et étrangers, dans le but de promouvoir l'art et la culture dans la région.

AlUla a également accueilli la deuxième édition de l'exposition Desert X, présentant des œuvres d'art contemporaines de 15 artistes saoudiens et internationaux, sur les thèmes du mirage et de l'oasis, tous deux intrinsèques à la culture et à l'histoire du désert.

Le ministère saoudien de la Culture a déclaré 2022 l'année du café saoudien, organisant des festivals dans tout le pays pour promouvoir les mélanges de café spéciaux du Royaume. Au courant de cette année, la Commission saoudienne des arts culinaires a également participé au Festival Agora à Paris, qui comprenait sept pavillons mettant en avant le café saoudien.

Au cours de cette année ont également eu lieu plusieurs concerts majeurs, notamment du DJ Khaled, qui a effectué sa première visite dans le Royaume pour se produire devant 700 000 fans de musique au MDLBEAST Soundstorm à Riyad.

Le chanteur saoudien Abdelmajeed Abdallah a également fait ses débuts dans sa ville natale de Djeddah, tandis que le chanteur canadien Justin Bieber se produisait au Grand Prix d'Arabie saoudite.

Djeddah a également déroulé le tapis rouge pour la deuxième édition du Red Sea International Film Festival en décembre, où des réalisateurs et acteurs de renom, tels que Sharon Stone, Spike Lee, Jessica Alba, Oliver Stone, Guy Ritchie, Shah Rukh Khan et Ranbir Kapoor partageaient la vedette avec les stars arabes.

Le festival de cette année comprenait 131 longs-métrages et courts-métrages de 61 pays en 41 langues, dont sept longs-métrages et 24 courts-métrages de cinéastes saoudiens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".