2022: Une année de triomphe et d'agitation pour la région Mena

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Publié le Samedi 31 décembre 2022

2022: Une année de triomphe et d'agitation pour la région Mena

  • De la crise alimentaire aux impasses politiques en passant par la COP27 et la Coupe du monde, 2022 a été une année de hauts et de bas
  • L'optimisme postpandémique a été tempéré par les conflits, l'inflation et les signaux d'alarme d’une récession mondiale

RIYAD: Comme pour la majorité de la planète, l'année 2022 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a été l'année où les choses ont finalement commencé à revenir à la normale après les périodes de confinement et d’isolement de la pandémie de la Covid-19.

Toutefois, les effets économiques résiduels, conjugués à la hausse de l'inflation consécutive au déclenchement de la guerre en Ukraine, ont rapidement anéanti les espoirs d'une forte reprise postpandémie, amenant de nombreuses économies au bord de la récession.

Ces défis économiques ont été durement ressentis dans une grande partie de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), où les prix des produits alimentaires et des carburants sont montés en flèche au cours de l'année, aggravant dans de nombreux cas les problèmes nationaux déjà existants.

La région a toutefois connu des moments de triomphe et d'excitation en 2022, avec des événements sportifs majeurs, des sommets diplomatiques et des extravagances culturelles qui ont ouvert la voie à une année 2023 plus durable et potentiellement plus pacifique.

Les Houthis attaquent les Émirats arabes unis 

L'année a commencé sur une note basse pour le Golfe avec une escalade dangereuse de la longue guerre au Yémen, lorsque la milice houthie soutenue par l'Iran a lancé de nouvelles attaques contre les pays de la région. Les Émirats arabes unis, qui ont annoncé le retrait de leurs troupes du Yémen en 2019, mais qui font toujours partie de la Coalition pour rétablir la légitimité au Yémen, ont été touchés par un drone Houthi et un assaut de missiles le 17 janvier. L'attaque, tuant trois travailleurs dans le secteur du pétrole dans la capitale Abu Dhabi, a été le premier assaut meurtrier contre les Émirats arabes unis revendiqué par les Houthis et le premier d'une série d'attaques qui vont suivre.

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Insécurité alimentaire

Lorsque la Russie a lancé ce qu'elle a appelé une «opération militaire spéciale» en Ukraine le 24 février, les effets ont été rapidement ressentis dans le monde entier. Dans les pays de la région MENA, l'effet le plus évident a été le bond soudain du prix des produits alimentaires de base, le blocus des ports ukrainiens de la mer Noire ayant privé les marchés de céréales et d'engrais. Bien qu'un accord négocié par les Nations unies ait été conclu en juillet afin de relancer les exportations de céréales, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont entraîné une hausse des prix dans des pays dépendant des importations comme l'Égypte et le Liban, et ont provoqué une véritable panique dans des pays comme le Yémen, qui est au bord de la famine.

L’agitation en Libye

Après des signes encourageants en 2021 indiquant que les parties belligérantes de la Libye se rapprochaient d'une résolution politique du conflit vieux de dix ans, le pays semblait à nouveau au bord de la guerre civile. Un cessez-le-feu négocié par l'ONU en octobre 2020 entre le gouvernement d'entente nationale basé à Tripoli et l'Armée nationale libyenne dans l'est a ouvert la voie à des élections en décembre 2021, mais les scrutins ont été reportés à cause d'un désaccord sur leur base juridique. En août, des affrontements meurtriers ont secoué Tripoli. La crise a été déclenchée en mars après que le Parlement de l'Est a choisi un nouveau gouvernement, mais le Premier ministre, Abdel Hamid al-Dbeibeh, soutenu par l'ONU, a refusé de se retirer.

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L'Expo de Dubaï se termine

Fin mars, l'Expo 2020 de Dubaï a pris fin. Retardée d'un an en raison de la pandémie de la Covid-19, il s'agissait de la première exposition universelle organisée au Moyen-Orient et de la première où chaque pays participant – 192 au total – disposait de son propre pavillon, ce qui en fait l'exposition la plus inclusive jamais organisée. Répartie sur trois districts thématiques basés sur les sous-thèmes des opportunités, de la mobilité et de la durabilité, l'exposition a enregistré 22,93 millions de visites jusqu’au 29 mars. Le pavillon de l'Arabie saoudite a remporté de nombreux prix, ce qui le place en bonne position pour accueillir l'exposition 2030.

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Fusillade d'Abou Akleh

Shireen Abou Akleh, journaliste palestinienne américaine chevronnée, a été tuée le 11 mai alors qu'elle effectuait un reportage sur un raid de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée, suscitant un tollé mondial. Elle portait un gilet pare-balles, sur lequel le mot «presse» était inscrit, et un casque bleu lorsqu'elle a été tuée d'une balle dans la tête dans le camp de réfugiés de Jénine, un point chaud du conflit israélo-palestinien. L'armée israélienne a reconnu le 5 septembre qu'un de ses soldats avait probablement tiré sur Abou Akleh après l'avoir prise pour un combattant. Des appels ont été lancés en faveur d'une enquête menée par Washington.

Impasse politique au Liban

Depuis les élections de mai, le Liban est dirigé par un gouvernement intérimaire, malgré les avertissements des créanciers qui estiment que des réformes sont nécessaires afin d’ouvrir la voie à des milliards de dollars de prêts d'urgence. La Banque mondiale a qualifié la crise économique du Liban de l'une des pires de l'histoire moderne. Le Parlement a échoué à plusieurs reprises à élire un successeur à l'ancien président Michel Aoun. Les législateurs sont divisés entre les partisans de la milice du Hezbollah, soutenue par l'Iran, et ses opposants, aucun d'entre eux ne disposant d'une nette majorité.

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La tournée de Joe Biden au Moyen-Orient

En juillet, le président américain, Joe Biden, s'est rendu au Moyen-Orient pour faire face à la hausse des prix du pétrole et encourager de nouvelles mesures de normalisation entre Israël et les pays arabes. Biden a passé deux jours à Jérusalem pour des entretiens avec des dirigeants israéliens avant de rencontrer le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Bethléem. Ensuite, il a pris un vol direct d'Israël à Djeddah pour des entretiens avec des responsables saoudiens et des alliés du Golfe. Les deux parties ont conclu des accords portant sur la défense, l'énergie et le climat, l'exploration spatiale, les chaînes d'approvisionnement, les voyages et les visas d'affaires, le sport, la technologie et la santé, ainsi qu'un accord visant à œuvrer pour la paix au Yémen.

Le chef d'Al-Qaïda tué

Avant le retrait des États-Unis d'Afghanistan l'année dernière, les talibans se sont engagés à ne pas héberger de terroristes comme ils l'avaient fait avant les attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis. Toutefois, Washington les a accusés de violer leur engagement après la découverte de la cachette du chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, à Kaboul. En août, Al-Zawahiri a été tué dans une attaque de drone américaine sur la capitale afghane.

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Des drones iraniens utilisés pour attaquer l'Ukraine

En septembre, des drones kamikazes de fabrication iranienne ont fait leurs débuts au combat en Ukraine, au service de l'armée russe. Les drones iraniens fournis aux mandataires régionaux de Téhéran ont eu un effet dévastateur contre les infrastructures civiles dans le Golfe et au Moyen-Orient. Compte tenu des récents revers russes sur le champ de bataille, les nouvelles armes ne semblent pas avoir inversé le cours des choses en Ukraine.

Le pétrolier FSO Safer

En septembre, les Nations unies ont annoncé qu'elles avaient réuni les 75 millions de dollars (1 dollar américain = 0,94 euro) nécessaires au sauvetage du pétrolier FSO Safer au large des côtes du Yémen afin d'éviter une marée noire catastrophique en mer Rouge et un nettoyage potentiel de 20 milliards de dollars. Le pétrolier de quarante-cinq ans, longtemps utilisé comme plate-forme de stockage flottante et aujourd'hui abandonné au large du port yéménite d’Al-Hodeïda, contrôlé par les Houthis, n'a pas été entretenu depuis que le Yémen a plongé dans la guerre civile, il y a plus de sept ans.

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Manifestations en Iran

Le 13 septembre, Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans, a été arrêtée à Téhéran pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes par la République islamique. Détenue par la célèbre police des mœurs du régime, elle a subi un traumatisme crânien catastrophique et est décédée à l'hôpital après trois jours de coma. Sa mort a déclenché des manifestations dans tout le pays, les femmes évitant ouvertement le hijab et se coupant les cheveux en public en signe de défi. Après une répression policière brutale, les manifestants ont élargi leurs revendications à la suppression pure et simple du régime clérical. Les protestations se poursuivent.

Le nouveau gouvernement irakien

En octobre, le Parlement irakien a approuvé le gouvernement du Premier ministre Mohammed Chia al-Soudani, après plus d'un an de paralysie politique. Al-Soudani doit maintenant s'atteler à la tâche gigantesque de tenir ses promesses en matière de lutte contre la corruption et d'offrir des emplois aux jeunes mécontents du pays. Toutefois, l'Irak, riche en pétrole, souffre depuis des années d'une corruption endémique qui empêche la distribution adéquate des fonds, et les analystes ne prévoient pas de fin imminente aux crises prolongées du pays.

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Le retour de Netanyahu

L'homme politique chevronné et ancien Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a obtenu le 1er novembre un mandat pour former un nouveau gouvernement, ouvrant la voie à son retour à la tête de ce qui devrait être l'administration de droite la plus radicale de l'histoire du pays. Après une période d'impasse politique sans précédent qui a mis l'électorat à l'épreuve avec cinq votes en moins de quatre ans, l'élection de novembre a donné à Netanyahou et à ses alliés d'extrême droite une nette majorité au Parlement qui compte 120 sièges.

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COP27 Égypte

La conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) s'est déroulée en novembre dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge. Il s'agissait du premier sommet de ce type à se tenir au Moyen-Orient. Parmi les résultats les plus significatifs de la conférence figure un accord novateur visant à fournir un financement pour les «pertes et dommages» aux pays vulnérables durement touchés par les catastrophes climatiques. Parallèlement au sommet, l'Arabie saoudite a accueilli les initiatives vertes, l’Initiative saoudienne verte et l’initiative Moyen-Orient vert, qui visent à promouvoir le boisement, la conservation et la réduction des émissions dans la région. La COP28 doit se tenir l'année prochaine aux Émirats arabes unis.

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Coupe du monde au Qatar

L'année s'est terminée par le plus grand événement sportif de la planète. Dans une autre première pour le Moyen-Orient, le Qatar a accueilli la Coupe du monde de football de 2022. La réalisation la plus marquante a été celle du Maroc, dont l’équipe est allée plus loin dans le tournoi que n'importe quelle équipe arabe ou africaine dans l'histoire. Parmi les temps forts du tournoi, citons la victoire surprise de l'Arabie saoudite sur l'Argentine (2-1) et l'une des plus grandes finales de Coupe du monde de tous les temps. L'Argentine a battu la France 4-2 aux tirs au but pour remporter son troisième titre de champion du monde. L'Arabie saoudite envisagerait de poser sa candidature pour accueillir la Coupe du monde en 2030, aux côtés de l'Égypte et de la Grèce.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.